Sur les Traces d'un Héros !!

Vent placide qui brassait ci-contre la grande brousse. Qui chatouillait bien différemment tous ceux qui avaient osé s’y aventurer. Passer le cap. Y fouler sa terre exotique. Celle qui ne semblait cesser d’accréditer son excentricité. À quel point était-elle brutale, lubrique. Animal, même. Quelque chose qu’aucun n’avait vu jusqu’ici. Qu’aucun n’aurait même été capable d’omettre, quand bien même des semaines. Des mois. Des années, sans y retourner. Sans fouler l’asphalte encore humide, moite de la contrée agreste. Restera-t-elle sans doute à jamais, cette première impression. Ce premier point de vue. Cette première escapade. Gavotte endiablée avec la houle. Les vagues venant s’écraser ci-contre un frais bâtiment tout droit sorti d’usine. Entre les mains d’artisans de renom. Qui n’avait pas choisi son escorte. Qui n’avait pas choisi son régent.

Qui était tombé entre des mains bien différentes. Etrangères et discordantes. Bien plus raboteuses. De celles qui pilonnent, qui arrachent. Qui réduisent. Non de celles qui façonnent, érigent. Qui construisent. Alors s’étaient-elles évertués à s’accaparer le gouvernail, ces mêmes mains. Pour faire ce qu’elles aimaient le plus : diriger. Le croire, du moins. Car elles n’avaient faits que le précipiter dans ce gouffre, ces mêmes mains. Celles de ce nouveau propriétaire. Et ce malgré ses nombreux échecs dans le même exercice. Encore et encore. Sans doute que la navigation n’était pas son fort. Sans doute qu’hormis être ce qu’il était, demeurer dans sa condition et ses convictions. Sans doute ne pouvait-il rien faire d’autre. Ne savait-il rien faire de plus conséquent, hormis sauver.

Le plus que possible. Aussi souvent qu’il pouvait. Envers et contre tout. Ils n’étaient pas tous au courant à bord. Tripotée d’hommes nouvellement affiliés qui ne l’avaient sûrement même pas encore vu. Même pas encore entendu. Leur nouvelle instance prépondérante. Celle qui guiderait cette énorme bâtisse à glisser sur l’horizon feutré de cyan. De turquoise. De toutes ses nuances. Qui les avait guidés jusque-là, actuellement. Qui les avait même perdus, s’engouffrant dans cette tempête qu’aucun n’avait pu prévoir. Qu’aucun n’avait pu gérer. Pour s’emplâtrer totalement. Galion immaculé qui était en train mauvaise posture pour sa première virée. Qui devrait, à partir d’ici, tenir bon autant qu’il pouvait encore. Qui devrait endurer tout ce que lui aurait réservé l’excentrique leader que constituait sa nouvelle unité.

Lui et son adresse innée à s’ingérer dans des situations toutes plus grotesques, saugrenu. Jusqu’à trouver le moyen d’en gicler. D’en sortir avec éclat. Comme s’il n’était que ça finalement. Ce genre d’homme et qu’il ne vivrait que ça. Encore et encore. Ces quelques bruits de bottes s’enfonçant dans la molasse terre battue. Qui détonnaient. Qui dénotaient aussi avec l’ambiance générale. Avec ces quelques vrombissements d’un autre âge. D’une toute autre époque. Véritable vestige figée dans le temps. D’éons déjà perdues. Dont on ne trouvait que les restes qui avaient bien daignés rester. Se faire remarquer. Se faire étudier, par la suite. Vestiges d’un temps où il n’y avait rien. Et où il y avait tout en même temps. Tout et ces immenses déités aux pas qui grondaient. Qui rasaient sans pour autant le faire exprès. Sans qu’ils n’en aient la volonté.

Vérité de leurs propres existences, uniquement. Ces bruits de bottes et ses tintements métalliques. Ceux de leurs armes à tout un chacun. Armes à feu pour la plupart. Fleurets pour les plus manuels. Pointant leurs baïonnettes de droite à gauche. De gauche à droite. En haut, en bas. Devant et derrière. À chaque fois qu’ils l’entendaient. Ces craquements. Ces grognements. Cette nature qui n’était pas prête à abdiquer. Et ils n’étaient pas prêts non plus à la quitter, au vu de leur situation. Où avaient-ils atterris encore ?

▬ COMMENT ON EN EST ARRIVÉS LÀ, AU JUSTE ?!! IL NOUS A ENCORE FOUTU DANS UN PETRIN PAS POSSIBLE !!

▬ COMMENT ON EN EST ARRIVÉS LÀ, AU JUSTE ?!! IL NOUS A ENCORE FOUTU DANS UN PETRIN PAS POSSIBLE !!

▬ COMMENT ON EN EST ARRIVÉS LÀ, AU JUSTE ?!! IL NOUS A ENCORE FOUTU DANS UN PETRIN PAS POSSIBLE !!

Et cette vue des plus pénibles. Dure à soutenir. À considérer. À avérer comme véridique, authentique. Celle du nouveau galion enfourné sur terre. Dans ce qui semblait être d’immenses racines d’un arbre encore plus imposant. Lui aussi, vestiges d’autres temps. D’une autre période. Alors sans arriver à expliquer comment avait-il fait. Ni pourquoi. Y songer, du déroulement des faits. Ce qu’il était arrivé,  il y a de cela quelques heures. Un Capitaine bien trop inexpérimenté à la barre d’un bâtiment trop grand pour sa friable expérience en navigation. Qui l’emmena à prendre de la vitesse, encore et encore. Fendant l’océan dans une houle battante sans songer une seconde à décélérer. Ralentir le rythme. Pour finalement devenir bien trop célère. Bien trop linéaire. En prendre le contrôle. Grand Line qui avait fini par vaincre.

Le galion venant s’écraser d’un vol plané sur sa presque-tombe. Voilà ce qui s’était passé. Voilà comment ça s’était passé. Ne restant plus qu’à déterminer comment en sortir. Comment faire pour désencastrer quelque chose d’aussi accablant ? D’aussi imposant ? Qui n’était pas conçu pour se retrouver dans un tel embarras. Les quelques silhouettes rapidement à vue. Celles d’autres soldats, les dizaines de milliers qui avaient élus domiciles dans le bâtiment. Qui essayaient pour les restants, de s’en extirper. Rejoindre ceux qui avaient déjà foulés l’humus, qui s’attelaient déjà à recherche une solution. Quelque chose qui ressemblait à une réponse à une question bien trop complexe pour y répondre seul. Alors avaient-ils commencés une légère inspection du pondéreux jardin d’Eden. Et son enfer verdoyant à la chaleur pesante.

Accablante. Une poignée d’homme. Les plus téméraires. Pas plus. Une poignée qui ressentait pourtant cet inconfort. Alors même qu’ils étaient les plus déterminés, de tous. Sans doute même les plus inconscients. Et une certaine aigreur. Sans parler du fait que la plupart n’était pas accoutumé. Ils n’avaient pas encore eu l’occasion. Ni le temps de l’être. Coutumier des frasques d’un supérieur hiérarchique qui détonait des autres. De par ce qu’il dégageait déjà ; de par ce qu’il entrainait aussi. Alors aurait-il été courant de douter. Craindre. Peut-être même, aller jusqu’à contester. Ils n’avaient pris la mer tous ensemble que depuis une semaine après tout, pas plus. Pour ce genre d’homme. Ceux qui s’évertuaient fièrement à représenter la force de frappe d’une trinité. Qui s’époumonaient à faire remonter l’affiliation. Ils n’étaient pas les hommes de n’importe quel homme après tout. ?

▬ Les gars… Vous avez une idée de là où nous sommes ?

▬ Je ne suis jamais venu mais, j’y pense… Avant, nous étions sur Octogonia avec Sa grandeur Shirozaru-sama… Pas loin de là-bas, il y a une île étrange qu’on nomme Little Garden… On dit qu’elle est sûrement l’un des endroits les plus dangereux de la première partie de Paradise… Mon dieu…

▬ Pourquoi on a été affilié à ce type encore ? Regardez ce qu’il a fait au bout d’une semaine déjà… On va y laisser notre peau…

Car ils ne restaient que cela. Des soldats d’un homme sous le joug d’un autre homme. Et quand le premier des deux se retrouve être quelqu’un d’exceptionnel, alors l’autre en pâtira. La greffe n’était pas simple et ne le serait sans pas. Pas avant longtemps. Pas avant d’avoir gagné leur confiance. Leur respect. Partie remise pourtant. Car ce n’était sans doute pas après cette débâcle qu’il faudrait s’y prendre. Faire quoi que ce soit d’autre que de désengluer cette situation. Poignée de soldats forts et fiers qui évoluaient sous la coupole du Plus grand martialiste au Monde, véritable bête de sang et de poids. Si grand qu’il deviendrait ardu d’effleurer ses toisons. Toucher ses coutures. Ne serait-ce qu’espérer s’en approcher un pas. Aurait-il fallu plus de temps que prévu. Plus d’épreuves partagées. Plus de sueurs versées. Pour qu’ils puissent s’enivrer.

S’en aguicher et s’en habituer. Comme il avait fallu du temps pour les autres. Tous les soldats beaucoup plus anciens. Qui demeuraient ceux de la Justice depuis quelques années déjà. Qui s’étaient plains pour la plupart. Qui s’étaient époumonés à crier. Rouspéter. Pestiférer après la désinvolture. Qui avaient aimés le faire, malgré tout. Quotidien par la force des choses. Mais qui avaient décelés la valeur de leur leader, petit à petit. Encore et encore. Qui pouvaient encore la reculer, qu’importe ce qu’il entreprenait de grotesque. Qu’importe si ce genre de situation pouvait encore se reproduire. Reconnaitre la valeur là où il y en avait. Alors certains d’entre eux qui ne s’inquiétaient pas plus que ça. Qui préféraient pester contre la tête du serpent qui ne s’était pas encore montré. Reclus depuis quelques temps déjà.

N’ayant pas fait officiellement connaissance avec la plupart. Toutes ces nouvelles âmes. Ces nouvelles flammes qui s’étaient évertuaient à maintenir l’état du rafiot alors même qu’il était précipité vers son propre tombeau. Alors aurait-il été temps d’honorer. D’endosser sa responsabilité. Ses responsabilités, pour toutes les affres qu’ils avaient dû ressentir, ce dernier soir. Quelques mots giclant d’oreille en oreille en quelques minutes. Celle d’une mise au point. D’une prise de parole officielle alors même au lieu et endroit de l’encrage forcée du bâtiment sur-marin. Alors ces quelques flammes émiettaient qui s’étaient agglutinés. Différentes émotions qui semblaient animées cette cour improvisée. De l’étonnement à la hâte. Sans doute de la hargne, pour d’autres. Ceux qui allaient enfin pouvoir l’entendre, pour la première fois.

▬ Il veut nous dire quoi ? Vous pensez qu’il a une solution ?

▬ Tu veux qu’il ait quel genre de solution à ça ? Tu penses qu’il peut porter un Navire de Guerre et le remettre à l’eau ? J’vous ai dit… *chuchote* On est foutu ici…

Ils s’étaient tous attroupés par-ci, par-là. Les quelques bavards qui commençaient à faire passer des idées. Emettre des hypothèses. Faire gronder leur opinion. Tous, attendant avec de l’espérance. Quelque chose qui pourrait changer la donne. Quelque chose de bien différent de ce qui leur avait été donné de voir jusqu’ici. Alors qu’une silhouette bien plus disparate c’était ajoutée au groupe sans qu’ils ne puissent le remarquer. Sa dorure métallique qui dénotait. Pourtant, ce manteau sur les épaules qui attestait son appartenance à quelque chose de bien plus bien grand. Qu’il allait sans doute assister à quelque chose d’encore plus grand. La vie mécanique qui, sûrement perdu dans quelque chose d’encore plus profond, avait quitté l’assemblée qu’il venait pourtant tout juste de joindre. Qui s’était démarqué. Qui s’était rapproché alors, sans doute sans le vouloir. Sans doute, sans s’en rendre vraiment compte. Aux pieds et à la racine d’une tout autre ombre qui surplombait sa stature. Alors d’un étrange réflexe…

▬ Eh… Bej.. Bonjour ? Je…Kid winston… Colne… Comdent…

▬ Hein… Eh attend, peti…

▬ Hmmm ?

L’ombre qui se tenait sur l’estrade elle-même, à quelques mètres seulement du nouvel invité qui se tourna brusquement. Révélant quelque chose de moins attrayant que ce qu’il aurait pu espérer, cela dit…

▬ Hé, salut. T’es un héros, toi aussi ? Il est cool ton costume. J’ai fait le mien moi-même. On est deux héros. Comme deux héros. C’est bien deux héros. C’est quoi ton nom de héros ? Donne-moi ton premier né, s’il-te-plait.

▬ Allez, viens ici toi. Le Contre-Amiral ne va pas tarder à parler. Excuse-le petit, c’est juste un mec un peu bizarre. Il y en a pleins ici comme tu peux l’voir. Tu devrais d’ailleurs reculer un peu parce qu’il ne va pas tarder à sortir. Hmm.. Mais attend, l’inscription sur ton manteau, t’es un… tu es… Vous êtes un…

Alors qu’il n’en croyait pas ses yeux à cause du jeune âge que semblait suinter le minois du mécanique, le soldat qui fut coupé dans son élan. Tous, accaparés par ce qu’ils venaient d’entendre. Ce qu’ils avaient pu desceller, alors même le barnum incessant dans ce fourmillement de troupe. Un pas. Puis deux. Alors s’étaient-ils tous tus. Sans oser dire un mot. Un seul son. Une seule syllabe. Quelques déglutitions. De ceux qui ravalaient leurs salives. D’autres, qui commençaient à suinter leurs stress. L’empressement qui se faisait de plus en plus ressentir. Alors qu’il était sans doute parfaitement normal pour eux d’avoir ce genre de réaction. Fiers hommes qui n’en restaient pas moins des soldats. Qui combattaient sous un prestigieux nom mais qui n’en restaient pas moins la première ligne de front.

De ceux qui se font emporter. De ceux qui ne restent pas en mémoire, pour la plupart. Alors, s’émerveiller devant l’Amirauté, même-ci il ne s’agissait là que du plus insignifiant grade de cette caste. Ne pouvaient-ils s’empêcher de se poser des questions. D’émettre des doutes. Se montrer curieux. « Qu’est-ce qu’il va faire ? », « Qu’est-ce qu’il va dire ? ». Un pas, puis deux. Puis un troisième. Puis une rangée. Emboîter de plus en plus la marche. Tonitruants tracas qui s’évacuaient par-delà cette porte béante. Montant le petit escalier de la calle. Pour venir statuer sur ce pont, alors à plusieurs mètres d’eux. De tous. Puis plusieurs pas encore. Avant plus rien, du tout. La tension qui n’avait cessé de grimper jusqu’ici. Alors qu’elle commençait déjà à tracer ces contours, cette lumière qui semblait gicler de l’interstice…

▬ Bon… C’est le moment… Alors…

▬ Il… Il… Il arrive… *glurp*

▬ *glurp*Je ne l’ai jamais vu mais il parait qu’il a affronté Shirozaru-sama et qu’il l’a bluffé ! C’est pour cela qu’il l’a recruté !! *glurp*

▬ À… À… À ce qu’il parait, sa peau et ses muscles sont faits d’acier… ! On dit aussi qu’il vole dans le ciel… ! *glurp*

Avaient-ils attendus pendant bien trop longtemps. Reluquer la porte durant bien trop de temps. Alors la pression qui avait grimpée en flèche alors même qu’une forme se dessinait par-delà ces gonds. Silhouette d’un gabarit bien distinct. Et ce bruit. Celui de cette toge. Toile blanche qui battait, sur ses épaules. Qui virevoltait avec les aller-venus du vent qui s’y engouffrait, dans la gorge de bois. Une chose était cependant sure. Il ne faisait aucun doute qu’ils n’avaient jamais vu ça, auparavant.

▬ Salut. Je suis Teppei, le Héros. Et je suis aussi votre nouveau Chef d’Unité. Rahahahaha ! Bon, maintenant que les présentations sont finies…

▬ COMMENT ÇA LES PRÉSENTATIONS SONT FINIES ?!! C’EST TOUT ?!!!

▬ … Eh bah… On est comme qui dirait coincés ici avec le bateau… Alors quelqu’un aurait une idée de l’endroit où nous sommes et de comment on pourrait s’en sortir ? Je suis preneur de toute sorte d’idée alors les gars, n’ayez pas peur ! Soyez courageux, Rahahahahah !!

▬ MAIS C’EST SUR VOUS QU’ON COMPTAIT POUR LES IDÉES !! C’EST PAS VRAI !! ON EST FOUTUS !!

Risette au coin des lèvres, le pouce levé pour encourager. L’autre venant gratter le sommet de mon cuir chevelu, qui témoignait d’une gêne. Sans doute d’un stress. Alors qu’ils avaient tous recommencés à s’exclamer haut et fort comme ils ne l’avaient jamais fait auparavant. Ainsi, sans doute encore plus véridique : Ils n’avaient jamais vu ça, auparavant.

Sur les Traces d'un Héros !!

Tous ces bourdonnements. S’étaient-ils tous mis à crier en cœur. S’adonnant à le faire en meute. Troupe de plusieurs milliers de soldats en ligne. Qui n’en pouvaient plus. Qui avaient sans doute encaissés une bien lourde déception. Pas de celles qui arrachent le cœur ou quelque chose d’au moins aussi sanguine. Ici, celle qui sape le moral. Qui fait s’effondrer toutes les cartes d’espoir empilées d’un mouvement simple de la main. Qui enfonce, tarit sous l’asphalte poisseux qui engluait leurs bottes à tous. Alors face à cette immense assemblée aux avis disparates À l’opinion qui restait fondamentalement la même. Qui n’allait pas changer de sitôt. Ne pas savoir comment s’y prendre. Pour l’alanguir, la pression qu’ils suintaient.

Je n’avais jamais su d’ailleurs, cela dit. Alors procéder comme à l’accoutumé. Simple déduction. Imminent procédé. Y décharger tout ce que je ressentais, sans y laisser une ombre. Sans leur donner l’occasion d’y poser l’ombre d’un doute. D’une sincérité de mise. D’une sincérité voulue. Uniquement, parler avec le cœur, avec les tripes. Avec tout ce qu’il y avait à l’intérieur. Non-équationnel de mentir. Cacher la vérité, fabuler. Gruger. Il n’en était rien de tout ça. Simplement la leur donner sur un plateau d’argent. L’authenticité. Que leur interlocuteur était un héros. Se sacralisait comme tel, plutôt. Et y croyait dur comme fer. Qu’il n’avait aucune idée de comment se dépêtrer de cette situation et qu’il était preneur de toute sorte d’idée.

Chose qu’ils n’étaient sans doute pas prêt à entendre. À considérer. À en rigoler, comme d’autres l’auraient fait. Comme d’autres le faisaient, les plus anciens. Ceux qui étaient capables de scinder les deux mêmes parties d’une seule charpie. Cette insouciance et le poids du travail qu’elle portait. Cette désinvolture et le courage qu’il pouvait exsuder. Y baigner, s’il était nécessaire. Alors ces anciens soldats, s’étaient-ils contentés de piailler un peu. Lever la voix, sans que cela ne puisse aller trop loin. Uniquement quelques remontrances. Quelque chose de non-anodin. Uniquement pour ceux qui ne s’y trouvaient pas mêlés. Pour remettre les idées de leur régent en place. Qu’il puisse trouver une solution comme il l’avait toujours fait. Une alternative. Quelque chose de plus.

Pourtant, le vent qui avait tourné. Cette euphorie qui avait emporté bien d’autres têtes. De celles que je ne connaissais pas encore. De celles qui paraissaient plus aguerris. Beaucoup plus consciencieux. Qui commencèrent à émettre une toute autre opinion. Une toute autre émotion. La véhiculer. Qu’elle puisse contaminer tous ceux qui s’y référaient. Tous ceux sauf un. Silhouette de fer qui s’était aventuré au-delà de fil. Qui dénotait tant par son physique que par son attitude. Tant par ce qui lui embellissait les épaules que par ce qu’il déchargeait. Ce qu’il était désireux de décharger. Alors, s’étaient-ils tous figés sur place, alors même qu’il avait disparu de sa propre position, à l’anté. Pour se retrouver à quelques mètres de ma position. Peut-être moins. Un carnet qu’il avait happé et un étrange balbutiement de mot. Qu’il avait été simple de comprendre, cela dit.

▬ Wow ! T’es sacrément rapide ! Mais ce n’était pas un Soru non ? Rahahahaha, ça n’y ressemblait pas en tout cas. Tu n’as pas frappé des pieds… De ce que j’ai vu, tu as uniquement bougé, naturellement. En tout cas, c’était époustouflant ! Comment t’appelles-tu ?

▬ *Hé. Comment il a… Il est rapide, ce garçon… Je ne l’ai même pas vu se déplacer… Est-ce vraiment un garçon d’ailleurs… C’est un Commandant, un haut gradé et son corps métallique est étrange… D’ailleurs, le Contre-Amiral a pu voir sa course par contre lui… C’est pas censé être un incompétent ?*

Alors qu’ils s’étaient tous effarés. L’un d’eux qui avait apporté une analyse. Dommage qu’il ne la laissa pas s’échapper de sa bouche. Qu’il la gardait intérieurement, pour faire des estimations. Essayer de comprendre. Alors même que ce mouvement du mécanique brisa la confiance de tous ceux qui y avaient assistés. Qui n’avaient pas compris. Qui ne pouvaient comprendre d’où il pouvait décharger une telle vélocité. Aurait-il fallu uniquement prendre en compte ce qu’il représentait. Ce en quoi il était décoré. Rien d’autre qu’un Commandant de la Marine. Alors, n’aurait-il pas été étonnant de le voir si célère. Si fort, indubitablement. La machine qui m’avait tendue ce qu’il avait en main. Si on pouvait les qualifier de simples mains, cela dit.

Carnet qu’il s’était empressé de dégainer, dans un but très simple. Alors même que l’assemblée s’était réajustée. Se remettant de leurs émotions. Pour à nouveau dévisager une scène qu’ils allaient exécrer. Qu’ils ne pouvaient pas supporter d’avantage. Qu’il y ait cette euphorie uniquement d’un côté. L’impression qu’ils n’étaient pas écoutés. Qu’ils ne pouvaient se faire écouter. Qu’importe au combien, ils pouvaient gronder, petit à petit. De plus en plus fort. Pour affirmer leurs positions. Pour affirmer un mécontentement. La main, la mienne, quant à elle, qui s’était nichée dans ma poche arrière. De quoi le dégainer à mon tour. Lui griffonner ce que je pouvais faire de mieux.

▬ Rahahaha. Voilà, Robot-kun. Et n’oublie pas. Un héros, c’est avant tout dans le cœur ! *lève le pouce* Protège ceux que tu ai…

▬ Hum, hum. Contre-Amiral-sam… Contre-Amiral Kiyoshi.

Qu’ils s’étaient mis à s’exprimer. Sans doute sans se concerter totalement. Pourtant, un grand groupe qui partageait cette même pensée. Cette même idée… Cette même opinion. Alors que l’un d’eux, sans aucun doute le plus tempétueux, qui s’était avancé. Détacher du troupeau. Prenant la parole, venant interrompre l’échange que nous avions. Alors que l’attention s’était refocalisé sur l’assemblée, s’était-il à nouveau mis à serrer le poing. Gonfler le torse. Inspirer un grand coup. Sans doute dans l’optique de faire quelque chose qu’ils regretteraient peut-être, plus tard. Sans doute, qui rallierait toutes les pensées autour, alors même qu’ils ne s’étaient pas concertés. Certains s’avançant à leur tour, comme pour éprouver un soutien.

▬ Contre-Amiral Kiyoshi. Cela fait quelques semaines depuis votre affiliation avec sa grandeur Shirozaru que nous avons été ajoutés à votre flotte. Quelques semaines que nous voyageons ensembles et que nous partons en mission, ensembles. Quelques semaines que nous nous côtoyons tous les jours. Et n’y voyez pas la une quelconque insolence ou de l’insubordination mais… Et tous ses soldats derrière moi sont d’accords… Mais il se trouve que… Hmm… *se réaffirme* Il se trouve que nous n’avons plus aucune confiance en vous et en vos choix.

S’étaient-ils mis à déblatérer alors que s’écarquillaient mes mirettes, tandis que le jeune homme qui se tenait à mes côtés avait à nouveau pris ses distances. Sans doute dans le but de retrouver le peloton. Peloton qui s’était transformé en véritable flammes qu’ils allaient décharger. En ressentait-il le besoin vital, à cet instant précis. De plus en plus, d’autres soldats qui se détachèrent de la troupe pour rejoindre ces téméraires. Jusqu’à pratiquement la totalité. Bizarre à cet instant précis d’y voir, à l’arrière, ceux qui avaient pour habitude de brayer contre moi, depuis quelques années.

▬ En quelques semaines, vous avez perdu la flotte un nombre incalculable de fois en mer car vous vouliez prendre la barre. Vous avez détruits de nombreuses fois le bateau par vos frasques et vos arrivées. Vous avez laissés des pirates s’enfuir car, je cite « ne tirez que s’il nous tire dessus ». Alors ils en ont profités pour s’échapper et vous avez dit je cite « ils n’ont rien fait, Rahahaha. On les aura la prochaine fois ! » Vous avez laissés tout notre stock de nourriture sur une île car elle était en période de sécheresse alors même qu’il ne s’agissait que d’animaux, là-bas. Vous avez nouvellement encastré, je ne sais comment, le Navire dans un arbre ici et nous ne savons même pas où nous sommes. À vrai dire, je n’ai plus aucun respect pour vous, que vous soyez Contre-Amiral ou pas. Qui plus est, je doute fortement de vos capacités et je pense que votre affiliation à Shirozaru n’ait été qu’une décision politique. J’ai entendu des bruits… Vous avez vu quelque chose et c’est la raison principale qui nous emmène ici. Vous êtes empoté. Vous êtes maladroit. Vous n’avez rien d’un Contre-Amiral... Nous sommes sous la coupe de sa grandeur Shirozaru-sama, un des Trois Amiraux du QG de la Marine. Et je refuse de salir son nom en vous épaulant. Voilà, c’est tout ce que nous avions à dire, que vous nous compreniez ou pas.

Un florilège de mots. De sens. De sentiments. Tout plein de sentiments qu’ils n’avaient pas hésités à me balancer à la figure. Sans doute, avaient-ils raison sur certain point. Sur cette insouciance. Cette désinvolture qui me caractérisait tant. Qui ne m’empêchait pas de faire mon trahir et bien davantage. Pourtant, aurait-il été simple de comprendre cette situation. De comprendre ceux qui ne me connaissaient pas. Qui ne pouvaient avoir confiance en moi du premier coup. À qui je ne pouvais quémander leur foi sans la mériter. Sans faire quelque chose qui la mériterait. Alors s’étaient-ils révoltés. Tout à leur honneur, bien évidemment. Ce courage qu’ils avaient affiché, pour oser s’en prendre à leur principal régent.  Cette moue que je faisais alors qui s’était figée.

Pour finalement se modeler. Sans doute l’expression de quelque chose que je ressentais. Que je ne pouvais m’empêcher d’exsuder. Comme la compréhension. La déception. La tristesse. Sans doute un peu. Il était clair qu’elle ferait surface, à son tour. Mais alors l’étonnement et le questionnement. Les deux mains qui s’apposèrent ci-contre mes deux hanches, comme pour évaluer la situation. Alors même qu’un silence de mort pesait contre eux. Contre les mutins. Soufflant l’angoisse qui s’accaparant de mon estomac. La tête penchée vers le sol, inspirer un bon coup. S’en rappeler alors. Comment avait-elle fait pour se faire respecter, elle ?

▬ C’est pas facile, hein… C’est ce que vous ressentez hein. Oui, je sais que c’est nouveau. C’est nouveau pour moi aussi, vous tous. Nous étions moins avant. Je… Effectivement, j’ai fait tout ça. Peut-être que mes décisions ne vont ont pas plu. J’aurais pu vous en faire part. Peut-être que j’aurais dû. Mais j’ai jugé qu’il s’agissait des bonnes. J’ai fait tout ça... Je vois que vous doutez de mes compétences… Mmh. À vrai dire c’est compréhensible. Je vous comprends.

▬ Qu… Qu… Quoi ? Vous nous comprenez ?.

▬ Ouais. Peut-être que si je n’avais pas affronté Dallace-san, j’aurais peut-être douté de sa force. Enfin bref, parler ne sert sans doute pas à grand-chose. Vous avez été habitués à quelqu’un de strict et beaucoup moins insouciant que moi. Et vous êtes une flotte énergique vu que vous avez quand même osés vous rebellez contre un supérieur. J’aime beaucoup ça. Vous avez du courage, les gars !

▬ HEI… HEI… HEIIIIIIIIIIN ??!!!! *Il l’a vraiment affronté, Shirozaru-sama ?!!!*

▬ Mais puisque vous êtes énergiques, courageux et que nous en sommes arrivés jusqu’à là… Mmmmh… *souris* Je sais. Qui est celui qui a le grade le plus élevé parmi vous ?

S’étaient-ils tous mis à déglutir. Avaler leurs salives d’un trait, alors même qu’ils m’observaient, en attente d’une réponse. D’une réaction. La peur de quelque chose qu’ils avaient déclenchés. Comment avait-elle fait pour se faire respecter, elle ? Brides qui me revinrent alors. Evidemment. L’avait-elle fait avec moi, également, la première fois.

▬ Qui est le plus gradé d’entre vous, tous ? On dirait que j’ai fait chou blanc alors… Le ou les plus gradés, qu’importe. Que diriez-vous de venir vous battre contre moi ? Rahahahahaha ! Un petit échange. Il est plus simple de vous montrer mon expérience comme ça, non ?

Ils n’en revenaient pas. S’exclamant tous en même temps, d’un grand beuglement interrogatif. Avaient-ils enclenchés quelque chose de plus trop ardus pour ce qu’ils pouvaient encore soutenir.

Sur les Traces d'un Héros !!

▬ Qui est le plus gradé d’entre vous ?

Ces sons qui gravitaient. Qui s’étendaient de l’azur et son immensité. Alors même qu’elle cheminait. La vie d’une mouette qui s’était bien trop approché de l’écueil. Qui avait voulu faire à quoi ressemblait le théâtre des rêves, sans doute. Qu’elle allait bientôt apprendre à considérer alors même qu’une ombre planait déjà au-dessus d’elle. Ne lui restant plus qu’à ouvrir la gueule pour faire valoir la condition du Petit Jardin.

▬ Il est plus simple de vous montrer mon expérience comme ça, non ?

Gros morceau à leur merci. Appétant amas de chair qu’ils n’allaient pas hésiter à altérer. Charcuter. Gros morceau qui leur faisaient envie. Qu’ils ne tarderaient pas à en faire leur, alors même qu’il était leur commanditaire, il y a peu. Qu’importe s’il fallait détonner le gong d’une mutinerie. Ou quelque chose qui y ressemble. Qui s’y baigne avec totalement transparence. Alors allaient-ils agir avec la même perméabilité. Omettre tout ce qui pouvait et aurait pu s’en décharger. Du gibier qu’ils tenaient en joue. Sur lequel ils déchargeaient les flammes des mots qu’ils éprouvaient tous. Des mots pour d’autres maux. Alors s’étaient-ils permis de douter. De mettre la lumière sur des manques. Sur des vents qui titubaient par-ci, par-là. Qui s’ébruitaient dans le monstre de bois qui se retrouvé coincé entre ses racines, depuis quelques temps déjà.

Eux qui n’en connaissaient pas assez pour en attester. D’une quelconque fiabilité. De quelque chose qui leur attesteraient une constance. Uniquement la vue et la vie d’un empoté au manteau trop conséquent. Qui dépassait ses épaules. Qui happait tous ceux qui s’y reposaient un tant soit peu. Qui s’y ajustaient. Alors, dans cette optique qu’ils levèrent leurs armes. Qu’ils gonflèrent le torse. Bombèrent le tronc. Pour consigner leurs positions ; Faire valoir leurs conditions. Qu’il ne voulait pas d’une hiérarchie pareille. Qu’ils ne l’estimaient pas à la hauteur. De ce qu’elle devait représenter. De la fraîche étiquète qui le décorait. Celle de la force armée d’un titan à la houppette somptueuse. Qui dénotait tellement de l’énergumène qui leur servait de chef, pensaient-ils. Alors ces nouvelles têtes qui s’étaient soudés. Emboîtant le pas ensemble.

Ne pouvaient-ils cependant anticiper ce genre de réaction. De la part de quelqu’un contre qui ils braquaient leurs mots. Qu’ils désignaient responsables d’affres en tout genre. N’avaient-ils cependant pas totalement tort. Mais alors, comment être capable de rester autant circonspect quand le catalyseur reconnaissait ses fautes ? Qu’il n’essayait même pas de s’en défendre. De résonner qui que ce soit. Uniquement reconnaître et applaudir l’initiative. La prise de risque. Le courage dont ils avaient tous faits preuve. Car il s’agissait de ça, avant tout. Du courage et de la force de caractère. Rien d’autre. Il n’y avait rien d’autre à dire. Rien d’autre à penser. À essayer d’en contredire un traitre mot. Avaient-ils tout à fait raison. Comment faire confiance à quelqu’un du jour au lendemain. Qui n’était pas capable de prendre en compte ce qu’ils étaient.

Ce qu’ils représentaient. En nombre. En Avis. Qui s’évertuait à chavirer comme le fait. Faire ce qu’il voulait. Quand il le voulait. Alors fallait-il le prendre en compte. Et essayer de trouver des réponses. Quelque chose qu’ils pourraient se mettre sous la dent. Pour modifier l’avant-propos. La faire muter en quelque chose de bien différent. Dans cette optique. Proposer cette exhibition. Celle qui prendrait en compte la gradation. L’ancienneté. La valeur. Pour s’éroder ci-contre ma condition. Et pouvoir au moins déterminer mon authenticité sur le point précis. Ma compétence à pouvoir mâter tout ce qui viendrait un tant soit peu essayer d’éroder le peloton sur ces mers. Alors le groupe qui entra en émulation. Qui ne savaient plus où donner de la tête. Ce qu’il fallait faire. Ce qu’ils devaient faire. Alors l’assemblée qui s’était mis à détoner alors même qu’une voix résonna. Qu’elle prit le pas sur d’autres. Tous, au même moment, ayant vu sur son échine et cette inscription.

▬ COM… COM… COM… COMMANDANT ?!!!

▬ Tu es un héros et en plus tu es Commandant. C’est ton jour de chance, héros-kun. Tu vas y arriver parce que t’es un héros. Mais lui aussi c’est un héros. Oh. Deux héros. Je veux voir plein de héros. Si tu te fais arracher le bras, ça fait quoi ? Tu peux survivre à une explosion ?

▬ Alors si c’est toi, Robot-kun… Mmh… C’est toi qui devra m’affronter. Rahahahah !

Alors qu’il s’était mis instinctivement à parler. Comme s’il n’avait pas eu le choix. Le garçon d’il y a quelques minutes. Le même aux yeux pétillants d’étoiles qui m’avait abordé. Qui m’avait enjoint à lui signer son carnet, avec cette même fougue. Cette même ardeur. Machine humaine qui était doté d’une célérité affriolante. Alors, sans étonnement quand il avait chantonné son grade. Beuglant sa hiérarchie dans une assemblée qui s’était tus. Mutisme face à autant de surprise. Et d’effroi. De savoir que parmi un peloton de soldats tous plus ou moins normaux, s’y cachaient une véritable force de la nature. Ne s’étaient-ils cependant pas dit une seule seconde qu’ils ne l’avaient jamais vu auparavant. Pas même une seule fois. Qu’il aurait sans doute été difficile d’omettre une telle carrure. Et de telles fantaisies sur la chair de quelqu’un.

Ne s’était-il lui-même pas dit qu’au départ, ils n’appartenaient pas à ce régiment. Comme un insecte volant qui avait vu de la lumière. Qui s’était agrippé à elle, comme tous les autres qui fourmillaient autour. Alors s’était-il introduit dans quelque chose qui le dépassait. Un engrenage de quelque chose qu’il ne pouvait stopper. Prenant même les devants, en montant sur la scène. Les autres soldats qui s’étaient concertés. Qui piaillaient par-ci, par-là. En considérant les pours et les contres. Des arguments lancés dans la volée. Pour essayer de se dépêtrer de la situation dans laquelle ils s’étaient enlisés alors même que le choix ne leur appartenait plus. Qu’ils avaient lancés les dés il y a quelques minutes de cela. Ne pouvant faire marche-arrière, pour les têtes pensantes. Après tout, malgré que la force de leur supérieur ne soit qu’un infime bout de leurs doléances. Avaient-ils balancés le sujet dans le tas tout de même.

Ne pouvant faire machine-arrière. Ne pouvant décemment pas le faire devant les autres, ceux qui s’étaient rangés avec eux mais qui ne faisaient offices que de spectateur. Sous peine de perdre toute crédibilité. Mutiner pour mutiner. Ainsi, réduire leurs efforts à néant. Alors fallait-il accepter. Curieux également de voir ce qui pouvait gicler d’un supérieur qu’ils exécraient déjà. Qui avait surpris plus d’un. De sa réaction.

▬ Quelques minutes plus tard…

▬ Bon… Hmm hmm… Comme vous vous êtes proposés et comme nous avons convenu, Contre-Amiral Kiyoshi… Commandant Winston, c’est ça ? Hmm… Vous voulez combien de temps ?

▬ Mmmh… Dix minutes, c’est suffisant !

▬ Dix… Dix… Dix minutes alors… *slurp* Vous aurez dix minutes dans votre échange… Sachez, Contre-Amiral, que nous restons campés sur notre position. Vous n’êtes pas qualifiés pour nous, qu’importe si vous arrivez à voir les déplacements du Commandant… Enfin… Nous… Nous sommes quand même curieux de voir la vigueur d’un homme qui a, selon ses dires, combattu sa grandeur Shirozaru-dono… Enfin… Vous êtes prêts ?

Emettre leurs dernières pensées. Celles qui voulaient tout dire. Qu’il ne s’agissait pas uniquement qu’une question de force pure. Abrupts. Qu’il faudrait les toucher avec quelque chose d’autre. Que tout ne dépendrait pas d’un vainqueur. Ou d’un vaincu. Que cet échange engloberait bien d’autre chose. Bien d’autres aspects. L’un d’entre eux qui avait dégainé une petite montre. Qu’il actionna de son pouce. Petit bouton sur le sommet. Pour le départ de feu qu’ils n’allaient sans doute pas contrôler. Le vent lui-même qui avait arrêté de brasser pendant ces quelques instants. Pendant ces quelques secondes. Qui ne chassaient plus les grains de sable sur lesquels nous marchions actuellement. Plage au sable fin, granuleux, que nous écrasions de nos bottes. Tous autant que nous étions. Pas un bruit. Uniquement la mienne, qui s’était extirpé de mon piédestal.

Atterrissant face à sa devanture.  La cape qui grinçait encore. Puis la sienne. Ses armatures qui s’étaient actionnés. Charpie métallique qui s’était mis à grincer. Roussir. Rougir de préparation. Jeux de lumière. De chaleur. De vapeur. De cliquetis par-ci, par-là. Alors même qu’il s’était affublé de son casque de guerre. Armure de mort. Qu’il avait, avec soulagement, accepté ce rôle avec grand enthousiasme. Sans doute heureux de pouvoir se mesurer à quelque chose d’autre. Mesurer ses progrès. Curieux, également. Comme je pouvais l’être, à mon tour. Exhibition qui avait dépassée sans doute le principal premier but. Alors qu’il s’était mis en position. Quelques pas de ma part. Pour me positionner. Faire valoir ma condition. Stratégie simple. À quelques mètres de lui. Peut-être trois. Quatre. Séparant mon métal du sien. Alors tous qui n’avaient qu’une seule pensée en tête.

▬ *glurp* Ils… *glurp* Ils sont si sérieux…

▬ *glurp* Ça… Ça… Ça va commencer… !!

Les bras remontant le long du corps. La trombine qui s’était figée à son tour. Les mirettes qui n’avaient pas cessés de le faire, jusqu’ici.

▬ C’est bon pour moi, Robot-kun. Donnons-nous à fond.

Qui n’avaient pas cessés de reluquer la position de mon vis-à-vis, sous toute son envergure. Pression si lourde qu’il était possible de le sentir. De la desceller. Qu’allait-il arriver ?

Sur les Traces d'un Héros !!

▬ C’est bon pour moi, Robot-kun. Donnons-nous à fond.

Le garçon de fer qui campait sur ses positions. Bien fermement sur ses appuis. Le tronc enraidi. La trombine serrée. Puis lui qui força le trait. Qui s’égaya de son cabasset. Large heaume feutrée aux contours qui témoignaient de sa robustesse. Casque de fer comme son plastron. Comme tout ce en quoi il semblait être conditionné. Ses jointures qui claquèrent tous un par un. Ceux de tout ce qui pouvait s’accorder un tant soit peu. Les bras et les jambes mollasses. De sorte à être plus flexible le moment venu. Quand il faudrait détonner. Sans doute l’aurait-il fait d’une minute à l’autre. Garçon-machine qui n’avait pas tardé à faire crier son appétence. Au combien il brûlait d’envie de se mesurer à quelque chose qui lui était prépondérant. Qu’il plafonnait. Peut-être à juste titre, qui sait. Désireux d’arracher la preuve de ses propres serres. L’altérer de ces propres crochets. Pour en attester avec quelque chose qui n’aurait jamais été plus véridique qu’ici.

Avérer si l’Homme d’Acier était véritablement bâti de ce même métal. Celui qui jonchait sans aucun doute sa charpie. Lui restait-il ne serait-ce qu’une once de charpie, d’ailleurs ? Garçon au passé brumeux. À l’avènement beaucoup plus clairsemé. Maintenant qu’il était ici. Et qu’il allait demeurer ici. Quand bien même au départ, n’appartenait-il pas au peloton. Nul ne s’était opposé quand ils le virent gicler. Quand ils sentirent qu’il était autre. Quelque chose d’autre. Qu’il n’était pas comme eux. Sans doute ne l’avait-il jamais été. Et qu’il pouvait éprouver bien d’autres choses. Peut-être même jusqu’à submerger celui qui posait tant problème. Celui qui cristallisait les doutes. La méfiance. De par ce que je savais. Ce que je ne pouvais pas dire. Ce que je ne voulais pas exsuder, également. Alors s’il s’agissait d’hommes et de femmes vigoureux. Faire passer mon message de cette façon, et nullement ailleurs.

Désireux qu’ils puissent en humant les nuances. Capter l’avant-propos, l’arrière-pensée. Et s’y baigner comme ils l’auraient sans doute fait s’il s’agissait de lui. De Shirozaru. Qu’il forçait le respect. Apeurait. Rassurait. Qu’importe. Sans doute, était-ce avant tout ça, l’Amirauté. Être capable de suinter autant d’émotions. De sentiments divers. Disparates selon les individus. Qu’ils ne pouvaient que s’y plier. Ou suivre, à leur tour. Sans doute, m’étais-je moi-même mis à le talonner. Et tous ceux qui jonchaient la plage de sables fins également. Les orteils cramponnés à ces bottes. Les bottes crochetant l’humus granuleux sur lequel nous étions en train d’évoluer. La jambe droite gainée. De face. Légèrement en avant. Captivé par sa condition, à quelques mètres. Son étonnante condition. Et sa position. Lui qui semblait attendre. Faire le pied de grue. Passivité soudaine. Alors même son excentricité naturelle.

L’animal de fer qui ne tarda pas à faire jaillir son enfer. Et ses flammes. Ces milles milliards de flammes qu’il se chargeait de recracher à une vitesse affriolante. Garçon qui s’était mis en mouvement. Bien trop célère pour tous ceux du peloton. Qui n’avaient rien vu venir. Qui ne pouvaient que constater. Exhumer leurs volontés de progrès. Car il y avait sans doute un monde. Entre eux et lui. Qu’ils ne purent qu’éprouver au combien sa douche de balles était véloce. Soudaine. Mortelle. Garçon qui semblait valser avec ces armes de feu. Ces armes de poing. Les avaient-ils dégainés de l’arrière, semble-t-il. Avec une facilité déconcertante. Qui n’avait pas eu besoin d’ajuster. Mirer. Qui ne semblait pas éprouver de recul. Gratifiant au combien il était bon dans cet exercice. Au combien avait-il répété son mouvement. Sans doute jusqu’à rougir de sclères, de fatigue. S’il en avait, des sclères.

▬ Pourquoi il n’a pas esquiver ?!

▬ Mais il est mort là !! C’est trop tard !!

▬ On… On… On ne voulait pas en arriver jusque-là… !!

Alors que s’égouttait cette pluie d’abattement sur ma position. L’avaient-ils tous entendus, quelque peu. Ce son qui s’évertuait à quitter ma condition. Fleureter dans l’air. Jusqu’aux oreilles les plus affinées. Tintement des plus… Surprenants. Comme quelque chose qui s’évertuait à cogner autre chose, du même acabit. Métal contre Métal. Alors, auraient-ils tous été capables de l’attester, en regardant de plus près. Qu’il y avait sans doute un monde. Entre eux et lui. Mais entre eux et moi, également.

▬ Tout va bien. Ne nous sous-estimez pas. Ne nous sous-estimez pas, tous les deux. Rahahaha. Ce genre d’attaque ne marche pas contre moi !

▬ MAIS IL EST FAIT EN QUOI ?!!

Car il était question de ça. « Il était fait en quoi ? ». Ou plus précisément, comment en arriver là. À cette robustesse. Cette vigueur. Ces bourdonnements résultant du choc entre le plomb qui criblait ma condition et ma chair résonnant comme des tintements. Des milliers de tintements. À mesure que sa pluie d’abattement continuait son cheminement. Qu’il comprenne que cela n’avait aucun effet sur ce que je pouvais éprouver. Qu’elle ne pouvait, malgré la vitesse. Malgré la chaleur. Malgré tout, fendre ma condition. Eplucher mon épiderme. Attaquer mes muscles. Ronger ma chair. Alors, s’évertuaient-elles, toutes ces balles de plomb. À s’encastrer ci-contre mon torse. Et toute autre partie mirée. Chuter comme les douilles au chevet du garçon-machine. Gambadant de part et d’autres. S’enfonçant dans le sable. Se faisant happer par l’océan et ses tristes vagues qui arrivaient à ramper jusqu’ici. Jusqu’aux affres.

Aboutissant d’une longévité qui n’avait pas été de tout repos. Ne pas en quémander, de repos. Ni de jour de congé. Fendre. Fendre et encore fendre. De plus en plus vite. De plus en plus fort. Alors la charpie qui s’était adaptée. La carcasse qui répondait aux exigences de celui qui y créchait. Alors entériner un progrès. Une évolution. S’accommoder à ce qu’elle n’aura pas pu considérer, à l’accoutumé. En éprouver ce qu’ils avaient étiqueter Seimei Kikan. Ou Bio Feedback. Quand bien même pouvait-il avoir toutes les énumérations du monde. Ne pas en tenir rigueur. Donner de l’importance. Uniquement, imager qu’il s’agissait d’individualité d’une charpie. La mienne. Qu’importe. Alors l’épiderme qui s’était gainée. Rigidifiée. Rocailleuse comme celles qu’elle devait fendre par mes phalanges. Alors y gagner cette résistance aux armes conventionnelles. Qui n’avaient pas ce petit quelque chose plus. Qui transcenderaient leurs conditions.

Pour un tout nouvel aspect. D’autres possibilités. Pour en attester. La preuve qui giclerait quelques secondes plus tard. Qu’il était capable de faire miroiter ces autres possibilités, ce garçon…

▬ Par contre celle-là, c’est une autre histoire.

La trombine qui s’était enraidie. Beaucoup moins enjoué qu’à l’accoutumé. Froncer les sourcils. Les mirettes droites qui forçaient le trait. Soutenant son mouvement. Et la nuque qui n’avait fait que frissonner à l’instant même où il arrêta son déferlement. Qu’il prit quelques pas de recul. Pour en extirper sa furia.

▬ *inspire* *expire*

Et il n’allait pas tarder à la montrer. Ces flammes encore plus intenses que la dernière salve. Sans doute conscient que ça n’était pas suffisant. Que ça n’aurait jamais été suffisant, dans n’importe quel monde. Quand il s’évertuait à gravir ce genre de colline. Car il ne s’agissait avant là, que d’une colline. Et il en était encore au pied. La machine qui s’était arrêtée. Et presque dans le même mouvement ; la même envie. Le même esprit. Qui prit ses distances encore. Quelques pas. De peur sans doute que je ne puisse joindre sa condition plus tôt que prévu. Son erreur, à vrai dire. Celle de m’avoir donné le temps d’adapter ma situation. Prendre en compte son reflux. La distanciation qu’il avait prise. Et ainsi, pouvoir la voir arriver. La boule de feu. La boule qui allait faire jaillir ses flammes. Oui, la voir arriver avec un peu plus de netteté que s’il n’avait pas pris encore plus d’écart. Malgré le mouvement qui la rendrait d’autant plus véloce. D’autant plus singulière.

Garçon de Fer qui éprouvait encore une fois. Qui semblait s’époumoner au combien il en avait, de fer. À l’extérieur comme à l’intérieur. De différents types. Aux différents effets voulus. La machine qui fit un mouvement du bassin. Dans le même élan. Lui qui avait disparu de sa position. Ne pas perdre de vue sa condition, cela dit. Et les affres qu’il s’était permis de cracher. Cyborg qui détonna. Décoller du sol en laissant traîner la patte. Boulet qui s’en extirpa. Qui cheminait à une vitesse affriolante. Qui n’avait qu’une seule et même mire. Qui ne s’en était pas caché en voulant s’en détourner ou autres artifices du genre. Alors même que son hôte s’était envolé vers l’azurée. Qu’il semblait graviter. Ballon de mort qui n’avait cessé de se rapprocher. Encore et encore. Alors, aurait-il été conséquent de faire de même. Pour atténuer son émoi. Son agonie. D’une propulsion rapide. Un pas. Puis deux ; puis une dizaine. Soru qui détonna.

Giclant mon corps au-devant même de l’infamie. Jusqu’à croiser sa ligne de mire plus tôt que prévu. Se rapprochant en l’état de sa position à lui, plus tôt que prévu. Sans doute aurait-il été plus facile de s’en prémunir. Un pas de côté. Toiser son sillon. Siffler sa cannelure et laisser le boulet s’écraser derrière, ci-contre la colline. Pourtant, ne pouvais-je le réfuter. De l’alléchante envie de me mesurer à ce qu’il pouvait extirper de sa grotte, encore, ce garçon.

▬ Mmmmmhhh. *Il est fort, hein. Très bien… Je veux voir quelque chose.*

Dans sa grande mansuétude, sans doute qu’il n’était pas prêt à pardonner mon action effronté. Sembler l’avoir sous-estimer. Lui, et sa vitesse. Et toute la vigueur qui semblait l’animer. Ballon de mort qui heurta le coussin d’air formé par le mouvement de mes deux avant-bras en position de « manchette ». Capacité à arrimer le vent à mes déplacements. Grincer le sol. Le peloton qui grinça des dents. Jusqu’à s’en éclater, pour certains. En perdre, pour d’autre. Qu’il repoussa ma condition. Sur plusieurs mètres en arrière. Faisant roussir le sable sous mes bottes. Griller ma cape, à l’arrière. Quelques secondes, seulement. Peut-être moins. Il n’en fallait pas plus, les jambes et les bras infusés de tout autre chose.

Qu’ils soutenaient le poids de l’ataraxie. Mes deux avant-bras. Leurs jointures solides. Gainées. Qui ne tendaient pas à rompre. À laisser le boulet l’outrepasser d’autant plus. Les jambes qui se cramponnaient. Sur la pointe des pieds. Les phalanges serrées. Les mollets qui explosaient littéralement. Qui semblaient crier au combien rien n’aurait été plus robustes qu’eux, ici, à l’instant même. Pour ne plus bouger d’un yota. Laisser le temps à mes avant-bras de prendre en vigueur. Prendre masse. Les muscles galvanisés. Bras qui se nourrissaient d’autres muscles en tout genre, moins sollicités. Doubler son envergure. En décupler leurs forces. Aux deux armes de guerre. Qui s’étaient teintes de leur plus belle tunique noire de jais. Fluide offensif qui infusait tout un système. Embellissait ces extensions. Pour un final d’autant plus détonnant. D’autant plus surprenant, à son tour.

Un mouvement de la machette sérieuse. Du bas vers le haut. D’un coup sec. Comme une détonation. Pour ne pas la soutenir davantage. Ne pas lui laisser le temps de cracher sa bille. Souffler son feu. Mouvement des bras qui repoussèrent le coussin d’air lui-même et son hôte. Boulet qui fusa à toute vitesse de bas en haut. Trajectoire oblique. Jusqu’à miroiter de viser le garçon de fer tout en haut, de son piédestal. Pourtant, l’arme qui détonna à quelques mètres plus bas. Une immense explosion. Leurs trombines à tous. Qui se rendirent compte que c’était ce qu’il avait été désireux de me faire éprouver. Un si grand torrent de flammes et de poudre en tout genre. Si grande  que le nuage opaque qu’elle leva engloba toute la zone. Qui plafonnait jusqu’au-dessus de ma position. Notre position à moi, et aux pelotons. Nuage opaque qui siégeait sous les pieds du garçon-machine qui planait encore. Qui n’avait cessé de le faire. Qui avait échappé belle au retour de l’envoyeur.

▬ Ces types… Ils sont complètement fous...

▬ Imaginez si ça avait été l’un de nous, le plus gradé… J’ai la tête qui tourne…

▬ Ils… Ils… Ils…

Ne pouvaient-ils sans doute comprendre ce qui nous habitait tous les deux. À l’instant T. Ce que nous partagions. Ce qu’il était important que nous partagions alors. Echange auréolé de quelques artifices en tout genre. Car ce jeu de lumière n’en n’était que ça, après tout. Quelques artifices qui dénotaient d’un véritable croisement de volonté. Et de volonté d’en étreindre l’autre. La jauger. Et se jauger à son tour. Considérer la montagne pour l’un. Entériner le poulain, pour l’autre.

▬ Ils se battent comme s’il s’agissait d’un véritablement ennemi en face…

Alors pouvaient-ils tout un chacun l’attester. Qu’il n’y avait pas de faux semblants. De maquillage d’action. De mouvement. De sensation. Que l’un et l’autre faisait de son mieux pour éprouver l’autre. Le pousser à sortir ce qu’il pouvait sortir, au plus profond de sa chair. Alors ne pas tarir nos convictions. Mener la danse. Ne pas lui faire regretter la gavotte. Fallait-il suivre, encore et encore. Il devrait suivre, lui aussi. S’il ne voulait pas se perdre totalement. Car il n’aurait sans doute pas de deuxième chance. Allait-il éprouver ce qu’était une véritable croisée. Dans son plus pur aspect. Croiser nos fers. Grincer nos fers. Les éroder l’un contre l’autre. Pour déterminer qui d’entre nous deux en détiendrait le plus robuste des plastrons. Vis-à-vis qui se trouvait toujours en hauteur. Qui n’avait pas quitté son plafond de cristal. Qui s’y sentait sûrement en pleine possession de ses moyens. En pleine bourre, de ce qu’il était capable d’imager.

Alors pourtant, fallait-il en profiter. De sa position. De l’étonnant timing de détonation de l’obus. L’objet incinéré qui avait levé un immense drap nacré entre nos deux zones d’influences. D’affluence. Nuage opaque qui m’empêchait de desceller son exacte conjecture. La mienne également, de là où il demeurait. Et pourtant, bénéficier de quelque chose qu’il n’avait pas. Ou plutôt qu’il avait, en plus. Garçon qui avait outrepassé la simple condition humaine, sans doute. Bien plus qu’un énergumène comme moi et son étonnante carrure. Ses étonnantes possibilités. Pourtant, sa consistance qui demeurait tout autre. Qui allait demeurer tout autre, qu’importe ce qu’il ferait. Sa carcasse qui grésillait au travers du cumulus morne. Cendreux. Sans doute que l’équipement qui lui permettait ce vol stationnaire éprouvait beaucoup trop de tintement pour ce genre de situation.  Là où l’acuité se retrouvait biaisée. D’autres ressources nécessaires.

Alors ne pas attendre plus de temps. Pour tendre l’oreille. Humer ce filet cendré. Et déterminer à approximativement sa position. Sa condition. Sa disposition, même. L’animal de fer qui n’avait sans doute pas quitté sa pleine concentration. Pourtant, non-inquiet de la véracité de l’offensive. De son bien-fondé. De son utilité. Fallait-il pour cela trouver le timing nécessaire. Qu’une question de secondes. Rien d’autre. Depuis la crépitation. Depuis ces quelques commentaires. Alors pourrait-il la voir en premier. La serre qui viendra draper son scintillement, à son tour.

▬ Je t’ai trouvé.

Qui jaillit de son étoffe nébuleuse aux recoins ténébreux. L’immense main vigoureuse qui était grande ouverte. D’un gabarit qui outrepassait sans doute ce qu’il aurait pu espérer. Les doigts bien écartés. La paume d’autant plus rigide. Pour l’agripper, de la plus ferme des manières.

▬ Alors dans la série des sérieux…

Un saut au travers du nuage opaque. Là où vrombissait les réacteurs du « Projet Kid. » La main droite tendue. Galbée. D’où allait naître les affres sur plusieurs jours. Pour le garçon qui ne se doutait encore de la rudesse de là où il gambergeait. Là où il avait trempé ses pieds sans précaution. Se laissant enliser. Pataugeant dans une mêlasse qu’il n’était pas encore capable d’arracher. Ou même brûler, comme il savait si bien le faire. La main droite. Main forte. Qui attrapa sa jambe droite au niveau de la cheville. L’empoigner. Son envergure, capable de l’entourer d’un trait. Exercer une pression telle qu’il allait la sentir. Jusque dans ses tripes. Que peu importe ce qu’il allait faire, à présent, jamais il n’aurait pu s’en défaire. De cette étreinte. Alors le poids exercé sur mon vis-à-vis qui le faisait chanceler. De gauche à droite. De droite à gauche. Tituber alors même qu’il était dans les airs. Qu’il n’avait aucun support.

Sans doute le feu qui se nichait dans son dos, pas assez robuste pour supporter quelque chose de plus que sa propre condition. Et encore moins les élucubrations d’un gigantal de trois fois le mètre. Etalon à la masse qui ne dérogeait pas non plus. Alors, pourtant, quelques secondes pour monter la main. Entériner l’emprise. La main gauche qui s’était saisie de son mollet. Pour le presser. Le pilonner. Pour aider à la suite. La main droite qui quitta son étonnante position. Qui se nicha jusqu’à sa cuisse droite. Le torse alors en parfaite position. Ci-contre son mollet. Pour le serrer aussi fort que je le pouvais encore. Pas pour le broyer. Indubitablement, non. Ici, ratifier qu’il ne pourrait quitter sa position. La mienne. Et l’échéance à venir. Car il était impératif de voir dans la grandeur. Alors pour cela le pilonner. Le pilonner encore et encore. Et de la façon la plus abrupte possible. Pour déceler s’il était si facile de l’éroder.

Alors même que le cyborg chancelait encore. Qu’il perdait de l’altitude. Qu’il n’allait pas tarder à chuter de son eden. De l’azurée jusqu’aux sables brûlés en contre-bas. Petit mouvement de mise. Un appui du pied ; coussin d’air. Geppo. Du pied gauche. Pour pousser un élan, quelques chose. De bas en haut. Echanger nos conditions. Pivotant quelque peu. Garçon de fer qui était maintenant surplombé de l’Homme d’Acier. Puis une autre impulsion. Pour à nouveau remettre les choses à l’endroit. À mesure que nous perdrions de l’altitude. Pour tourner, encore et encore. Lui en bas. Moi en haut. Puis lui en haut. Moi en bas. Ainsi de plusieurs Quelques impulsions. Plusieurs d’entre elles. Puis laisser faire l’inertie. Le balancement de deux corps, en roue, qui retombaient de plusieurs mètres. Qui n’allaient pas simplement tomber, et s’écharper. Oh non… La roue du destin. La roue de chair et de fer qui n’avait cessé de tournoyer. Déchirer sur son passage tout ce qui s’y présentait.

Qu’il tournait encore. Lui comme moi. Moi, comme lui. Toujours aussi bien cramponné à sa condition. Sa jambe emprise d’une étreinte vigoureuse. Robuste. Alors du pied. D’un Geppo, balancer la rotation. Pour un mouvement. Une idée. Celle de le faire tournoyer. Et moi avec. Dans une seule et même entité. Véritable roue qui avait gagné en vitesse. Qui s’évertuait à gagner en vitesse à mesure qu’elle tombait. Dont il était impossible pour ceux qui la miroitaient, d’essayer d’en déduire la position de l’un et l’autre. Tant la rotation était célère. Tant sa chute était véloce. Alors comme ligne de mire : le versant de la falaise qui se trouvait derrière. Prendre son sillon. Pour s’y aplatir. Pourtant, avant même de le faire, ma carcasse qui s’activa. Ses frissons qui dressaient mon échine. Tous ses muscles qui commençaient à se galber. Rocailleuse façon de le faire. Activer mon Tekkai. Non seulement pour entériner la prise de sa jambe. Ardu de briser cette défense. Alors l’aurait-il été encore plus alors même que m’étais-je rigidifier dans cette position. Mais aussi, pour me prémunir de l’impact qui allait sonner le glas de quelque chose qui venait à peine de débuter.

Soit sa fin. Soit, son endiablé échauffement.

Sur les Traces d'un Héros !!

Centrifugeuse qui n’avait cessé de faire valoir son abattement. Toupiller à en faire grincer ces lames d’acier. Déchirer l’air au contact. L’arracher de sorte à ce qu’il craigne à son tour lui faire pare-vent. Prendre la poudre d’escampette de sitôt. Qu’il s’exfiltre. Laisser la roue de mort prendre son sillon. Ecorcher sa cannelure. Joindre la mire. Finir sa course alors ci-contre les hauteurs. Ecores aux parois frugalement esquintées par ces feux d’artifices initiaux. Détonation rocambolesque qui avait roussie la roche. Alors même que sa nappe placide semblait s’éteindre petit à petit. Au fur et à mesure que le rouage du destin allait à son apogée. Se froisser contre son apogée et sa friabilité. Supplice du moulinet qui n’avait pas perdu de sa splendeur d’antan. Pas d’un millimètre. La proximité des deux acteurs qui demeurait inchangée également. Infondé de croire qu’il aurait pu s’en défaire si facilement. S’en prémunir. D’une telle prise.

Ecorché vif par les serres d’un aigle. Mais qui, au demeurant, détenait la force d’un ours. Garçon de fer qui ne se flageolait pas pourtant. Toujours aussi téméraire. Toujours aussi insoucieux. Peut-être devait-il cette débrouillardise à sa naïveté criante. Non… Sembler qu’il y avait beaucoup plus. Qu’il était capable d’exsuder beaucoup plus. Et dépasser des espérances déjà plafonnées. Pour en joncher les cloisons. S’imprégner des coutures. Il était bien plus fort que ça. Car il avait vécu bien plus dur que ça. Que ce petit tour de passage. Ce ticket gagnant pour un tour de manège effroyable. Alors il s’activa. Ne perdis pas de temps. Sans laisser l’occasion à l’anomie de presser cette balle sur sa tempe. Ici le canon qui n’allait rien être d’autre qu’une gargantuesque montagne. Garçon machine qui ne semblait pas éprouver de vertige. Est-ce qu’il avait souvenir de ce concept à ce jour, même ?

Gainant ses muscles. Activant ses jointures. Rameutant ses pièces en tout genre. Ses turbines. Son ingénieuse structure qui fit le reste. Système humain qui cracha sa volonté. Broyer l’air sous contact. Le réduire en cendre. En charpie. Ses deux réacteurs dorsaux se mettant à gicler l’infamie. Feux virant aux bleues. Signe qu’ils n’étaient pas commodes. Qu’il donnerait tout pour qu’elle ne le soit pas. L’énergie déployée qui fit office de contrepoids. De contre-mesure. Contre l’arrivée imminente des deux charpies ci-contre l’humus prépondérant. Quelques secondes. Il ne lui en fallait pas plus. Pour scintiller comme une étoile. Son échine reluisant de mille feux. Qui grésillait de mille bruits. Pour empoigner une action. Arracher une possibilité. En faire la sienne. Tout bonnement, la sienne. Jusqu’à où ils pouvaient aller comme ça. L’échine fumante alors qu’il avait réussi l’impensable. Mettre fin à la roue de mort. Quelques secondes, pas plus. Peut-être moins. Avant l’impact.

Avant l’échéance à venir. Qu’il s’auto-légua. Le Lieutenant qui avait pivoté. Nouvelle vigueur qui semblait de mise. Sa carcasse qui s’en était gargarisée. Crier au combien elle avait encore de nombreuses ressources. Au combien cet échange ne faisait que commencer. Qu’il s’était échauffé et qu’à présent, viendrait la tempête. Vitalité qui coulait au travers de ses jointures. De ses tuyaux d’acier. La machine qui en expulsa la fougue en entamant une volonté. Celle de pivoter. Le tronc puis les hanches ; balancer un mouvement. Prenant de l’élan. Pour l’assener à son envoyeur. Lui faire regretter de s’être agrippé si fort. Vis-à-vis qui balança sa jambe gauche de l’arrière vers l’avant. Alors même en suspension dans les airs. Pas plus d’une fraction de seconde. Tenter le tout pour le tout. Avant de devoir se décharner de la hauteur. Tomber dans l’oubli. Sans doute sa pensée. Imager pouvoir le faire de cette façon. Pour tromper la vigilance avec bien plus atterrant, encore.

Alors, dans un souci de conformité. Lui témoigner respect, fallait-il agir avec la plus grande vivacité, également…

Agir rapidement. Et avec efficacité. Alors quand il fallait allier les deux. Pour survivre. Pour sauver. Pour fendre de l’avant, n’y avait-il pas plus efficace qu’un tiers excédé par la situation. Mouvement de mise de sa part. Mouvement de mon côté. Alors que nous étions en altitude. À quelques enjambés de la falaise. En faire ma planche de salut. Et s’y accrocher avec la même ardeur. Le corps qui s’était déraidi à l’instant même où il avait craché ces flammes de prime abord. Celles pour le prémunir de la roue. D’un destin mortifère. Tekkai qui n’était plus actif. La poigne toujours aussi ferme sur son mollet droit. Le cerveau se triturant à gorger mon mollet droit de signaux en tout genre. Jusqu’aux orteils, eux-mêmes. Particularité d’une charpie et ses mystères dans toute sa splendeur. Cette étonnante maniabilité. Prépondérant manœuvrabilité. Jusqu’à pouvoir régir la moindre parcelle de peau, de muscles. De cartilages en tout genre.

Ici la forme, l’aspect. Et sa splendeur. Orteils arrachant l’espace entre le cuir des bottes et l’air libre. S’y loger et prendre place. Qui laissa la place aux griffes. Naquit les serres. Pour s’y cramponner. Extensions qui s’étaient allongées. Puis ffinées à leurs utopies, à la pointe. Pour pouvoir gagner en adhérence. Pour pouvoir percer la roche. S’y frayer des artères. Alors entamer le mouvement de plus belle. Poser le pied droit ci-contre la surface. L’empoigner de ces nouvelles pinces. Pour gagner un appui. Et lâcher la jambe de l’Iron Kid. Alors même qu’il l’avait entamé. La descente de sa jambe forte. Ma déchéance aux enfers. Qu’il prendrait un malin plaisir à y forcer la porte. Seulement. Fallait-il pouvoir agripper sa poignée. Et ne plus la lâcher, dorénavant. Jusqu’à lui passer l’envie, à la géhenne, d’engloutir.

▬ Tu ne m’auras pas deux fois de suite. Je connais déjà ça, Robot-kun.

Décocher une droite. La cape au vent qui avait suivi l’élan du poing. Un mouvement d’abord permis à cause de l’appui. Du pied droit sur le versant. Puis d’un mouvement circulaire. Pivoter les hanches. Ramener la carrure. L’épaule. Le bras. Puis le poing lui-même. Jusqu’à son poitrail. Alors même que son mouvement était acheminé. Et qu’il n’allait pas tarder à faire vrombir sa vilénie. Valoir son ingéniosité également. Et une certaine ressemblance avec son adjudant. Qui frappait d’un coup de pied aux allures simplistes. Finissant par loger un coup de pied ouragan dans l’estomac d’un tiers. Formidable efficacité. Ici pourtant rompu par de la couardise. Non… Pas totalement. Se prémunir certes. En frappant le garçon robot. Pour dévier la position de son corps. L’axe de sa frappe. Pour le faire pivoter quelque peu. Dévier de sa mire. Coup de poing de ma droite vers ma gauche. De sa gauche vers sa droite. Le projeter sur quelques mètres. Et surtout, pour réduire son angle de tir. Car il était certains qu’il était évident qu’il n’allait pas s’en contenter.

D’un simple jet de jambe. La détonation qui brisa les tympans de quiconque la jonchait de trop près. L’un des deux cylindres. Celui de sa jambe gauche, la plus tempétueuse. Qui fut contraint d’obéir à l’hégémonie de mon assaut. Désaxer de sa proie. Boulet de mort projeté dans le vide. Qui alla exsuder son éclat beaucoup plus loin. Moins de chance pour le deuxième cela dit. Fenêtre de tir bien trop court. Qui n’avait pas eu le temps d’adopter sa nouvelle trajectoire. Sa jambe qui s’était infléchie quelque peu mais pas assez pour rendre l’action caduque. Arme létale qui s’en extirpa avec joie jusqu’à ma position. Et il ne s’agissait là que de moindres secondes avant son fantasme. Celui de réduire à néant ma condition. Quand bien même son dompteur avait été projeté sur quelques mètres, en l’air. Quand bien même sa pâture était déjà en train d’entamer une projection à son tour. Le rayon du souffle qui allait dévorer tout ce qui le jonchait.

Sa force était beaucoup trop conséquente. Alors fallait-il au moins pouvoir le garantir ; le bien-portant.

Comme un symbole. Le héros et sa toge. Et sa résilience. Sa formidable abnégation. Qu’il n’allait jamais faillir. Qui n’avait pas le droit de le faire. Qu’importe la raison. Qu’importe l’adversaire. Qu’importe les circonstances. Se devait-il de gainer les jambes. Lever les bras. Agiter sa cape. Et fendre. Encore et encore. Pour entériner dans le mémoire collective de tous. Au combien elle ne brulerait jamais, sa volonté. Qu’il transformerait la pierre en or s’il le fallait. Ici, le tissu en acier trempé. La cape qui avait virevoltée de prime abord avec le mouvement du bassin. Du tronc. Du poing. Qui s’était laissé embrigader dans le sillon. Toile qui s’était habillé de sa plus belle tunique noir de jais. Qui s’était enraidit sous son joug. Toge couverte de Fluide offensif dans sa totalité. Dans son intégrité. Profiter de son ampleur pour couvrir mes arrières. Agir en pare-vent. En pare-feu. Alors même que j’entamais mon mouvement sur le versant de la chute.

Pour joindre la nouvelle position de mon vis-à-vis. Ne pas lui laisser le temps de s’en remettre. Futé qui regorgeait d’ingéniosité, vraisemblablement. Et qui n’hésiterait pas une seule seconde à faire valoir sa ferveur. Comme la balle de fer du garçon du même acabit. Qui percuta violemment l’humus à quelques centimètres de ma position. Beaucoup trop vive. Détonnant de plus belle. Soufflant tout ce qui se trouvait à côté, comme prévu. Et malgré ma jugeote, l’arme de mort. L’arme de feu. Qui demeurait bien plus excédant qu’à l’accoutumé. Brava la toge noire jusqu’à mes mollets. Pour les roussir. Emanation ardente. Emanation dantesque. Pour effet de me projeter un peu plus loin. Bien plus vite que prévu. Sans doute bien plus vite qu’il ne l’avait prévu, lui. Il y avait de la douleur, certes. Bien plus que des picotements. Et la terrible impression de brûloir. Comme-ci ma gorge en avait par centaines, des étoiles. Et leurs formidables puissances de feu.

Il y avait aussi là un côté pratique. Quant à l’onde de choc. Car, avait-elle accélérée l’ascension. Sur le versant. Les doigts de pied qui n’étaient plus cramponnés. Qui n’avaient plus besoin de l’être. Tant il était proche, à nouveau. Le sort faisait que nous ne pouvions plus nous éloigner. Même quelques secondes. Mirer que cela allait durer. Bien au-delà de l’aspect de cette exhibition. Bien au-delà de l’aspect de cette contrée. Et pourtant, fallait-il écourter de nouveau. Ne pas perdre plus de temps. Grappiller les secondes. Les arracher s’il le fallait. Ne pas lui laisser l’opportunité d’en faire de même. De sa poigne mécanique. De sa main mécanique. L’occasion de se remettre de ce coup de poing du droit. Aussi vigoureux l’était-il. Pas assez préparé pour lui faire grand maux. Il ne s’agissait là, avant tout, que d’un prémice.

▬ *À deux doigts, hein… Qu’est-ce que tu peux encore me montrer d’autres, petit prodige ?*

Car avant tout une course contre la montre. Contre une déchéance. Contre une descente. Les lois terrestres qui n’avaient pas beaucoup de contre-mesure. Qui attiraient vers l’asphalte tous ceux qui essayaient un tant soit peu de la dompter. De l’assujettir. Pouvoir gruger par l’entraînement. Par les ajouts. Par les individualités. En étais-je capable, de par le Pas de lune. En était-il capable de par sa technicité, son modernisme. Sa technologie. Pourtant, avait-il brûlé sa carte quand son échine scintillait de mille étoiles. Sans en être conscient. Sans que je n’en sois conscient, également. Qu’il ne pouvait plus faire fulminer ses deltoïdes. Qu’il ne pouvait plus rester en suspend indéfiniment. Qu’il était à la merci de la meilleure des occasions. Alors sans s’en douter. En profiter de la plus belle des manières.

À proximité du garçon détonnant. Poussé par le vent qu’il avait exhalé. Sa propre progéniture qui allait signer sa guillotine. Prendre de l’inertie. Juste assez pour pouvoir le cueillir de plus belle. Alors même imager ses différentes possibilités. Ce qu’il pouvait encore montrer. Et pour en être sûr, fallait-il marteler le prodige. Le pousser dans ses derniers retranchements. Le pied droit cette fois-ci. Qui avait changé d’aspect. Qui s’était assombri avec la même vitesse. L’excédent giclant de la cape jusqu’à mon extension. Prendre appui du pied gauche. Sur le versant de la falaise. Pour m’en éloigner de quelques centimètres. Pour gagner en liberté de mouvement. En élan. Lui décocher un coup de pied en direction de l’aine. Qu’importe s’il s’agissait de la droite ou la gauche. Mouvement descendant. Coup de pied qui viendrait empêcher une quelconque action de ses terribles jambes et des trésors qui s’y cachaient encore.

Pour projeter mon vis-à-vis du haut de son piédestal. Le faire chuter rapidement ; de la plus abrupt des façons. Lui qui prenait déjà le sillon de l’humus avant même que je ne puisse l’effleurer. Le toucher. Mirer de le toucher. Garçon aux nombreuses ressources, après tout. Que j’extirperais jusqu’au dernier en le pressant tant il paraissait intéressant. Tant il était mirobolant. Ne pas en perdre une miette, de sa volonté de fer.

Qu’elle retentissait au travers de toute la pleine. Sifflotant aux oreilles des soldats aux gueules encore effarés par tant d’action. Par tant de retournement en quelques secondes. Pas plus. Pas depuis le début de la rixe. Essayant de lorgner nos mouvements. Nos agissements. Incapable de les suivre dans leurs totalités. Avec exactitude. À cause de la célérité. À cause de la hauteur. À cause de la fumée qui peinait encore à disparaître. Voile opaque qui allait bientôt être nourri sans même qu’ils ne puissent le miroiter un tant soit peu. Le poing gauche qui avait rejoint à nouveau la paroi. Pour l’esquinter de plus belle. Avec vigueur. Avec raideur. Brute façon de le faire. Rayon large de plus de dix mètres. La façade qui se fissura. Qui détonna de plus belle. La réduire en copeaux de rocher. Et de roches bien plus grandes. Qui dégringolaient. Choyant vers le sol. Choyant vers son sillon à lui. À l’Iron Kid.

▬ Moi aussi, j’ai mes propres canons. Alors dans la série des snipers…

Idée qui germa. Action les leviers. Mettre la première. Car il fallait le signifier. Que quand bien même avaient-ils de l’artillerie jusqu’au diastème. Qu’il n’était pas le seul à pouvoir « sniper » dans le mille.

Et pouvaient-ils tous en attester. De l’aspect effroyable de l’enchaînement à venir. Sans doute de son ingéniosité, peut-être. S’ils avaient compris, cela dit. De la volonté. Frapper la falaise pour en faire tomber des gravats. Des plus menus. D’autres, beaucoup plus large que je ne l’étais moi-même. Chutant dans sa direction. Celle de mon vis-à-vis. Alors en profiter. Et actionner un mouvement. Une envie. Un esprit. Une volonté. De tester à mon tour pourquoi il semblait éprouver autant de gaité à le faire. Un coup de poing. Le plus puissant livré jusqu’ici. Mon bras qui s’était hypertrophié. Pour grossir les traits, d’autant plus. À l’échéance qui s’en extirperait. Coup de Poing Sérieux qui allait nourrir la Mitrailleuse Sérieuse. Coup de poing beaucoup plus véloce qu’à l’accoutumé. Si célère qu’il l’avait assujetti. L’air et son vent. Jusqu’à le repousser. Et faire jaillir la tempête. Immense bourrasque descendante venteuse s’abattant sur les gravas qui chutaient déjà au préalable.

Les galvanisant. Car elles avaient déjà emmagasinées de l’inertie. Une certaine puissance d’impact. Ici, la décupler totalement. Jusqu’à en faire une arme. Une véritable mitrailleuse. Et le vrombissement désastreuse des plus célères ci-contre le sol sablonneux pouvait en attester. De la vitesse. De la robustesse. De leur échelle. Certains d’entre eux grappillant l’ampleur d’embarcation navale. D’immenses rochers qui s’abattaient sur le garçon à la maudite vitesse de boulets de canon. Peut-être même plus. Peut-être même pire. N’y avait-il pas meilleur mortier ici que ces deux poings, après tout… Allaient-ils à nouveau avoir l’occasion de bouillir comme ils savaient si bien le faire ?