https://youtu.be/D1UIIfS9wAM?t=322 ♫

La maisonnée résonnait des bruits des autres enfants qui courraient et jouaient. Impossible de se concentrer sur ma partition, ça en devenait lassant. Ma mère est une vraie poule pondeuse, et mon père aussi fertile que certains fleuves de notre monde. Inlassablement, le même scénarios se profilait, tout ça parce que monsieur et madame sont deux imbéciles heureux. Il faut dire qu'ils ont la vie facile. Deux nobliaux qui n'ont jamais connu les difficultés, pauvres mais content d'eux même, parce qu'ils se complaisent dans leur misère. Puis ils ont de la fierté dans leur plus grand des enfants qu'ils ont réussit à mettre au monde. Moi. Ils ont des rêves de grandeur, des rêves de gloire et de paillettes. Vous savez comment sont les parents, dès qu'ils voient la moindre étincelle de génie quelque part, ils y investissent jusqu'à leur âmes même.

Malgré qu'ils sont inconséquents, flambeurs et toujours trop occupés pour leur progénitures, cela reste de bon parents. Capables de transmettre des rêves et des espoirs à leurs enfants.

Et j'étais un assez bon gamin pour recevoir ses rêves, et les transformer en réalité. On voyait pour mon un grand avenir de violoniste. Je taisais mes nombreux autres talents, et faisait donc ce qu'on attendait de moi ; C'est à dire le conservatoire. J'y étudiais les gammes et les notes, de manière purement théorique mais aussi parfois pratique. Ma famille voulait que je devienne premier violon, une place de prestige dans la haute société de la cours royale. Et moi en bon petit soldat, je m'exécutais.

Non sans nombres de drama. Et de fame. Et de beaucoup de caprice. J'usais et abusais de cette position d'enfant prodige pour obtenir tout ce que je voulais.  

C'était purement de la stratégie, car au fond de moi je savais déjà que j'allais partir un jour. J'étais trop fermement attaché à mon indépendance, à ma petite personne. Egoïste, je ne faisais que retarder l'inévitable. Et c'était ce jour là qui fit la différence. J'me préparais tout les matins comme tous les jours, quand vint frapper à ma porte la gouvernante. Je la voyais plus que ma mère, et pour tout vous dire, je la préférais également. Plus douce, plus gentille.

Ma mère était du genre vieille noblesse ennuyeuse et moribonde, traditions et tout le blabla. Moi, j'étais un avant-gardiste dans le monde de la musique. J'inventais des nouvelles rythmiques tout les jours. Je ne pouvais pas bien m'entendre avec elle, bien qu'aujourd'hui je concède qu'elle n'a jamais été la pire. J'ai entendu de ses histoires ... La porte s'ouvrit après quelques instants, une petite tête de vieillarde passant le bout de son nez par l'entrebâillement.

- Monsieur... Êtes vous prêt pour votre cours de ce matin ... ? Dit-elle avec sa petite voix chevrotante.

- Bien entendu, comme toujours ... Que je répondis de ma voix froide et roide. A l'époque, j'étais pas ce qu'on appelait un "bout en train". Je me prenais pour une grande personne, pour une personnalité qui se détacherait des autres péteux de mon genre. J'allais connaître une leçon toute particulière ce jour là. J'allais prendre une leçon de vie.

Je sortais quand quelque chose dans l'air tout d'abords, m'alerta. A l'époque déjà, j'avais quelque instincts particuliers. Pour autant rien ne me mit la puce à l'oreille, tandis que j'achetais un croissant. Je croisais néanmoins des détachements de marines, qui allaient en rang serré ... Puis des gens apeurés discuter sur la place publique ou je marchais pour aller à l'école.

- Oui ... Ne sortons pas cette nuit, c'est plus prudent.
- Il paraît qu'un de ses pirates s'est échappé du Grey Terminal, et qu'il est ici, à Dawn...

Sauf qu'à cette époque, ce genre d'information me passait par delà tête. Je me remis donc en marche direction le conservatoire. Je regardais sur le tableau d'affichage et lu sur le panneau de bois mon planning de la journée. Apparemment, ce serait une intervention extérieure. Je ne me doutais pas que j'allais rencontrer la marine pour la première fois, aujourd'hui.  

Marie "La sainte" Peplokekos:

C'était la merde. Clairement, elle n'avait pas prévu une chasse à l'homme comme plan de carrière. Ni comme plan de départ à la retraite, ni comme plan tout court enfaite. Elle voulait faire ça sobrement, mais son capitaine avait le sens du spectacle. Mais ou était-il maintenant ? Sans doute avait-il fuit la situation, comme d'habitude... Après tout ce n'était pas la première fois qu'il disparaissait au moment critique. Il avait la facheuse habitude de fuir toutes les situations où il aurait été d'une aide précieuse. Pourtant puissant, le Capitaine Jones n'était pas auréolé d'une chance inouïe ou d'un charisme fabuleux. Tout juste était-il passable, et souvent l'on prenait Marie pour la chef sur le navire. Lui, trop heureux de se soustraire à ses obligations, laissait faire assez souvent.

Là, elle était dans la mouise. Le coin pullulait de Marine, sa réputation ayant même réussit à attirer l'attention de quelques chasseurs de primes. Il faut dire que la prime substantive alloué à sa capture mort ou vive, était assez haute pour intéressée n'importe qui.

Alors Marie devait ruser, et emprunta des vêtements qui lui faisait une silhouette assez commune pour se dissimuler dans la foule. Goa avait l'avantage d'être très peuplée, retrouver une femme parmi tant de monde, c'était comme chercher une aiguille dans une botte de foin. Elle se félicita de sa ruse, et se dirigea vers un lieux qu'elle n'avait pas visité depuis des lustres, le conservatoire. Il faut dire que ses cours pour manier l'orgue de barbarie de la sainte église, c'était il y'a des lustres. Elle savait néanmoins le quartier assez peuplé pour la cacher, et qu'elle y trouverait peut être une aide salutaire.

Son ancien et premier amant, se trouvait être le directeur du conservatoire, Mr Fitz, comme l'appelait les étudiants. Il avait la fâcheuse tendance d'abuser de son autorité sur les jeunes filles, et cette passion commune au maire de la ville, le mettait au même rang que les cochons. Qu'elle soit commune en revanche, le mettait à l'abris des ennuis.

Le patriarcat pouvait en prendre de la graine, il y'avait pire que lui. Il y'avait Fitz Patrick Johnson.

C'est en ayant cette pensée presque abstraite dans son esprit, qu'elle croisa un détachement de la marine.* Chier ! * Elle fit demie tour brusquement, peut être un peu trop pour ne pas attiré les soupçons, espèce d'escogriffe encapuchonné qui déambulait seule dans les rues de Goa.