La mer était calme et une légère brise soufflait. Le bleu de l'eau s'étendait sur toute sa longueur, emplissant la vue de la jeune blonde qui se trouvait en haut de la tour de guai d'un petit navire où se trouvaient quelques révolutionnaires, traversant la vaste étendue d'eau. Si le paysage était des plus paisibles et donnait envie de piquer une sieste, l'esprit de la demoiselle ne laissait aucunement place à la surprise. Depuis son perchoir, elle nettoyait le canon de son fusil de précision, prête à s'en servir à la moindre occasion, si le danger apparaissait soudainement, bien consciente des dangers que pouvait recéler la mer et ses abysses. Elle tombait à l'eau, le navire coulait et c'était le game over pour elle. Sur la mer de tout les périls, la moindre erreur pouvait lui être fatale. Elle ne comptait pourtant pas mourir ainsi. Non, elle avait bien des choses à réaliser avant. Ainsi, elle se concentra sur ce qui défilait sous son regard, ignorant le bruit créer par les quelques autres passagers du petit navire de bois qu'elle avait rejoint. Des révolutionnaires, oui, mais elle trouvait leurs pensées bien limitées. Ni ambition, ni véritables convictions. Juste une envie d'apporter le chaos autour d'eux. C'était la raison pour laquelle elle préférait rester au loin, sans un mot, pensant à ce qui l'attendait.

Sa destination ? Balgimoa, l'île de la science et de la révolution. Une île qui, malgré les attaques répétées et d'une violence inouïe de la part du gouvernement, ne courbait pas l'échine. Non, face à l'adversité, les habitants progressaient toujours plus, créant des bâtiments capable de résister au buster call lancé tout les 5 ans. Elle avait hâte. Rien que d'y penser, Raeliana sentait son sang bouillir dans ses veines. La curiosité la dévorait de l'intérieur. Elle voulait découvrir les habitants de l'île, leurs habitudes, leurs traditions et les différents caractères. Pourtant, ce n'est pas le seul sentiment qui l'habitait. Elle sentait que quelque chose allait arriver, sans vraiment trop savoir quoi. Seul son instinct parlait, la laissant d'autant sur ses gardes. Un soupire passa la barrière de ses lèvres alors qu'elle levait ses deux iris dorées vers le ciel tout aussi bleu que l'étendue marine, murmurant alors.

- C'est calme ... Trop calme.

Ses intuitions s'avérèrent correctes, malheureusement. Sous ses iris dorées, la mer s'était mise à bouger, de plus en plus violement. Le creux des vagues s'était fait de plus en plus grand. La pluie, lourde, avait commencé à tomber du ciel. Les larges gouttes s'écrasaient avec force sur la tête des pauvres petits humains qui se retrouvaient au coeur de la tempête. Le vent s'était plus sauvage, plus cruel, plus terrible, secouant les voiles de la petite embarcation de bois transportant le groupe de révolutionnaires. La blonde avait bondit de son perchoir pour attraper une corde et replier une de ces fameuses voiles pendant que deux des matelots tentaient de maintenir la barre dont les mouvements se faisaient de plus en plus capricieux. L'une d'entre-elles s'étaient déjà déchirée, laissant alors des morceaux de tissu s'envoler dans ce ciel chaotique avant d'être attirés par la force destructrice du typhon qui se formait face à eux. Oui, un typhlone. Terrible et effrayante manifestation de la force de la nature, alliance des courants marins et les mouvements de masse d'air chaude. Les pensées se chamboulaient dans sa tête à cette vision si particulière. Le destin ? Comme si le monde cherchait à tester ses convictions ? Ou bien une simple coïncidence ? Elle n'en savait rien mais une chose était sûr, elle ne comptait pas disparaître dans ces eaux tumultueuses sans avoir changé ne serait-ce qu'un peu ce monde ! Il lui fallait déjà reprendre en main l'organisation des diverses actions sur le navire. Au milieu de ce foutoir, sa voix se mit donc à résonner avec une certaine autorité, son regard venant harponner le trentenaire qui se tenait au mât sans rien faire, sous le choc tandis que ses mains attachent ses cheveux en son chignon habituel, empêchant la dite chevelure de voler dans tout les sens.

- Eh toi ! Au lieu de rester planté là, récupère ma sacoche dans la cale et apporte moi ça vite !

Celui-ci avait beugué le temps d'une seconde, ne savant pas comment réagir aux autres de celle qu'il voyait jusque là comme une simple gamine puis, il avait fini par s'exécuter, lâchant un "Oui M'dame !" avant de partir au quart de tour. Elle s'était par la suite tournée vers le cuistot du navire, toujours avec cette même hargne et lui cria sans même prendre de pincettes.

- Rassemble tout les trucs en métal que tu trouve et attache les au filet de pêche. Si mon idée de marche pas, on va devoir protéger la coque d'un sacré choc pour mon plan B.

Plus réactif, il avait hoché la tête avant de disparaître à son tour. Au fond d'elle-même, Raeliana n'était sûre de rien. Son plan allait-il fonctionner ? Devrait-elle rebondir et se montrer encore plus ingénieuse pour s'en sortir ? Toutes ces possibilités, cette adrénaline coulant dans ses veines, prouvaient qu'elle était bel et bien humaine et en vie. Une sensation grisante mais à laquelle elle préférait ne pas tomber accro. Sortant de ses pensées quand le premier matelot lui ramena le sac, elle le remercia du regard avant de grimper de nouveau au cordage, faisant signe à l'homme d'aller aider son camarade à réaliser le filet métallique malgré le tango enflammé du vaisseau. Elle arriva en hauteur et ses yeux se figèrent sur sa cible. Tout s'effaça autour d'elle. Elle ne voyait plus que le typlone qui se dressait sur sa route pour Balgimoa. Son arme quitta enfin son dos et vint prendre appuis sur le bois du nid-de-pie. Du sac qu'elle avait demandé, elle sortit une rangée de 10 munitions, encore expérimentales, bourrées de poudre explosive. C'était le moment de voir si elles marchaient ... Elle en chargea une première dans le chargeur et se pencha légèrement, prenant une position de tir particulièrement stable malgré le mouvement incessant forcé les les vagues déchainées.

Une inspiration et ses sens se modifient. Son goût lui échappe mais sa vue se décuple. Le moindre détail de cette furie naturelle défile dans son champs de vision. Elle ne bouge plus, pendant de longues secondes. Son haki externe s'accumule dans la balle qui attends son grand moment dans le canon du fusil de précision. Les perles d'eau qui tombent lourdement du ciel glisse sur sa peau mais elle ne bouge toujours pas.  Le temps d'une mili-seconde, le typlhone s'atténue. Il s'atténue d'une manière imperceptible pour le commun des mortels mais cela n'échappa pas à l'oeil du diable. Son doigt presse immédiatement la détente et la détonation résonne. La balle, protégée par le haki de la blonde, trace sa route et traverse la première couche du typlone avant d'exploser. Déjà, la révolutionnaire recharge son arme et réitère son action, encore et encore. Ainsi, une deuxième balle explose au niveau de sa cible, suivie d'une troisième, d'une quatrième, d'une cinquième. Son objectif ? Briser les conditions responsables de cet évènement en réchauffant l'air à la jointure avec l'eau , séparant les deux courants l'un de l'autre.