Cela faisait deux semaines maintenant que ton père était mort, et que tu avais délaissé la noblesse pour le coté répugnant du travail. Une manière de faire un énième pied de nez à un géniteur décédé sans même s'assurer que le fruit de ses années d'existences allait péricliter avec toi.
Quel abruti...
Tu avais donc mit les pieds dans l'étrier et tu t'étais dirigée vers la base la plus proche afin d'accomplir tes engagements. Il était assez aisé de s'engouffrer les deux pieds devant dans ce genre d'organisme. Après tout, ils n'avaient jamais assez de chair à canon et quiconque n'ayant aucun avenir ailleurs en aurait un en travaillant pour le gouvernement.
Ceci dit, cet avenir ne promettait pas d'être glorieux. Il y avait plus de chance de finir le corps suspendu à une corde ou criblé de balle qu'autre chose. Mais tout ceci ne te faisait pas peur, loin de là. Tu y voyais dans cet endroit une terre d'opportunité, un moyen de te détacher de ton nom pour y imposer ta propre marque.
Fortuna ne devait plus raisonner dans la tête des gens comme étant le nom d'une famille de noble mais comme celui appartenant à celle trônant sur le monde.
Chose plus facile à dire qu'à faire. Et même si le monde t'était prédestinée, c'était à toi de faire en sorte de le saisir pour concrétiser cette auto-prophétie.
Alors une fois arrivée, on t'avait regrouper avec les autres recrus. Aucune d'entre elles ne t'arrivaient à la cheville physiquement comme mentalement. Ils semblaient n'être que des brebis désavouées ayant trouvé de la lumière dans la caserne de la marine sur l'île où tu te situais. Face à ta génétique supérieur et ton intelligence clairement sans limite, tu n'avais pas de mal à te sentir bien au dessus de tout ça.
Même les soldats chargés de vous encadrer te paraissaient bien penaud. Des êtres sans saveurs, sans goût, sans ambitions. Finalement ce ne fut qu'après quelques heures qu'on vint à vous aligner devant un plus haut gradé chargé de votre recrutement. Une semaine pour juger si vous aviez les épaules, six mois pour vous les forger.
Un exercice inutile mais dont tu te pliais volontiers afin de le passer au plus vite. Il ne te faudrait certainement que deux jours pour leur faire comprendre que ta place était au delà et pas avec la plèbe.
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