One Piece Anarchy
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[FB] Still Time - PV PsychAli
Siam Yudokuna
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Siam Yudokuna
Divine Greed
posté le Jeu 24 Déc - 5:32


 
Still Time
Feat PsychAli


Île de Kidwyr, East Blue – début d’année 1517

L’ambiance est au beau fixe, dans la petite royauté. L’effervescence des jours de banquet est passée, laissant enfin un peu de repos à la jeune Siam, écrasée par ses obligations d’esclaves. Parfait petit soldat de la cuisine, elle avait épluché des légumes à s’en faire saigner les mains pour nourrir le beau monde venu célébrer l’anniversaire d’un prince aux joues boursoufflées par l’abondance. Au milieu des froissements de soie et des tintements de bijoux, devant l’exaspération croissante d’un Gwaine mis au supplice par la présence des très – trop – nombreux invités, la petite esclave avait eu toute les difficultés possibles à profiter du peu de répit qu’on lui avait offert entre deux couverts de nourriture luxueuse à peine touchée. Le pire, dans cette histoire, si ce n’était la mauvaise humeur de ces gens trop habitués aux dorures, avaient été d’assister, impuissante, au trajet des victuailles droit vers la poubelle. Un petit groupe d’esclave avait bien tenter de faucher les restes mais la garde qui les avait pris la main dans le sac avait été brutale et sans merci : l’audace et la faim n’avait été récompensées que par une série de douze mains tranchées pour l’exemple avant que les malheureux ne soient jeté dehors.

Rien que le souvenir de ce malheur récent fait frissonner l’adolescente, qui presse un peu plus le pas pour aller se cacher dans le recoin du château qui lui permettra d’échapper à la folie des nobles et à l’entrain malsain du maitre de table à plaire à ses employeurs. Rajustant son bambou tout neuf entre ses dents, la petite d’Ohara mâchonne le mors avec humeur. Bien que désespérément utile, Siam déteste la sensation de fatigue pesante de ce bout de granit marin et ne peut s’empêcher d’en vouloir à son maitre pour ce cadeau empoisonné qui la forçait à se reposer davantage qu’avant. Une nouvelle faiblesse qui lui avait valu une nouvelle cicatrice de fouet, au combien douloureuse, par faute de rapidité. L’archéologue en herbe avait beau se convaincre qu’elle s’habituerait à ce changement d’état obligatoire, elle n’en était pas moins fatiguée par le minéral, aussi surement qu’elle devait, malgré tout, maintenir le rythme qu’elle avait avant que ce grand dadais de demi géant qu’est Gwaine ne le lui offre.

Une protection, se répète-t-elle sans cesse en traversant à toute allure les couloirs de serviteur, une protection pour son bien mais qui lui cassait prodigieusement les pieds quand même, il fallait l’avouer. Obliquant à sa gauche en direction des réserves, Siam se met à trotter, à l’idée de récupérer le volume qu’elle avait caché derrière les caisses d’armement des soldats, puisqu’on lui avait offert l’accès lorsqu’elle avait dû commencer à polir les affaires de son maitre et ami. La suite d’un savoureux roman sur les aventures de Gold D Roger l’attendait patiemment, à l’abri de l’immense plastron qui ne pouvait qu’appartenir au géant à la tignasse noir corbeau. Avec un sourire, elle repense à la façon dont ce dernier avait paniqué, la dernière fois qu’elle s’était cachée là en usant de sa petite taille pour disparaitre en se recroquevillant à l’intérieur de la pièce d’armure. Une blague qu’elle ne pouvait plus faire depuis quelques années mais qu’elle regrettait un peu, pour le plaisir coupable de se blottir dans une odeur connue et rassurante, loin de l’insécurité permanente de sa condition d’esclave.

Poussant la porte de la réserve avec l’assurance de quelqu’un qui savait ce qu’il allait trouver derrière la porte, la jeune femme inspire profondément, remplissant ses poumons de la satisfaction anticipée de se plonger dans sa lecture quand soudain, l’occasion lui échappe. Un cri de crécelle, strident et ô combien désagréable, s’échappe d’une des fenêtres ouvertes des appartements des invités de l’aile ouest, volant jusqu’à l’oreille de la petite esclave pour mieux lui déchirer les tympans.
« Mes bagues, mes si jolies bagues ! Au voleur, Kyaaaaaaaaaaaaa ! »

Il n’en fallut pas plus à la pauvre brune pour se retrouver cernée par les soldats en faction dans la caserne proche qui, le pas lourd, se mirent à trottiner en direction de la chambre de la Lady importunée dans son séjour et sa richesse. Et, comme un malheur ne venait jamais seul avec ces fichus nobles, la zone fut bouclée. En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, la petite armée personnelle des Kidwyr réunit toutes les âmes présentes dans l’aile du château pour mieux les enfermer. Prisonnière au milieu des quelques nobles, furibond du traitement qu’on leur réservait en les forçant à patienter debout et avec de simples esclaves, Siam n’eut d’autre choix que de lever les yeux au ciel de de lassitude. Adieu, paisible journée de repos et de tranquillité dans les passionnantes eaux de Red Line. Bonjour à vous, ennuis de tous les jours vêtus d’or et de velours.

Condamnée à attendre la Marine pour plus ample enquête, la jeune femme pris soin de se terrer à l’écart du groupe des accusés, prenant place sur le rebord de la fenêtre pour mieux les avoir tous dans son champ de vision. L’appréhension et la tranquillité de la future Divine Greed se disputait âprement dans sa tête, de peur que ce menu évènement ne soit le déclencheur de la fin pour elle. La raison lui dictait qu’elle n’avait rien à craindre et, d’un autre côté, la paranoïa, aidée par les traits d’une mère autoritaire et abusive, ne cessait de tirer la sonnette d’alarme d’une survie en péril. Un conflit interne compliqué à gérer, d’autant que, de sa place de chef de la garde, Gwaine ne pouvait pas intervenir si on impliquait le Gouvernement. Elle était donc là, seule contre le monde, dans un piège qui ne lui était tout simplement pas destiné mais qui, au moindre faux pas, pourrait bel et bien se refermer sur sa gorge.
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PsychAli
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PsychAli
The 8-Legged Detective
posté le Ven 25 Déc - 16:38
Cette situation était loin de plaire à la jeune femme, qui s’était retrouvée dans cette île par un pur hasard sans précédent. Pressée d’utiliser ce passe-droit durement acquis en tant que nouvelle agente du gouvernement, le premier réflexe de PsychAli avait été de quitter sa mer natale pour visiter les trois autres Blues restantes ; et Dieu savait qu’elle n’avait rien vécu de grandiose sur le chemin. Entre enquêtes policières banales, affaires de pirates sans importances et autres sales besognes du genre, la pauvre en venait à se demander si son choix, celui de vendre sa liberté au Gouvernement mondial en valait la peine.

Sluuuuuuurp…

En réalité, son boulot à l’instant relevait de celui du soldat de la marine. Faire régner l’ordre, jouer le rôle de policière des mers, toutes ces choses-là, finalement, étaient une spécialité de ces toutous du gouvernement. Mais à qui se mentait-elle ? Elle en était un, de toutou du gouvernement, et elle était au courant depuis le jour où elle avait juré allégeance à celui-ci, malgré ses origines.

Tsk… Ca a un arrière-goût de poulet.

Toutefois, il n’était pas encore le temps pour PsychAli de questionner ses actes passés. Toutes ces dernières années, de sa fuite d’Ohara jusqu’à l’instant, avaient été passées dans le but de recevoir cette protection intrinsèque que cette trahison envers sa défunte famille, ses défunts amis, lui apportaient. Et donc, encore une fois, et loin d’être la dernière, PsychAli se mentait à elle-même. Comme à l’instant, où elle profitait d’une spécialité de cette île particulière d’East Blue, un Riche Pot Alabastien. Pourquoi on appelait ce plat Alabastien alors qu’il était originaire de Kidwyr, et pourquoi était-il si riche en calories malgré le fait que le cuisinier lui rassurait qu’il s’agissait d’un plat bon pour la santé, l’araignée n’en avait aucune idée.

Sluuuuuurp…



Le plus perturbant avec cette situation, c’était que l’agente était coincée. Elle n’avait aucun moyen se sortir de ce gênant traquenard dans lequel elle s’était foutue. En arrivant dans ce restaurant, quelconque enseigne de la tenure avoisinant le château, résidence royale de l’île, PsychAli s’était surprise à imposer sa volonté de tester le plat le plus lourd de celui-ci : elle avait faim. Mais finalement… Elle n’arrivait vraiment pas à terminer rien que la sauce se trouvant dans le bol du savant mélange de légumes, viandes et fruits qui séjournaient maintenant dans son estomac. Observée par le cuisinier en charge de ce repas, ainsi qu’une dizaine de clients qui croyaient en elle, elle n’avait réellement pas le courage d’abandonner ce défi imaginaire qu’elle s’était imposé. Donc ce silence dans la salle, cette concentration de la part de l’agente et de ses supporters, n’était que la preuve d’un certain respect qu’ils se donnaient tous les uns et les autres, dans ce qui les réunissait tous à l’instant : l’amour de la bouffe.

PSYCHALI !!

Et toute cette harmonie gracieuse, cette compétition imaginaire que se livraient la cliente et son restaurateur, partait en fumée grâce à ce soldat de la marine, la casquette camouflant ses yeux et l’uniforme si fade, qu’Allie ne reconnaissait même pas le garçon, bien que celui-ci semblait la connaître bien. Il s’agissait sûrement d’un de ses compagnons de voyage, du bateau militaire qui venait d’arriver sur Kydwir.

Oui ? C’est quoi le problème, encore ? dit-elle, le ton exaspéré. Elle simulait sa gêne, cependant, elle était heureuse de pouvoir interrompre ce spectacle ridicule dans lequel elle se donnait.
Il y a un problème… Au château. On réclame la présence d’enquêteurs de la Marine. J’ai pensé que vous étiez la mieux placée pour…
N’en dites pas plus.

Malgré elle, un sourire carnassier se dessinait sur son visage. Non seulement elle avait une excuse pour partir, mais en plus elle pouvait pratiquer ce qu’elle faisait de mieux ! Ce soldat inconnu était un véritable héros, à ses yeux. Et elle ne perdit aucun temps pour se lever de son tabouret, enfiler sa veste noire d’agente, et payer le gentilhomme qui avait eu la décence de la servir un bon plat, quoique trop lourd pour elle.

Finalement, il ne fallut pas longtemps pour l’agente et le soldat ; ils rejoignirent la scène à pied, bravant d’abord le premier barrage à l’entrée du palais, créé par des soldats de la Marine et de la garde royale. Une fois dans la grande cour du palais, la détective put d’abord contempler la grandeur de celui-ci. Cela se voyait de l’extérieur, bien évidemment, mais le fait restait accablant lorsqu’on le voyait de près. En l’occurrence, PsychAli ne s’était pas douté une seule seconde qu’elle poserait le pied dans cet endroit, lorsqu’elle avait fait escale sur cette île. Elle n’était ici que par un simple hasard, qui faisait bien les choses, étrangement. Peut-être allait-elle avoir droit à une enquête digne de ce nom, comme ceux que ses détectives préférés résolvaient, dans les nombreux livres qu'elle adorait lire, plus jeune. L’idée lui donnait un semblant de plaisir, coupable certes, mais tout de même satisfaisant.

Il ne lui fallut alors pas longtemps pour comprendre qui était la victime : cette femme, à l’attirail digne d’une princesse, alors qu’il ne s’agissait que d’une noble à tout casser, qui pleurait, s’éventait à l’aide de ses mains. On la tenait même sur place, dans le but ridicule de l’empêcher de tomber en arrière ; elle semblait réellement abattue. Bien…

Bonjour ! C’est moi, la détective qui vais m’occuper de cette affaire ! Racontez-moi ce qui se passe, si possible évidemment. Vous devriez vous reposer, et…
Mes bagues !!! On m’a dérobé mes bagues !!! répétait-elle. A croire qu’elle n’avait que ce mot à la bouche. C’est un de ces maudits esclaves, je le sais ! Si cela n’en tenait qu’à moi, ils seraient tous exé…
Bon, bref. Quelqu’un d’autre pour m’expliquer les détails ?

L’agente n’avait pas pour habitude de manquer de respect à ses employeurs, même lorsqu’ils étaient des crapules, infâmes immondices possesseurs d’esclaves. C’était dire à quel point la grognasse l’insupportait, sur le moment. Celle-ci semblait d’ailleurs si outrée de l’attitude de PsychAli qu’elle tenta de lui hurler à la figure, mais elle fut arrêtée par le soldat qui accompagnait la détective.

Désolé ! On s’occupera de vos bijoux, ne vous inquiétez pas. J’ai entendu dire que PsychAli était une détective hors-pair !
Mpf…

Finalement, on lui expliquait la situation en détail : apparemment, les bijoux auraient été volés à l’heure du déjeuner, pendant que tous les nobles sur place s’amusaient à se sustenter, amusés des morceaux de spectacle que les esclaves leur donnaient. Tous les nobles avaient un alibi, tandis que les esclaves… Pour la plupart, notamment ceux qui travaillaient en cuisine, il leur était difficile de prouver leur innocence. Quelle affaire déjà chiante, pensait PsychAli. Elle sortait de l’ordinaire, mais pas de la bonne manière.

Putain…
Dure affaire, hein ? Tu as une idée de qui est le coupable ?
Il va falloir que je te dise un truc : je ne sais même pas comment tu t’appelles, je ne sais pas qui tu es, mais nous ne sommes pas potes. Alors arrête de me courir sur les pattes.

Il s’agissait toujours de ce soldat discret ; elle allait finir par croire que l’homme avait le béguin pour elle, à force. Dans tous les cas, la situation l’agaçait visiblement. Elle n’avait en aucun cas envie de continuer cette mascarade qui allait très certainement résulter au bizutage d’un, voire plusieurs esclaves. Malheureusement… C’était ce pour quoi elle avait signé. Elle le savait, elle en était consciente. Elle était PsychAli, une agente du CP1, aux ordres directs du Gouvernement. Et ces nobles, qui étaient les pires crapules de ce que l’humanité pouvait bien donner, en étaient une des plus grandes figures. Dans un sens, elle travaillait directement pour eux, et elle n’avait pas sa place pour leur désobéir.

Uuuugh ! hurla-t-elle, en s’arrachant des cheveux.

Mais très vite, elle remarqua un détail qui la rassura un moment : pourquoi cette femme était la seule ciblée par cet acte ? Sûrement que les nombreux autres nobles sur place n’étaient pas venus les mains vides, alors à moins qu’il ne s’agissait d’un manque d’attention de la part de la victime… Cet acte était très certainement ciblé. Très vite, elle proposa alors à ce que l’on procède de la manière suivante : chacun des acteurs importants de cette pièce ridicule allait être interrogé, individuellement dans une pièce du palais, et par acteurs importants, elle pensait évidemment à la victime, sa famille proche, ainsi que les différents esclaves suspectés à tort. La jeune femme qui s’était posée à l’écart du groupe n’y échapperait pas.
 
____
 
Finalement, déjà une demi-heure était passée depuis le début de cette séance d’interrogatoires, et PsychAli regrettait déjà son choix. Rien d’intéressant ne s’était déroulé, rien de concret. Elle n’avait rien appris de croustillant, ou quoi, du moins pas encore. Sans doute les gens avaient-ils peur de s’exprimer, ou alors ils ne savaient véritablement rien du tout. C’était en tout cas un océan d’ennui que d’interroger tous ces esclaves apeurés pour leur vie.

De son côté, le mystérieux soldat à la casquette s'amusait à faire entrer et sortir les différentes personnes à interroger. Actuellement, il posa le regard sur cette jeune femme, qui se tenait à l'écart de son groupe, apparemment. Curieux, et surtout empli de bonté, il s'approcha alors d'elle, le sourire aux lèvres. Il n'essayait que de faire le bien :

C'est à vous de venir subir l'interrogatoire de la désagréable détective. dit-il d'un ton lourd, mais innocent. Plus sérieusement, si vous voudriez bien me suivre ! Ne vous inquiétez pas, elle ne mord pas.

Tout ceci, il lui expliqua d'un sourire rassuré. Maintenant, il attendait une réponse de celle-ci pour l'accompagner à la salle dans laquelle PsychAli pratiquait son travail de réflexion, une bibliothèque du château.
Siam Yudokuna
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Siam Yudokuna
Divine Greed
posté le Mar 26 Jan - 17:29


 
Still Time
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« C'est à vous de venir subir l'interrogatoire de la désagréable détective. dit-il d'un ton lourd, mais innocent. Plus sérieusement, si vous voudriez bien me suivre ! Ne vous inquiétez pas, elle ne mord pas. »


Manquant de sursauter, Siam lève la tête, ses deux prunelles rosées se posant sur l’homme qui la tire de ses pensées moroses. Les bras refermés sur des genoux qu’elle avait ramenés contre elle dans une position fœtale rassurante et au combien typique de ces petites gens qui n’avait rien d’autre à faire que d’attendre le verdict, le calme olympien de façade détonne avec la pagaille des nobles et des autres serviteurs encore en émoi, inquiet de savoir qui sera condamné pour la faute d’un autre. La petite brune ne répond rien, se contentant de pointer son bambou de la main d’un air désolé avant de se déplier tranquillement. Elle s’incline devant son interlocuteur, presque trop poliment, avant de lui montrer ses mains et de commencer à signer pour s’exprimer. Devant la tête confuse du soldat, la jeune fille n’a d’autre choix que de pointer un autre esclave du doigt, penchant une tête interrogative sur le côté. Pris de cours par ce comportement étrange, l’officier hésite, laissant à la personne que Siam montrait le temps de s’exprimer.

 
« Elle vient d’vous dire qu’elle cause pas m’sieur. »


Le gamin, pas plus vieux qu’elle, dont l’accent à couper au couteau rendait le discours quasiment inaudible, répète ses deux phrases plusieurs fois, jusqu’à être certain que le message soit passé. Siam n’eut d’autre choix que d’acquiescer avec vigueur, lorsque le regard dubitatif du Marine circule de l’un à l’autre, insistant en montrant le bambou qui lui sert de marquage pour rappeler son statut de muette, au combien fâcheux dans cette situation. Perplexe, le soldat à la casquette se frotte le menton puis décide que, quoi qu’il arrive, la décision finale ne lui revenait pas et se met à désigner la porte par laquelle il avait escorté tous les autres témoins d’un doigt bienveillant mais autoritaire. Jetant un regard penaud à son camarade qui l’avait aidé, la jeune fille précède l’homme, les mains serrées sur ses manches et les yeux fixés vers le sol. Elle n’avait pas d’autre choix que de se soumettre à l’interrogatoire mais trouvait étrange que personne n’ait été informé de son handicap en amont. Où était Gwaine ? Il n’aurait jamais laissé ça se produire, il aurait trop peur que le silence de plomb de sa petite protégée ne passe pour un refus d’obéir. Cette irrégularité la rendait quelque peu nerveuse, mais elle ne pouvait pas se permettre de le laisser paraitre, de peur que ça ne joue contre elle. Et pourtant, n’était-il pas pire de ne montrer aucune réaction ? Le doute, pesé, soupesé, mainte et mainte fois, tourne encore dans l’esprit acéré de la jeune archéologue avant d’être balayé par la certitude qu’il était nécessaire, pour sa survie, de rester naturelle.

Trainant des pieds, résistant difficilement au besoin de frotter ses doigts contre le tissu rêche de sa tenue pour juguler la pression grandissante, l’esclave parvint jusqu’à la pièce d’interrogatoire, le cœur lourd. Les prochaines minutes allaient être au mieux humiliante, au pire terriblement angoissante, sachant que la moindre accusation et son incapacité – volontaire – de dialoguer avec qui que ce soit pouvait lui coûter la vie. Elle espérait, malgré tout, que l’enquêtrice, puisqu’il s’agissait d’une femme selon les dires de son escorte. Ce dernier, décontenancé par le silence religieux, avait tenté de nouer un peu le dialogue avant de renoncer en soupirant, voyant que malgré des efforts réels pour briser la glace, la petite brune ne pipait mot. Finalement convaincu par la muette d’opérette, il pousse la porte d’une des très nombreuses bibliothèques du château de Kidwyr. Un demi sourire éclaire le visage de Siam, alors que l’odeur des vieux livres parvient à elle. Aussi tendue qu’elle pouvait l’être en prévision d’un interrogatoire surprise, la présence de ses vieux amis, dont elle avait mainte fois pu écorner les pages grâce à la complicité de son maître, lui apportait un réconfort discret et appréciable.

« Voilà la suivante, détective. J’ai bien peur que ça aille vite, elle n’est pas du genre bavarde. »


Levant la tête une fraction de seconde, Siam croise le regard accablé d’ennui de la directrice des opérations. Un éclair de curiosité passe un instant dans les prunelles de la petite brune avant que celles-ci ne disparaisse dans la révérence de coutume que tous les esclaves réservaient à leur supérieur. Assurée de jouer son rôle jusqu’au bout, l’adolescente jette un ultime regard en coin à l’homme et sa casquette bleu et blanche avant de marcher avec hésitation vers la table. A mi-chemin, elle entend la lourde porte de la bibliothèque claquer, la laissant seule avec la responsable de l’enquête.

Prenant place pour ce face à face d’anthologie, elle pose ses deux mains à plat sur la table, bien en vu, avant de fixer la bronde qui, semblait-il, n’était qu’à peine plus âgée qu’elle. Recrutait-on si tôt, au sein de la Marine ? Etait-elle là par choix ou par devoir ? Qu’est-ce qui pouvait bien pousser les gens à rejoindre la Marine, d’ailleurs ? Et pourquoi donc un poste de détective ? Le silence s’éternise, tandis que l’officier à double chignon repasse un œil critique sur ses notes, laissant Siam quitter son angoisse d’être cuisinée pour un crime qu’elle n’a pas commis, l’espace d’une poignée de seconde, au profit des étagères fournies qui se trouve à proximité. Elle aurait aimé tendre la main et s’emparer d’un des vieux volumes pour en caresser la couverture mais s’en abstint. Ce n’était pas l’heure de se faire remarquer, pas plus que son statut de muette ne faisait déjà d’elle une bête de foire à exhiber. L’esclave reste donc là, sans dire un mot, attendant patiemment, la boule qu’elle avait au ventre grossissant en écho aux bruissements répétitifs des feuilles de témoignage, de savoir à quelle sauce on la mangerait.
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PsychAli
The 8-Legged Detective
posté le Sam 6 Fév - 15:29
Cela se passait quelques minutes avant l’arrivée de cette particulière esclave. PsychAli venait d’envoyer le mystérieux marine qui la collait chercher une nouvelle victime pour une séance de torture mentale pour laquelle elle était si douée ; mais à l’instant, elle n’avait aucune envie, aucun panache. En réalité, la détective se sentait mal à l’aise depuis son arrivée dans la cour du château, et chaque seconde passée dans ses murs révélaient une réalité morbide qui retournait l’estomac de l’agente. Une réalité qu’elle connaissait bien, finalement, qu’elle avait accepté dès lors qu’elle avait révélé tous ses secrets à Baron D. Franklin, dans ce bureau macabre qui avait scellé sa vie et sa liberté face au gouvernement.

Mais bien évidemment, le Gouvernement mondial autorisait la traite d’esclaves. Il y avait des hommes, des femmes qui, pour la simple raison qu’ils étaient nés dans une famille aisée, avaient le droit de traiter un autre être humain, voire d’autres espèces comme des animaux exempts de toute forme de droits. C’était une réalité. C’était la vérité. Mais pour la première fois de sa vie, Allie avait la situation mise en face de ses propres yeux, et la stupeur, la frayeur que cela provoquait dans son être ne pouvait rien y faire, ni changer. Elle était là en tant qu’émissaire du gouvernement, bien qu’elle n’avait officiellement que le statut de simple détective, elle était responsable de cette situation hors-du-commun. Au-delà de cette enquête sans queue ni tête, il s’agissait pour l’agente d’une opportunité pour faire face à ses propres contradictions.

Blablabla alibi blablabla suspects blablabla…

Mais à chaque mot qu’elle prononçait face à ces esclaves qu’elle interrogeait, sa tête plongeait un peu plus dans le brouillard. Ces mots-clés et les réponses qu’elle obtenait ne faisaient qu’accentuer son malaise et la dichotomie de ses origines face à la situation absurde à laquelle elle faisait face ! Et PsychAli se réconfortait, se rassurait, dans l’idée qu’elle ne pouvait rien changer, rien y faire. Sans savoir qu’elle allait faire une rencontre qui allait sans doute chambouler toute sa manière de penser.

Dans tous les cas, maintenant que le fanboy avait fui la salle pour récupérer la prochaine cible, PsychAli s’était levée du bureau, d’abord dans le but de se dégourdir les jambes mais surtout par curiosité : elle se trouvait après tout dans une bibliothèque. Froide, sans doute très peu visitée et utilisée, PsychAli, dans son opinion très biaisée de ce que les nobles vivant dans ce château pouvaient bien faire de leur temps libre, pensait sincèrement que cette salle n’existait que pour faire jolie. C’était une des raisons pour lesquelles elle l’avait choisie, de toute manière. Loin des saletés provoquées par ces mauvaises personnes, elle pouvait humer d’un air frais, satisfaisant et particulier, réminiscence d’une ancienne vie où elle avait le temps de lire tous les livres qu’elle voulait. Se promenant alors entre les meubles, voguant dans les flots de ces différents titres, de livres qu’elle avait déjà lu dans sa jeunesse, elle soupira. De lassitude. D’ennui. Mais les bruits de pas qui résonnaient à l’extérieur de la salle lui donnèrent alors une raison pour retourner à sa place. Elle reconnaissait la démarche du Marine à la casquette qui l’embêtait depuis bientôt une heure, et celle d’une autre. Un nouvel esclave, pensait-elle. Une nouvelle victime de son interrogatoire insistant. Un énième soupir s’échappa de ses lèvres.

Voilà la suivante, détective. J’ai bien peur que ça aille vite, elle n’est pas du genre bavarde.
Peu bavarde ? ... Très bien, j'aimerais que tu restes en-dehors de la salle cette fois-ci. Et monte la garde, que personne ne vienne nous déranger. ordonna la Zoan.

Après que la porte ne se ferme calmement derrière les discrètes plaintes du soldat, les paroles de celui-ci résonnaient encore en l’araignée comme un marteau qu’on matraquait dans sa cervelle. Qu’est-ce que cela voulait dire ? Il s’agissait donc d’elle ? Elle était très jeune, bien trop jeune… Elle avait l’apparence d’une adolescente, du moins elle semblait être dans ces eaux-là. Il était difficile de juger, PsychAli avait finit par comprendre que les humains sur cette planète venaient dans toute sorte de formes et d’apparences différentes. Et s’il y avait bien une chose qu’elle avait appris par son expérience dans ce domaine, c’était qu’elle ne pouvait pas se baser sur des a priori pour juger une personne. Mais tout de même…

Cette interrogation et ce choc entrainaient l’agente à scruter la demoiselle, à la manière d’un chasseur observant sa victime ; c’était une habitude qu’elle n’arrivait pas encore à perdre, sachant pertinemment que cela avait le don de faire paniquer ces pauvres esclaves qui avaient déjà assez peurs pour leur vie dans cette situation. Néanmoins… Celle-ci semblait bien spéciale. Bien plus calme, réfléchie que les autres mais aussi plus mature, maligne également. L’agente se concentra alors sur l’émotion que dégageait la silencieuse jeune femme, utilisant une forme du Fluide lui permettant de lire ses émotions. Elle était… Effectivement stressée. Mais bien moins que les précédents. Elle n’avait rien à se reprocher visiblement, mais avait néanmoins peur pour sa vie. Elle voyait en PsychAli un rempart à sa liberté, visiblement. Ironiquement, la détective était aux yeux de l’esclave, qu’une envoyée du gouvernement qui avait là un pouvoir énorme sur elle.

Bon, loin de moi l’idée de rendre cette situation plus gênante qu’elle ne l’est pour toi… Enfin vous, les esclaves en général.

PsychAli commença alors son cirque. Elle se mit à balancer toutes les notes qu’elle avait prise dans tous les sens, puis elle posa son coude sur la table, posa son menton sur sa main.

Je suis bien consciente que te faire parler est une tâche presque impossible. Mais écoute-moi d’abord : au départ, ma théorie, c’était que le coupable n’est pas l’un d’entre vous… commença-t-elle avait de faire une pause. Mais plutôt quelqu’un du même statut que la victime. Un membre de sa famille, ou un rival, qu’en sais-je ! Mais il est clair qu’aucun esclave n’aurait eu le cran de faire telle action. Seul, du moins.

Et elle le pensait. D’après ce qu’elle avait eu l’occasion de voir, aucun de ces servants n’aurait eu ni la possibilité, et encore moins le courage d’agir de la sorte. Et pour quelle raison de toute manière ? Des bijoux n’auraient aucun intérêt pour ceux-ci, à moins qu’ils ne les vendent. Mais des bijoux d’une telle valeur… Il serait difficile de s’en débarrasser anonymement. Cela n’avait aucun sens qu’un membre de la caste inférieure ne se casse la tête à agir de la sorte ! Toutes ces hypothèses, PsychAli les avait déjà formulées assez tôt durant ses différents entretiens avec les « suspects ». Mais il y avait bien quelque chose qui la dérangeait.

Plusieurs fois, on m’a parlé d’une certaine esclave. Une qui serait la préférée du chef de garde de ce château ; une jeune esclave, mutique et discrète, mais clairement partenaire de lit d’un certain Gwaine.

L’araignée avait changé son plan d’attaque ; ses toiles avaient pour but d’encombrer la cible, la mettre dans une position de peur, de faiblesse.

Je… ne suis pas là pour juger de ce genre de choses. Tout ce qui m’intéresse c’est de découvrir la vérité. Et force est de constater que plusieurs de tes compères m’ont dit que tu étais la seule à n’avoir aucun alibi au moment du crime ! Le puzzle reste incomplet, mais certaines pièces commencent à s’assembler, tout doucement.

La détective se leva de sa chaise, pour se rapprocher de la jeune muette. Elle se posa alors sur le coin du bureau, et baissa son visage au niveau de celui de sa pauvre victime ; la scène avait pour but d’intimider celle-ci, et un autre but bien précis naviguait dans l’esprit de l’araignée.

Un esclave qui volerait un bijou pour soi-même serait clairement hors-de-propos, bien que pas impossible. Mais les voler pour son maître, là c’est une toute autre affaire. Bien évidemment, je n’accuse personne.

PsychAli mentit, aussi facilement qu’elle respirait.

Mais je ne compte pas te laisser sortir de cette salle tant que je n’aurai pas avancé dans cette enquête. Comme ça je pourrai faire taire les cris désagréables de cette vieille bique qui vient de perdre des colliers de pacotille… marmonna-t-elle. Et si toi et moi on coopère, je ferai en sorte que personne ne sache que tu es impliquée dedans.

Sans savoir qu’elle avait tout faux, la détective proférait ces menaces froidement, dénotant complètement avec son attitude jusqu’à maintenant. Cette pauvre esclave avait été la seule pour le moment, à voir le vrai visage de l’araignée ; derrière les réactions exagérées, les faux sourires et les soupirs expressifs, se trouvaient là la véritable personnalité de PsychAli. Ce qu’elle pensait-être sa véritable personnalité.

Dans tous les cas, elle fit glisser une feuille de papier, ainsi qu’un stylo jusqu’aux mains élégamment posées sur le bureau ; sachant celle-ci muette grâce aux témoignages de certains des précédents suspects, les huit-pattes n’avaient aucune intention de perdre de temps. Elle lui ordonna alors d’écrire tout ce qu’elle savait : sur Gwaine, sur la relation de celui-ci avec la victime, sur son alibi au moment du crime… PsychAli avait pour volonté de mettre un terme à cette affaire débile aussi vite qu’elle le pouvait, et dégager de ces terres nobles qui l’étouffaient un peu plus à chaque minute passée à cet endroit.
Siam Yudokuna
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Feuille de personnage
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Siam Yudokuna
Divine Greed
posté le Sam 3 Avr - 1:32


 
Still Time
Feat PsychAli

« Mais plutôt quelqu’un du même statut que la victime. Un membre de sa famille, ou un rival, qu’en sais-je ! Mais il est clair qu’aucun esclave n’aurait eu le cran de faire telle action. Seul, du moins. »


La boule au ventre se dénoue brutalement, comme si on venait de la tirer par le seul morceau qui permettait de la faire disparaitre dans un claquement de doigt. Le regard de l’esclave navigue, furète dans les bribes de rapports qui s’offrent à ses yeux pour mieux retourner fixer la jeune femme qui la cuisine. Les émotions naissent et disparaissent dans les prunelles rosées de l’archéologue, au gré des pensées qui s’entrechoque avec les mots de l’enquêtrice. Si l’idée première avait été sans doute de lui faire peur, il n’en est rien. Nez à nez, les deux filles s’observent, l’une menaçante, l’autre piquée à vif dans son amour propre. On la pensait stupide à ce point ? Pire, on pensait Gwaine stupide à ce point. Il avait déjà bien plus que les autres, l’amitié du prince aidant, mais il lui faudrait en plus, des bijoux inutiles ? Le mécontentement s’amplifie silencieusement alors que la longue et navrante tirade s’achève. Le papier, qui glisse vers Siam, rencontre une main brusque qui vient le plaquer contre le bois épais qu’elle utilisait d’habitude pour lire en toute quiétude. L’autre, libre, s’empare de la plume et le son des lettres qui se tracent flottent un long moment, pour toute réponse aux accusations.

« Un raisonnement somme toute intéressant, mais qui oublie un détail de grande importance. Je suis une esclave de plaisir. Ce qui signifie que je suis instruite, même si je suis incapable de tenir une conversation. Ma question étant maintenant… » Elle reprend le papier, augmentant la taille des caractères malgré elle. « Me pensez-vous assez stupide pour encourager une jalousie qui me couterait le seul maitre à peu près correcte que je n’ai jamais eu ? »


Un sourire narquois apparait discrètement derrière le bâillon de bambou, alors que la brune secoue la tête de déception. La déduction de son interlocutrice était le chemin facile, elle avait espéré mieux, mais peut être donnait-elle trop de crédit à la Marine, en fin de compte. Assurément, elle ne savait pas. Et ce qu’on ne sait pas ne peut pas nuire, aussi Siam passe à l’offensive.
« Pourquoi le bras droit du Prince irait menacer son statut pour un collier en toc ? Pourquoi une esclave parfaitement capable de lire et d’écrire volerait pour son maitre en sachant qu’ils peuvent se faire prendre et mourir ? Pourquoi donc tenter de m’intimider alors que visiblement, vous avez déjà toute les cartes en main ? Pourquoi accuser les deux seules personnes qui ont été entourées de gardes pendant et après l’incident ? »


Finissant sa feuille, elle la dépose tranquillement sur l’un des recoins du bureau pour en saisir une autre, les yeux à présent fixés sur la femme. Si jusqu’à présent elle avait craint qu’on vienne pour elle, il était maintenant limpide pour l’archéologue que rien n’avait été compromis, si ce n’est la connaissance de sa supposée relation avec le géant. L’idée, d’ailleurs, lui semblait risible mais elle jugea plus avisé de ne pas développer davantage sur leur « vie privée ».  Personne n’avait besoin de savoir que l’homme, constatant pour la première fois sa présence, avait manqué la crise cardiaque de terreur pure. Terreur pour un esclave non désiré d’à peine douze ans en tenue nuptiale. Colère pour les remarques graveleuses qu’on lui avait servi le lendemain, lorsque la rumeur du cadeau s’était répandue. Rire lorsqu’elle le taquinait, malgré la gêne manifeste qu’il conservait sur le sujet. Non, décidément, rien n’allait dans ce que son interlocutrice avançait et, de bout en bout, la scène semblait fabriquée, agencée dans un but précis et obscure que l’esprit vif de l’adolescente ne saisissait pas encore. Après une longue minute de silence, à tenter de percer le mystère derrière les deux couettes et la mèche vert fluo qui servait de coiffure à la détective, Siam reprend sa réflexion écrite sur une nouvelle feuille qu’elle présente devant elle.

« Ma théorie, c’est que les pièces qu’il vous manque ne sont pas celles que vous venez d’énoncer. Peut-être même que vous avez utilisé la même stratégie sur chacun des esclaves qui ont témoigné jusque-là, en espérant que l’un d’entre eux passe aux aveux pour vous faciliter la vie. C’est une technique comme une autre, si on se fiche de savoir la vérité. » Elle scrute une nouvelle fois la jeune femme, comme si cet essai de lecture du langage corporel pouvait s’avérer plus fructueux que les précédents. Est-ce qu’en piquant, à son tour, son ego, elle trouverait une faille qui lui permettrait d’y voir plus clair ? « Et si c’est votre cas, je n’ai rien à vous donner pour étayer votre petite histoire. »


Cette fois-ci, la pique est revendiquée, presque crachée par les mots. L’archéologue ne pourrait pas nier si on l’accusait d’outrage, mais elle comptait sur l’âge de son interlocutrice pour jouer en sa faveur. Plutôt jeune, malgré la stratégie « bon flic, mauvais flic » à laquelle elle jouait avec son subordonné, Siam espérait qu’un maigre sens de la justice se cache encore quelque part, sous les traits de dur à cuire. Elle avait vu un instant de pitié mais n’avait pas su si elle était dirigée vers elle ou vers son statut. L’un comme l’autre, elle voulait s’en servir à son avantage, aussi souligna-t-elle ses efforts dans une tentative de tempérer l’ambiance par de la bonne volonté.

« Gwaine déteste les nobles autant que vous avez envie de vous débarrasser de cette enquête, si ce n’est plus. Si on regarde bien la vieille harpie dont il est question et le nombre aberrant de bijou qu’elle porte, il y a de forte chance que cette histoire soit juste une vaste mascarade pour être remboursée du litige par le Roi. Ce qui ne changera rien à ma vie, ni à la vôtre, mais nous enlèvera à toutes les deux le plaisir de lui pourrir la vie au même niveau qu’elle le fait pour les nôtres actuellement. Aussi, le deal est le suivant : vous cherchez le vrai coupable, et je suis toute disposée à vous aider. Sinon, je peux maintenant vous rendre la plume et patiemment attendre que les gardes soient interrogés pour contredire votre version. Qu’en dites-vous ? »


Après tout, les ennemis de mes ennemis sont mes amis dit l’adage.
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