Le vent soufflait, faisant trembler la voile repliée de l'énorme bateau arborant les couleurs marines. Sur la coque, partiellement renforcée par une couche de granit marin, était gravé le symbole de la justice. Ce convoi était spécial, tout comme la nature de cette île. Sur le pont se trouvait non pas des dizaines de soldats, mais des novices, encadrés par quelques supérieurs. Des pousses bien généralement jeunes, rêveurs, souhaitant assouvir leurs soifs de bien, souhaitant simplement rendre le monde meilleur.
Parmi ce groupe, se trouvait le jeune Nakata, alors âgé d'une quinzaine d'années. Fils d'un marchand d'esclave ayant fait fortune sur l'archipel de Shabondy, désormais orphelin depuis la tragique révolution, son billet indiquait qu'il avait prit la mer depuis Whiskey Peak, son lieu de résidence. S'approchant d'un bureau installé sur le pont principal du navire, le garçon glissait de manière nonchalante sa feuille sur le meuble, avant de recevoir un tampon.
PLAK !
Des bagages occupant ses deux mains, le garçon s'était rangé en rang d'oignon derrière ses semblables. La lourde planche servant de rampe permettant de rejoindre la terre ferme avait claqué contre les planches du port. Lentement, les bleus avançaient afin d'officiellement poser les pieds sur l'île de Darse.
Une île particulière, totalement sous le contrôle de la marine. En effet, bien que munie d'une ville civile, la localité reste un lieu de formation officielle pour les nouvelles arrivées de l'organisation gouvernementale. L'atmosphère laisse penser que la présence militaire est respectée, en raison de l'absence totale de civil sur le port.
Posant les pieds sur le sol, Shinji de son côté ne laisse s'échapper qu'un soupir. Ayant rejoint l'instance juridique sous les conseils d'une amie proche, le garçon ne pensait pas à devoir passer cette espèce de formation pédagogue. Au beau milieu de tout ces visages émerveillés se tenait l'éternel insatisfait. Le bicolore faisait ses premiers pas au sein de la marine !
Résumé !:
Simple mise en situation, le bateau arrive sur l'île. Shinji tamponne son document d'arrivée, avant de descendre du navire, comme tous les autres novices, à l'exception du fait qu'il est visiblement le seul à ne pas être enjoué. Des formateurs sont déjà présents sur le port.
On t'avait envoyé sur cette île pour participer à la formation des nouveaux. Tu n'étais pas spécialement ancienne au sein de la marine, mais tu avais suffisamment d'expérience et de talent pour chapeauter ce qui s'apparentait à de la chair à canon à tes yeux. D'ailleurs trois ans auparavant, tu avais subi toi même cette formation bien que tu avais très vit mit un terme à celle-ci en blessant l'un des formateurs lors d'un combat d’entraînement.
Quelle ironie que ce soit toi désormais qui te retrouvait de l'autre coté...
Évidemment, tu n'étais là qu'en soutien. Une manière pour tes supérieurs de te punir face à cette réalité des plus risibles. Au fond, tu espérais avoir de contenter ton ennuie lors de ce séjour dont tu n'avais rien à apprendre...
Étant sur l'île depuis quelques jours déjà, tu fixais d'un œil mauvais à la brillance dorée ce contingent de recrue. Une belle bande de bras cassés en réalité... Combien était-ci par défaut ? N'ayant aucun autre choix de vie que de s'engager dans la marine pour pouvoir vivre encore jusqu'au jour d'après. Combien d'entre eux allaient mourir ? Beaucoup trop à ton goût. Toi même tu n'étais pas sortie de cette portion de personne qu'on considéré comme sacrifiable.
La seule chose qui te distinguait réellement furent tes origines nobles et ton pouvoir bien particulier.
Finalement, ce fut le capitaine de la base qui vint à prendre la parole en premier, pour resservir le même discours qu'il avait vomi l'année précédente, et l'année d'encore avant...
- Bienvenue à vous bande de merdeux. Je suis le capitaine Lance. Vous êtes ici pour apprendre les bases du métier, on est pas dans une foutue colonie de vacance ! Si j'en vois un que je surprend à s'amuser, je le renvois directement chez sa mère !
Un dialecte grossier pour un homme méprisable. Au fond, il n'avait rien de la prestance qu'il se donnait. Ce n'était qu'un gratte-papier bien content de pouvoir continuer à chauffer le fauteuil qui était le sien depuis des décennies maintenant. Il était impressionnant pour des esprits candides comme ces recrues, mais pour toi il n'était qu'un bouffon en uniforme.
- Répartissez vous en groupe de dix !
Aussi tôt, les recrues vinrent à s'aligner, tentant fébrilement de former des groupes ordonnés. Ce n'était pas les plus futés... Clairement.
T'approchant de l'un des groupes, tu fixais la dizaine d'homme en face de toi. Pas une femme. Tant mieux. Elles avaient toutes tendances à se faire des illusions, et tu n'aurais pas aimé devoir salir tes mains sur leurs faciès disgracieux.
Tournant les pages du dossier qu'on t'avait tendu, tu venais à mémoriser le nom de chacune des recrues en face de toi. Tu ne t'attardais pas à davantage, après tout la moitié d'entre eux finiraient par abandonner après seulement une semaine.
- Je suis la lieutenante Fortuna. Suivez moi, je vais vous emmener à vos quartiers et ensuite on entamera une évaluation physique.
Tu lâchais un profond soupir avant d'entamer ta marche vers les dortoirs. Ils étaient bon pour les recrues que de vivre ensemble pendant un temps. Apparemment pour créer une sorte de cohésion de groupe. Quelles foutaises.
- Shinji c'est ça ? Je te conseil de montrer un peu plus de vigueur.
Au fond tu étais méprisante, mais tu essayais comme à chaque fois de faire ton job et de le faire bien. Tu voulais monter dans les échelons, et tu espérais que cette petite formation apparaisse comme un bon point dans ton dossier. Quitte à tirer au moins une recrue du lot...
Finalement tu vins à leurs donner une vingtaine de minute pour s'organiser et défaire leurs bagages avant qu'ils ne te rejoignent dans la cour d'exercice.
Pas une seule heure de répit. C'est sous les hurlements d'un péquenaud aux allures de bouledogue qu'avait été accueilli la future génération de la marine. Bien qu'il était au courant que le physique jouait bien généralement des tours, Shinji ne pouvait s'empêcher de le regarder d'un œil sceptique. Son déguisement de capitaine pouvait faire rêver, néanmoins il était clair que cet individu avait cessé de vouloir être un homme de terrain depuis de nombreuses années.
Les insultes fusaient sous ses paroles agrémentées par une pluie de postillons incessante. Bien loin d'être à l'avant de la troupe, le Nakata remerciait sa nonchalance de l'avoir placé à l'arrière de tout ce groupe, évitant ainsi l'assaut de ces crachats involontaires. D'un autre côté, il était clair que le groupe de nouvel arrivant de faisait pas rêver. Beaucoup semblaient perdus, si ce n'est totalement désemparé par le stress de faire face à des expérimentés.
Le premier ordre avait été une véritable catastrophe. De nombreux individus avaient provoqué des collisions, d'autres ne savaient pas où se placer. Le bicolore quant à lui, avait simplement décidé de suivre un individu à la posture droite, à l'allure sérieuse. De son mètre quatre-vingt cinq, le bicolore pouvait se cacher dans le dos de cette recrue colossale, arborant presque le double de sa taille.
Il ne s'était pas caché par peur de devoir faire face aux supérieurs, mais simplement pour éviter d'être ciblé pour les premiers exemples. Une tentative vaine, puis c'est durant la marche jusqu'aux dortoirs que l'adolescent s'était fait interpeler. D'un air intrépide, il avait déjà été repris à l'ordre, quelle plaie.
— Oui lieutenant, pardonnez-moi, s'était il exprimé d'une voix peu enjouée, plaçant au passage sa main sur son front, faisant un salut militaire. D'un bref coup d'œil, il avait analysé la demoiselle au regard doré, avant de continuer sa marche ne voulant ralentir le groupe.
****
Ils étaient finalement parvenu à rejoindre le camp de l'île, cette espèce de forteresse. Rapidement, les gradés avaient dirigé le petit groupe, dans lequel s'était incrusté le Nakata, jusqu'au bâtiment servant de dortoir. Le luxe avait été mis de côté, les lits étaient simples, les draps étaient fins, la décoration était quant à elle inexistante.
Les novices s'étaient empressés de ranger leurs affaires, de déposer les quelques bagages qu'ils avaient emmené pour cette formation. Tandis que tous s'étaient élancés sur les armoires, empilant les tenues rigoureusement, le Nakata avait simplement choisi de déposer ses valises aux pieds de son lit. Il était là, au milieu de toute cette population organisée, lui qui avait l'habitude de vivre solitairement dans son capharnaüm.
— J'suis persuadé qu'ils vont revenir pour nous secouer les puces d'ici peu, à quoi bon s'empresser de s'installer? Une question que le garçon avait posé à voix basse, assis sur le matelas qui lui avait été affecté. Seul son voisin l'avait entendu, un jeune garçon aux cheveux blonds, visiblement plutôt réservé. En guise de réponse, il avait simplement rougis sans même prendre le temps de s'arrêter.
Tu avais profité de cet interlude pour venir décortiquer le dossier du jeune Nakata. En réalité, vous n’aviez pas tant de différence d’âge, mais au vue de son attitude, il y avait un monde entre ton niveau de maturité et le tiens. Dans tous les cas, tu fus incapable de comprendre la raison de sa présence ici avant de tomber sur résultats médicaux. Il souffrait apparemment d’une pathologie rare, proche de l’apathie. De quoi faire de lui de la chair à pâtée à bas coût n’ayant même pas de crainte à aller se sacrifier pour la patrie.
Au fond tu te fichais bien de leurs sorts, comme tu te fichais de beaucoup de chose. Mais tu n’avais pas le choix. Mieux tu ferais ton boulot, moins tu aurais besoin de le refaire à l’avenir. Une fois capitaine, tu serais bien trop précieuse pour la marine pour qu’on te mobilise dans ce genre de formation.
Finalement, tu fus coupée dans ta dissection des rapports par la présence un peu mollassonne des recrues s’étant formé en rang devant toi. Au total, tu en comptais onze. Tu savais qu’avant la fin de la session d’entraînement, il n’en resterait plus que la moitié. Au fond, toi-même tu avais été la dernière retenue de ta brigade. Ton regard doré se portait d’ailleurs sur le jeune apathique… Il n’y avait aucune chance qu’il tienne mais tu te prêtais à espérer de temps en temps.
- Bien. J’ai lu vos dossiers et franchement y en a pas un pour se démarquer. Mais je vais vous laisser une seconde chance de faire vos preuves. Vous allez me faire une vingtaine de fois le tour de la base pour vous échauffer. Sachez que j’évalue vos capacités physiques en ce moment.
Tu restais professionnelle. Tu n’avais pas besoin de t’épiloguer en insultes rabaissantes. Après tout, tu le pensais déjà bien suffisamment pour que ton mépris s’exprime par ta simple présence. Néanmoins, si certains trouvaient que l’échauffement que tu avais donné était sévère, ils n’étaient pas prêts pour la suite… Tu avais été l’exception durant ta formation, jouissant déjà d’une forme physique olympienne… Mais ce n’était pas le cas de tout le monde.
Après une trentaine de minutes, tu ne vins même pas à les laisser souffler ou s’abreuver. Jugeant rapidement de ton regard en or les recrues, tu éliminais mentalement certains candidats qui pouvaient déjà repartir chez eux aussi rapidement qu’ils étaient venus. Même pour être de la chair à canon, il y avait certaines qualifications à respecter.
- Maintenant vous allez m’enchaîner une série de pompe ainsi que d’abdos. Et dès que je vous le dirais, il vous faudra passer le parcours du combattant situé par ici le plus rapidement possible.
Il y en avait pour toutes les préférences. Que ce soit des murs hauts d’une plusieurs dizaines de mètres ou des fosses creusées profondément dans la terre, voir même des champs épais de barbelés, tout ceci n’était qu’un avant-goût de leurs futurs vies de matelots. Il fallait minimum cela pour transformer des gens normaux en gens compétents.
Visiblement, le jeune homme avait eu raison. Son côté flegmatique aux portes de la fénéantise avait été une nouvelle fois payant. Il n'avait pas fallu de longs moments pour que la dizaine de soldat soit rappelé par l'instructrice en charge de changer ce groupe de poltron en véritable agent de la marine. Son regard doré ne cessait de scruter l'ensemble de ses sujets, cette dernière faisant sûrement des prévisions sur ce que réservait ces bonhommes.
Le jeune adolescent avait été gêné par cette sensation d'être observé. Il faut avouer que sa présence sur ce camp, à être examiné par une femme plus experimenté, le changeait de son lit douillet qu'il avait obtenu sur Whiskey Peak, lui qui était d'habitude réservé, évitant les foules, préférant s'éloigner du centre de l'attention. La seule réponse qu'il avait trouvé face à ce regard insistant? En réalité, aucune. Il avait simplement évité de croiser les yeux étincelants de sa responsable.
Pourtant, lorsque celle-ci avait avoué avoir lu les dossiers, Shinji ne pu laisser s'échapper un bref sentiment de surprise, levant un sourcil tout en redressant sa tête. Il était conscient de ce qui avait été rempli dans sa case. Un constat gravé à jamais dans ses petits papiers depuis une visite médicale obligatoire. Avalant avec difficulté sa salive, le bicolore se forçait de ne rien laisser paraître sur son visage, croisant les doigts pour que la locutrice prit son état de santé mentale à la légère. Après tout, pour la plupart des matelots, il n'était rien d'autre qu'une espèce de dépressif.
C'est le cœur soulagé que le Nakata se mit en route de l'échauffement. Ne rien faire, c'était bien. Malheureusement les exercices physiques ne pouvaient pas tout le temps être évités. Ainsi, il avait suivi l'ensemble du groupe, sautillant sur place, faisant des moulinets avec ses bras dans le but de chauffer ses articulations. Puis, le coup de sifflet raisonna dans l'enceinte militaire.
Un rythme soutenu fut adopté. Cette dizaine de candidats, prêts à devenir marins étaient déterminés. Shinji quant à lui se contenta de simplement rester dans le peloton, loin des deux jeunes hommes en tête de course. Les conditions physiques du jeune homme lui permettaient aisément de courir des heures durant. Après tout, il avait obtenu un entraînement particulier durant son enfance sur l'île de Little Garden, après avoir dû fuir l'archipel de Shabondy.
Sa silhouette squelettique assimilant un bon mètre quatre-vingt cinq, cumulés à ses pauvres soixante kilogrammes, était assez ridicule à observer. Le dos courbé, il avait décidé de faire l'imbécile, manifestant son ennui face à cet exercice si basique. Ses bras pendaient vers le sol, gigottant au rythme de ses pas. Malgré cette attitude, le jeune garçon avait la faculté de pouvoir suivre le groupe, sans montrer de signe de fatigue.
Pourtant, à faire le malin, Shinji risquait inévitablement de tomber dans le ravin. Ne prêtant pas attention au sol, le garçon fit taper son pied contre une pierre trop bien ancrée dans le sol pour se déloger. Ainsi, il perdit l'équilibre, avant de plonger en avant. Une chute qui aurait pu tourner au ridicule, si celui-ci ne s'était pas rattrapé à l'aide d'une pirouette. Un geste acrobatique le faisant ralentir, mais lui donnant la possibilité d'atterrir sur ses pieds.
— T'es un pitre toi, non? demandait soudainement l'un des coureurs du peloton, à moitié essoufflé par les efforts physiques qu'il devait encaisser, sans broncher.
Sans prendre le temps d'ouvrir la bouche, le Nakata avait répondu à l'aide d'un pouce en l'air. Aucun sourire, aucune blague, rien. Finalement, cet incident avait eu pour effet de calmer le bicolore, qui termina le reste des exercices sans se faire remarquer davantage. Les séries d'abdominaux, ainsi que les pompes militaires fut également exécutées par le groupe de jeune. Les moins sportifs suèrent avant d'arriver aux bouts de leurs peines.
Le parcours du combattant en revanche, ce fut une autre histoire. Sur la dizaine de participants, seulement cinq fut capable de le terminer. Alors que les plus rondouillets avaient échoué sur le grand mur à escalader, les moins costauds s'étaient lamentablement montrés inefficaces dans la série de traction à enchaîner. La sueur avait envahi le front des participants, qui restaient silencieux dans cette atmosphère compétitive, alors que les perdants s'occupaient en déblatérant des discrètes grossièreté envers la tutrice.
Tu voulais tirer le gros lot, mais tu ne voyais finalement en face de toi rien susceptible de se démarquer. Ils y avaient certes des gens plus sportifs que d'autres, mais rien d'extravagant. En réalité tu t'étais surprise à bailler plus d'une fois en contemplant la médiocrité ambiante. Tu avais mieux à faire que cette corvée...
Tu t'étais contentée d'arquer les sourcils de temps en temps en voyant le Nakata manquer clairement d'envie quitte à se moquer de l'exercice. Tu pouvais tout simplement le renvoyer chez lui mais bon... Il était au final le seul capable de sortir du lot. Alors tu le laissais se faire recadrer par les autres sans pour autant montrer un quelconque intérêt à la scène.
Néanmoins il était d'une évidence que tu ne pouvais ignorer. Ceux qui étaient incapables de remplir ces exercices des plus simples commençaient à devenir médisant face à toi voir la marine de manière générale. Que voulaient-ils ? Un tremplin facile vers la gloire ? Il n'y avait que toi qui était capable de prétendre à ce chemin doré et tu ne laisserais personne venir le souiller par leurs médiocrités.
Ils étaient des déchets... Et parler à gorge serrée n'allait pas les épargner de ton orgueil.
Ainsi tandis qu'ils reprenaient tous leurs souffles suite aux différents exercices, tu venais à t'approcher d'un pas calme mais certains. Arrivant en face du porc suant étant l'investigateur de ces revendications, tu venais à le fixer dans les yeux de ton œil perçant.
- Je comprend, les exercices sont trop durs...
Tapotant sa joue de manière presque rassurante tu venais finalement à le faire décoller sur plusieurs mètres dans un revers des plus fulgurants. Ces déchets n'allaient pas entacher ton ascension glorieuse. Si cela ne tenait qu'à toi, tu les ferais certainement bouffer par des cochons. Là était leur seule utilité.
- Toi, toi et toi ainsi que toi. Vous faites vos bagages et vous repartirez de là où vous êtes venus. Et n'oubliez pas de le ramasser.
Te redirigeant alors vers ceux qui avaient su s'épargner de ta colère, tu les juger de haut en bas t'arrêtant au niveau du Nakata. Valait-il vraiment le coup ? Suspicieuse, il était rare que tu sois aussi en proie aux doutes sur une décision à prendre.
- Vous pouvez repartir dans vos dortoirs. Sauf Nakata, tu restes ici.
Les autres semblaient avoir une forme physique suffisante pour prétendre au titre de nouvelles recrues. Ils auraient l'occasion de se faire évaluer davantage durant la suite de la formation, mais pour le moment c'était une tout autre évaluation que tu allais soumettre au dépressif.
- J'ai pas de temps à perdre avec quelqu'un qui n'a pas envie d'être ici. Raconte moi tes motivations, et soit convaincant.
Sa dépression n'allait pas l'excuser éternellement. Et ta patience était extrêmement limitée.
Les choses avaient dégénérées si rapidement. D'un côté, le quintet se tenait droit en attendant les futurs exercices. La plupart de ceux-ci étaient anxieux, nerveux à l'idée de ne pas savoir la suite. Un silence de mort s'était imposé au sein du groupe, tant ceux-ci étaient rentrés dans un esprit de compétition. Le plus musclé d'entre eux avait, de par ses capacités physiques, largement surplombé le groupe. Son nom? Tsu, fils d'un haut gradé de la marine.
Son lien de parenté avec l'un des nombreux supérieurs des responsables de la formation avait été informé. Sur son bilan de recrue, la mention avait été ajoutée dans la catégorie "Autres détails". Pourtant, Tsu ne s'était pas encore comporté comme un enfant gâté. Sa confiance envers ses capacités étaient telles que le garçon refusait de recourir à cet avantage.
Tout comme le reste du groupe, le jeune homme à la silhouette sportive avait observé la violente coordinatrice. Shinji de son côté avait levé un sourcil, un peu inquiet pour la petite baleine qui venait de s'échouer, après avoir reçu la violente gifle de l'instructrice. S'il avait eu une once de courage, ainsi que davantage de compassion, peut-être que le bicolore aurait pu se bouger pour aller aider la pauvre recrue malmenée.
Pourtant, il restait les bras croisés avec un visage de marbre face à ce spectacle. En réalité, ses guignoleries involontaires avaient été suffisantes, il ne comptait pas se faire remarquer davantage, lui qui détestait tant être le centre de l'attention. C'est sous l'ordre de devoir rejoindre les dortoirs que l'adolescent soupira de soulagement. Néanmoins, ce fut avant d'entendre son nom être mentionné. Son esprit fut brisé, tant celui-ci pensait déjà à devoir enchaîner les exercices supplémentaires.
La question expédiée par la demoiselle, en direction du garçon n'eut pour effet que de provoquer une très légère surprise. Finalement, il s'en doutait. Les questions relatives à son état d'esprit, à sa santé mentale, il avait déjà eu l'occasion de les appréhender de nombreuses fois. Décroisant lentement les bras, il levait un bras dans le but de se gratter le front. Une mimique qu'il adoptait parfois, lors de profondes réflexions. Oui, il avait déjà eu de nombreuses questions similaires. Pourtant, jamais celles-ci ne provenaient d'un supérieur direct.
— Hm, j'imagine que j'essaye de me sentir vivre, ou du moins j'essaye de m'en persuader, disait le garçon, adoptant un sourire relativement triste, dévoilant tout le fond de sa fragilité mentale. Je ne rêve ni de gloire, ni de fortune, ni même de puissance, argumentait-il tout en levant la tête vers les cieux. En réalité, je pense que je rêve juste d'avoir des rêves, madame, finissait-il sur son air faussement joyeux.
Qui t'avait foutu pareil personnage entre les mains ? Tu savais que tout ceci était davantage dû à l'ordre du hasard mais tu avais tendance à penser qu'une force supérieur s'était évertuée à t'emmerder en t'imposant ce Nakata.
Il n'avait pas d'ambition ? Foutaises. Comment pouvait ne serait-ce que se forcer à respirer si on était pas attiré par une quelconque envie, par une quelconque ambition. L'être humain était si fragile, un homme avançant sans aucun cap se briserait bien avant d'avoir vécu sa vingtième années !
En ce point, tu avais toujours été plutôt d'accord avec ton défunt père. Chose suffisamment rare pour le faire remarquer.
- Rêver d'avoir des rêves ? Tu te moques de moi ?
Tu fronçais tes sourcils tandis que ton œil doré scannait chaque micro-expressions du jeune homme. Il semblait tellement léthargique qu'il n'était pas loin d'être un cadavre qu'on aurait animé par des fils invisibles.
Pendant quelques secondes, tu hésitas longuement quant à le renvoyer avec les autres. Avec ce genre d'attitude, il pouvait avoir tout le talent du monde, il ne pourrait même pas être un bon soldat prompt à se sacrifier lorsqu'on le lui ordonnerait.
Pour toi qui avait une ambition crevant les cieux, tu étais incapable de saisir les rouages organisés dans sa tête.
- Arrête d'espérer, ce monde n'est pas là pour te cajoler. Tu ne mérites même pas de vivre avec une attitude pareille. Tu vaux moins qu'un cloporte.
S'il ne réagissait même pas à tes mots, alors il ne valait vraiment rien. Tu essayais de provoquer chez lui un soubresaut de fierté, une émotion quelconque animée par un feu nourri. Tu ne savais même pas pourquoi tu perdais autant de temps avec lui, tu n'avais même pas vocation d'être une formatrice ou quoi que ce soit d'autre. Mais en ayant prit le risque de virer déjà cinq recrues, il fallait que tu t'assures que les autres soient à la hauteur.
- T'es qu'une foutue honte.
Venant le pousser sans prévenir, tu venais à le faire tomber à la renverse. Au fond, tu ne savais pas comment réveiller une personne ne s'étant jamais vraiment éveillée. Il ne pouvait pas faire la différence entre les rêves et la réalité s'il était incapable de voir la cruelle apparence de celle-ci.
Malheureusement, tout ne se déroulait pas comme prévu. Lui qui pensait avoir la paix semblait avoir soulevé un sentiment de colère chez l'instructrice en charge la formation des jeunes bleusailles. Au lieu de simplement mettre fin à cette conversation, la demoiselle s'était laissée envahir par ce qui semblait être de la méchante curiosité.
Les paroles crues eurent pour effet de retirer le sourire hypocrite du visage de Shinji. Ce dernier certainement vexé par la réaction spontanée de sa supérieure se mit à lever un sourcil, comme pour la mépriser. Certes le Nakata n'avait rien du soldat parfait, rêvant de mettre fin à la piraterie. Pourtant, il était capable comme tous les autres d'accomplir les tâches qui lui sont confiées.
— Nan j'me moque pas, enfin j'ai juste dis ce que je pense. Y'a pas à le prendre per-.. expliquait le garçon avant d'être coupé une nouvelle fois par la demoiselle au regard d'or.
Le garçon prit un pas de recul s'éloignant de la femme pour ne pas avoir à subir la violence de sa voix. Shinji ne quittait pas la dame des yeux, qui s'était mise à l'examiner. Il n'était pas du genre à contester, pour autant le jeune homme ne se laisserait pas insulter. Le bicolore n'était pas un homme à la mentalité parfaite, pourtant c'est bien son vécu qui fait de lui ce qu'il est. Laisser passer l'affront, c'était tout simplement bafouer sa propre histoire.
— Une foutue honte? Et ta mè... le garçon n'avait pas eu le temps de finir sa phrase que les mains de son interlocutrice était venu se plaquer contre sa poitrine, le faisant basculer en arrière.
Se rattrapant de justesse en roulant sur son épaule, le garçon se relevait doucement quelques mètres plus loin regardant la demoiselle qui venait de l'agresser. Le poing droit du bicolore venait se serrer. Ses yeux cachés par l'ombre de ses mèches tombantes empêchaient les spectateurs attirés par la scène de véritablement analyser l'expression faciale du jeune adolescent.
— Oï... J't'aurais bien soulevé ta tante mais j'ai fais la promesse de rejoindre la marine à une amie qui deviendra un jour la plus grande scientifique que ce monde ait connu... expliquait calmement le garçon, faisant une référence à une femme prénommée Sora, qu'il avait rencontré quelques temps plus tôt.
Relevant la tête, ce n'est pas un visage colérique que le garçon dévoila, mais simplement une petite tête souriante. En quelques secondes, le jeune homme s'était calmé, laissant place à l'hypocrisie. Les quelques autres recrues scrutant la scène furent étonnés de la réaction du taciturne, si bien que l'un d'entre eux prit soudainement la parole, s'adressant directement aux deux membres de la marine en pleine querelle.
— T'aurais pu te défendre, elle te pousse, t'insulte et toi tu dis rien? Quant à toi, l'instructrice, t'es sûr que c'est de cette manière que tu vas réussir à changer sa personnalité de vaurien?
Tu avais haussé un sourcil face au répondant du jeune homme. Si tu avais du rabaisser un peu le niveau de ton langage, tu ne t'attendais clairement pas à un phrasé aussi rustre de sa part. Pour lui qui n'exprimait aucune émotion, ses mots contrastaient lourdement avec l'image qu'il inspirait.
Au fond, c'était un début de feu, une petite étincelle qui bien qu'elle ne pouvait encore embraser l'âme du garçon, avait le don de t'éclairer sur la suite à prendre. Tu ne daignais même pas relever l'irrespect flagrant dont il venait de faire preuve. Après tout, c'était une des réactions que tu avais tenté de provoquer.
Tu étais même plutôt flattée que les choses s'accordent selon ton bon vouloir.
Apparemment il avait bien une motivation. Soit. Cela t'assurait qu'il n'allait pas abandonner tout du jour au lendemain du moins au départ. Tu n'étais chargée de faire de lui qu'une recrue pleine de promesse. Une fois ceci fait, tu n'étais plus du tout responsable de son avenir, et heureusement. Dans le genre, tu n'étais pas vraiment la meilleur des personnes pour réveiller en eux leurs meilleurs. Loin de là...
Fixant le second jeune homme qui venait à intervenir quand bien même tu l'avais congédié, tu hésitais à l'envoyer valser avec les autres. Néanmoins tu n'en fis rien, accordant simplement aux deux jeunes hommes un petit sourire plein de vice.
Au fond tu ne disais rien mais tu le savais. Tu venais de faire d'une pierre deux coups. Tu avais fait avouer à ce jeune homme son but, et tu avais fait en sorte qu'il puisse s'accorder avec ses camarades. Ce début de complicité qui était entrain de s'effiler ne pouvait qu'être bon pour l'avenir.
Les gens avaient tendance à se transcender lorsqu'ils étaient poussé par d'autre à le faire. Une sensation que tu n'avais jamais connu jusque là mais que tu avais pu observer plus d'une fois.
- Bien. On arrête là pour aujourd'hui. Demain nous changerons d'exercice, en attendant allez vous reposer.
Tournant le visage vers le phasme sans motivation, tu venais à laisser ton œil percer sa mèche pour atterrir directement dans son regard.
- Une scientifique hein ? Tâche de ne pas l'oublier alors.
Venant à mettre tes mains derrière ton dos, montrant que tu n'avais plus aucune animosité, tu les laissais entre eux avant de partir faire ton propre rapport. Toi aussi tu avais tes supérieurs à satisfaire, quand bien même l'exercice te sortait littéralement par les trous de nez.
Le lendemain allait être encore plus ardue, autant physiquement qu'émotionnellement.
Un petit temps de répit s'était installé, marquant un moment de pause à ce spectacle opposant la recrue face à son instructeur. Quelques secondes amplement nécessaire pour faire ressentir un sentiment de honte au jeune adolescent ayant lâché des paroles plus que vulgaires. Après tout, s'il souhaitait aider la jeune rouquine à réaliser son rêve, celui-ci se devait de tout faire en son pouvoir pour rester au sein de l'ordre gouvernemental.
Il fallait avouer que faire preuve d'autant d'irrespect n'aidait pas à remplir ces conditions, une chose que le bicolore regretta rapidement. Pourtant ces paroles avaient su mettre un terme à ce conflit, poussant la femme à arrêter cette séance d'entraînement. Sous cette annonce, le garçon remis ses vêtements en place, frottant le tissu pour dégager la poussière ayant élu domicile dans les fibres de son pantalon, durant la courte confrontation.
— Ne vous inquiétez pas, je ne l'oublierai pas, ajoutait le garçon tout en répondant à sa supérieure momentanée. Je serais prêt à risquer ma vie pour que cette fille puisse atteindre son rêve, expliquait-il sincèrement. Je tiens également à m'excuser, dévoila la recrue tout en se penchant en avant pour rajouter un sentiment d'authenticité à ses propos.
Sans attendre la moindre réponse d'une femme qui le snoberait dans tous les cas, le Nakata se rua en direction des dortoirs. Sur le passage, le garçon s'arrêta au niveau de son homologue aux cheveux foncés, ayant eu la peine d'intervenir durant la querelle. Le regard de Shinji à son égard ne dévoilait rien, si bien que son vis-à-vis fut mal à l'aise durant l'instant de silence, n'ayant rien d'autre à faire que de replacer sa mèche tombante.
— Quant à toi, je ne t'ai jamais rien demandé, lâcha le Nakata. Si nous avions besoin d'un médiateur, nous l'aurions fait savoir, finissait-il par avouer sans aucune vergogne avant de remettre celui-ci à sa place.
****
Les heures passaient, le soleil s'était couché. La température avait rapidement chuté jusqu'à faire apparaître une légère brume sur le terrain d'entraînement, éclairée par la lueur de l'astre lunaire. Au sein du dortoir, les cinq têtes majeures du corps de novices avait été réuni. De nombreux arrivants avaient été renvoyé, alors que d'autres avaient tout simplement décidé d'abandonner la formation.
L'ambiance était lourde au sein du quintet. La fin de journée avait été angoissante pour l'ensemble du groupe, les performances de tous les prétendants avaient été dévoilé, laissant comprendre que malgré les capacités hors du commun des soldats restants, ceux-ci ne pouvaient pas se permettre de se laisser aller, sous peine d'être dévalorisé par les exploits d'autrui.
Un silence assourdissant s'était installé au sein du groupe. Le plus musclé du groupe avait entrepris une série d'exercices de renforcement musculaire, comme si toute cette agitation ne lui avait pas suffit. Shinji de son côté, s'était installé dans sa couchette, fatigué par tous ces événements, non pas pressé d'être le jour suivant. Le gamin à la mèche tombante s'était assis au beau milieu de son lit, rédigeant une lettre sûrement destiné à ses proches. Les deux autres membres, les plus jeunes du lot avait déjà cédé à la fatigue, une chose que le Nakata ne tardait pas à faire également...
Ce n'était pas encore ça, mais tu avais su creuser dans l'esprit de ces futurs soldats. Tu étais loin d'être une formatrice, mais tu voulais t'assurer qu'ils brillent à leur tour afin de t'attribuer l’entièreté de leurs mérites. Telle une charogne en manque de nourriture, tu n'hésitais pas à te jeter sur la moindre occasion alléchante pour subvenir à tes besoins de grandeur.
Dans tout les cas, excuses ou pas, tu te contenterais de quelques mots sur son attitude dans ton rapport. Au fond, il paraissait être plein de potentiel, et sa capacité à démarrer au quart de tour pouvait lui rapporter gros autant que lui coûter beaucoup.
En somme, il était telle une pièce à deux faces. Qui ne manquerait pas de tomber d'un coté ou de l'autre lors des évènements les plus à risque. Un choix intéressant que de t'attarder sur pareille personne.
Cela pouvait même n'être qu'une question de temps avant que ses capacités physiques ne dépassent les tiennes. Mais cela, tu t'en fichais bien. Lorsqu'on est au sommet du monde, il n'y a souvent pas besoin de se battre. Simplement de jouer avec l'esprit décousu d'autrui.
Le lendemain, tu t'étais décidée à les soumettre à un nouvel exercice. Désormais que tu avais fait le tri au niveau des physiques et des mentalités de chacun, tu pouvais d'ors et déjà procéder aux prochaines étapes. Attendant alors que les nouvelles recrues s'alignent devant toi, tu les fixais longuement avant de te pencher à nouveau dans tes dossiers.
- Bien mettez vous en binôme et affrontez vous. Le premier à terre à perdu. Je me fiche de qui gagne mais si vous avez le malheurs de vous retenir... Je le saurais.
On t'avait soumise à ce même exercice lors de tes premiers mois de formation. Après tout, tu étais une petite noble en charge d'une richesse quasi infinie même pour les standards nobles. Tu avais été la proie idéale pour tout les gens en mal de l'être. Jusqu'à ce que tu retournes la plupart de promotion à tour de bras avec une facilité déconcertante. Si tu n'avais pas progressé d'un point de vue physique depuis ce jour là, tu avais su aiguiser ton esprit en contrepartie.
- Shinji, tu n'as pas intérêt à lambiner.
D'autant que si les autres avaient le choix, tu le forçais lui ainsi que son sauveur de la veille à s'affronter l'un et l'autre. De quoi savoir si une rivalité ou un sentiment de fraternité allait s'éveiller entre les deux.
La nuit avait été courte au sein des baraquements de la marine. Shinji de son côté avait été agitée durant son sommeil. Il faut dire que les événements récents représentaient un tournant majeur dans la vie du garçon toujours allongé dans son lit, observant le plafond alors que ses mains étaient jointes derrière sa tête.
Sous les hurlements de l'un des instructeurs, le Nakata s'était levé, sortant hors du lit, avant de plonger dans ses habits militaires. Une chemise blanche soigneusement reçu la veille, une veste par dessus permettant de se protéger du froid des îles du nord, ainsi qu'un pantalon ample couplé à des bottes permettant de larges mouvements.
Ses premiers pas sur le terrain aménagé pour les exercices d'entraînements furent animés par un lourd vent qui faisait contraste avec la douce ambiance de la veille. Les dernières recrues toujours motivées se tenaient droites, tandis que d'une voix ferme, la femme au regard d'or donnait ses nouvelles consignes.
Aujourd'hui, un exercice simple, mais pourtant bien plus motivant que ceux de la veille. Des prestations qui montreront sûrement les capacités des jeunes concourants. Alors que lui n'avait toujours pas bougé, observant ses compères du coin de l'œil, voyant que ceux-ci formaient des groupes. Les deux plus jeunes s'étaient mis ensemble, ceux-ci ayant sympathisé la veille. Le plus musclé quant à lui avait cherché à se confronter avec l'adolescent ayant entrecoupé la dispute entre l'instructrice et le Nakata.
D'un ton stricte, Myda avait menacé le pauvre neurasthénique, lui indiquant de ne pas tirer au flanc. Une remarque cocasse alors que le pauvre bicolore se retrouvait isolé, les groupes ayant déjà été formé, l'isolant des autres poulains.
— Malheureusement je suis seul. Votre attitude trop stricte ayant démotivé quelques bleus à former un groupe impair, alors... indiquait le Nakata tout en retirant sa veste, avant de la laisser tomber sur le sol, tout en faisant durer le suspense. Je pense que vous allez devoir prendre vos responsabilités. Soyez mon adversaire durant cet exercice !
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