One Piece Anarchy
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Ride on Shooting Star - Chroniques d'un amazon déchu [TERMINATOR]
Aymé Muharaba
Ride on Shooting Star - Chroniques d'un amazon déchu [TERMINATOR] 84pf
Ride on Shooting Star - Chroniques d'un amazon déchu [TERMINATOR] Zw5c
Loca. :
Alabasta
Prime :
111.000.000 B
Berrys :
000

Feuille de personnage
Jauge d'intrigue personnelle:
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Aymé Muharaba
Shooting Star
posté le Mer 28 Oct - 9:51

Aymé Muharaba
L'Amazon— 16 — Masculin — Pirate — Shooting Star
métier : Musicien, mécanicien et tireur
groupe : Pirate
rêve : Devenir une rockstar
rang : Shooting Star
grade (facultatif) : Second/Vice-Capitaine de La Cible
prime (facultative) : Le maximum si possible pour les deux ?
espèce : Humain
lieu de naissance : Amazon Lily
première île : Octogonia
armes : Armes à feu diverses et un gros fusil à pompe sa mère
fruit du démon : Aucun

DESCRIPTION (Physique/Mentale)

Physique

C’est simple : si l’odeur persistante de poudre n’était pas claire, il est sûr qu’Aymé est un homme désordonné. Et cela se voit à son allure : du haut de son mètre 70, le musicien est caractérisé par sa chevelure bordélique, dont la couleur n’est pas réellement claire, oscillant parfois entre le roux et le rose. Ces cheveux sont coupés courts, juste au-dessus de ses épaules, et sont systématiquement désordonnés. Aymé est également toujours équipé de lunettes de protection, qui lui servent le plus souvent à la réparation de sa guitare toujours délabrée ou de son arme fétiche : un fusil à pompe, qu’il garde bien gardé dans la housse métallique de son instrument.
 
Les yeux du tireur sont clairs, jaunes plus exactement, sa peau blanche, et on peut même apercevoir des tâches de rousseurs parsemer ses joues ; il en a dans d’autres parties du corps, bien que peu sont ceux qui savent réellement où elles se trouvent. Son nez est retroussé, révélant des narines fines, et sa bouche est le plus souvent signe d’une joie, infantile, voire vilaine lors de ses heures les plus folles. Il avait même des canines prononcées, renforçant cette idée qu’il était plus qu’un petit pirate au sang chaud, fait encore questionné par sa voix, tantôt exagérément grave, tantôt aigüe.
 
Sa silhouette est toujours camouflée d’un long manteau de cuir rouge, tombant jusqu’en dessous de ses genoux. Il porte toujours ses gants beiges en cuir, des bottes de la même couleur en cuir… Et même une écharpe beige. Son style vestimentaire ne vole pas haut, et ce n’est pas comme s’il faisait l’effort d’être à la pointe de la mode : ce qui compte, finalement, c’est de cacher ce qu’il déteste le plus, son corps.
 
Mental 
 
L’aspect le plus singulier de la personnalité d’Aymé se trouve dans sa condition particulière. Né dans un corps de femme, il a toujours été mal à l’aise dans sa peau, bien qu’il ne comprenait pas l’origine de son malaise durant son enfance. Originaire d’Amazon Lily, Aymé a été élevé dans une culture indigène qu’il rejette complètement, au point qu'il ait changé son prénom d'origine pour un se rapprochant le moins de la culture de son île natale. Amateur d’armes à feux car elles sont plus bruyantes et flashy, évitant la chasse, l’harmonie avec la nature, il a adopté une philosophie de vie bien plus sauvage, ironiquement.
 
Une chose qu’Aymé aime plus que tout, c’est avoir l’attention de la salle rivée sur lui. C’est pour cela qu’il fera toujours son possible pour être celui qui parle le plus fort, ou le plus vulgairement. Et c’est d’ailleurs la seule raison pour laquelle il est un musicien : la gloire, l’argent et les femmes sont littéralement la seule raison pour laquelle il veut devenir une rockstar, la première rockstar pirate.
 
En raison de sa vie compliquée de truand, Aymé est également un mécanicien à ses heures perdues. Fier d’avoir construit lui-même sa guitare, il se spécialise dans les appareils étranges comme son fusil à pompe ou les véhicules spéciaux.

Mais finalement le plus important dans la personnalité d'Aymé, la chose à retenir, c'est qu'il déteste, plus que tout, plus que rien d'autre au monde, qu'on le traite de femme ; si ça arrive, il rentre dans une colère noire, pouvait même blesser ses alliés.
HISTOIRE
Milieu 1506 : Naissance d’Aymé


L’île d’Amazon Lily, cette terre sauvage dans laquelle on n’osait s’aventurer, pas même le Gouvernement mondial ; cette terre où sa population vivait en communion avec sa nature. Île tropicale, dont la végétation et les animaux étaient en harmonie permanente avec le cycle de la vie. On y trouvait évidemment une culture autochtone, très fermée, spéciale, même, dirait-on, dont le bâtiment Mère était visible de l’extérieur tant il surplombait toute forme de civilisation sur l’île. Le Temple Kuja, comme on l’appelait, abritait non seulement la famille royale de l’île, son impératrice et ses différentes sœurs et filles, mais également les familles vassales, les plus importantes de l’île. Néanmoins, l’histoire de cet individu ne commençait pas dans cette famille de sang pur, mais plutôt dans un des villages entourant ce fameux temple. Et cette histoire commençait par une certaine naissance.

L’événement avait eu pour effet de rassembler la totalité du village dans une sorte de fête sans précédent : une grande chasse avait été lancée dans le simple but de fêter la nouvelle. On préparait de l’alcool, ou des mets sophistiqués. Les tenues de danse sortaient de leurs coffres-forts, les rires revenaient, et les pleurs ne témoignaient plus d’une misère quelconque, mais bien de joie, éreintante, folle, et tout simplement pure. Le village Muharaba de l’île d’Amazon Lily voyait pour une fois, un espoir de retrouver sa fierté d’antan, dans la naissance de la cadette du clan du même nom. Cette famille, pourtant déjà une ombre d’elle-même depuis un siècle, et en plus en galère totale lorsqu’on commençait à s’inquiéter d’une possible infertilité de la Mère Clanique, retrouvait un espoir, un seul, dans l’arrivée de la prétendante au rôle de cheffe de famille. Kéras représentait là l’espoir d’une famille déchue, mais également sa perte. Il était clair, dès la naissance, que cette fille n’était pas comme les autres : de peau plus claire, de cheveux roux, et de cris bien moins profonds que la plupart des nouvelle-nées dont les amazones de l’île avaient l’habitude ; Yuna, la mère de celle-ci ne s’attendait pas au drame que la naissance d’une telle petite pouvait bien représenter…


Octobre 1512 : Être une femme

La Mère Kuja est une femme d’une beauté extraordinaire, la plus belle femme du monde, dirait-on ! Mais surtout, et avant tout, elle est la…
La femme la plus forte de cette île et de toutes les mers. Oui, je sais.
… Tu n’as pas l’air de comprendre la situation dans laquelle tu te trouves, Kéras. Pour commencer, tiens-toi bien droit ! 

La grondée grommelait, toujours en train de curer le peu de morve qu’elle réussissait à amasser dans sa narine, à l’aide de son auriculaire. Elle était allongée sur le côté, les jambes le long du sol rugueux, et baillait même la bouche grande ouverte, signe d’insolence tellement évident que sa professeure, qu’on appelait Solange, une vieille femme de très petite taille, aigrie et traitée comme une sorcière, ne daignait même plus faire la remarque. Kéras était une enfant bien insupportable, cela était une certitude. Ce n’était pas une raison pour la punir pour autant, après tout, elle était celle qui pouvait redorer le blason de leur famille. C’était pour cela qu’on la laissait profiter de son insolence juvénile, malgré les nombreuses plaintes des femmes de la maison : elle était littéralement leur Messie.

Les deux se trouvaient dans une chambre de la maison clanique, celle dédiée aux cours et à la l’éducation des Muharaba, ici spécifiquement prévue à l’apprentissage de Kéras, la cadette du clan, qui avait une place si spéciale dans celui-ci, et même dans l’île d’Amazon Lily en général. L’organisation de l’île et de sa vie politique était, somme toute, assez simple : chaque clan était organisé à la base d’une famille principale, dirigée par ce qu’on appelait la Mère Clanique. Yuna, la cheffe des Muharaba était une femme respectée dans le village, appréciée.

Particulièrement bonne, agréable avec les siens, le seul défaut que l’on pouvait lui donner était très clairement sa difficulté à donner enfants à son peuple. Un problème réglé à la naissance de Kéras : sa sœur ainée, qui avait bien quinze ans de plus qu’elle, avait pour rôle de devenir la suppléante de la famille, de faire le lien avec l’impératrice et le clan Muharaba, c’était ainsi que le dictait leur culture. Il s’agissait d’une occurrence naturelle pour les amazones, qu’elles soient de familles vassales à l’impératrice ou de clans pauvres entourant le temple Kuja. Une tradition inviolable, qui primait sur toute autre situation, banale ou non.

Je ne comprends rieeeeeeeeen… se plaignait la petite rousse.
C’est de cette manière que nous réussirons à redorer le blason de notre clan pourtant tombé si bas ! Nous étions des vassaux, deux siècles auparavant ! Pour cela, tu dois devenir une femme exemplaire, capable de nous représenter au conseil, et… Kéras ?
Bleeeeeeeeergh.

La grimace qu’exerçait la gamine montrait sa désinvolture et ce qu’elle pensait bien de cette situation. Ce n’était pas la première fois qu’on lui répétait ces mots, encore et encore jusqu’à ce qu’elle en ait la nausée. Et ce n’était pas étonnant : la pauvre n’arrivait pas à mettre de définition sur ces termes compliqués ! Impératrice ? Elle ne l’avait jamais vue, pour peu qu’elle savait, cette fameuse puissante « femme » à la beauté inégalée n’existait pas. Être puissante ? Être jolie ? Être une femme exemplaire ? Il semblait que tout le monde autour de Kéras, même sa grande sœur et sa mère, savaient de quoi ils parlaient en prononçant ces mots, c’était comme si elles parlaient dans un message codé dont elle n’avait pas les fondations… Et ça avait le don de l’agacer. Énormément.

Kéras, je t’en prie, écoute-moi. continuait Solange. Tu as clairement le potentiel de nous propulser aux rangs de vassaux. Même plus, si possible… continua-t-elle, son timbre de voix quelque peu inquiétant.
Bien sûr, ça je compte bien ! Avoir la nourriture que je veux, l’argent que je veux, et les femmes que je veux… Héhéhé…
Erhm…

Les propos qu’une petite fille de 6 ans pouvait proférer ne choquaient pas tant la doyenne qui en avait évidemment déjà vu des vieilles et des pas mûres. C’était surtout la manière vulgaire à laquelle elle les prononçait, et surtout la raison superficielle pour laquelle Kéras voulait bien prendre la tête du clan, et même du royaume Kuja. Ce n’était pas la première fois qu’on remarquait ces élans de fougue bien trop ressemblante à une maladie qui avait déjà frappé le reste de leur planète, un virus auquel Amazon Lily avait toujours su résister, même des siècles après.

Fais attention à ce que tu dis Kéras. commença la professeure d’un ton bien plus menaçant que précédemment. Ces mots se rapprochent plus du mâl que des ambitions d’une amazone digne de ce nom. Tu vaux mieux que cette gangrène qui a détruit toutes les civilisations extérieures à l’île.
Le mâl. répéta Kéras, plus intéressée à présent. C’est une maladie ou ça se mange ?
C’est bien plus qu’une maladie !

Étrangement, la plus jeune dans la salle se retrouvait plus intéressée par les propos de sa professeure, sans doute parce qu’ils ne concernaient pas encore un autre sujet sempiternel et inintéressant, sur la manière dont elle devait se tenir, être, et toutes ces choses chiantes. Le goût de l’interdit et l’esprit à contre-courant, Kéras en voulait plus, toujours plus.

S’il te plaît grand-mèèèèèèère…
Que..?!

Et Solange céda, assez facilement. Particulièrement sensible à la moue racoleuse que lui montrait sa petite-fille, elle continua sa leçon sans perdre plus de temps.

Les civilisations extérieures à l’île sont gouvernées par le mâl, une terrible malédiction créée de toute pièce par les… Solange frissonnait de dégoût à l’énonciation de ce mot. Par les hommes. Ce sont de viles créatures, qui ont tenté de nous réduire en esclavage. Ils saccagent des îles pour y construire des constructions immondes, utilisent un système de troc sans aucun sens, construisent leur société sur des séparations des individus arbitraire… Les femmes, les gens comme nous, sont traitées comme des moins-que-rien à l’extérieur ! Et tout ça à cause du mâl.


Le silence de Kéras était complètement mal interprété par la vieille amazone, à cet instant : tandis que cette dernière pensait que la future Mère Clanique se retrouvait effrayée de ce petit cours d’histoire sur le monde extérieur, la concernée, elle… N’interprétait cette histoire que comme un conte pour enfants, servant à l’effrayer, et la forcer à être sage. Pas question qu’elle tombe dans le panneau ! Elle décida alors pour simple réponse de se gratter le ventre, puis de bailler à nouveau, dans le simple but de montrer à son interlocutrice qu’elle n’avait cure de toutes ces menaces sans aucun sens. Personne n’était aussi méchant, après tout ; ces hommes avaient l’allure de vilains de légendes à dormir debout, tout ce qui n’intéressait pas Kéras.

Et dans tous les cas, l’ennuyante leçon de la grand-mère reprit de plus belles : le reste du cours servait à expliquer à la rousse qu’elle allait devoir prendre la tête du clan à ses 16 ans, et que pour cela, elles allaient devoir l’entraîner à être une amazone exemplaire, dans le but de propulser l’honneur de leur famille vers les vassaux du temple. Des mots qu’elle avait déjà entendus encore, et encore, et encore… A cet instant, Kéras se disait qu’il serait peut-être plus crédible qu’on lui explique la fameuse raison pour laquelle les Muharaba avaient été déchus, à la base. Le plus triste c’était qu’elle ne l’apprendrait pas encore, jusqu’à aujourd’hui même.


Juillet 1516 : Être une amazone

Le silence de la jungle amazonienne fut interrompu par le son des branches qui étaient mises sur le côté, propulsées vers l’avant, vers l’arrière, même piétinées. On entendait le son distinct des pas de la course de cette chasseuse hors-pair, dont la grâce des mouvements était égale à sa souplesse, ou la valeur athlétique de ce sport qu’elle pratiquait : la chasse. Cette femme poursuivait une certaine créature, ou plutôt deux, avec un regret qu’elle gardait sur le bout de la langue, pour diverses raisons. Elle n’arrivait pas à comprendre comment on pouvait se moquer d’elle de la sorte, surtout lorsqu’elle n’utilisait pas toute l’étendue de ses pouvoirs pour terminer sa tâche. Elle ne voulait pas blesser sa petite sœur, après tout. Mais elle allait bien finir par devoir, à ce rythme, d’une flèche bien visée sur le crâne, enduite de fluide, une technique mystérieuse que toute guerrière digne de ce nom maîtrisait du bout des doigts.

La chasseuse finit par trouver une stratégie implacable à cette course sans intérêt : il semblait que ses deux cibles ne se contentaient pas de courir en ligne droite comme des demeurées, mais usaient de tactiques de fuite assez faciles à déjouer lorsqu’on était aussi expérimentée que cette femme vêtue d’un pagne aux couleurs vives et à l’armure très légère. Celle-ci utilisa alors une autre technique du Haki, lui permettant d’avoir une vue d’ensemble sur ses alentours, même les yeux fermés. Une fois fait, la suite devenait un jeu d’enfant : elle tendit l’arc qu’elle tenait dans ses mains, et attrapa une flèche de son carquois avant de bander l’arc d’une banale fluidité, vers une direction donnée. La guerrière attendait alors, une dizaine de secondes, jusqu’à ce que l’inévitable n’arrive.

D’accord, d’accord ne tire pas ! Pardon !!

Une voix, criarde et aussi optimiste qu’elle était désagréable à l’écoute sortit du buisson que l’archère visait de son arme ; et des bras à la peau claire en sortirent également, répétant des mouvements de négation à une vitesse ahurissante. Les jérémiades de cette petite fille ne s’arrêtaient pas… Jusqu’à ce que la guerrière s’arrête de menacer sa petite sœur, et se mette à rire joyeusement.

Quoi ?! C’est pas drôle, Anna !
Désolée ! Toi qui es si têtue d’habitude. C’est drôle de te voir abandonner aussi vite !
C’est parce que je sais que tu serais capable de tirer cette flèche : et tes flèches font MAL !
Bien sûr. Allez, sort de là.

La coupable obéit alors à la figure d’autorité, s’échappa du buisson dans lequel elle s’était dissimulée, tenant dans les bras un long serpent, qui avait élu domicile sur le corps de Kéras. Celui-ci sifflait longuement, semblant effrayé, tandis que Kéras le serrait dans ses bras, le visage ferme, bien qu’effrayé. Il semblait qu’elle avait réellement peur d’Anna, même si celle-ci adorait sa petite sœur du fond du cœur… Il était simplement difficile de la traiter comme une enfant normale lorsqu’elle était censée représenter leur clan sur l’île dans six ans. C’était pour cela qu’elle se permit de frapper violemment le crâne de Kéras, en signe d’engueulade.

Que ?! Mais ?! Je ?!
Règle numéro 1 d’une chasseuse. Tu t’en souviens ?
… Il faut avoir son permis de chasser.


Une expression s’était dessiné sur le visage de la femme plus mature, désignant une exaspération ainsi qu’un dédain prononcé. Anna frappa donc une seconde fois sa petite sœur, de son poing armé de Haki, sur la figure cette fois-ci, entraînant la future cheffe de famille à voltiger loin en arrière, accompagnée du serpent autour de son cou. Son cri résonnait dans la forêt, entraînant quelques oiseaux à s’échapper de leurs branches ; elle avait glissé si loin derrière elle qu’elle s’était cognée contre un arbre, entraînant presque celui-ci à tomber à son tour. En se redressant, elle ne fit même pas état de l’énorme hématome sortant du haut de ses cheveux, tandis que sa grande sœur la rejoignait, les phalanges rouges de chaleur. Puis, elles s’observaient dans le blanc des yeux, pendant dix longues secondes intenses, dans lesquelles le serpent, qui faisait à peine la taille de Kéras en longueur, tremblait contre la peau de celle-ci. Et un rire, commun, singulier, s’emparait des deux sœurs, qui s’étaient apparemment très vite réconciliées.

Règle numéro une. reprit Anna, d’un ton solennel. Ne jamais quitter des yeux sa proie.
… Je sais, et c’est ce que j’ai fait.
Règle numéro deux… Tu ne peux pas éprouver de pitié pour celle-ci.
Ce n’est pas de la pitié ! Machakil s’est juste lié d’amitié à moi sans que je lui demande. Et j’avoue que ça en jette, regarde !

Kéras secouait son corps d’une manière ridicule, gesticulait même, dans l’espoir que le mamba noir qui entourait son cou ne danse avec elle, sans grand succès. D’abord déçue du manque de réaction du serpent, Anna comprit très vite qu’il s’agissait en réalité d’un mélange de peur, de respect et de nonchalance qui empêchait l’animal de se démêler de sa situation : pour commencer, il s’agissait visiblement d’un serpent pas encore arrivé à sa maturité, ceux de son espèce étaient bien plus grands arrivés à l’âge adulte. Cette théorie était d’ailleurs prouvée par ses sifflements bien moins violents que ce dont les deux filles avaient l’habitude. Mais toute cette explication ne changeait rien au fait simple que Machakil, comme elle l’avait nommé, ne comptait pas bouger de son hôte. Au grand désespoir d’Anna, qui poussa un soupir désespéré.

Tu sais qu’on a besoin de son venin. Nous n’en avons plus, dans notre clan, ça risque encore de nous porter préjudice pour la prochaine chasse…
M’en fous ! Moi et Machakil on va les déboîter à main nue.
… Tu t’es bien trop facilement liée d’amitié avec ce serpent, hein ? Aaah…

Encore une fois, la grande sœur soupirait, en observant la future Mère Clanique se tordre dans tous les sens de manière ridicule, pendant qu’elle essayait d’échapper de l’étreinte de ce serpent à la morsure mortelle. Cette vision, à la fois burlesque et tragique, faisait remonter les idées qu’on lui avait transféré depuis qu’elle était petite : lorsque sa petite sœur naîtrait, Anna allait devoir la protéger, l’éduquer pour en faire une dirigeante parfaite, dans le simple but, ambitieux tout de même, de retourner dans le Temple Kuja, en tant que vassaux de l’impératrice. Un statut perdu depuis bien une centaine d’année, en raison d’un tragique événement qui avait entraîné la déchéance de cette famille, pourtant ancien clan le plus guerrier de l’île.

Une vague de doute envahissait néanmoins Anna, depuis la naissance de sa petite sœur. C’était un questionnement simple, en soit, pas du tout transcendant ; elle n’avait aucune interrogation philosophique dense en se demandant ces choses, et elle n’avait aucune prétention à bouleverser l’ordre de leur civilisation, si belle. Mais qu’en était-il de l’avis de Kéras ? Sa petite sœur était spéciale, une anomalie parmi les amazones, tout le monde s’en doutait bien. Kéras était moins robuste mais plus maligne, étrangement cruelle et amatrice de destruction en tout genre, mais ne savait absolument pas se battre, ou s’entraîner à l’arc. Elle détestait chasser, ou n’arrivait pas à se salir les mains dans les entrailles d’animaux morts. Sensible, amatrice de danse, de musique… Elle n’avait en aucun cas l’étoffe d’une amazone, et encore moins celle d’une Mère Clanique. Et toutes ces interrogations se renfermaient sur une seule et même affirmation : Kéras ne voulait absolument pas de tout cela, apparemment. Elle ne l’exprimait évidemment pas ouvertement, mais c’était loin d’être une vie à laquelle elle aspirait. Et ce doute de la plus jeune aspirait l’âme de l’aînée, qui se torturait à essayer de choisir entre les traditions et l’amour qu’elle portait à sa petite sœur ; une lutte qu’elle perdait systématiquement, puisqu’elle finissait toujours de la même manière.

Plus sérieusement Kéras, il va falloir que tu te débarrasses de ton esprit faible. Dans notre clan, on valorise une Mère forte, capable d’assister ses filles et ses sœurs à la chasse, ou à la guerre.
Je sais. répondit celle-ci d’une voix nasale, un doigt dans le nez.
Je ne te demanderai pas de tuer ce serpent maintenant, mais il va bien falloir un jour que tu le fasses. Tu as toujours échappé à ton devoir, tu ne suis même plus tes cours d’archerie, on ne sait pas quoi faire de toi… N’oublie pas : l’avenir de notre clan…
Dépend de moi. Je le sais, j’en suis consciente.

Mais cela ne l’intéressait pas, c’était aussi simple que cela. Et cette mésentente entre Kéras et sa famille était la pierre angulaire de sa personnalité. Évidemment, elle ne le faisait pas exprès, mais il semblait que chacune de ses actions et de ses choix visaient à contrarier les coutumes de son clan, et bien qu’elle voyait très peu sa mère, qui était toujours occupée avec sa concubine ou à voyager dans l’île et même en dehors, Kéras ne voyait aucune issue à ce problème qui rongeait le clan Muharaba depuis les premiers mots qu’elle prononçait. La chasse, tout comme le tir à l’arc, ou le combat, l’utilisation de poison… C’étaient des disciplines qui lui passaient par-dessus la tête, et de ce fait, l’empêchaient de s’exprimer en tant qu’elle-même. Pas étonnant qu’elle n’avait aucune volonté de s’y mettre à fond.

Bien, reprenons notre chasse…
Hiiiiiiss !
Hssss ! Dit-il. Ça veut dire qu’il ne veut pas qu’on l’exploite, hop !


Et cette séance ratée d’apprentissage n’en était qu’une parmi les milliers effectuées par les deux amazones, si bien que les années passées, la rousse restait la honte de son clan en chasse ; la déception et la colère que sa mère pouvaient bien alors lui diriger restaient presque les émotions les moins toxiques qu'elle recevait, dans sa vie d'héritière chouchoutée. Véritable dérangée ou création d'une personnalité visant le désamour de sa mère... Personne dans le clan ne savait ce qu'il en était réellement.

Mars 1517 : Découverte

Une invasion d’Amazon Lily ne pouvait vouloir dire qu’une seule chose : se retrouver criblé de flèches empoisonnées, entraînant une mort lente et douloureuse de tout un équipage. Cela arrivait rarement… Mais cela arrivait tout de même, assez pour que Kéras soit au courant de la procédure. Au moment où on apercevait ne serait-ce que l’ombre d’un galion abrité par le mâl s’approcher de l’île, les guerrières du Temple Kuja menaient le groupe qui servait de barrière de défense. Très rapidement, les guerrières affiliées au temple royal sortaient de leur tanière pour chasser l’envahisseur à l’aide de leurs armes de prédilection ; et si les clans auxiliaires ne pouvaient officiellement participer, certaines aimaient se faufiler dans la jungle et les bois denses de l’île pour rejoindre discrètement le groupe d’intervention sur la plage.

Ce jour-là ne faisait pas exception : Kéras, et sa grande sœur Anna, s’étaient retrouvées au littoral nord de l’île, d’où « l’attaque » venait. Cachées derrière des feuillages épais, les sœurs Muharaba observaient ce qu’elles pensaient être un carnage, comme d’habitude. Elles se ravisèrent très rapidement, cependant, remarquant que le bateau, énorme galion aux couleurs qu’elles ne reconnaissaient pas, jetait l’encre à la mer après s’être approché de la plage.

Qu’est-ce qui se passe ?
On dirait bien qu’il s’agit de cette femme. commenta Anna. On devrait rentrer ! Il n’y aura rien d’intéressant.

Anna se levait déjà de sa cachette, commença à rebrousser chemin lorsqu’elle remarqua que sa sœur ne bougeait pas de sa position initiale. Un soupir ne suffisait clairement pas à exprimer son désarroi, surtout lorsque la cadette lui fit un signe de la main, lui demandant gentiment de rester auprès d’elle.

Qui c’est, celle-là ? Elle semble… Différente.
Elle ? C’est Letizia Impomesata… Une traîtresse infectée par le mâl.

Contrairement aux autres intrus de l’extérieur, elle bénéficie d’un traitement de faveur, mais ce n’est pas comme si elle était bienvenue pour autant. Enfin, notre clan n’est pas au courant de tout ce qui se passe au Temple, mais…

Évidemment, les informations ne faisaient plus aucun sens dans la cervelle de Kéras : tout ce qui lui passait par la tête, à l’instant, c’étaient différents scénarios mettant en scène sa prochaine rencontre avec cette fameuse Letizia. Cette femme avait tout pour lui plaire ! Pour commencer, ses vêtements étaient foncièrement différents de ceux des habitantes de leur île, elle était bien plus classe, « civilisée ». Par exemple, le tailleur qu’elle portait actuellement se mariait bien avec la silhouette forte et élégante de la mafieuse, tandis que son visage, à la fois froid et fier lui donnait une allure de déesse. Kéras n’avait jamais rencontré l’impératrice Kuja de ses yeux, mais elle était persuadée que Letizia la battait en beauté, force, et toute autre chose. Si Kéras ne savait pas ce qu’elle était en train de vivre actuellement, les faits ne trompaient pas : elle avait un coup de foudre.

Néanmoins, l’heure des admirations ne dura pas éternellement ; la grande sœur sortit très rapidement Kéras de son euphorie en la frappant violemment sur la tête, comme à ses habitudes.

Mais !
Rentrons, j’ai un mauvais pressentiment sur cette femme.

Et l’ainée n’attendit même pas la réponse de la future Mère Clanique pour la tirer vers l’intérieur de la jungle, pour une raison qui lui échappait, pourtant toute simple. Elle se débattait tout de même, attendant d’être assez éloignée du rassemblement secret entre Letizia et les guerrières Kuja pour élever la voix, attendant une explication concrète de sa grande sœur. Et finalement une fois assez loin, Anna lâcha sa sœur qui lui sauta dessus avec une fougue qui lui était rare. Et la bagarre, pas leur première, se lança aussi vite que Kéras poussa son premier cri de guerre.

____

Aïe. Aïe aïe ! Machakil, je t’adore mais… AÏE !
Ce n’est pas étonnant qu’il s’inquiète pour toi, tu as pris une grosse raclée là pour le coup… J’y suis peut-être allée trop fort.
Nan, jure ?! s’écria nonchalamment Kéras. J’arrivepasàcroirequetum’astiréedelà-basjustepourmedéfoncer.
Qu’est-ce que tu dis ?
Rien, rien.

Leur échange à poings fermé s’étant terminé comme il se terminait d’habitude, avec une victoire écrasante de la grande sœur. Le serpent de compagnie de la jeune fille léchait délicatement les plaies sur le visage de sa maîtresse, qui boudait bien plus que d’habitude ; cette observation inquiétait d’ailleurs tant Anna, qu’elle ne put s’empêcher d’adopter plus sérieusement son rôle de grande sœur, et conseillère du clan Muharaba.

Aaah… Bon. J’avoue que j’ai eu peur.
De quoi ?
De Letizia. Pendant qu’on l’observait discuter avec les envoyées du Temple Kuja, j’ai cru la voir nous observer, pendant un court instant…
Pfrt. De quoi t’as peur ? T’es la guerrière la plus puissante que je connaisse ! T’en ferais qu’une bouchée !
… Dans tous les cas, je ne voulais pas qu’elle nous voie ! Qui sait ce qu’elle nous ferait. Je trouve ça déjà honteux qu’elle puisse poser les pieds sur notre île, en essayant de nous offrir des absurdités du monde extérieur. Elle qui est une ancienne grande guerrière de l’île devrait savoir que nous n’avons besoin de rien d’autre que nos arcs, nos flèches et nos poisons… Elle partira sans doute demain. C’est toujours ce qu’elle fait. Donc, à l’entraînement !
Argh !!

Les plaintes de la rousse ne la sauvèrent pas de la séance démoniaque de tir à l’arc que lui concoctait Anna et les différentes guerrières de leur clan ; et comme à ses habitudes, Kéras n’arrivait tout simplement à rien équipée d’un arc. C’était comme si son corps rejetait foncièrement l’idée d’utiliser une arme aussi archaïque, bien que toujours aussi efficace dans les mains d’une amazone expérimentée. Et comme d’habitude, les femmes à la charge de son éducation abandonnaient la tâche après bien quelques heures à essayer de trouver des solutions à ce problème, dont Kéras n’avait, sincèrement, rien à faire ; ses plans allaient de toute manière l’emmener à un chemin complètement différent de l’archerie.

____

Dans la nuit qui suivait, la Maison principale du village où résidait Kéras était bien calme, comme à ses habitudes. Normalement, une dormeuse lourde une fois le soleil couché, elle ne se sentait cette fois-ci pas assez sereine. Trop excitée par la révélation de la journée, cette femme qui venait du monde extérieur à l’allure froide et calculatrice. Apparemment ancienne habitante d’Amazon Lily, Letizia était la preuve qu’il était possible d’échapper à ce dictat qui ne faisait aucun sens. Ce qui empêchait Kéras de dormir, finalement, c’était cette vague idée, bourgeon d’espoir qui s’était transformé en une fleur de possibilités. Cet espoir représenté par l’existence de Letizia attaquait l’estomac de Kéras, qui se recroquevillait contre elle-même, allongée sur son lit royal et en serrant Machakil dans ses bras. Celui-ci était, d’ailleurs, étrangement calme également, semblant comprendre les réflexions de sa maîtresse.

Uuuuuugh.
Hssss !
Encore une fois, je ne comprends rien à ce que tu dis, p’tit con. soupira-t-elle. J’ai 11 ans… Dans 5 ans je serai la Mère Clanique. C’est un fait, une réalité qui me rattrapera quoiqu’il arrive.

Les mots qu’elle prononçait servaient non seulement à mettre au courant Machakil, qui comprenait bien évidemment les mots qu’elle prononçait, mais aussi à mettre un terme à ses idées. La concrétisation de cette folle envie qui relevait jusqu’à maintenant d’un rêve idiot sans aucun sens entraînaient la rousse à se déambuler dans tous les sens sur son lit, jusqu’à ce qu’elle ne pousse un grognement discret, mais bien violent.

Oh, et puis merde. Tu sais quoi Machakil ? Il me reste 5 ans. 5 ans avant de diriger notre clan ! Alors autant m’amuser en attendant. Pas vrai ? Allez hop ! Si ça se trouve, Letizia ne reviendra jamais d’ici là, et je n’aurai plus jamais la chance de lui parler en tant que simple amazone.

Les sifflements de joie du mamba noir lui suffisaient pour qu’elle prenne alors le courage de descendre de son lit, sorte de sa chambre discrètement, et quitte la Maison principale de son village, avant de se diriger dans la forêt, partant vers le nord de leur île. C’était un chemin qu’elle emprunta aisément, malgré les différentes bêtes sauvages qui essayaient de l’attaquer, particulièrement féroces la nuit, la présence de son compagnon lui permettait de s’en sortir sans trop de souci. Et donc, l’aventure nocturne dans la jungle amazonienne terminée, Kéras retourna à la plage, celle devant laquelle le bateau de Letizia était amarré.

Sans surprise, les lieux, vides étaient une preuve du retard de la jeune amazone, si bien qu’elle plongea sur le sol dramatiquement, poussant un hurlement camouflé par le sable et s’excitant comme un poisson en dehors de l’eau. Elle avait raté le coche ! Letizia était retournée sur son bateau, et il était certain que celle-ci comptait reprendre route à l’aube. Tout ce rêve doux d’une petite session d’entraînement avec cette étrangère, réduit à néant, brisé en mille morceaux, simplement parce qu’elle n’avait pas eu le courage de désobéir plus tôt à sa sœur…

Hors de mon chemin, gamine.
… ?????

Le bruit des pas se plantant dans le sable réveillait Kéras de sa stupeur. Elle releva brusquement la tête, pleine de grains coincés sur les paupières et les sourcils, pour faire face à des jambes étrangement couvertes ; mais reconnaissant la couleur sobre des vêtements étranges de Letizia, la rousse se redressa aussi brusquement qu’une sauterelle, le visage rayonnant d’intérêt pour la marâtre. Cette dernière préféra continuer sa route vers la barque liant son galion à l’île, mais fut arrêtée par les supplications d’une rousse, qui s’agenouilla sur le sable, tandis que le serpent qui entourait son corps sifflait désespérément.

S’il vous plaît ! Acceptez-moi sur votre bateau !
Pourquoi ça ? s’étonna la marâtre. Tu n’as pas l’âge pour quitter l’île, encore.
Je ne demande pas de quitter l’île ! Juste… Je veux voir à quoi ça ressemble. Peut-être que vous pourriez me prêter ce que vous essayez d’échanger aux Kuja ? Je veux aussi que vous m’entrainiez à me battre !
… Comment tu t’appelles ?
Moi, c’est Kéras Muharaba !! S’il vous plaît !!

Letizia réfléchissait un instant, semblant fouiller les informations qu’elle avait sur ce clan dans sa mémoire. Un ancien clan vassal, déchu parce que la dirigeante de l’époque avait osé amener un homme dans sa chambre nuptiale. Elles vivaient maintenant depuis une centaine d’année dans la misère et le retrait, oubliées des contes oraux de l’île, honteuses de leur passé intolérable. Cette fille était donc la fille cadette de Yuna… Il s’agissait alors d’une héritière sans aucune importance. Et elle avait là une occasion en or pour créer un premier lien entre la Pègre et Amazon Lily. Clairement pas suffisant, mais une première ébauche capable de lancer un effet domino colossal. Et le statut particulier du clan de Kéras lui permettait d’agir de cette manière, sans grandes conséquences : le clan Kuja n’aurait que faire de la disparition de la cadette Muharaba.

Très bien. résuma la marâtre.
… Sérieusement ?
J’ai même mieux : que dis-tu de me suivre dans mon voyage ?


Même dans les songes les plus fous de Kéras, une telle proposition était une possibilité irréalisable ; une impossibilité, un néant de réalité. Alors que la femme lui donnait la possibilité de réaliser un rêve fou, Kéras se posait tout de même la question.

M… Maintenant ? Je peux aller dire au revoir à ma famille avant..?
La barque pars maintenant. Tu pourras les contacter juste après, il y a un moyen. mentit-elle.

La mante religieuse annonçait froidement l’échéance à la pré-adolescente tout en grimpant sur la barque qui lui permettait de rejoindre son navire, observant avec insistance la cible de son kidnapping impromptu, qui restait cloitrée sur place comme une débile.

Et d’une décision, irrationnelle de l’une, calculée de l’autre, les deux femmes quittèrent l’île d’Amazon Lily, sans prévenir la famille de la concernée, qui tombera évidemment dans l’oubli et la misère dans l’absence de leur leader suivant… Mais c’était une histoire d’une autre fois. Ce qu’il fallait comprendre à l’instant, c’était que pour Kéras, sa vie allait prendre un tournant inespéré, au moment exact où elle prenait contact avec ce fameux mâl, loin d’être une légende à dormir debout, bien au contraire…


Avril 1517 : Identité

Seulement deux semaines étaient passées depuis le début de ce voyage, et Kéras se sentait déjà ailleurs : de découvertes à d’autres, la pauvre jeune amazone ne savait où donner de la tête. Première chose : elle découvrait pour la première fois l’existence d’un autre genre d’être humains, chose qui détonnait drastiquement avec ses connaissances qu’elle pensait universelle ; et ce n’était sans compter sur les différents accessoires qu’elle découvrait jour après jour, l’histoire du monde extérieur, l’existence des monstres marins, le climat rocambolesque de Grand Line… Tant d’informations nouvelles, qu’elle avait du mal à interpréter. Et sa manière de les appréhender était difficile à comprendre, à son âge ; elle comprendrait plus tard sa condition, mais dans les faits, à cette période-là de sa vie, elle était simplement perdue, ne comprenait pas pourquoi les différences drastiques et physiques entre son corps et celui des « hommes » la mettait dans un état de malaise aussi profond qu’intriguant.

En ce qui concernait Letizia, l’amazone n’avait même pas eu le temps de lui adresser une seule fois la parole, tant celle-ci était toujours occupée dans sa cabine, évitant soigneusement la quasi-totalité de son équipage ; elle adressait plus facilement la parole aux femmes, remarquait Kéras, et surtout, avait abandonné l’enfant à son sort, dans un bateau appartenant à la pègre, dont l’équipage faisait partie de la pègre, dont les marchandises appartenaient à la pègre… Il était sous-entendu que la gamine était une invitée de marque, et que personne ne devait lui chercher des noises, mais la vérité était qu’elle était seule responsable des soucis qu’elle s’attirait.

Alors ça c’est un pistolet. répéta-t-elle en tenant dans les mains l’arme à feu.
Oui… répéta ce pauvre marin au service de l’Underworld. On l’appelait Clint, bien que ce n’était apparemment pas son véritable prénom. Il n’avait aucun moyen de se plaindre, néanmoins, préférant garder profil bas dans cette organisation où le moindre faux pas résultait en une mort lente et douloureuse. Celui-ci s’était porté garant de s’occuper de l’éducation de la jeune amazone, supportant toutes ses âneries et les mots blessants qu’elle pouvait déblatérer à longueur de journée.
Et si j’appuie ici ça fait… HIIK !

La balle de plomb s’enfuit du canon à une vitesse qui fit sursauter et tomber en arrière la petite aux bras frêles, le recul l’ayant choqué et le son résonnant encore dans ses tympans. Clint, lui, riant légèrement en se frottant l’arrière du crâne, apparemment fier de sa petite farce. Néanmoins, il ne s’attendait pas à ce que Kéras prenne autant d’intérêt pour le pistolet qu’il lui donnait, s’attendant surtout à satisfaire la curiosité morbide de l’amazone. Mais elle se redressa rapidement, puis visa à l’aide de ses deux mains les différents conteneurs en bois, vidés au préalable, dans le simple but de voir les dégâts d’une telle arme. Et son verdict était sans appel : bruyant, rapide, net, précis… Elle adorait ça. Au point que l’homme à sa garde avait du mal à voir en elle une future guerrière aguerrie.

Ce ne fut que lorsqu’il remarqua le dangereux serpent de cette dernière sortir de ses vêtements qu’il se rappelait que malgré son âge, malgré sa soi-disant faiblesse naturelle comparé à ses paires d’Amazon Lily… Elle restait un enfant dangereux, capable de l’évincer si elle le voulait. C’était miraculeux qu’il survive cette semaine et demie à l’avoir suivie, supporté ses jérémiades.

Mais au fil des jours, il y avait cet autre problème cependant, un plus urgent, concernant justement cette fille… Enfin, même Clint avait du mal à prononcer le mot de la sorte. La question était compliquée, difficile à aborder, tant pour lui-même que pour Kéras qui exprimait des émotions qu’elle ne comprenait pas forcément. Sans doute était-elle simplement dans une période de crise identitaire liée à sa découverte du sexe opposé, l’amenant à s’interroger sur ce qu’elle était réellement. C’était sûrement ça… Ses réclamations concernant le fait de porter des « vêtements d’hommes », ou d’avoir plus de muscles étaient, en soit, pas forcément un drapeau rouge. Il se rassurait de la sorte, car si Letizia apprenait ces idées, Clint ne donnait pas cher de la peau de la pauvre petite.

N’y touche pas Machakil, c’est à moi. Lorsque je retournerai sur l’île, ils verront qu’il y a plus pratique que des arcs et des flèches !
Si je peux me permettre, les flèches utilisées par les amazones sont tout aussi efficaces, voire plus, que de simples balles… Vous êtes connues pour l’utilisation de flèches empoisonnées surpuissantes.
Meh.

La voix nasale de Kéras était toujours aussi ridicule à l’écoute, bien qu’heureusement, elle ne disait jamais rien de bien sérieux, une occurrence pratiquement paranormale. C’était comme si chaque son qui sortait de sa bouche servait à déblatérer une ânerie, sachant que la seule personne qui l’avait étendue parler de choses sérieuses dans toute sa vie, était évidemment sa grande sœur Anna (qui ne lui manquait pas encore, d’ailleurs), et Clint, sur ces conversations bizarres comparant son sexe avec celui des autres.

Puis, des jours à discuter de ce sujet amena à une conclusion que Clint voyait venir à des kilomètres finalement. Lorsque l’enfant lui racontait son histoire sur l’île, ses différents avec la culture sur place, sa curiosité sur le monde extérieur… Et surtout, sa honte de son corps, des tenues plus légères des amazones, et toutes ces choses prouvant une évidente dysphorie corporelle de Kéras résultaient évidemment en cette conclusion irrémédiable de l’amazone. Et même en apprenant cela, même en essayant de sauver Kéras de la punition qui arrivait, il ne put empêcher le mal d’arriver.

____

L’entièreté de l’équipage se trouvait sur le pont du bateau ; et si l’on en croyait le navigateur de celui-ci, ils étaient aux alentours de Water Seven ; mais une affaire plus urgente prenait place à bord. Letizia s’était montré à Kéras pour la première fois depuis des semaines, de manière complètement inopinée. Et elle l’avait simplement surprise en train d’exprimer une idée qui ne lui plaisait pas. D’où cette humiliation sur place publique.

L’autre fois, une de mes subordonnées me racontait que tu aimais t’habiller de la même manière que les garçons de l’équipage.
C’est vrai ! se défendit Kéras. Je trouve ça plus cool.
Et cette voix grave… Qu’est-ce que tu essayes de faire là, exactement ?
Pareil. C’est plus cool.
Tsk. La marâtre claqua sa langue en frottant sa tempe, pas vraiment sûre de bien comprendre si l’enfant essayait de l’humilier ou était simplement complètement débile. Un précepte que notre île natale a très bien compris, c’est que les hommes, ces gens qui nous entourent, sont des êtres abominables capables d’utiliser leurs pouvoirs sur nous comme des misérables créatures assoiffées de sang et de sexe. Ce sont loin d’être des modèles que tu dois suivre, et…
M’en fous. C’est cool, un homme. Quel problème il y a à ce que je ressemble à un ?

C’étaient les mots qui avaient scellé le sort de Kéras. Et Letizia ne laissa même pas le temps à ce dernier de se défendre. En un clin d’œil, la mafieuse avait déjà attrapé le plus jeune par la gorge, le soulevant avec une facilité effrayante. Les débats de Kéras ne changeaient rien, et même son serpent sortait de sa tanière habituelle et tentait d’attaquer leur assaillante, sans succès. Le pauvre fut lui aussi étranglé violemment, par la main libre de la Mante Religieuse. Puis, elle se déplaça calmement, sous les regards effrayés de chacun de ses sous-fifres sur le bateau. Et d’un simple mouvement de ses bras, elle balança l’enfant et l’animal par-dessus bord, avant de nettoyer les mains à l’aide d’une serviette, le visage empli de dégoût.

____

En chute libre, Kéras hurlait, de sa voix aigüe, signe qu’il était réellement apeuré par la situation ; pas étonnant, lorsqu’il était littéralement en danger de mort, une sensation qu’il était sûr de n’avoir jamais vécu auparavant. Une fois que son corps entra en contact avec la mer, la différence extrême de température lui fit un choc qu’il n’était pas près d’oublier. Son corps s’engourdit alors sur le coup, et bien qu’il sentait la compagnie de son meilleur ami reptile, il se sentait partir pour de bon : après tout, il n’y avait plus rien pour le sauver au milieu de la mer. Même le son d’un troisième objet tombant à l’eau ne la réveillait pas de sa paralysie ; même lorsqu’il fut attrapé dans les bras d’un homme qu’il ne connaissait que trop bien, ne comprenait-il pas ce qui lui arrivait.

Kéras ! Kéras, réveille-toi !
Mmnnnhh… C-Clint…
Ouais, c’est moi… soupira-t-il après avoir toussé. Putain. Je ne sais pas ce qui m’a pris. Je suppose que je ne pouvais pas te laisser crever comme ça… Ce serait injuste.
Espèce de… Salaud. se contenta-t-il de répondre, d’un rire faible. Je croyais que tu n’aurais pas les couilles de me suivre…
Pfff.

Il n’avait rien d’autre à dire, se contenta simplement de rassurer l’enfant, priant le ciel pour qu’au moins sa mort ne se fasse sans douleurs. Mais son raisonnement était simple, finalement : Letizia détestait lorsque ses subordonnés de sexe masculin faisaient une gaffe. Il était clair qu’elle allait être mise au courant de l’influence qu’il avait eu sur Kéras, étant donné qu’ils étaient tout le temps ensemble durant l’entièreté de son séjour sur ce bateau. De plus…

Je pouvais pas vraiment t’abandonner comme ça, je suis un peureux, mais pas à ce point. Quitte à choisir ma mort, autant qu’elle soit héroïque.
… Spèce d’égoïste…

Ce jugement fut le dernier qu’il lança à son bienfaiteur. Et avant que la fatigue, le froid et le choc de la situation n’emporta sa conscience, il fut rassuré d’entendre les vagues provoquées par un bateau s’approcher d’eux. Leur situation n’était pas forcément perdue. Clint, en apercevant le Jolly Roger du bateau, se résigna à son sort, bien qu’il fut très vite choqué lorsqu’ils furent tous les trois sauvés par l’équipage dirigé par cette pirate intrépide, tout droit sortie de l’île entourée du serpent géant. On l’appelait Baba Yaga, et elle se présentait même comme telle à Clint et Kéras, qui était à moitié vivant à l’heure actuelle. Et par bonté d’âme, celle-ci les autorisa à faire une partie du chemin avec eux, après qu’elle eut entendu leur histoire. Elle n’avait aucun moyen d’abandonner ces pauvres âmes à leur sort, après tout.

PSEUDO SUR LE NET
TON ÂGE
J'ai oublié
TON AVATAR ET SON MANGA
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CONNU LE FORUM ?
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posté le Lun 9 Nov - 21:55

SUITE DE L'HISTOIRE

Décembre 1520 : Être un tireur

Sous la chaleur ambiante de Banaro, recouvert de poussière, couvert de son manteau rouge dans lequel il nageait, l’homme, sous le nom d’Aymé, était assis sur le sol, une étrange guitare dans les mains. Il émanait de celle-ci du son, que l’on avait du mal à qualifier de musique, tant elle contrastait foncièrement avec ce dont les habitants de cette ville sans loi avaient l’habitude d’entendre. Ils avaient de la chance, pensait-il… Ils n’allaient pas être gratifiés de sa voix légendaire. Pensée totalement ironique, Aymé comprenait très bien que son problème concernant ses cordes vocales, résultat de son sexe d’origine, était une impasse à sa carrière prématurée de chanteur, de toute manière. Malgré tout, il savait qu’il se débrouillait à la guitare, le simple problème était que personne n’arrivait à comprendre son esthétique musicale.

Dégage, Aymé !
Va te faire voir, sale con ! répondit-il en agrémentant son insulte d’un doigt d’honneur fièrement placé. Tu pourrais au moins me donner d’une pièce ou deux ! … Uuugh.

Il soupira ensuite, dépité, constatant son récipient à billets pratiquement vide ; 4 heures qu’il pratiquait de son instrument fétiche… Mais les habitants de cette ville de tarés préféraient passer leurs journées à écouter du jazz dans des saloons, et picoler jusqu’à pas d’heure, plutôt que de s’instruire de vraie musique.

C’est du Metalcore bordel de merde ! C’est pas non plus un genre niche !!!

Il s’écria, d’une voix exagérément grave, comme pour annoncer aux gens qui passaient qu’il existait, qu’il était bien là. Mais rien n’y faisait : on ignorait son existence, et avec ça, on le traitait comme un moins que rien. Ce qui n’était pas vraiment étonnant, lorsqu’on connaissait la culture de l’île qu’il habitait depuis bien plus de deux ans, maintenant… Il était devenu une petite célébrité locale, le genre à être détesté de tous par ses tapages nocturnes, son caractère plus qu’insupportable, ou son serpent apprivoisé qui attaquait tous ceux qui avaient le courage de lui faire un simple regard de travers, une situation qui arrivait beaucoup sur l’île. Malgré tout… Rien ne l’empêchait de rester sur Banaro, il respectait volontiers la seule règle qui faisait roi sur celle-ci : tout conflit devait être réglé par un duel. Et cette journée caniculaire allait justement se terminer en un duel particulier ; cela arriverait d’ailleurs à grande vitesse.

Le moment où Machakil sifflait de désespoir marquait la fin de la matinée pour le musicien en herbe, qui rangeait son instrument dans sa housse métallique, accompagné d’un soupir désespéré. Son ventre grognait évidemment. Sa tenue était faible, ses muscles clairement peu développés ; encore moins que quatre ans auparavant, lorsqu’il était toujours sur Amazon Lily. Son porte-monnaie était aussi léger qu’une feuille, son ventre lui faisait mal… En d’autres termes :

C’est la dèche, Machakil…
Hssss…
Tsk. Spèce de… Ne fais pas genre que tu me comprends, alors que tu te nourris de rats et d’insectes tranquillement ! Ah, c’est bien la vie d’animal hein !
HIIIIISSSS !!
Hiiiii ! cria-t-il de sa voix aigüe.

Les crocs empoisonnés de la créature transperçant la peau du bras d’Aymé ; les passants les observaient se battre ridiculement… Et les laissaient faire. Encore une fois : occurrence habituelle sur l’île. Aymé avait longtemps passé le temps où le venin de sa bête de compagnie avait encore effet sur lui. Et cette dispute débile n’était pas choquante non plus, au point que finalement, il fut invité dans un petit restaurant du coin où ils se trouvaient, bien miteux, qui avait bien quelques clients tous plus louches les uns que les autres. Toujours le même, aux yeux d’Aymé… Rien n’avait changé. Il s’installait sur le bar de ce fameux restaurant, gardant son instrument sur le dos.

Ajoute ça sur mon ardoise, bouffon. dit-il, la mine renfrognée, et le teint livide.
Tu es sûr que ça va Aymé ?
Bien sûr que non ! Je meurs de faim, pour commencer. Ton restaurant à la con ne nous aide pas un poil ! Et moi aussi, je suis fauché.
Il faut dire que si tu penses faire fortune avec ta musique bizarre, là… se plaignait Clint, qui observait l’adolescent apprécier les restes des plats de la veille de derrière son comptoir.
Ferme ta gueule.
Ahahah !

Le bienfaiteur d’Aymé avait également trouvé sa place sur cette île. Après que l’équipage pirate de Baba Yaga n’ait fait escale sur Banaro, les deux invités sur le bateau avaient décidés de rester sur place, simplement parce qu’ils préféraient le décor, et que le manque d’influence du monde extérieur leur correspondait parfaitement. Ils y avaient fait leur vie, l’un en tant que restaurateur raté et l’autre en tant que guitariste détesté de tous. En résumé, le plus heureux du groupe se trouvait être Machakil…

Bon, plus sérieusement. commença Clint. Tu devrais juste m’aider ici, plutôt que de mendier des pièces en ville.
Pfrt, tu dis ça comme si tu avais de quoi payer un employé. T’inquiète pas, va, je sais me débrouiller.

Leur conversation s’arrêta là ; Clint voulait se défendre, mais fut interrompu par le son de la clochette liée à la devanture de la boutique, annonçant l’arrivée d’un, non, deux clients. Le gérant les accueillit alors avec son accueil hypocrite de commerçant, puis s’arrêta net dans sa réplique lorsqu’il remarqua que les deux hommes mystérieux, vêtus de costumes noirs à cravates visaient les deux hommes leurs faisant face des canons de leurs revolvers. D’un réflexe presque animalier, Aymé dégaina également deux pistolets de sous son manteau, puis les visa de ses deux mains, tandis que Clint gardait un calme herculéen malgré l’urgence de la situation. Il était d’ailleurs le premier à interrompre le silence qui s’était déjà écoulé pendant dix secondes :

Gardons notre calme. Aymé, n’oublie pas la règle de cette île. Et messieurs, je vous invite à baisser vos armes, perturber le calme dans un saloon est très mal vu, ici.
T’es sérieux mec ?! Ces gars-là, ils veulent nous buter ! On doit se défendre, on doit-
Bien sûr que non. Gentlemen, je vous invite à vous poser calmement, que nous puissions discuter calmement de ce que vous avez à nous dire.

Aymé n’était pas le seul à avoir changer ces deux dernières années : à force de fréquenter des pirates intrépides, puis la démographie impressionnante de Banaro, son bienfaiteur avait évidemment développé sa confiance en lui, son charisme également. Il n’était plus l’homme peureux qu’il était sous les ordres de Letizia, malgré les très faibles entrées d’argent qu’il se faisait sur l’île.

Je suppose que Letizia a appris notre existence sur cette île et veut nous savoir morts. Mais comme dit précédemment, sur Banaro, si vous voulez vous débarrasser de quelqu’un, il faudra s’en débarrasser dans un duel. Donc puisque vous êtes deux, je propose qu’Aymé et moi on…
J’les prend à deux.
… Aymé, tu n’es pas encore au niveau.
Je m’en bat les couilles : je les prends à deux.

Un soupir exaspéré, une main plaquée contre son visage, et les rires moqueurs des deux assassins qui venaient d’entrer dans l’échoppe – première expression d’une quelconque émotion de leur part – ne changeaient pas l’avis de l’ancien amazone. Il allait s’en occuper lui-même.

En même pas une demi-heure, le « duel », si on pouvait appeler ça comme tel, était vite organisé : la place principale de Banaro était remplie de spectateurs dans les saloons, les fenêtres des bâtiments alentours, curieux de voir cet événement étrange, tandis que les trois participants se préparaient minutieusement. Les deux assassins restaient silencieux, par ailleurs : ils n’avaient prononcé aucun mot depuis le début de leur interaction avec Aymé et Clint, qui observait la scène les bras croisés.

Le duel ne commença qu’au moment exact où l’ombre du nuage au-dessus d’eux arrêta de couvrir chacun des trois tireurs. Le duel devint alors très vite une fusillade qui prit des proportions surréalistes. Aymé ouvrit son manteau, chose qu’il détestait faire, et révéla une rangée d’armes à feux, de simples pistolets à silex. Il en sortit deux, de la même manière qu’à la visite surprise des deux mafieux, et se mit à tirer en rafale vers ses ennemis, fier de lui. Le spectacle qu’il proposait relevait d’un massacre unilatéral. Il riait même à sa propre action, se pensant victorieux avant même que l’adversité ne puisse bouger un doigt ; l’erreur d’un débutant comme Aymé, qui n’avait eu l’occasion de participer à des duels que contre des adversaires de sa taille, jusqu’à présent. La rafale de balles terminée et les deux armes du guitariste à sec, il fit l’erreur inacceptable de leur tourner le dos, juste avant d’être attaqué par un coup contondant sur la tête.

Une fois ses esprits repris, le pauvre était maîtrisé par les aisselles par son assaillant, tandis que l’autre pointait son revolver sur le front d’Aymé. L’exécution allait être rapide, nette, et sans bavure ; puis, ils passeraient au traitre qui avait « contrarié » Letizia, dans les règles de l’île évidemment. Tout se passerait parfaitement. Les deux assassins seraient récompensés pour les contre-primes de ces deux zouaves, et tout se finirait bien pour eux…

Hssss…

Mais le sifflement bien distinct et révélateur de désastre réveilla le premier assaillant d’Aymé de sa confiance surabondante. Le reptile sortit de sa cachette habituelle, de l’écharpe de l’adolescent, puis planta violemment ses crocs dans la gorge de l’assassin à son dos ; le roux profita de ce moment de stupeur pour arracher des mains le revolver du second assassin, face à lui, puis il tira sur le visage de celui-ci sans sommation ; les soupirs de choc des spectateurs étaient suffisants pour amener Aymé à fuir du lieu du combat, comprenant très bien la faute qu’il venait de faire.

____

Je ne comprends pas, tu n’es pas obligé de partir !
Bien sûr que si ! J’ai triché ! Lorsque le Shérif l’apprendra, il viendra me buter. Et tu devrais aussi partir d’ici, ces gars savent où on habite…
Je ne compte pas fuir toute ma vie, Aymé, tu sais bien. Et puis, la vérité c'est qu'ici j’ai trouvé quelqu'un avec qui…
Oh, tu sais quoi ? Si tu comptes crever ici, et bien crève ici. Machakil et moi, on se casse. J’ai entendu qu’Ogun s’était séparé de Baba Yaga pour monter son propre équipage, peut-être que je vais le rejoindre…
Ogun, c’est différent, il est bien plus fort que toi !
Tsk…

Vraisemblablement, malgré tout ce qu’Aymé et Clint avaient vécus ensemble, il était temps pour ces deux-là de prendre deux chemins différents. Ce n’était pas étonnant, pour Clint, qui voyait ce jour arriver assez rapidement. Lui, avait commencé à se plaire sur Banaro, contemplait l’idée de terminer sa vie sur l’île ; tandis que la vie de pirate manquait très clairement à Aymé. Et il devait également retrouver sa famille, sur Amazon Lily. Alors tout ce que le mentor, qui avait même parfois eu un rôle de grand frère pour le métalleux, pouvait lui donner, c’était sa bénédiction, après tout. Il ne pouvait réellement contrôler l’électron libre qu’il était.

Maintenant équipé de toutes les armes qu’il pouvait garder dans sa housse de guitare et son manteau de cuir, Aymé quitta alors le restaurant miteux, puis la ville unique de Banaro, et enfin l’île, sur sa petite barque, la boule à la gorge évidemment. Finalement, cette conversation lui faisait comprendre à quel point il avait été horrible de quitter sa famille sans les prévenir, et qu’ils lui manquaient. Comprenant néanmoins la difficulté que c’était d’arriver jusqu’à Amazon Lily, il allait devoir travailler pour trouver un moyen d’y passer. Et il avait son idée de comment se faire…
 

Automne 1522 : Être un hors-la-loi

Les mois suivant le départ de Banaro d’Aymé étaient bien plus funs qu’il ne l’aurait cru. Vivre de banditisme et de hold-up était contre toute attente une vie assez romantique. Son mode opératoire était simple, finalement : lorsqu’il arrivait sur une île civilisée, il cherchait une banque de celle-ci, pas trop grande pour ne pas attirer les plus grandes pontes des mers, mais assez influente pour qu’elle risque d’être affiliée à l’Underworld. Ses buts : subvenir à ses besoins, et aussi pouvoir attirer l’attention sur lui, plutôt que sur Clint. C’était le dernier acte de bonté qu’il pouvait faire envers son bienfaiteur, malgré la déception que le guitariste ressentait à son égard.

Jusqu’à maintenant, cette méthode ne lui avait apporté que des soucis très minimes : il avait eu à affronter des soldats de la marines, bien trop souvent. Parfois des mafieux, également Des chasseurs de prime, aussi. La fuite avait souvent été une solution pour sa survie, et il avait gagné quelques cicatrices çà et là au cours de ces mois à vivre de cela. Mais il était satisfait, malgré un grossier détail qui le hantait et le hanterait toute sa vie, et qui ne semblait pas pouvoir changer de sitôt.

L’annonce de sa première prime était d’abord une joie indescriptible qu’il ressentait lorsqu’il voyait sa photo accompagnée du fameux « Mort ou Vivant » dans la catégorie des nouvelles primes du journal. Cependant, son sourire fier devenait rapidement une grimace illustrant son dégoût et son désespoir. Puis le désespoir devenait de la colère ; la colère devint de la haine.

Ils ont… Ils ont utilisé mon ancien prénom.
Hssss… sifflait Machakil d’un ton énervé également.
Mon ancien prénom. Et il y a écrit que je suis une femme. Une femme…

Il répétait ce terme plusieurs fois, d’abord silencieusement ; puis son ton devenait bien plus violent et profond à longueur de temps, jusqu’à ce qu’il déchire le journal en deux, les canines bien visibles et le visage décomposé en une colère noire. Très rapidement, la mer dans laquelle il voguait avec son serpent de compagnie allait subir son courroux (pensait-il, naïvement), la colère de l’Etoile Filante métalleuse allait s’entendre dans tous les journaux du monde, jusqu’à ce qu’ils comprennent qu’il était bel et bien un homme. C’était une des raisons, sans doute la plus importante, de ses braquages intempestifs.

Malgré tout. Après près de deux ans à vivre de cela. Être chassé par des marines. Être pris en guet-apens par des mafieux. Aymé commençait à comprendre les limites d’un tel mode de vie. A l’Automne 1522, la faim et la misère lui rappelaient sa vie de maigre opulence, à Amazon Lily. Il vagabondait sur les îles des deux premiers paliers de Grand Line, à vivre de vol, de vandalisme et autres, jusqu’à ce que l’existence d’un tournoi presque secret à Octogonia, dont la récompense vaudrait un milliard de berrys Aymé et Machakil ne faisaient alors état d’aucune réflexion. Ils s’étaient dirigés vers l’île martiale sans attente, pensaient enfin avoir une chance de retrouver un semblant de gloire et de nourriture dans leur gosier.

Comment ça, les inscriptions sont terminées ?!
Vous êtes littéralement arrivée une demi-heure en retard ! Les combats ont déjà commencé ! Je n’y peux rien, moi. Si vous voulez, vous pouvez participer aux combats dans les gradins en tant que spectateur…
Putain.

Un claquement de langue et une moue annonçant la déception du musicien, puis le sifflement triste du reptile marquaient la fin de leur aventure. Ils avaient utilisé presque tout de ce qui leur restait d’argent sale pour se déplacer à Octogonia, acheté de quoi rafistoler l’arme fétiche d’Aymé, tout ça pour se faire refuser l’entrée à la compétition. Simplement parce qu’ils avaient été en retard. Quel coup de génie.

Finalement, il n’avait pas d’autre choix que d’observer la compétition à travers les gradins. Les premiers matchs étaient des 2 contre 2. Original comme concept. Le rockeur observait avec attention les différentes capacités montrées par les participants, allant de fruits du démon démentiels aux techniques de corps à corps surpuissantes. Un peu déçu de ne trouver aucun combattant à l’arme à feu, il se contentait des bruits qu’il entendait aux alentours pour revigorer son attention. Tous les combats du premier round étaient terminés, et il semblait que les différents spectateurs aux alentours murmuraient des rumeurs alambiquées. Comme quoi une personnalité du gouvernement était présente sur l’île. Comme quoi l’Underworld avait envoyé un de ses cadres sur place. Des bruits qui couraient à propos de la récompense de la compétition, cet œuf, apparemment voulu par ces deux superpuissances mondiales.

Hssss.
Ouais, on a dû penser la même chose. murmura Aymé dans son écharpe. S’il y a un cadre important de la Pègre ici… Il y a des chances qu’il s’agisse de cette salope de Letizia.

Le tireur se leva de sa chaise, partant à la recherche de cette femme qui avait littéralement jeté sa vie à la mer. Sans résultats. Les secousses provoquées par une certaine participante de la compétition avaient provoqué une signifiante difficulté pour les dirigeants de l’événement à organiser la suite. Surtout qu’apparemment, la finale avait été annulée pour une raison mystérieuse. Et enfin, la partie des dojos mineures de l’île avait été prise par un combat dantesque, opposant des combattants de tous les horizons, pour un seul et même objet.

Whoa.

D’un simple hasard, le musicien se trouvait assez loin de la zone pour n’en subir aucun dégât ; sa vision parfaite lui permettait tout de même d’avoir un aperçu de ce qui était en train d’y arriver. Et même de cette manière, perché sur le toit d’un dojo à l’opposé de cet endroit où la chaleur devait avoir atteint son paroxysme, il sentait l’effet de tels affrontements jusque dans son cœur. D’ailleurs…

C’est elle…

Il reconnaissait sa Némésis. Et en temps normal, Aymé aurait sorti son fusil de précision, aurait tenté de l’assassiner. Mais en la voyant faire jeu égal avec un amiral de la Marine, il se ravisa aussitôt. C’était impossible qu’il puisse ne serait-ce que la toucher. Aymé s’était trompé tout ce temps, à propos de la transphobe. Letizia était loin d’être une simple lieutenante… Et d’ailleurs, celle-ci n’était pas la seule qui la choquait, à l’instant. Ce que le tireur voyait à l’instant, dans la lunette de son fusil c’était un spectacle de destruction grotesque. Il ne connaissait pas les différents acteurs de cette tragédie, mais ce qu’ils montraient là étaient bien concrets… Une femme qui se transformait en foudre, un géant de 80 mètres qui se retrouvait propulsé dans les airs, et si Aymé ne comptait pas le tremblement de terre de plus tôt, c’était simplement parce qu’il n’était pas au courant qu’il s’agissait de la capacité d’un des participants de cette compétition démente. Puis des tirs de canons venaient bombarder la place du combat, comme s'il s'agissait d'un samedi normal pour le pirate ayant lancé l'attaque. Du coup…

Je crois qu’on va devoir attendre un peu avant de nous venger de cette salope, hein Machakil. balbutia-t-il, l’expression de son visage décompensé en un sourire hilare.
Hssss…

____

La déprime s’empara d’Aymé. Son manque de courage lui aura finalement coûté un bon pactole. Les événements d’Octogonia enfin terminés, on apprenait très vite les retombées politiques d’un tel événement : les nouvelles primes étaient sorties, dont quelques nouvelles têtes dont Aymé n’avait jamais entendu parler. Mais évidemment, il n’y en avait qu’une seule qui l’intéressait, actuellement. Parmi la liste des nouvelles primes, une l’intéressait particulièrement. Le visage innocent, inoffensif de cet enfant à la chevelure en piques montrait clairement qu’il n’avait eu qu’un coup de chance en récupérant la récompense d’Octogonia. Aymé n’avait qu’à le retrouver… Et se dépêcher, car il n’était clairement pas le seul à le penser.




Nota-Bene:
Williams P. Blake
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Loca. :
Balgimoa
Prime :
200.000.000 B
Berrys :
580.000.000

Feuille de personnage
Jauge d'intrigue personnelle:
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Williams P. Blake
Les mille lames
posté le Dim 15 Nov - 12:12
Alors, avant toute chose je tiens à m'excuser pour le retard pris pour cette validation, je sais à quel point t'avais hâte d'enfin pouvoir jouer ce personnage, désolé !

Bon, tu sais très bien comment ça se passe, donc on va commencer par la forme. Il y a quelques fautes, pas beaucoup, mais mis à part ça c'est littéralement parfait pour tout le reste, on est vraiment pas loin du sans faute pour le coup ! Je sais que tu n'es pas forcément un grand fan du rp image comme on l'aime par ici mais ton style permet de clairement de s'en passer même si on a tendance à s'y habituer et ça : c'est beau bordel.

On va donc passer au gros morceau qu'est le fond de cette présentation. Disons les choses comme elles sont en premier lieu, c'est du lourd tout ça. Déjà niveau originalité t'as pété tous les scores, on sent que cette histoire et surtout ce personnage te tiennent à cœur et cette touche personnelle donne une réelle authenticité qui faisait vraiment chaud au cœur. Les PNJ inventés pour cette histoire sont bons, mention spéciale à Clint qui a l'air d'être un vrai frérot, sans oublier Anna que j'ai vraiment envie de revoir, mais au final le meilleur d'entre eux reste quand même ce bon vieux Machakil. Au final, le seul défaut à ce sujet est le manque de descriptions les concernant (sauf Machakil, pour lui t'as été au top), j'ai l'impression qu'ils servaient souvent leurs fonctions plus qu'autre chose et j'ai même eu du mal à me les représenter physiquement, surtout pour Clint. Tu ne perds pas beaucoup de points là dessus je te rassure, mais ça méritait d'être noté.

Concernant l'utilisation de Letizia, un personnage extrêmement important mine de rien, c'était globalement maîtrisé mais j'avoue ne pas trop avoir compris son intérêt pour Aymé dans certaines scènes. Elle la prend avec elle, la laisse crapahuter calmement sur son bateau avec pas mal d'hommes à bord, la jette simplement par dessus bord pour son crime d'être trans ... Ce n'est pas totalement incohérent au final, mais ce sont des petits passages qui auraient pu être mieux tournés je pense, c'est un petit peu dommage.

Mis à part ça, l'intégration du personnage dans le contexte global global fait légèrement défaut, surtout face à son intégration parfaite sur Amazon Lily, mais j'ai beaucoup aimé l'intégration du RPBG d'Octogonia sur la fin pour le coup ! De même pour la petite liaison avec Ogun en milieu de fiche que je n'ai pas du tout vu venir et qui fait toujours du bien niveau intégration : ton personnage faisait déjà partie du décor avant même qu'on connaisse son existence et ça, c'est super bien géré.

Pour finir, tu as perdu quelques points sur la cohérence des actions et ce par rapport au duel à Banaro, le combat m'a un petit peu perdu pour être tout à fait honnête. Mais bon, ce n'est rien de grave puisqu'au final ce duel servait plus de prétexte scénaristique qu'autre chose, donc je peux comprendre. De la même manière, je trouve ça un peu dommage que les aventures d'Aymé entre Banaro et Octogonia soient passées si rapidement, sachant que sa prime de départ en dépendra directement. Au delà de ça d'ailleurs, ça avait l'air cool comme moments, ne serait-ce que pour le plaisir, j'aurais aimé les suivre un peu plus en détail !

Au final, c'était une fiche très très agréable à lire malgré sa longueur, ce qui est assez rare pour le souligner, et surtout elle donne envie de suivre ton personnage et de le voir évoluer dans notre grand contexte ! Vu que t'es un ancien je ne vais pas te conseiller de personnes avec qui rp, mais je connais un jeune pirate prometteur mentionné à la fin de ton histoire avec qui tu pourrais bien t'entendre ...

Tu connais la chanson hein, tu es bien évidemment validé ! Ta bien jolie fiche te donnes déjà la coquette somme de 9 250 Dōrikis auxquels on ajoute ce bon vieux bonus pirate pour un total de 10 250 Dōrikis, félicitation ! Tu peux donc débuter ton aventure à la recherche de la fame avec ton bon gros fusil à pompe, mais surtout avec une prime de 111 millions de berries sur ta tête pour tes nombreux braquages, sans compter la contre-prime de 210 millions de berries dont tu écopes pour avoir osé t'attaquer au porte feuille de l'Underworld, ça ils aiment pas trop pour le coup. Tu connais la rengaine mais ça fait toujours plaisir, donc je te félicite une dernière fois pour ta validation et j'ai hâte de te voir tout péter sur les mers : enjoy !
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