Logue Town, ville animée, propice à l'apparition de situation diverse et variée. Chargé d'histoire et grouillant de vie, c'était là l'endroit propice au quartier libre d'un jeune Commandant, ayant fait des pieds et des mains à son Capitaine, histoire avoir cette journée de liberté, pourtant tant méritée. Ainsi vagabondant, j'avais croisé pas mal de tête, fort heureusement pas que j'aurais dû reconnaitre, sinon ma journée de repos aurait tourné à une énième journée de travail, mais vivant tranquillement ma vie, remontant ici et là mon bandeau bien trop large, tombant de manière régulier sur mes yeux.

M'aventurant toujours plus loin, m'arrêtant parfois face aux étals, c'est là, face à quelques pommes et quelques poires, que je vins à me faire interpeler. Les yeux bandés, je me retournai alors et écoutai les paroles de ce qui semblait être un homme, assez jeune à l'entendre. Cherchant une certaine Bunny-Girl, cela ne tarda pas à me faire tilter. Remontant mon bandeau et saisissant mes lunettes de soleil dans le fond d'une de mes poches, je les apposais délicatement devant les yeux bleus, puis regarda mon interlocuteur avec attention.

- "Bunny-Girl ?! La blondinette à 10 millions qui est placardée sur tous les murs des dortoirs de la caserne ? Beaucoup souhaiteraient mettre la main dessus !"

Lui répondis-je en l'examinant sous toutes les coutures. Costard-cravate, lunettes, cheveux plaqués verdâtres, cet homme avait l'air d'un client de bar à thèmes, du moins s'il n'avait pas une imposante faux dans le dos.

- "Rassure-moi l'ami ! Tu as un permis pour avoir ce truc sur toi ?"

Indiquais-je du regard son arme qui dépasser de sa personne.

- "Je n'ai pas vraiment envie de prendre mon service donc.... Me dis pas non."

M'affirmant avoir des papiers en règle pour son attirail, j'écoutais avec attention sa présentation. Ce voulant familier, il se présenta comme chasseur de prime et me demanda d'emblée de m'adresser à lui sous le diminutif de John. Restant pantois de ses manières, il vint naturellement à demander des présentations. Quelque peu suspicieux par toute cette facilité, je lui répondis tout de même en y mettant un minimum les formes.

- "Commandant Ruper Tramp, affilié au QG de Logue Town et en congé."

Lui déballais-je alors à deux dois de le salut militairement. C'était pompeux, je devais bien l'admettre, mais c'était la force de l'habitude. La vie continuait son cours à nos alentours. Bruyant et tout simplement vivant, nous étions littéralement dans le passage, ce qui semblait en agacer plus d'un. Venant à poursuivre son petit échange, le chasseur de prime vint à me questionner sur ce que je déduisis être sa cible. S'allumant une cigarette, je le regardais avec attention, les yeux bien dissimulé derrière mes belles lunettes rondes et teintées.

- "Tu m'en poses une bonne question, là ! J'en sais rien moi ! Mon affectation est récente et je n'ai pas eu à faire à cette fille. J'ai simplement vue ça prime placardée plus qu'elle ne le devrait. Tu devrais questionner le poste de renseignement du QG ou les marchants du coin. Elle est quoi déjà, une voleuse nan ?! "

Lui répondis-je avec un air renfrogné, moi qui sentais déjà que mon jour de congé allait tourner au vinaigre s'il m'embarquait dans sa connerie.

S'embrouillant quelque peu avec un passant au sujet de sa fumée nauséabonde, il sembla m'écouter d'une simple oreille. Le vieux repartant en bondonnant, le chasseur revint sans mal à la conversation. Détaillant ses informations sur la cible, il m'expliqua donc la nature chapardeuse de sa proie, agrémentant de ses talents liés à ses formes avantageuses et féminines.

- "En somme, elle vole autant les bourses, qu'elle ne les vides ! " *Rictus*

Lui lançais-je quelque peu amusé de cette réflexion pour le moins puérille. Semblant lorgner ici et là, nombreuses étaient les boutiques en tout genre. Maraîcher, antiquaire, boucher et j'en passe, tout avait la chance d'être dans cette rue de bons vivants, propice au développement de leur commerce et leur pérennité.

Venant à recentrer des objectifs, le chasseur de primes m'expliqua son attention de s'arrêter dans une des petites boutiques composant la rue, mais chercha aussi faire de moi son guide, histoire de l'accompagner jusqu'à la caserne. Me grattant le menton, histoire de réfléchir, je vins à faire mine de réfléchir, mais étant loin d'un beau salaud, je lui répondis alors.

- "Ok, c'est sur mon chemin, même si je dis pas que ça sera un aller direct. Va faire ton truc,*Rictus*, je t'attendrais devant. "

J'étais enchaîné à cet homme pour la journée, métaphoriquement serte, mais cela était acté. Etant un homme de parole, je vins à le regarder s'engouffrer dans une taverne du coin, lorgnant par-dessus mes verres teintés, le voyant disparaitre par-delà les portes battantes. Cherchant à m'approcher de l'entrée, me posant sur un tonneau à quelques mètres de là, je regardai nonchalamment les gens passer.

- "C'est bien vivant par ici....*Baille* J'espère qu'il ne sera pas trop long.... "

Me dis-je à moi-même alors que quelques regards se tournèrent vers moi, pensent sans nul doute que je m'adressais à eux. Levant la main en signe de salutation, mais aussi du genre à dire ''c'était pas pour vous, désoler'', je collai alors mon dos contre le mur et pliau mes jambes sur le bois qui me maintenait assit.

Analysant les gens qui passaient à mon regard, je m'amusais à trouver, sans en avoir la réponse, la profession de certains. Me basant sur des suppositions et des déductions parfois bancales, je fis passer mon temps ainsi, hypothèsant  sur du vent.

Me grattant la nuque, baillant aux corneilles ou encore, me tournant littéralement les pouces, mes marques d'impatience étaient visuellement flagrantes. Venant même à tapoter mes cuisses, histoire de produire quelques percutions, je me remémorais alors les cours de musique que j'avais eus étant plus jeune.

- "Ca fait combien de temps que j'ai pas touché un piano ? "

Pensais-je alors, avant de venir à avoir une illumination quelque peu malsaine. Je vins alors à penser que mon habilité pouvait m'aider à produire des objets semblables à du verre. Cela aurait pu être un marché fructueux, s'il ne deviendrait vite frauduleux par leur disparition rapide. Vendre des objets qui disparaisse, c'est une arnaque, ce qui vint à très vite me faire changer d'avis.

Tournant au bout d'un moment le regard vers l'intérieur de la taverne, je vins à entrevois l'autre mec assit à une table, sirotant un truc.

- "Y'en a qui ne se font pas chier ! "

M'exclamant à la vue du chasseur qui avait alors pris ses aises, sirotant quelque chose au niveau d'une table, je ne pus que la ramener, bien embêté par son attitude. Le regardant alors, avec un air renfrogné, je vins à descendre de mon tonneau et m'engouffrer lentement par la porte d'entrée.

- "J'te jure... "

Marmonnais-je alors dans mon coin, m'avançant nonchalamment vers la table du binoclard. Trainant des pieds, le regardant au travers de mes lunettes, celui-ci semblait faire la cour à une jolie jeune femme, puis sans vraiment entendre leurs échanges, je vins à voir cette serveuse prendre la poudre d'escampette.


Passant à côté de moi et manquant de me faire tomber d'une brusque bousculade, j'entendis alors les paroles du chasseur. Me dépassant à vive allure, la jeune femme s'approchait de la porte et vint à se stopper net. *DOIIING!* Fonçant à corps perdu, celle-ci fit la rencontre fortuite d'une chose translucide et presque invisible. Freinant sa course et la laissant se fracasser dessus, elle vint à rebondir et s'écrouler lourdement en arrière.

Les doigts croisés, depuis cette fâcheuse bousculade, je vins à me retourner vers la jeune femme.

- "Barrière 1 / Blondasse 0 ! T'es sûr au moins que c'est la bonne ?! J'ai pas trop envie de faire à rapport et des excuses publics !"