Enfin tu allais pouvoir rassasier ton goût raffiné pour la haute gastronomie. Les mixtures informes qu’on te servait à la base n’avaient pas de quoi te transcender, si bien que tu étais certaine d’avoir perdue un kilo ou deux depuis que tu t’étais engagée. Tu préférais mourir de faim plutôt que d’indigestion, ça c’était un fait indéniable.
Ce genre de restauration prenait des années avant d’obtenir une réservation mais pour toi qui était capable d’aligner une grande quantité d’argent sans broncher, cela ne t’avait pris que quelques semaines. Des longues semaines d’attentes avant de pouvoir profiter d’un repas somptueux. Te présentant à l’accueil habillée de tes plus beaux habits d’apparats, tu fus installée autour d’une table pour deux à laquelle tu t’étais réservée l’exclusivité.
Une bonne dégustation ne pouvait se faire que dans le calme et la tranquillité… En somme, une solitude bien méritée.
Mais voilà, après quelques temps tandis que tu regardais la carte recouverte de feuilles d’or, tu fus interrompu par l’un des serveurs au faciès gêné. Arquant un sourcil, tu venais à le laisser parler avant de t’attendre au pire.
- Excusez-moi Madame, mais il ne reste qu’une dernière place dans le restaurant de libre et nous devons accueillir le gagnant de notre concours…
Arquant le second sourcil, tu commençais à déduire là où cela allait te mener et tu n’aimais clairement pas ça. Tu avais payé pour une table seule, par pour partager celle-ci avec un inconnu.
- Pardon ? C’est inadmissible, j’ai payé cette table pour déguster seule !
Le serveur avait l’air gêné tandis que tu te levais avec un regard courroucé. Encore un peu et tu lui faisais manger ses dents sous prétexte qu’il venait de tenter d’escroquer une représentante de la loi. D’ailleurs tu étais à deux doigts de brandir ton insigne et de mener une enquête sanitaire dans ce restaurant pour cet affront que l’on avait osé te soumettre.
- Veuillez accepter nos excuses Madame. Mais sachez que nous vous rembourserons et qu’on parlera de votre générosité à nos clients !
Tu te foutais de la richesse… Surtout toi qui n’en manquais clairement pas. Néanmoins, l’idée que ton nom se propage encore un peu plus sonnait chez toi comme une douce mélodie. Tu n’aimais pas la tournure des évènements mais en échange de service équivalent, tu étais capable de faire un effort.
- Soit. Mais pas plus d’une demi-heure.
Tu médisais ce serveur et te promettait de lui faire payer, mais en attendant tu contentais de ruminer sur ta chaise jusqu'à ce que l’heureux élu débarque.
- Monsieur ! Vous ne pouvez pas rentrer, c'est un établissement réservé à -
Je clouais le bec à cette serveuse qui avait essayé de me retenir, en lui montrant le ticket de loterie que j'avais réussi à "gagner". Est-ce qu'il était à mon nom ? Non, mais ça, c'était une autre histoire, et probablement pour éviter de faire davantage de remous, celle-ci s'abstint de contrôler mon identité. J'avais mis mes plus beaux habits, pour me rendre dans ce palais luxueux, faste, dont la décoration n'égalait que les repas qui couvraient les tables des différents convives. Par ma plus belle tenue, j'entends ma tenue habituelle, quoiqu'un peu crasseuse et boueuse au niveau des bottes, et des bas, m'enfin.
- B.. Bien ! Malheureusement, le restaurant est complet, et il ne nous reste qu'une place, à une table déjà occupée. Cela vous pose t-il problème ?
- Mh.. Franchement, vous avez de la chance que ce n'est pas moi qui paie, hein, parce que sinon j'aurais été me plaindre di-rect.
Elle ne sembla pas vouloir en rajouter davantage, et m'invita à la suivre jusqu'à la table en question, celle-ci se trouvant un peu à l'écart des autres, excentrée par rapport, bah, au centre du restaurant tout simplement. Tandis que je la suivais, je tâchais de balader mes yeux sur tant de richesses, que ça soit les lustres de cristal, les tables aux reliures dorées, comme les menus du restaurant. Tout, ici, appelait à la dépense, au luxe, à l'argent, et pour moi qui n'en avait pas l'habitude, cela s'avérait relativement agréable.
Finalement, nous sommes arrivés à la table, et elle vint alors me présenter à la jeune femme qui était déjà assise ici.
Je venais donc m'asseoir, après que la serveuse qui m'accompagnait ait tiré la chaise, et étirait un large sourire à celle qui se présentait à l'autre bout de la table, venant m'étirer quelque peu les bras, vers le plafond.
- Je vous apporte.. les cartes !
Après m'être étiré, je revenais caller mes bras derrière ma nuque, et reprenait alors la parole, sans laisser le temps à ma partenaire forcée de repas d'en placer une.
- Et sinon ? C'est quoi ton p'tit nom à toi ? Tu fais quoi dans la vie un peu ?
Elle n'avait, vraisemblablement, pas l'air de bonne humeur depuis que j'avais débarqué à la table, ou alors était-ce peut-être avant, je ne sais pas. Sûrement qu'elle avait dû réserver la table pour elle seule, et que le changement de plan ne l'enchantait pas. En tout cas, elle n'avait pas l'air foncièrement vilaine, c'était déjà ça de gagné. Je me contentais donc de l'observer, en attendant qu'elle se décide à répondre à mes questions, et en attendant que la serveuse nous rapporte les cartes.
Ton visage tantôt crispé venait à se déformer dans une profonde démonstration de dégoût. Tu ne voulais pas manger avec cet homme... Enfin... Homme... Il ressemblait davantage à un sac de puanteur qu'à un homme. Ses habits transpiraient la boue et la roture, et il n'avait clairement pas sa place dans ce lieux favorisant le luxe et l'opulence.
Pire... Simplement en ayant marché ici, tu te doutais bien que les serveurs avaient du s'activer pour nettoyer la souillure qui marquait ses pas...
- Quel nom ridicule...
Tu n'étais pas contente et tu ne le cachais pas. Pour peu et tu serais capable de l'accuser à tord d'avoir volé son ticket pour pouvoir manger à l’œil dans un pareil restaurant. User de mauvaise foi était souvent le seul échappatoire à ce genre de situation mais pour le moment tu allais garder celle-ci de coté.
Tu avais quand même faim et tu n'avais pas attendu autant de temps pour te faire saccager ton moment par un porc avec des cheveux. Le fixant de ton air méprisant et de ton œil d'or, tu venais à quand même lui répondre pour remettre les choses à sa place.
- Je m'appelle Myda, lieutenante dans la marine. J'ai plus d'argent que tu n'en auras jamais alors contente toi de manger en silence si tu ne veux pas que je fasse de ta vie un enfer.
Pour peu et ton œil venait à irradier d'une énergie haineuse et vengeresse. D'ailleurs, le restaurant ayant senti le drame potentiel se créer avait dépêché tout une batterie de serveur à vos petits soins. S'ils pouvaient décanter la situation et éviter que tout ceci n'explose dans un bain de rage, l'image du restaurant s'en porterait beaucoup mieux.
Ainsi deux cartes des vins furent distribués. Chaque breuvage était semblable à un nectar divin de par sa rareté et sa pureté mais le prix était aussi inimaginable pour le commun des mortels. Si tu connaissais la valeur des choses, ce n'était sûrement pas le cas de ce Jin.
- Je vais vous prendre une bouteille de Lafitte 1502.
Un vin exceptionnel, ayant un goût qui n'avait d'égal que la tragédie qui marquait l'année de sa création. Avec un peu de chance, cela allait être suffisant pour étancher ta soif et embrumer ton esprit afin de te permettre d'oublier l'odeur.
"Quel nom ridicule" ? Vraiment ? Elle ne s'était même pas cachée pour le dire, d'ailleurs, elle me l'avait jeté à la gueule, comme ça, sans une once de politesse, de courtoisie, non, rien du tout. Faut croire que ma présence la faisait vraiment chier, apparemment, m'enfin bon, j'allais pas repartir d'ici sans avoir mangé un maximum, demoiselle désagréable à la table ou pas.
Je récupérais alors une des cacahuètes, que nous avait ramené le serveur entre temps avant d'apporter la carte des vins, et l'observait avec attention. Celle-ci semblait de la meilleure qualité possible, il ne m'avait jamais été donné d'en voir d'aussi belle, d'aussi exquise, rien que la regarder, arrivait à me rassasier, pour tout dire. Faux. Je crevais la dalle et c'est pas une pauvre noix qui allait apaiser ma faim. Tandis que je la balançais dans mon gosier, et croquait dedans, la jeune femme se présenta alors.
J'écarquillais les yeux, et avala de travers. Je me redressais alors, et commençait à tousser comme un perdu, à cracher autant de salive que faire se pouvait sur la table, sur mon assiette, mes couverts, mon verre, son verre même au vu des postillons qui virevoltaient. Je venais frapper mon poing sur mon torse, comme un gorille en rût, les globes oculaires sortant presque de leur orbite avant de finalement, après une bonne quinzaine de secondes, recracher la pauvre cacahuète qui était intact, hormis peut-être la salive qui s'écrasa dans mon assiette avec.
- Manger en silence ? Ah ouais, pas de problèmes, je peux faire ça.
Je venais me rasseoir, finalement, étirant un léger sourire gêné, avant que la carte des vins ne nous soit finalement apportée. Au regard de celle-ci, je ne connaissais aucune des boissons qui étaient probablement hors de prix, et me contentait alors de laisser celle-ci prendre la commande pour nous deux.
- Ouais, j'vais prendre la même chose qu'elle du coup. C'est bon ?
Le serveur se contenta d'opiner rapidement, avant de s'éclipser alors, et de laisser les hostilités de la conversation reprendre. Je lorgnais sur les cacahuètes brièvement, hésitant à en reprendre une alors que je reprenais donc la discussion, histoire qu'on ne soit pas là à se regarder en chien de faillance.
- C'est sympathique, la Marine ? J'ai toujours hésité à m'enrôler, à vrai dire, mais ça m'avait l'air bien trop strict, au final. T'es bien payée ?
Je me décidais finalement à piocher dans la coupelle de cacahuètes, et m'en enfilait une à nouveau, sans cette fois la recracher. Je croquais, et commençais à mastiquer, tâchant de faire le moins de bruit possible pour ne pas agacer davantage ma comparse de dîner.
Tu le regardais, entrain de mourir devant toi, capable de rendre l'âme à cause d'une cacahuète coincée dans le gosier... Évidemment, tu n'allais pas bouger un seul doigt pour l'aider. Tu ne voulais pas salir tes vêtements hors de prix ou prendre simplement la peine de sauver un misérable qui n'avait rien à faire ici. Qu'il meurt... Après tout... C'était une manière pour le destin de rappeler que chacun avait sa place et que quiconque osait défier celui-ci finissait inévitablement par le payer...
Quand bien même bénéficiait-il d'un ticket gratuit...
Finalement il n'était pas mort et se contentait de prendre le même vin que toi faisant l'étalage de son ignorance et de son incompétence. L'imitation était apparemment l'un des plus beaux compliments que ce monde pouvait octroyer. Mais en cet instant, tu te sentais surtout insultée.
Le jugeant de toute ton impétuosité, tu ne voulais pas partager une seconde de plus ton espace vital avec lui. Tu faisais déjà bien assez de sacrifice au quotidien pour supporter l’hygiène reprochable de la plupart des soldats, tu n'allais pas en faire sur ton temps de repos ...
Bon sang... Ce restaurant allait prendre cher, tu te le jurais...
Et tandis que tu échafaudais tes plans de vengeance, tu vins à arquer un sourcil lorsqu'il reprit la discussion. Apparemment il s'était intéressé à la marine... Soit... Niveau hygiène il était plutôt raccord en somme. Mais il n'inspirait pas vraiment la grandeur qu'on pouvait espérer d'un soldat. Il brillait davantage par son air benêt que son charisme !
- Bien payé... Vraiment ? Tu penses vraiment que je me suis engagée pour ça ?
Quel idiot ! N'avait-il pas réalisé que contrairement à lui, tu n'étais pas là par chance ?! Tu avais payé ta place pour un repas succulent, pas pour voir un singe mastiquer un quelconque apéritif !
D'ailleurs tu venais à reprendre un moment de calme lorsque ton vin fut servit. Faisant miroiter le liquide dans ton verre, tu en imprégnais légèrement ton palais avant de le recracher quelques secondes après.
- Il est bouchonné. Quelle honte !
Au vue de ta situation, tu allais ne pardonner aucun écart. Renvoyant le serveur avec une grande remontrance, tu ne manquais pas de faire entendre ton agacement.
- Tu devrais t'engager dans la marine. Tu auras la décence de porter un uniforme propre au moins.
Tu ne ravalais pas tes mots, tu le méprisais et tu le faisais savoir. Au fond, ce pauvre gars n'avait vraiment rien gagné en piochant ce ticket.
- Mais amuses moi un peu. Que fais-tu dans la vie ?!
Il transpirait la roture, mais quel type... Tu ne saurais mettre le doigt dessus.
Le vin était à peine arrivé, que ma partenaire mettait déjà son nez dans son verre, avant d'en hûmer toute la saveur, de réveiller ses papilles avant d'en prendre une bonne lampée. Ou pas. Non, tout ce qu'elle fit, c'est renifler avec délicatesse le liquide rougeâtre avant de se plaindre à nouveau, au pauvre serveur qui n'avait pas eut une minute à lui durant les dix dernières minutes, facile.
Ah oui, elle avait essayé de me faire croire qu'elle s'était engagée dans la Marine, mais que ce n'était pas pour le salaire. Y'avait d'autres raisons valable que celle-ci, à s'enrôle dans la marine, vraiment ? Parce que moi, on m'en avait jamais présenté d'autres jusqu'à maintenant, enfin, on m'en avait jamais vraiment présenté tout court au final.
Alors que le serveur faisait déjà demi-tour, après m'avoir servis, j'avalais une bonne gorgée du vin qu'il avait apporté, et ponctuait le tout d'un "HAAAAAA" d'appréciation. Je l'avais vu tiquer, à cet instant, mais elle n'avait pas l'air d'avoir voulu mettre ça sur la table, non.
- Mh ? Un uniforme ? Bah, elle a quoi ma tenue ?
Je me regardais brièvement, et mise à part quelques saletés au niveau du pantalon, et des chaussures, je ne trouvais pas grand chose à redire. Finalement, je terminais rapidement mon verre de vin, l'avalant d'une traite avant de le reposer sur la table, écoutant la question de ma camarade de dîner avec une attention toute relative, tandis que le serveur se ramenait finalement avec une autre bouteille.
- Mais amuses moi un peu. Que fais-tu dans la vie ?!
Ah, on entrait directement dans les questions emmerdantes, comme ça ? Sans transition ? Bah c'est du jolie, heureusement que je m'étais enfilé qu'un verre, hein, sinon j'aurais pas eut les idées trop claires pour répondre.
- Moi ? Ce que je fais dans la vie, c'est que je profite de celle-ci. Je baroude, je m'amuse, je navigue à droite à gauche.
Elle avait intérêt de se satisfaire de cette réponse, parce que j'allais pas prendre le risque de m'étaler davantage, sinon, quelque chose me dit que le repas allait être interrompu plus vite que prévu. Le serveur venait de nouveau remplir nos verres, avec une nouvelle bouteille de vin, ayant prit soin de changer celui de ma compagne de tablée non désirée.
Alors que je réfléchissais à un moyen d'enchaîner la discussion, je me faisais interrompre par une nouvelle serveuse, qui nous apporta les cartes des repas, un léger sourire aux lèvres. Quand elle me tendit la mienne, je lui fis un clin d'oeil, et je pus voir ses joues rosir, avant qu'elle ne se sauve en vitesse.
Si son physique était criant de vérité, il semblait ne pas vouloir s'épiloguer davantage sur ses activités. Se définir comme étant un baroudeur des mers n'allait pas vraiment t'aider à mettre une désignation sur sa tronche de malpoli...
Tu l'observais d'ailleurs tenter de draguer la serveuse qui venait à remplir votre table des cartes du repas. Si tu n'avais toujours pas reçu un vin digne de toi, tu pouvais tenter de te rattraper dans les plats délicieux que le restaurant devait certainement proposer...
Après tout, d'une manière ou d'une autre, l'établissement allait bien devoir justifier sa réputation sans tâche qui avait réussi à retentir jusqu'à tes oreilles.
- Tu navigues, tu t'amuses... Je vois... Un type sans avenir en somme.
Tu étais exécrable au possible. Il fallait que tu déchaînes ta frustration sur quelqu'un ou sur quelque chose, et à défaut des serveurs, il n'y avait que lui pour te servir de défouloir. Au fond, quiconque voyant la scène de l'extérieur pourrait penser que tu n'étais qu'une emmerdeuse, et au fond, ils n'auraient même pas tord.
Fixant la carte des plats, tu venais à décortiquer de ton œil expert les différents plats et ingrédients que tu allais pouvoir ingurgiter. Certains mets coûtaient littéralement une fortune, capable de rivaliser avec le salaire d'une décennie d'un soldat de la marine.
Fixant la serveuse tu venais donc à compenser ton repas du moment.
- En entrée je prendrais un Saint-Pierre en bouillon au galaga, pour le plat principale j'irais vers un plat de Saint-Jacques Rossini et je finirais avec une crème d'avocat à la vanille, sorbet oseille et rhubarbe pour le dessert.
Un plat équilibré entre la terre et la mer, qui promettait d'allier des produits frais avec l'expertise du chef de cuisine. Tu voulais ravir ton palais afin de combler des mois à manger des rations dégoûtantes.
Finalement, tu venais à rabattre la carte sur la table avant d'attendre que la personne autour de la même table que toi daigne présenter ses envies.
- Je te conseille un plat à base de fruits de mer, c'est ce qui fait la réputation de l'établissement.
Tu l'aidais afin d'accélérer sa prise de décision. Après tout, il ne serait pas étonnant qu'il soit entièrement perdu face à un monde aussi raffiné. Puis au fond, tu allais certainement t'amuser à voir sa réaction lorsqu'il viendrait à engloutir les premières bouchées.
Un type sans avenir, vraiment ? Ah ouais, elle est vraiment énervée de partager son merveilleux repas avec moi, non ? Bah, peu importe, je réponds presque du tac au tac.
- Mh. Sans avenir ? Je dirais pas ça, je dirais plutôt que mon allégeance et mes obligations vont à ma convenance, au moins. Je ne suis pas soumis à la hiérarchie.
Est-ce que j'avais bien fait de dire ça, finalement, je n'en étais pas si sûr. Je soufflais quelque peu, alors, tandis que je baladais mon regard sur les différents plats de la carte, n'ayant aucunes idées de ce en quoi ceux-ci consistaient pour la plupart, si je ne lisais pas les petits caractères listées en italique juste à côté du nom, et qui résumait tout ce qu'on pouvait trouver dans ceux-ci.
Vint alors le tour de ma camarade pour commander, lançant donc une liste d'énumération de plats dont je n'avais même pas encore prit connaissance, pour tout dire. J'haussais alors un sourcil en la regardant, et me replongeais le nez dans la carte.
- Et pour monsieur, qu'est-ce que ce sera ?
J'en avais aucunes foutues idées moi de ce que je voulais, comment on peut se décider aussi vite alors que tout donne l'eau à la bouche dans ce restau', hein ? Elle a l'habitude de manger dans des endroits aussi luxueux ou quoi ?
Finalement, alors que j'allais me décider, la femme aux cheveux blancs se décida à me filer un coup de main pour faire mon choix. C'était bien la première fois de tout le repas où elle se montrait un peu sympathique, et j'haussais alors les sourcils en la regardant.
- Bah, mh, servez-moi votre meilleur assortiment d'fruits de mer dans ce cas. Ouais.
La serveuse reprenait alors les cartes, et je lui lançais un nouveau clin d'oeil, qui n'eut d'autre effet que de la faire partir encore plus vite qu'elle ne devait l'avoir prévue à l'origine. Je reportais ensuite mon regard amusé sur Myda, avant de lancer.
- Bah alors, qu'est-ce qui me vaut cette aide à choisir ce que je vais me mettre sous la dent ? On tombe sous mon charme, lieutenant Myda ?
Je savais très bien que ce n'était pas le cas. Elle me regardait toujours d'un air froid, même glacial, certaine de sa supériorité monétaire d'abord, par rapport à moi, et se confortant probablement dans sa situation de Marine à la solde du Gouvernement, éloignée de tout problèmes avec ceux-ci.
A vrai dire, je me fichais bien de ce qu'elle pensait de moi, je voulais simplement voir sa réaction, m'amuser un peu, parce que cette joute verbale pendant le repas était vraiment amusante, de mon point de vue.
Soumit à la hiérarchie ? Il était incapable de voir sur le long terme apparemment. Pour lui seul le présent semblait compter. Son horizon ne s'élargissait pas plus loin que le bout de son nez pour penser ainsi. Mais tu ne le méprisais pas, du moins pas plus qu'un autre. Après tout tu pouvais comprendre qu'un cloporte manque cruellement d'ambition, pour lui s'engager dans la marine devait être synonyme de lécher les pompes de plus fort que lui pour le restant de ses jours...
Ce n'était pas ton cas. - Je le conçois, il ne faudrait pas que tu sois soumis à quelque chose d'autre en plus de ta bêtise.
Tu te moquais ouvertement, t'amusant d'un homme qui avait faillit perdre et mourir contre une cacahuète. Finalement ton aide n'avait pas été vaine, tu te fichais bien de son expérience gustative, tout ce que tu voulais c'était d'expédier au mieux cette corvée que de passer du temps avec lui.
Tu avais faim et tu espérais que te réfugier dans un palace de saveur te permette d'oublier ta condition actuelle. Finalement, tu venais même à prendre un peu de vin une fois la nouvelle bouteille apportée. L'ivresse allait devoir encore attendre un peu avant de toquer à ta porte, mais au moins ton gosier serait satisfait d'ici là.
Finalement, après avoir commandé, il venait à tenter de jouer au même jeu que toi. Mais il paraissait si inexpérimenté, tel un enfant ayant apprit à parler. Sur ce terrain, il était un millier d'année trop jeune pour tenter de rivaliser avec toi.
- J'accélère mon fardeau. Ton odeur aura tôt fait de saturer mes papilles. D'ici là, j'espère quand même profiter de ce repas que contrairement à toi, je n'ai pas volé.
Qu'importe qu'il ai gagné un évènement promotionnel ou quoi que ce soit d'autre. Il t'avait volé ton moment intime avec toi même et les saveurs dans ton assiette. Un parasite qui en temps normal aurait brûlé sous le joug de ton indifférence.
- D'ailleurs j'ai bien du mal à croire qu'un idiot comme toi ai gagné quoi que ce soit dans sa vie. La chance sourit aux audacieux comme on dit... Je suppose qu'il y a des exceptions dans tout.
Narquoise, tu le fixais avant que ton repas ne soit servit. Depuis le début, tu n'avais jamais eu l'intention de l'épargner avec ton venin doré.
- Ferme la bouche quand tu manges. Je préfère te le dire maintenant, on sait jamais...
Venant alors piocher délicatement dans ton assiette, c'était à travers une minuscule bouchée que tu venais à savourer l'instant. D'ailleurs le bougre en face de toi devait certainement se désoler de voir que dans son assiette, il y avait à peine de quoi nourrir un enfant de cinq ans. Après tout, on ne venait pas ici pour se gaver mais pour savourer.
Soumis à ma bêtise, moi ? Bon, dans un sens, elle n'avait sûrement pas tord, et elle ne mâchait clairement pas ses mots pour se faire comprendre, mais j'appréciais, c'était assez drôle, de mener une conversation avec une Marine, sans que celle-ci ne puisse se douter de quoi que ce soit, et quand bien même elle pourrait se douter de quelque chose, il devait lui être difficile d'intervenir dans pareils circonstances.
Je me contentais donc de sourire bêtement, à sa pique, histoire de l'appuyer dans sa pensée, dans ses convictions, et surtout me foutre de sa gueule, par la même occasion. Je pensais davantage que je ne le disais, après tout, et jouer les dupes était un jeu très amusant, surtout avec pareil interlocutrice. Quand la nouvelle bouteille de vin fût apportée, je la laissais se servir, avant de m'en saisir à mon tour et d'en vider une grande partie dans le verre à pieds qui me faisait face.
- Santé !
Je soufflais ensuite, écoutant les nouvelles piques qu'elle me lançait, d'un sourire toujours aussi amusé alors que les plats venaient finalement à être servis. Avant de me jeter dessus tel le morfale que j'étais, je répondais donc aux précédentes interjections de ma camarade de beuverie, de repas et de joute verbale avant tout, finalement.
- Voler, voler, tout de suite les grands mots, m'dame la lieutenante. C'est assez petit de votre part, de telles accusations depuis le début du repas, j'en serais presque déçu, pour tout dire.
J'étirais une fausse moue, avant d'hausser les épaules et me concentrait finalement sur le repas, cette.. assiette ? Bon sang, j'avais entendu des choses sur les restaurants étoilés, mais quand même, y'avait moins à se mettre dans le ventre que quand on se tapait les pires repas sur le navire.
Je venais toutefois attraper ma fourchette, dans ma main droite, l'encadrant de toute mes doigts, comme le plus fin des goret, et piquait alors un des fruits de mer de l'assiette, présentement, une pince de crabe pas décortiquée. Celle-ci fit un léger craquement, alors que les piques de la fourchette venaient à écraser, percer, la coquille afin d'atteindre la chair tendre.
Armé de montre autre main, je venais alors retirer la coquille de la pince, tirant dessus de toute mes forces, enfin, d'un dixième de mes forces à vrai dire, laissant entendre un craquement et laissant également fuser un bout de coquille droit vers le visage de la pauvre marine en face de moi.
Je relevais alors le nez vers celle-ci, venant enfourner la pince de crabe dans mon gosier, et mâchant alors, ouvrant la bouche :
L'espace d'un instant, tu venais à oublier ce qui t'entourait. Le bruit des serveurs, l'odeur du pouilleux... Même le son de sa bouche déchiquetant son maigre repas ne venait plus à s'infiltrer dans tes oreilles.
S'il était incapable d'apprécier un pareil plaisir gustatif, ce n'était pas ton cas. Pour toi dont le goût avait été élevé au summum de ce que l'humanité pouvait faire, déguster pareil repas était l'équivalent d'une année de ration.
Après tout, si dans ta jeunesse, ce genre de met avait été ton quotidien, tu avais très vite oublié cette lassitude qu'on rattachait à l'habitude une fois que tu t'étais engagée dans la marine. Là était un des nombreux malheurs qui t'avait accablé une fois que tu avais rejoins le gouvernement. La vie d'un noble était faite de vice certes, mais elle accordait au corps et à l'esprit un repos perpétuel presque absolu...
Mais pour une personne qui devait siéger sur le monde, l'appât du repos était là ton pire ennemi. Si tu ne cherchais pas à avancer, à progresser, alors tu finirais aussi empoté que ceux que tu médisais au fond de toi même.
Ton destin ne pouvait pas se réaliser seul...
Finalement, tu revins à la réalité. Tout ceci n'avait durée que quelques secondes mais cela avait été suffisant pour te ressourcer. Ton corps te remerciait en t'envoyant une vague d'endorphine tandis que ton esprit était moins enclin à vouloir égorger la personne en face de toi. L'idiot était heureux après tout. Sa stupidité était peut être son unique qualité et tu n'irais pas le lui enlever aujourd'hui.
Gardant ton silence pendant de longues minutes, tu laissais tes papilles décortiquer pleinement les saveurs que tu leur offrais. Tu ne daignais même pas adresser un regard à ton partenaire de table qui semblait s'agacer de n'avoir rien dans son assiette. Finalement vint les desserts qui n'étaient guère plus riche en calorie que le plat principal.
- Jin. C'est ton nom c'est ça ?
Tu avais brisé le silence désormais que tu étais dans la dernier ligne droite de ton aventure dans ce paradis des saveurs. Depuis le début, tu n'avais cessé de le rabaisser et de lui faire comprendre que vous n'étiez pas du tout du même monde. Néanmoins, tu avais écarté ce qui te paraissait le plus louche jusqu'ici afin de ne pas manquer de manger une nouvelle fois.
- Jin Frérito DélaVéga Copacabana... Quel étrange sobriquet.
Vu sa manière de s'amuser face à tes reproches, nul doute qu'il ne cherchait même pas à cacher la vérité. Finir un repas avec une arrestation était une chose que tu n'avais jamais effectué, mais pourquoi pas... Après tout... Beaucoup racontaient qu'un peu d'exercice en sortie de repas ne pouvait que renforcer le transit.
- J'exècre ta présence, mais je pense que notre rencontre continuera après ce repas. J'ai quelques questions à te poser à la base.
Tu disais cela tandis que tu finissais ton dessert des plus exquis. Pas la peine de te précipiter. Après tout, s'il venait à te faire faux bon, il ne ferait qu'admettre sa culpabilité.
Le repas avait été d'une succincteté sans épreuves. Enfin, pour tout dire, j'étais resté sur ma faim. Le moins que l'on puisse dire, c'était que les nobles payaient vraiment pour de la qualité, et pas la quantité. Suite à cette première assiette, mon ventre criait encore famine, aussi silencieusement qu'il le pouvait, toutefois, mais une légère moue venait teindre mon visage, alors que la serveuse revint tranquillement m'expliquer qu'il était temps de passer au dessert.
Bordel. Comment on peut payer pour tel repas ? D'accord, la saveur est inégalable, inégalée, probablement, mais il n'y a rien à se mettre dans le ventre. Pourquoi se ruiner alors ? Juste pour le goût d'un plat qui est incapable de nous caler ? Vraiment, c'est quelque chose qui m'échappait. Je ne pouvais pas concevoir un tel affront, moi qui savait ce qu'était la privation, de ne pas manger à sa fin. C'était donc ça, un des petits loisirs des nobles, se laisser mourir de faim à petit feu, contre des aliments au prix exorbitant ?
- Mh ? Oh, oui, c'est bien mon prénom !
J'hochais doucement, tandis que ma mousse au chocolat était apportée, dans un petite ramequin de verre, et avec une cuillère sommes toutes plutôt ordinaire, il fallait le dire. Je venais alors à me pencher, plissant le regard en avisant la-dite mousse au chocolat. J'essayais d'estimer le nombre de cuillérées qu'il me serait nécessaire de prendre avant de l'avoir complètement avalée, et force est de constater qu'il n'allait pas en falloir beaucoup, encore une fois.
Je tâchais de soupirer le plus discrètement possible, avant de commencer à entamer le dessert, écoutant les élugubrations de ma camarade de repas, qui semblait d'ailleurs, à ma grande surprise, s'être un tant soit peu calmée. Est-ce que c'était le repas, qui lui avait fait cet effet ? Probablement, il était certain que ce n'était pas ma personne, en tout cas. En fait, elle n'avait même pas noté le bout de fruit de mer que je lui avais envoyé en pleine figure, s'étant contentée de l'essuyer avec une serviette, vraisemblablement.
- Te suivre à la base ?
Je clignais brièvement des yeux, surpris par la demande de la Marine. Mais de toute façon, je n'avais rien à me reprocher. Je n'avais pas d'avis de recherche, de prime, ni quoi que ce soit, aux dernières nouvelles en tout cas, alors je me contentais d'hausser les épaules, avant de terminer ma mousse au chocolat d'une ultime cuillérée.
- Bah, pas de problèmes ma foi ! C'est comme tu le sens. Juste, tu pourrais avouer que je t'ai tapé dans l'oeil, peut-être, au lieu de m'inviter dans ta "base".
J'éclatais de rire, alors, avant de venir à m'asseoir au fond de ma chaise, et à croiser les bras, attendant simplement qu'on s'en aille donc, pour suivre madame la lieutenante.
Après tout, même s'il devait se penser intouchable car innocent, tu allais lui faire savourer, en plus de son repas, les joies d'un pouvoir utilisé de manière abusive. Pour une simple suspicion de vol ou de fraude, tu pouvais le garder dans les geôles de la base pour au moins trois jours complets. De quoi lui faire ruminer encore un peu son repas qu'il avait mangé avec une vitesse démesurée.
- La seule chose qui m'a tapé dans l’œil c'est ton odeur. Je me retiens de pleurer à chaque instant.
Finalement, tu venais à finir ton dessert et tu lui laissais le luxe de finir le sien. A tes yeux, c'était comme offrir du foie gras à un cochon. Et encore, à choisir, tu aurais préféré donner ça à un cochon...
Après la dégustation ce fut le tour des serveurs de revenir t'emmerder avec des excuses plein les poches. Au vue de la situation, ils n'allaient évidemment pas te faire payer. Tu ne venais peut être pas des plus grandes familles de ce monde, mais les Fortuna savaient faire payer aux autres leurs dettes. Que ce soit d'une manière ou d'une autre, tu aurais eu tôt fait de ruiner la réputation de cet établissement s'il avait osé t'extirper un quelconque sou.
Quand bien même tu étais riche, c'était plutôt une question de principe.
Te levant de la table, tu t'assurais à ce que ce Jin te suive jusque dans la base. Après tout, il l'avait dit lui même. Il te suivrait sans aucune résistance puisque n'ayant en apparence rien à se reprocher. S'il était impossible de prouver qu'il avait volé son fameux ticket, il n'en restait pas moins qu'il allait devoir justifier tout ça.
Pour toi ce n'était qu'un emmerdeur qui t'avait fait chié toute la soirée. Ce n'était que justice que de le faire chier en retour. Une Fortuna payait toujours ses dettes.
Arrivant dans la base, tu venais à le confier à d'autres marins. Des bleus qui n'opposeraient que peu de résistance autant d'un point de vue surveillance que d'un point de vue offensif. En réalité, à chaque instant où tu venais détourner ton regard de lui s'était une occasion pour le filou de s'exfiltrer de ce merdier.
- Je vous amène un prénommé... Jin Frérito DélaVéga Copacabana. J'ai des doutes sur son identité, d'autant qu'il prétend avoir gagné son coupon de manière légale. J'ai besoin que vous le gardiez quelques temps afin de voir si un homme avec le même nom se présenterait ici.
Ton grade te permettait ce genre d'arrestation. Après tout, s'il fallait de s'assurer de la culpabilité de tout le monde avant de les arrêter, ce monde serait une véritable anarchie. Te tournant vers lui, tu venais à afficher un grand sourire plein de mesquinerie.
- Tu verras, le service ici est presque à la hauteur de celui du restaurant.
Quittant alors la base, tu laissais le reste aux mains des soldats en service. Il n'y avait que trop peu de chance qu'un homme de ce nom se présente à la base, mais au moins ca lui ferait les pieds.
Elle avait du répondant, c'était assez amusant, à vrai dire, et le repas était passé on ne peut plus vite que prévu, finalement. Ce n'était pas plus mal, je me serais sérieusement fait chier, le cas échéant, si je ne l'avais pas partagé avec quelqu'un d'autres. Après, partager était un bien grand mot, si elle avait pu, Myda, elle ne l'aurait pas partagé son repas, en tout cas, pas en ma compagnie, vraisemblablement.
Je la suivais donc hors du restaurant, sans faire d'histoire, sifflotant même simplement, pour marquer ma nonchalance, et la confiance que j'avais du fait que je n'avais, pour une fois, rien à me reprocher, ou du moins, que personne n'allait pouvoir témoigner contre moi, car d'ici à ce que le pauvre type à qui j'avais chourave le ticket puisse se sortir de l'endroit où je l'avais enfermé, bah il allait devoir attendre que je revienne, tout simplement.
Nous arrivions donc finalement à la base. Elle était relativement petite, un poste de proximité si je pouvais dire, et il n'y avait pas l'air d'avoir beaucoup de gradés, qui se pressaient dans le coin. Du moins, c'est le peu que j'avais pu estimer en avisant les types qui allaient me prendre en charge.
C'est à ma grande surprise, que Myda parvint à redire l'intégralité de ma fausse identité, sans faire une seule faute, et j'étirais alors un sourire en coin, presque prêt à rire à gorge déployé. Je tâchais néanmoins de me retenir, alors que les types m'observaient avec curiosité, un peu interloqués qu'un type ait accepté de se faire embarquer, sans les menottes, ou quoi que ce soit d'autres.
" Tu verras, le service ici est presque à la hauteur de celui du restaurant. "
Mouais. J'étais pas certain de ça, mais bon, j'allais tout de même pas tenter la fuite, sinon, ça engendrerait une prime, et ça aurait été bien emmerdant, pour mes débuts, d'avoir déjà ma tête collé sur une affiche. Alors je me contentais d'hausser les épaules, avec toute la nonchalance qu'on me connaissait, et répondait à Myda :
" Salut belle gosse ! Au plaisir de se revoir ! "
Je lui avais même fait un petit signe de la main, enfin, un grand signe, bras levé. Elle n'avait pas daigné me regarder, à priori. M'enfin, tant pis, c'était pas la première qui réagissait comme ça, et comme on dit, une de perdue, dix de retrouvées. Je me retournais donc de nouveau vers les bleus, et leur offrait mon plus beau sourire.
" Bon alors ? On attends quoi là ? "
" Ah.. Euh.. Oui ! On va vous mettre dans une cellule en attendant.. ! "
Je me laissais donc embarqué dans un de leur trou à rat, rejoignant d'autres types un peu louche, mais qui ne daignèrent pas m'emmerder après qu'ils aient vu mes avant-bras recouverts du Haki de l'Armement. J'avais donc pu passer une nuit tranquille, à l'ombre, sur une couche, et au petit matin, comme personne ne s'était encore présenté, je fus donc libéré.
Je me contentais donc de saluer la bleusaille, et retournait alors à mon navire, libérant par la suite le pauvre gars à qui j'avais volé le ticket.
" Allez ! Bon courage mon pote ! Fais attention la prochaine fois ! "
Celui-ci s'en alla au pas de course, sans demander son reste. Est-ce qu'il allait me dénoncer, quelque chose me disait que non, qu'il avait sans doute peur de potentielles représailles qui n'auraient pas lieu d'être, et pour lesquelles je ne me serais pas fatigué, m'enfin. C'était tant mieux, si ma tête ne se retrouvait pas de suite sur un Wanted.
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