Deux lettres à l’envoyeur mystérieux. Un VIP aux connexions louches, un bateau de croisière qui avait la particularité d’accueillir des figures éminentes de South Blue, ou encore des agents du Gouvernement mondial qui n’avaient aucune idée de ce qui se complotait réellement dans leur dos ; c’était là l’aventure d’une nuit, se déroulant dans les mers acharnées de Grand Line, quoique ce jour-là, il n’était pas question d’une tempête de grêle, de monstres géants déchiqueteurs d’hommes ou encore de blocs de glace aux proportions gargantuesques ; non, aucune bizarrerie propice à Paradise n’était là sur place. Plutôt, seule la folie d’hommes, de criminels, en tout genre, allait créer la catastrophe du jour, et bien qu’il était difficile pour ces deux femmes aux capacités surnaturelles de savoir ce qui leur arriverait, elles étaient loin d’être démunies face à cette particulière adversité.

Le gala allait donc commencer dans la soirée ; les invitations avaient été distribuées, le bateau déjà préparé, il ne restait plus qu’à attendre, maintenant. Mettre en place tout un scénario permettant l’acquisition des paramètres particuliers, tout en se vantant de pouvoir montrer au monde une particulière vision qu’ils en avaient, mal amenée d’après certains, et pourtant nécessaire pour d’autres. Avec un peu de chance, même, ils allaient pouvoir attirer le regard des plus grandes figures de la Révolution, ou plutôt des.

Il s’agissait donc bien là d’un complot. Cela, on en avait au moins la certitude ; la question était donc de savoir d’où il commençait, jusqu’où il allait… La toile d’araignée qui commençait de ces terroristes de pacotille pouvait bien les amener aussi loin qu’à des figures importantes de Grand Line ! C’était la raison de leur présence ici, et pour laquelle PsychAli avait accepté ce job particulier, malgré son caractère mystérieusement malsain. Mais pour comprendre cela, il fallait reculer en arrière, de quelques jours…

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Quelques jours auparavant, dans un local miteux de Water Seven...

La salle semblait particulièrement sombre, au point qu’on se demandait si on pouvait même pouvoir y travailler. Sans doute était-ce lié à la tendance machinale de PsychAli de s’enfermer dans son bureau jusqu’à pas d’heures, consultant les différentes propositions d’enquêtes qu’on lui donnait ; sans qu’aucune ne l’intéresse. Fâcheuse tendance de l’araignée, celle-ci avait une vie particulière lorsqu’elle n’était pas invoquée par le Gouvernement mondial pour différentes affaires de manipulation politique, d’assassinats ou autres dingueries du genre. Parce qu’elle, tout comme chacun de ses amis sur place savaient très bien ce qu’il en était réellement. PsychAli était avant tout et pour tout, une détective. Particulière certes, plutôt hostile à l’idée qu’on lui demande simplement de résoudre l’énigme ô combien intéressante d’une affaire d’adultère, ou encore qu’on fasse appel à ses services pour retrouver des animaux perdus, elle se vantait surtout d’être capable de résoudre énigmes les plus folles des mers de ce monde. Le problème étant que dans le fond, elle n’avait jamais eu l’occasion de mettre à profit ce talent au point qu’elle en devienne célèbre mondialement.

Cela faisait que dans son extrême anonymat, la pauvre était bien sûr complètement traitée comme une simple détective de pacotille, sans grande particularité ou autre chose. C’était le cas depuis qu’elle avait lancé ce business sur un coup de tête ; le « Cabinet Noir ». Outre son nom particulièrement hautain, elle regrettait surtout l’argent dépensé pour l’ouverture de ces locaux miteux, pourtant indispensables pour avoir un semblant de sérieux, et exister aux yeux des différents potentiels clients ; faire des annonces dans les journaux avec à la fin une ligne escargophonique à contacter était loin d’être suffisant.

Voilà où en était la détective. Abattue, dépressive même, avec aucun argent à dépenser, ni aucun hobby pour passer le temps. PsychAli était au fond du gouffre à cet instant, et elle était prête à tout, n’importe quoi même, pour que le Gouvernement mondial ne la contacte pour une quelconque mission. Elle en suppliait le ciel, même.

— Hey, Allie ! Bonne nouvelle !
— …

Elle retira son vœu aussitôt que la porte du bureau s’ouvrit frontalement, pas violemment mais assez vite pour engendrer un sursaut de surprise à la Zoan. Celle-ci se tint alors droit, les yeux grands ouverts et les sourcils froncés au point de rider son front ; tout portait à croire que l’invité surprise n’était pas réellement invité, au contraire. Et pourtant… Il s’agissait là bien d’un des seuls amis de la détective, le nom qu’il lui donnait le prouvait que trop bien. Du nom de James, celui-ci était, à cette heure, un des deux seuls individus à avoir réussi à percer la carapace vénéneuse de l’araignée.

— Je vais finir par regretter de t’avoir raconté tout ça. Evite d’utiliser mon vrai prénom, tu sais bien que…
— T’inquiète pas, ce n’est pas comme si quelqu’un viendrait rendre visite à une pauvre détective inconnue dans une ruelle de Water Seven.

Touchée. Les mots de l’homme attaquèrent l’agente dans sa fierté la plus profonde, prenant la forme de flèches allégoriques qui attaquaient sa poitrine ; des projectiles du nom de honte, de fierté et de pauvreté. La femme posa alors ses mains contre son visage, le baissant au même moment tandis qu’elle imita des sanglots, dans une comédie qui marcherait que trop bien, s’il ne s’agissait pas de lui.

— Plutôt que sortir tes larmes de crocodile, écoute-moi.
— Ouais, qu’est-ce que tu veux ?

Peu fière de l’arrêt inopiné de son geste, elle observa maintenant son ami qui ouvrait déjà ce qui ressemblait à une enveloppe. La femme tentait d’observer la particularité de celle-ci, sans pour autant trouver quelque chose. Elle était complètement vierge, aucun envoyeur, ni même destinataire, aucun indice indiquant sa provenance… Simplement un papier immaculé de toute trace. C’était déjà bien louche. L’homme aux cheveux blonds lui, avait le sourire aux lèvres, apparemment bien plus excité que sa compagnonne qui ne pouvait s’empêcher de rouler des yeux face à tant de mystère. Finalement, celui-ci se mit à lire le contenu de la lettre à voix-haute.

— « Madame PsychAli, Monsiseur Sunshine, j’ai l’immense honneur de pouvoir vous contacter vous et votre agence de détective, pour un contrat qui, je l’espère, vous conviendra. Ma demande est très simple : montez à bord du MAX Nautic Service à la soirée du samedi suivant, pour un gala extraordinaire dans lequel seuls des invités d’exception se trouveront. A partir de là, ma demande est simple. Vous allez devoir kidnapper Tinghou, prince du royaume Spindleshanks de South Blue… »
— Whoa whoa whoa. C’est quoi cette demande, on nous a pris pour des tueurs à gage ?
— Il faut croire. C’est pas fini, attends. « Sa présence sur place représente pour lui un danger sans précédent, vous allez donc devoir procéder avec une discrétion et une attention extrême. A aucun moment la cible devra être ne serait-ce que blessé. Auquel cas, vous n’aurez pas la suite du payement… »
— On a une avance ?
— Il y a des billets dans la lettre, ça vaut un petit million je crois.
— …
— « J’attends de vous un travail d’exception. Si vous réussissez alors vous serez récompensés d’une modique somme de 10 millions de berrys supplémentaire. Bien à vous. » … Ce n’est même pas signé.
— Quelle farce, jette-moi ça à la poubelle.

La pauvre se courba de nouveau, ses espoirs partis en fumée avec une proposition d’enquête aussi ridicule. Quelle enquête, même ? On lui demandait de capturer un prince. C’étaient des méthodes de malfrats, voire d’agent secret ; et aujourd’hui, elle n’était que PsychAli, simple détective civile. Elle ne pouvait pas… Cela ne faisait aucun sens. Et il y avait la chance que tout ceci soit un canular, bien que l’existence de ces billets lui prouvaient le contraire. Et puis, son assistant sortit deux tickets de l’enveloppe, dorés, et en lisait le contenu.

— Ca va te plaire, regarde : le MAX Nautic propose divers services allant de jacuzzis aux salles de jeux ; et ce soir en particulier, il y a un buffet à volonté, dans lequel les spécialités des quatre mers bleues seront au rendez-vous.
— Mmmmh…
— Apparemment, il y aura même un énorme gâteau à la fin, cuisiné par les meilleurs cuistots de Star-Top Nation.
— …
— Des champagnes venant des meilleures caves de St-Itturia ; waw, c’est vraiment pas de la merde ce gala. Je me demande pour quelle occasion il se déroule… Allie ? Tu fais quoi ?
— Je passe un coup de fil à un couturier, qu’il me prépare une tenue pour samedi.
— Ah ! J’te reconnais bien là !

Evidemment, PsychAli avait été attirée par la promesse de nourriture excessivement exquise qui résulterait de ce gala ; mais en réalité… Cette lettre lui causait quelques problèmes. Qui était son client, ou qui étaient-ils plutôt ? Que voulaient-ils exactement ? Dans quelle merde elle s’était fourrée sans même le vouloir ? Toutes ces questions l’empêchaient de rester là, les bras croisés, surtout que si elle ne se montrait pas sur place le jour J, elle avait peur de ce qui arriverait à ce fameux prince. Apparemment, la capture aurait pour but de le protéger, mais de quoi ?

— Aaaaargh !
— Oui ? ria le garçon, déjà le dos tourné à PsychAli.
— On va y aller, faire ce qu’on nous demande, mais avec un twist : aucune chance qu’on laisse un inconnu nous dicter ce qu’on doit faire. Alors on va…

La détective et son assistant ne perdirent alors aucun temps, discutant du déroulé de cette soirée qui arrivait vite, puis se séparant, chacun se préparant de son côté.

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Juste avant le départ du MAX Nautic Services...

Et les voilà donc arrivés sur place, au port de Pykasso, face à l’énorme paquebot qui allait accueillir ces deux individus, ainsi qu’une centaine de riches personnes à son bord. Le MAX Nautic semblait être un de ces navires qui puaient l’excès, et pourtant n’avait rien à proposer de plus qu’un luxueux intérieur, et rien d’autre de plus. Avant même qu’ils posent les pieds sur le pont liant le bateau au sol cependant, les deux durent faire la queue, évidemment, s’agissant là d’un gala apparemment assez fermé, ils n’allaient pas prendre le risque de faire entrer des non-invités.

— Mais je vous jure !! J’avais mon invitation juste là ! Pourquoi vous ne me croyez pas ?!
— C’est ça et ma mère c’est Lisa Simeone. Allez du balai sale clochard !
— Aaaaaaah !!

Les gardes de sécurité, qui n’étaient absolument pas des soldats de la Marine, jetaient le pauvre tricheur à coups de pieds dans le cul, à la vue de tous ; et c’était loin d’être la seule scène du genre, aux alentours des deux détectives. James fut le premier à murmurer son inquiétude à PsychAli quant à l’organisation de cette soirée, tandis que celle-ci se contenta simplement de hausser les épaules, peu choquée du déroulé de la situation. Sans doute que lui, n’ayant fait qu’un service court d’un an dans la Marine, n’était pas encore au courant des horreurs dont on pouvait être témoin dans ce monde.

— Sinon, PsychAli…
— Ouais ?
— C’est quoi, ça ?
— De quoi tu parles ? demanda-t-elle nonchalamment.
— Je veux dire, ta tenue… T’es sûre que c’est une tenue de soirée ? Je ne juge pas, hein ! C’est juste une question !!

Avançant tous deux au rythme du reste de la troupe, les gestes amples de James avaient tout de ceux d’un fou, balançant ses bras devant lui comme pour convaincre son amie qu’il n’avait aucune envie de lui foutre la honte. Pourtant… Les vêtements particuliers de l’araignée avaient le don d’attirer les regards, il en allait sans dire. Même James était gêné en voyant son amie arborer un haut sans manches, ne protégeant que sa poitrine, liée par de simples bretelles à son pantalon de la même couleur ; mais le pire c’étaient les motifs de toile d’araignée qui accompagnaient cette tenue. A croire qu’elle avait passé outre la honte de la possession de son fruit du démon.

— Non. C’est juste que je suis plus à l’aise comme ça. C’est la mode James, tu peux pas comprendre.
— Une simple robe aurait suffi…
— Je ne sais pas me déplacer en robe. mentit-elle. Et puis c’est toi qui devrais avoir honte, avec ton simple costard. T'as cru que t'étais cool ?
— Bah c’est cool ok, excuse-moi !!

Un simple ricanement, puis le duo se retrouva face au guichet devant lequel ils allaient devoir prouver qu’ils avaient bien été invités sur place. Voilà arrivé un des moments les plus important de cette soirée, sachant qu’il y avait toujours l’éventualité qu’il s’agissait de faux tickets qui leur avait été donné. Ce serait la farce la plus élaborée du monde si c’était le cas, mais… Rien n’excluait cette possibilité. Les deux pointèrent alors leurs tickets au réceptionniste qui les observa lentement, à travers ses lunettes bueuses. Puis d’un soupir exaspéré, l’homme les observa directement, et prononça ces mots.

— Nom, prénom. Vite.
— Moi c’est Sunshine D. James ; mais vous pouvez m’appeler Jim-
— Et vous ?
— PsychAli, simplement PsychAli.
— Vous pouvez accéder au pont… Passez une bonne soirée à bord du bateau.

Un soupir de soulagement, provenant des poumons de ces deux personnages, puis ils se laissèrent emporter par la vague, jusqu’à ce qu’ils arrivent à bord. Et, le temps passa à une vitesse folle, les deux observant leurs alentours à chaque détour qu’ils faisaient, cherchant par n’importe quel moyen leurs cibles… Jusqu’à ce que le bateau ne quitte son port et prenne la mer pour le reste de la nuit, dans un tonitruant vacarme visant à réveiller l’entièreté de l’île, sans doute. Mais la particularité de cette demande était dénotée d’un détail qui n’échappa pas à l’esprit de James et PsychAli.

— On ne connait pas la tronche du gars qu’on doit récupérer, hein. Quel affreux détail à oublier…
— J’avais cherché à quoi il ressemblait, sans succès, le royaume de Spindleshanks est totalement inconnu et discret, c’est à se demander ce qu’on gagne à poursuivre un tel gars… On n’a aucune photo ni illustration du garçon. Je sais juste qu’il est plutôt jeune, genre, pas plus vieux que nous de plus de trois ans.
— Ca nous aide beaucoup.
— Désolée… soupira l’agente actuellement sous couverture. Si ça peut te rassurer, on peut aller à la salle du buffet histoire de se revigorer ?
— Ahahah. Ouais pourquoi pas.

Sans attendre plus, la femme se dirigea vers le principal lieu de ce gala, une énorme salle de fête dans laquelle une cinquantaine de tables étaient posées autour d’une sorte de piste de danse, sur laquelle les différents invités s’adonnaient, se trémoussaient élégamment, accompagnés de partenaires ou non, d’ailleurs. Mais le plus important, c’était évidemment la longue, très longue table sur laquelle étaient exposés différents plats venant des quatre coins du monde, provoquant chez la détective des sons provenant de son ventre qui feraient compétition avec certains rois des mers.

Elle se servit alors en toutes sortes de plait, prenant avec elle bien quatre, voire cinq assiettes remplies d’aliments en tout genre, avec lesquelles elle jonglait avec brio. Elle rejoignit alors son ami à une table, sans que celui-ci n’ose faire un seul commentaire, observant plutôt les alentours, concentré sur leur mission.

— Dis, tu as une idée de qui peut bien être à l’origine de cette demande ? Maintenant qu’on est sur place et que la mission va sans doute très bien se dérouler.
— Ne parle pas de « mission »… Munch… Et j’ai ma petite idée, mais je préfère ne rien dire tant que rien n’est affirmé… Munch munch… Tu trouves quelque chose ? Gloup.
— Là je ne vois que des péquenauds imbus d’eux-mêmes qui se sentent même pas péter. Notre cible pourrait être n’importe qui dans cette salle.
— Ou il pourrait être autre part sur le bateau. Ce n’est pas comme si on n’avait pas le temps de toute manière !

PsychAli souriait bien plus qu’à l’accoutumée, ce qui était un bon présage, pour Jimmy. Du peu de fois qu’il avait pu l’accompagner dans une de ses affaire, c’état les moments où elle était à l’aise que tout se résolvait. Vouant alors une confiance aveugle à son amie, il se décida alors à goûter quelques morceaux des plats que la détective lui avait apporté, la taquinant évidemment sur le trou noir qui lui servait d’estomac.