One Piece Anarchy
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
AccueilFAQRechercherDernières imagesS'enregistrerConnexionPortail



 
-29%
Le deal à ne pas rater :
PC portable – MEDION 15,6″ FHD Intel i7 – 16 Go / 512Go (CDAV : ...
499.99 € 699.99 €
Voir le deal

Il n'existe pas de moitié de liberté ― Arslan (Terminée)
Wolfgang D. Heine
Il n'existe pas de moitié de liberté ― Arslan (Terminée) Q8fq
Il n'existe pas de moitié de liberté ― Arslan (Terminée) Zi8y
Loca. :
Shabondy
Prime :
2.000.000.000
Berrys :
000

Feuille de personnage
Jauge d'intrigue personnelle:
Il n'existe pas de moitié de liberté ― Arslan (Terminée) Left_bar_bleue0/0Il n'existe pas de moitié de liberté ― Arslan (Terminée) Empty_bar_bleue  (0/0)
Wolfgang D. Heine
Le Terroriste
posté le Sam 11 Juil - 3:16

Brightheart D. Arstanaleth
Arslan — 24 ans  — Masculin — Révolutionnaire — L'Esprit Libre
métier : Soldat-artificier.
groupe : Révolutionnaire.
rêve : Détruire toutes les prisons, mentales et physiques.
rang : L'Esprit Libre.
prime (facultative) : 200M + 400M (de Contre-Prime).
espèce : Humaine.
lieu de naissance : Banaro.
première île : Star-Top Nation.
armes : Un fusil à baillonnette amélioré.
fruit du démon : Aucun.

DESCRIPTION PHYSIQUE — MENTALE
ー Son corps (buste, dos, jambe, bras et visage) est marqué par de longues entailles, des brûlures, des trous et d’autres blessures. Une vie de liberté s’obtient par la lutte perpétuelle – ces stigmates en sont le corollaire.

ー Arslan porte une tenue fétiche aussi souvent que faire se peut, assez particulière pour un révolutionnaire : un képi d’officier, un veston militaire, un pantalon cargo et une écharpe (dans les jours de froid) à carreaux. Le parfait attirail du soldat. Et pourtant…

ー Un faciès, qui, en dépit de ses disgracieuses cicatrices, sait présenter la beauté brute, sans apparat, sans fioritures, des hommes de l’Ouest. Des sourcils droits et fins, comme des lames, surplombent un regard brun clair, profond et tiré, presque bridé, qui sait se maintenir et ne pas s’abaisser.

ー Une stature imposante, d’un mètre quatre-vingt-dix pour quatre-vingt-sept kilogrammes de muscles saillants, cadre la structure de son corps. La force d’Arslan est sans doute l'un de ses points forts physiques ; et il sait en faire montre lorsque l’occasion se présente.

ー Un sourire narquois ornemente fréquemment la commissure de ses lèvres, et malgré une vie difficile, remplie de péripéties, de déceptions, de trahisons, sa joie de vivre et sa rage d’exister se lit sur chacun de ses gestes, chacune de ses expressions. Attention toutefois à ne pas se dresser sur son chemin… sous peine de voir cette chaude béatitude se transformer en un glacial instinct de tueur.

ー Une étrange aura s’échappe de lui, se profuse, se propage lorsqu’il passe dans un endroit, parle à quelqu’un – une impression d’amour sincère, de bonhomie, de dévotion absolue, entremêlée d’une profonde violence, d’une hargne animale, de chasseur de mort, se dégage d’Arslan, depuis qu’il est enfant.

ー Sa démarche parait maladroite, boiteuse, mais en dépit des apparences, il possède une connaissance parfaite de son corps et de ses sensations, doublé d'un grand sens de l'équilibre.

ー Sa voix est très grave, elle porte jusqu'à loin et balaye les aigus avec puissance.



« N’oublie jamais, petit lionceau… »

Il n'existe pas de moitié de liberté ― Arslan (Terminée) Vhys

Enfant déjà, Arslan était un casse-cou, une véritable teigne, une boule d’énergie vivace et inépuisable qui tourbillonnait en permanence, en entraînant le monde autour de lui, en enjoignant les autres à le suivre dans ses aventures déjantées. Il ne pouvait tout simplement pas rester en place plus d’une seconde, et s’arrangeait toujours pour détruire ce qui entravait son amusement, ce qui l’empêchait de sortir pour découvrir l’extérieur. Lorsque sa grand-mère, son seul et unique parent, s’évertuait à le cloîtrer dans sa chambre ou à l’attacher à une chaise pour lui laisser le temps de préparer le souper tranquillement, il réussissait à s’évader avec une aisance qui la laissait pantoise.

D’aucuns pensaient que son comportement était dû à l’absence d’autorité paternelle et s’osaient à médire sur l’éducation que cette fière Dame Brightheart prodiguait à son petit rejeton, mais en le regardant faire, ils comprenaient rapidement qu’il s’agissait de quelque chose d’inné, d’intrinsèque. Arslan est né comme cela, avec le cœur d’un lion, et personne sur cette terre ne sera en mesure d'éteindre le feu de la liberté qui brûle en lui. Absolument rien n’altérera cette soif inextinguible de grandeur, de vastitude, car peu importe les chemins par lesquels il passera, il continuera d'aller de l'avant en quête de cet idylle ultime.

C'est en lui, c'est ce qui le porte, c'est même ce qui le pousse à se relever à chaque fois. Car, il faut le dire : cette boule de nerfs est tombée bien souvent, et son corps tout entier peut en témoigner. Le monde a été construit de telle sorte à ce que les gens comme lui, les libertaires, aient à payer de leur personne pour pouvoir prétendre à trouver ce qu'ils cherchent, pour pouvoir s'affranchir des entraves, des conditionnements, des croyances qu'on leur impose. Brimades et bravades, bafouement et humiliation, Arslan en a bavé, mais jamais, au grand jamais, il n'a pensé à la possibilité de s'accepter prisonnier.

Dans l'idée, Arslan aurait tout-à-fait pu être un pirate. Seulement, sa trajectoire de vie lui a fait comprendre quelque chose de structurant. Une moitié de liberté n'est pas la liberté. S'il est le seul à être libre, il ne le sera jamais vraiment à cent pour-cent, car il existera toujours des maîtres et des esclaves capables d'imposer cette logique aux autres. Tant qu'il y aura des prisons, tant qu'il y aura des exploitations, tant qu'il y aura des ordres, il n'accédera jamais à son dessein.

Aussi, assez égoïstement, c'est de manière totalement arbitraire qu'il s'adonne à libérer le monde autour de lui, sans lui demander son avis, en détruisant ce qui mérite, à ses yeux, d'être détruit. Austère et taciturne d'apparence, il n'est pas particulièrement misanthrope et s'amuse relativement souvent au contact de nouveaux amis de circonstances, mais il ne faut pas voir en lui un révolutionnaire humaniste et progressiste qui pense pouvoir sauver le monde. Il mène simplement une lutte individuelle qui concerne le plus grand nombre et se démène pour faire en sorte de créer les meilleures conditions pour accueillir la liberté. C'est, finalement, son seul et unique devoir.

Qui plus est, s'il est entièrement animé par le prisme de l'anti-autorité, du libertarisme, de la liberté pure et totale, il n'est pas que cela. Gardant toujours les enseignements de sa grand-mère à l’esprit, Arslan est profondément gentil et sincère avec ceux qui le côtoient. Il s’estime libre d’aider qui il le souhaite et va très souvent briser la glace de lui-même quand l’occasion le nécessite. Sa curiosité d’enfant ne l’a, elle non plus, jamais quitté, et cette ouverture le pousse à s’immiscer dans les cultures, à saisir les occasions de tester quelque chose de nouveau, de se challenger en sortant des sentiers battus.

Il aime, de fait, s’intéresser aux autres, à son environnement, et plus généralement, au monde qui l’entoure dans sa globalité – il est fréquent de le voir lire le journal ou s’arrêter en pleine rue pour prêter l’oreille à une discussion lointaine. En effet, lorsqu’une histoire vaut le coup, il est prêt à l’écouter jusqu’au bout, à lui accorder la concentration et l’attention qu’elle mérite, voire, à y participer si l’envie lui prend ; c’est ce qui constitue l’une des raisons de son instabilité. Cela va, généralement, de pair chez les gens comme lui. On ne peut pas être une personne aussi curieuse, et être capable de rester en place.

Ceux qui le fréquentent, le perdent souvent, et doivent bien s’avouer qu’il est une personne intenable, hyperactive et complètement zélée. S’il désire faire quelque chose, vous aurez beau le convaincre, lui parler, l’emprisonner, le frapper, le laisser pour mort, il ira quand même le faire. C’est comme ça. Il n’est pas du tout attaché au concept de fierté, ni d’honneur d’ailleurs, mais ne souhaite pas être prisonnier de ses regrets ou de ses remords. Alors, il vit une vie qu’il peut oser regarder en face, un soir d’été, le visage perdu dans l’immensité d’un ciel étoilé, contemplant l’infini et l’irréel.

Il ne désire pas mener une guerre au monde entier, ni dépenser sa vie à la préserver. Il n’est pas décidé à mourir, ni à se sacrifier pour la cause, mais il ne fuira pas, jamais, et s’il est battu, il reviendra, encore plus fort, encore plus déterminé, pour terrasser celui ou celle qui l’a privé de sa liberté.

Au demeurant, il est étrangement réfléchi pour un excité de son acabit, et s’oblige toujours à prendre les décisions avec un certain recul, après une réflexion bien posée. Ne pas être soumis à la précipitation, à la contrainte du temps imparti, et braver l’imminence en s’arrêtant, en plein feu de l’action, pour trouver une solution à une problématique pesante, sont les maîtres mots de son savoir-faire révolutionnaire. Certains prennent ça pour du courage, de la témérité, d’autres voient ça comme une forme de lâcheté. Qui a raison ? Qui a tort ? Nous n’en saurons rien. Tout ce qui compte finalement, ce sont les résultats, et force est de constater qu’il parvient toujours à ses fins.

Il est dans l’action permanente, dans le mouvement, dans la charge. Il ne s’arrêtera jamais d'avancer, il continuera jusqu'à ce que les murs qui l'emprisonnent finissent par s'éparpiller en tombant sur le sol.

Il n'existe pas de moitié de liberté ― Arslan (Terminée) Auy1

« Tu n'es pas ce que ce monde désire faire de toi. »

TEST-RP LIBRE

1517Quelque part en mer, près du « quatrième pallier » de Paradise.

Il n'existe pas de moitié de liberté ― Arslan (Terminée) Ni7a



Le soleil mouillé dardait de doux rayons chatoyants, tandis que l’air marin, par bruines, venait chatouiller l’épiderme. La calme volupté de la houle berçait les rêves éveillés des matelots qui flânaient sur le pont. Depuis le cyan du ciel, les cris grisants des goélands curieux qui accompagnaient les vaisseaux, se faisaient entendre, comme une rengaine amicale… Cette journée sur Grandline était de celles qui confortaient les marins dans leur amour du voyage. Elle était gracieuse et agréable, généreuse et évocatrice.

Malheureusement pour Arslan, il n’avait aucun moyen de le savoir, lui qui était cloîtré dans le fond de cette cale clandestine. Tout ce à quoi il avait le droit depuis un mois était, au contraire, l’inconfort humide du bois pourri qui trempait les vêtements, la chaleur fracassante du confinement qui faisait tourner la tête, les secousses perpétuelles des heurts contre les vagues, les odeurs de bêtes agglutinées qui empestaient, et les refrains alcoolisées des voyageurs indésirés. Si c’était donc cela « l’aventure », alors la publicité était bien mensongère.

Il devait s’y faire : la vie de primé avait de quoi ravir les plus téméraires comme lui, mais elle trainait également son lot d’inconvénients. Le premier d’entre eux était l’insécurité constante à laquelle il devait faire attention, cet inconfort de l'esprit qui forçait à devoir se mesurer en permanence. Malgré sa dextérité au combat, sa force de détermination et ses petites manœuvres stratégiques, il ne pouvait pas se permettre d’agir comme si de rien n’était. Depuis quelques temps, de plus en plus de personnes voulaient sa peau et les berrys mis sur la table pour l'obtenir commençaient à s'entasser.

Et pour cause, ses dernières frasques à Jaya avaient inévitablement attiré l’attention sur lui. La contre-prime de ce fameux Esprit Libre qui avait osé défaire Xérès, l’un des intendants de Versaye, lors d'une rixe fantastique, et échapper aux courroux des commandants de l’île, avait grimpé en flèche, passant de 100 millions à 300 millions de berrys. Les gens de sa trempe se foutaient de l’impression qu’ils laissaient derrière eux, ils n’avaient que faire des représailles et s’osaient à défier les plus dangereux combattants de toutes les mers par simple audace de vivre. Jusqu’à présent, cela ne lui avait jamais coûté plus que des cicatrices, et pour un enfant casse-cou comme Arslan, ce n’étaient pas quelques barrières qui allaient l’empêcher de profiter de son aventure. Banaro avait été laissée sens dessus-dessous après son départ en fanfare, Organic City avait établi un état d’alerte maximale en apprenant sa présence, Octogonia avait pu fêter un superbe Main-Event en le capturant et en le forçant à combattre, Whiskey Peak était devenue, le temps d’une soirée, le lieu d’une véritable chasse à l’homme, et Jaya, comme expliqué plus-haut, n’avait pas connu de tels remue-ménages depuis son annexion par Orion.

Force était de le constater : depuis qu'il avait quitté sa tendre et chère grand-mère, Dame Brightheart, son élan n'avait toujours pas décéléré, et tous ceux qui avaient essayé de se poser en travers de sa route, avaient vite compris qu’il s’agissait d’une tâche vaine. Rien ne semblait être en mesure de l’arrêter. Coûte qu coûte, quitte à arpenter les sous-sols miteux de quelques navires de plaisance ou de bateaux commerciaux pour parvenir jusqu’à sa prochaine destination, il allait continuer son chemin.

Il n'existe pas de moitié de liberté ― Arslan (Terminée) 7i0m

Car c'était bel et bien ce à quoi il était réduit pour l'instant. Sans compter l’omniprésence de cette satanée piovra, et le danger que représentaient les chasseurs de primes, de très nombreux barrages marines empêchaient quiconque de franchir certaines zones sans un contrôle d’identité minutieux, et s'il voulait débarquer sur Water Seven en un seul morceau, il devait passer par ces chemins de traverses. Le vaisseau qui l'abritait, lui et bon nombres d'autres parias, était, à la base, censé transporter des vivres : fécules, bétails, graines, alcools, mais le capitaine s'était osé à une petite dérogation en acceptant, contre quelques centaines de berrys, le transport d'individus recherchés, pour arrondir ses fins de mois.

Arslan se retrouvait donc, dans le double-fond du navire, collé à des criminels, des révolutionnaires et d'autres hors-la-loi hauts en couleur, à devoir écouter, non sans un certain agacement, les palabres interminables des anciennes gloires, les élucubrations philosophiques, tirées par les cheveux, des alcooliques, les chuchotements stridents de quelques comploteurs… Il n'était pas spécialement contre un peu de sociabilisation, mais l'exiguïté des lieux devenait de moins en moins supportable. Surtout pour un chien fou comme lui.

Assis dans un recoin de cette pièce où la hauteur sous plafond ne mesurait pas plus de quatre-vingt-dix centimètres, les yeux clos, les mains agrippées à son fusil posé contre son épaule, à la manière d'un violon, il se laissait porter par le rythme des va-et-vient de l'environnement, en suivant la cadence régulière, presque chronométrique, des remous. Il le faisait sans y accorder de véritable attention, pour tenter de se reposer, essayer de faire passer le temps du mieux possible, et laisser son esprit se détendre.

Mais… le sommeil ne venait évidemment pas, avec cet arrière-fond sonore. Tout ce chahut, tout ce boucan, habituellement, l'animait, l'enivrait, mais il avait indubitablement ses limites. Cela devait faire plusieurs jours, peut-être même une semaine qu'il n'avait pas dormi ou tout du moins, pas assez pour que ce soit réparateur : ses nerfs étaient à vif et l'épuisement mental se faisait ressentir. Les couleurs, les textures, les formes, tout devenait flou. Une migraine de déshydratation comprimait son front à l'aide d'un serre-joint. Des cernes violettes poignaient sous ses paupières, sa bouche sèche et ses lèvres craquelées peinaient à se fermer, et son corps tout entier montrait d'indéniables signes d'éreintement.

Il redoutait, intérieurement, le moment où il allait devoir interagir avec le reste de la pièce. Il n'était plus maître de son corps, il était prisonnier de ses propres affres, et il abhorrait cette sensation. Soudain, une main vint se poser contre son bras et le força à ouvrir ses mirettes à nouveau. Qu'allait-il se passer ?


— Eh, mais ça serait pas l'Esprit Libre, ça par hasard ?! Hein ?! Ces cicatrices, ce képi et ce fusil ! Si, si ! C'est bien ça ! Une telle interpellation n'était généralement pas bon signe.
— Grblbgrlbl… peina à articuler Arslan, comme décontenancé, lénifié, sorti de sa léthargie. Ouais, c'est moi... avoua-t-il en dégageant gentiment la main qui tenait son triceps.
— Ca alors ! C'est bien ce que je me disais ! J'ai l'œil mwé, hein ! Son sens de l'observation avait vraisemblablement mis trois semaines à s'éveiller… Mieux valait tard que jamais, après tout. En même temps, comment t'oublier, twé ?! À Whiskey Peak, j'étais dans l'équipe qui était chargée de t'attraper. Sacrée branlée que tu nous as foutus, hein ?! Mais, aujourd'hui, c'est plus pareil ! À l'entente de ces mots, l'Esprit Libre se redressa subitement de sa position assise pour se mettre à genou et arma son fusil en direction de son interlocuteur. Doigt sur la gâchette, l'œil dans l'arrête du viseur, la lame de la baïonnette caressant le torse velu de sa cible, il était prêt à faire feu. S'il voulait une revanche, lui n'avait pas le temps, ni l'envie de se livrer au jeu du chat et de la souris.
Il n'existe pas de moitié de liberté ― Arslan (Terminée) Kyz0

— Ecoute, t'as pas l'air d'être un mauvais bougre. Seulement... commença-t-il, en jetant un regard noir à son ennemi présumé, avant de se faire couper par ses gesticulations.
— Wooooow ! STOP ! STOP ! STOOOOP ! Ses bras en croix, sa moue renfrognée et sa tête recroquevillée dans son cou témoignèrent d'une certaine crainte à l'idée d'un nouvel affrontement. Que voulait-il, alors ? Me bute pas, mec ! Pose ton fusil ! Je suis pas là pour t'attraper ! T'inquiète ! Je suis plus chasseur de primes ! C'est fini tout ça, justement ! Je voulais te parler de quelque chose en particulier.
— Ah ? se demanda-t-il, en abaissant son canon, sans cacher son étonnement. Il s'était mentalement préparé à une triste exécution sommaire, et de redescendre aussi rapidement, l'avait quelque peu sonné. De toute façon, on est coincé ici pour encore un bon bout de temps et j'arrive toujours pas à trouver le sommeil. Alors, dis-moi tout, je t'écoute l'ami. Il retrouva sa position initiale et réinstalla la crosse de son fusil dans le creux de son ventre, avec tranquilité.
— Chasser des primes, c'est bien, ça permet de mettre du beurre dans les épinards de temps en temps, mais… Et le sens dans tout ça ? Je me suis petit à petit rendu compte que je servais à rien dans cette société, et tu vwé, tous ces gars autour de mwé, montra-t-il en ouvrant sa main dans la direction de cinq ou six autres personnes, plus silencieuses, qui formaient un groupe, en sont venus aux mêmes conclusions que mwé : on en a marre de vwér la misère sociale autour de nous, on veut prendre les armes et se battre pour une cause juste, un truc qui permet de dormir avec une tranquillité d'esprit. On veut mettre nos talents au service de la Révolution.
— J'entends bien, et c'est tout à votre honneur, mais… hésita Arslan.
— Ca parait louche ce que je te dis, je sais, alors écoute, je vais te dire un truc, mais tu le gardes pour twé. Ok ? lâcha-t-il, en se rapprochant de lui et en parlant de moins en moins fort. Sa voix s'atténua comme couverte par un coussin.
— Ouais ?
— Dragomirov ? Kropotkine ? Baltahazar ? Ces noms te disent quelque chose ?
— Comment ne pas connaître Kropotkine et la séance de torture publique qu'il a subi ? Tout le monde l'a vu. Je crois savoir qu'ils sont emprisonnés à Shabondy, et qu'ils vont bientôt être transférés à Impel Down, si je ne m'abuse.
— EXACTEMENT ! Nous avons été contactés par l'un des informateurs de Balt, pour leur venir en aide et utiliser le moment du transfert pour libérer un maximum de monde. On est en route pour Shabondy, justement, et on va participer à cette grosse opération. Ca serait génial d'avuér un type comme twé dans notre équipe… Regarde ! s'écria-t-il, en levant sa guenille pour lui montrer ses côtes. Une large entaille circulaire, semblable à une cavité, y trônait fièrement. Ce sont des séquelles de ta charge. Personne ne peut t'arrêter quand t'es lancé, c'est ce qui fait ta réputation ! Esprit Libre, participe avec nous à la libération des révolutionnaires et des esclaves de Shabondy ! T'es fait pour être un héros ! Avec ta force de frappe dans notre équipe, c'est sûr et certain qu'on va devenir inarrêtable !
— Ceci expliquant cela. D'accord, je comprends mieux, fît Arslan en se tenant le menton. Pressentant une réponse positive, son interlocuteur émerveillé ouvrit la bouche, de joie, d'extase ! Il venait de recruter un atout de choix dans son petit groupe. Ensemble, ils allaient faire de grandes choses, braver monts et marées, remuer ciel et terre ! Désolé, je suis pas intéressé, souffla-t-il, finalement, en jetant un regard en coin.
Il n'existe pas de moitié de liberté ― Arslan (Terminée) Wcco

— Kwé ?! Mais… mais… pourkwé ?! sanglota le révolutionnaire, dépité. Son monde s'effondrait sous ses pieds.  
— Parce que je n'en ai pas envie, tout simplement. Ce n'est pas à moi de le faire, je ne suis ni un héros, ni un révolutionnaire, trancha l'Esprit Libre de sa langue acerbe et acérée. Si ces gens veulent se libérer, ils ont qu'à le faire eux-mêmes, comme des grands. Être libre, c’est être maître de soi-même. C’est prendre sa vie en main, au lieu de l’abandonner aux tendances forgées par l’habitude, par la confusion, par la perte de contrôle. Si on est pas capable de se battre soi-même pour la gagner, si on est pas capable de la défendre tout seul, si on est prisonniers de ses propres chaînes parce qu'on abandonne la recherche de la liberté, eh bah ce n'est certainement pas mon problème. Cette phrase cloua son vis-à-vis. Sans le remarquer, Arslan s'était exprimé avec une voix tonitruante, grave, pleine, qui avait résonné dans toute la cale. Je ne demande à personne de venir m'aider, je ne l'ai jamais fait, et je n'irai pas jouer les martyrs pour sauver les gens. Je vis juste ma vie comme je l'entends, c'est tout. Sans prises de tête.
La discussion de comptoir venait de repointer le bout de son nez. Les affirmations allaient bon train dans cette cale de fortune. Et comme si cela devait finalement arriver, comme si une damnation sempiternelle accompagnait nécessairement les racontars comme ceux-ci et forçait le destin à se répéter, encore et encore, une flammèche s'alluma avec l'intention d'embraser les poudres de la discorde. Elle fut personnifiée par une voix tendue, un timbre modulé, presque en sotto-voce, qui s'échappa depuis la droite d'Arslan.
— « L'Esprit libre », c'est autoproclamé ou le monde entier est devenu assez stupide pour te définir comme tel ? Il se tourna vers le nouvel interlocuteur, en laissant le précédent digérer la nouvelle. Son regard se fixa sur les linéaments sinueux que décrivait sa silhouette. Elle ressemblait à une petite boule, cloîtrée dans un des recoins de la pièce, un écureuil noir dont l'aura de violence inspirait paradoxalement la crainte. Ce voyage est désagréable en bien des raisons, mais entendre un égoïste égotique déblatérer de telles inepties à propos de la liberté, c'est vraiment le pire. Les détails de sa tenue, camouflée dans l'obscurité, n'étaient pas encore perceptibles, alors, intrigué, même plutôt piqué, Arslan se rapprocha légèrement de sa position pour mieux les discerner.
Il n'existe pas de moitié de liberté ― Arslan (Terminée) 47dk

Il fut alors étonné de trouver un adolescent, coiffé d'un sugegasa, couvrant son visage d'une ombre protectrice, et habillé d'une écharpe de lin noir avec laquelle il emmitouflait l'intégralité de son buste. Ses petites mirettes assassines brillaient comme des pierres précieuses au fond d'un puits sans fin, et se plongeaient dans les siennes avec une ferveur animale. Sans le communiquer de vive voix, sans l'expliciter, il lui transmettait un vécu, une histoire particulière condensée dans une émanation de mort, une effluve de haki qu'il libérait instinctivement. Le poil d'Arslan s'hérissa, à la fois d'agacement, mais également d'excitation. L'épuisement et la fatigue s'estompaient sous l'effet de l'adrénaline.

Une telle phrase, une telle provocation, aurait pu provenir de la bouche de n'importe qui : d'un briscard, ayant roulé sa bosse et crachant sur une jeunesse désintéressée ; d'un révolutionnaire aguerri, dégoûté par l'idéologie pirate d'Arslan ; d'un des membres de ce groupuscule, déçu de la réaction de l'Esprit Libre... À vrai dire, à ces mots, il semblait déjà être tout cela à la fois et peut-être même encore plus !

Non content d'avoir lancé les premières gerbes d'huile sur le feu, il ne stoppa pas sa tirade pour autant :
— Je vais t'expliquer clairement : tu te penses libre, mais tu es enchaîné. Probablement le plus enchaîné d'entre nous tous ici présent, et tu sais pourquoi ? Parce que tu te penses libre alors que le monde entier est mis au fer. Comment peux-tu prétendre être libre, alors que le monde entier est enchaîné ? Une veine pulsa sur la tempe d'Arslan. Des gens qui avaient essayés de lui expliquer ce qu'était la liberté, il en avait rencontré des tas. Tout au long de son aventure, le monde entier s'était évertué à lui répéter qu'il était prisonnier, de sa grand-mère à ses plus féroces ennemis. Pourquoi s'acharnaient-ils à ce point à lui prendre la tête ? Pourquoi était-il constamment question d'imposer sa vision des choses, dans un conflit d'idée, dans un débat ? Ne pouvait-on pas, juste, le laisser tranquille ? La vraie liberté n'a rien à voir avec ta description individualiste égocentrée. La vraie liberté passe par la destruction de toute forme de domination. Une liberté universelle, voilà ce qu'est la vraie liberté. Un bon jargon prosélytiste, pensa Arslan en écoutant attentivement les invectives de son vis-à-vis. Il ressentait son énervement, son envie d'en découdre, et il n'y était pas insensible. Plus cette petite chose ouvrait la bouche, plus il avait envie de lui faire ravaler son caquet. Tant que quelqu'un sur cette terre sera contraint à quoi que ce soit, nous ne serons pas libre. La révolution n'a pas besoin de gens comme toi. Continue à faire le clown sur les mers en criant à qui veut l'entendre que tu es libre, mais épargne moi la vacuité de tes réflexions.
— Ah ? Parce qu'un gars qui prétend vouloir sauver le monde, c'est pas égotique peut-être ? déclara Arslan une fois le palabre terminé, en lui jetant le même regard arrogant qu'il recevait depuis tout-à-l'heure.
Il n'existe pas de moitié de liberté ― Arslan (Terminée) 6sga
— Je sais pas si vous vous êtes donnés le mot pour me faire chier aujourd'hui, mais je vais le dire maintenant pour que ce soit clair... Arslan traça un large cercle avec son bras pour capter l'attention de tout le monde. Je vous ai rien demandé, moi, à la base. Je suis pas venu ici pour qu'on me fasse des leçons de morale à la con ou qu'on me recrute pour aller casser ma pipe à Shabondy. Alors, lâchez moi la grappe, bordel ! Son cri fit bouger les lattes fragiles qui surplombaient la salle. Une fois l'accalmie revenue, il se dirigea vers le provocateur. Ils me font bien rire les révolutionnaires comme toi, avec leurs prétentions bienfaitrices et leur dédain constant de ceux qui n'ont pas envie de faire comme eux. Ta vision de la liberté, excuse-moi, hein, mais j'en ai rien à foutre. Et tu sais quoi ? Je vais même te le donner en mille : si être libre, c'est se faire sauter pour le bien commun… Si être libre, c'est passer sa vie à jouer un rôle qu'on désire pas jouer, celui du bon samaritain en l'occurrence, eh bien ce sera sans moi, je passe mon tour l'ami. J'ai rien à avoir avec vous, moi, et t'auras beau m'insulter, ça ne changera pas grand chose. Il se posa devant le jeune révolutionnaire, et descendit à son niveau, arme en main, pour le mater de plus près. Par contre, il y a un truc qui me dérange dans ton attitude : c'est que tu me demandes de me taire et que ça ressemble à un ordre. Ce qui l'avait piqué, ce n'était pas l'insulte qui avait été faite à sa vision assez particulière de la liberté… c'était le fait qu'un mec lui explique la vraie définition du terme en lui ordonnant quelque chose.
La tension était palpable. Les quelques révolutionnaires qui l'avaient abordés plus tôt, essayèrent de venir, à tâtons, à pas de loup, pour désamorcer la situation, tenter d'apaiser les mœurs, mais il était déjà bien trop tard pour revenir en arrière. Arslan, qui tenait son arme en prise conventionnelle, gardée contre son buste main droite sur la gâchette, et main gauche soutenant le canon, lâcha sa pris un instant pour l'enjoindre à ne pas approcher en mimant un petit balayage de la main sans le regarder. Aussitôt, en comprenant ce qui lui était intimé, le chef de la bande bloqua ses camarades et laissa l'action se dérouler.

Il l'avait déjà vu à l'œuvre : dès qu'un semblant d'autorité s'exerçait sur lui, il perdait le contrôle et devenait une bête folle, qui se débattait rageusement. L'intégralité des îles qu'il avait arpenté, en gardait un souvenir plutôt piquant… Et si l'épuisement, l'adrénaline, la confrontation venaient s'additionner à une recette déjà hautement instable, à un cocktail explosif déjà sacrément remué, qu'allait-il se passer ? Il ne fallait pas être devin pour s'en douter.
— Personne n'a à me dicter comment je dois me comporter. Absolument personne. Est-ce que ça rentre dans ta petite tête ou faut l'imprimer à coup de crosse ?! Je vais continuer de l'ouvrir autant que je veux et c'est sûrement pas avec le jouet que tu caches dans ton kimono, que tu réussiras à m'en empêcher, déclara-t-il, le visage mû par une colère de moins en moins dissimulable, en pointant sa poigne resserrée autour de son manche.
Il n'existe pas de moitié de liberté ― Arslan (Terminée) RPBGDrum1

En se concentrant sur sa cible, en visualisant le moindre de ses gestes, pressentant une certaine animosité, une certaine électricité s'échapper de lui, il avait percé son petit secret — si tant est que c'en était un — et l'avait mis face au fait accompli. Les tergiversations passives-agressives avaient leur limite. Indubitablement. Si confrontation il devait y avoir, alors autant arrêter de tourner autour de pot et s'y adonner au plus vite.

Arslan était prêt à se battre, ici et maintenant, sans penser aux conséquences d'un affrontement intestin en mer. L'instant était total, il englobait la réalité dans son ensemble, l'absorbait sans distinction. Plus rien d'autre ne paraissait exister autour d'eux. Tout ce que ses nerfs avaient emmagasinés, tout ce qu'il avait comprimé en lui, s'apprêtait à ressurgir frontalement, dans la gueule de ce petit con.

Toutefois, ce dernier semblait aussi vouloir en découdre, au moins autant qu'Arslan. Il suffisait d'en juger par l'attitude martiale qu'il adopta, sourire aux lèvres, en quittant sa position assise pour se ressaisir sur le bol de ses pieds et en dévoilant ainsi son arsenal d'assassin. Son kimono virevolta, ses cheveux bien coiffés chancelèrent au gré de ses gestes brusques et son corps se contracta autour de la prise de son sabre, peu orthodoxe. Il tenait son épée à la manière d'un pic à glace, lame près de son auriculaire, dirigée vers le sol, avec sa main droite. Seulement, cela ne le déstabilisa pas le moins du monde. L'Esprit Libre avait l'habitude de la confrontation, il n'en était pas à son premier coup d'essai et s'était, de la sorte, déjà pris de nombreux coups : ses cicatrices en témoignaient. En se fiant ainsi à ce qu'il savait déjà, une telle posture signifiait l'envie de tuer, et non de combattre.


Pour autant, il n'y avait pas qu'une seule façon de faire. Sur ces mers, tout pouvait arriver, tout était envisageable, et se baser sur un script, sur un scénario préconçu, était un écueil dans lequel il ne fallait surtout pas tomber. Alors, comme automatiquement alerté par l'imminence de la rixe, il fit un pas de recul, toujours muni de son arme fétiche, en prenant la mesure intime de l'espace alentour, de la hauteur qui s'étendait au-dessus d'eux, de la profondeur de la salle dans laquelle le combat allait avoir lieu, mais également en considérant son adversaire et le déplacement qu'il exécutait. Sa respiration emballée par l'énervement, s'interrompit, une fraction de secondes, pour reprendre plus doucement, plus souplement. Sa crispation faciale s'estompa pour laisser place à un masque de sérénité. Il faisait silence, avant le choc.

Il n'existe pas de moitié de liberté ― Arslan (Terminée) 4ws8

Le révolutionnaire avançait sur lui, ponctuant son brillant procès d'une dernière provocation qu'Arslan n'entendit même pas, trop concentré sur sa perception. Le temps d'une méditation subreptice, la cale était devenue son espace, il la dilatait, la recontractait, il retenait ses parois, les écartait à chaque bouffée, comme si, finalement, cette zone était devenue sa cage thoracique, un poumon ample qui enflait et désenflait au rythme de son pouls lent. Le vide et le plein fusionnaient, il « voyait » les infimes pétulances de l'air, les particules de poussières de bois, la vapeur d'eau que chaque exhalaison angoissée expulsait des corps alentours.

Le parquet ancien grinçait à chacune des impulsions de son ennemi. Il frémissait, frissonnait sous ses mouvements fluides. Crac, crac, crac. Le poids de son corps faisait bruisser une petite mélodie irrégulière qu'Arslan ne connaissait pas encore, mais il s'apprêtait à l'apprivoiser, à la dompter. D'une élancée vive, vivace, le garçon arriva à son niveau, dégaina sèchement sa lame, puis décocha un puissant coup en revers du bas vers le haut en direction de son arme, et par procuration, de son torse.

La salle était vivante. Il l'avait quadrillée depuis déjà bien longtemps, il avait su faire sa connaissance tout au long de ce voyage et dans le feu de l'action, il sut l'épouser. Lui qui était habituellement un adepte du choc frontal, prit son adversaire de court, en se laissant tomber en arrière, pour rouler sur son dos, et éviter l'intégralité de l'attaque.

Il n'existe pas de moitié de liberté ― Arslan (Terminée) V9mz

La lame d'air que le sabre projeta alla perforer, dans une large saillie, un des angles de la pièce, permettant à un timide fil d'eau de se déverser sur le plancher. Et, tandis que son emprise sur son fusil semblait être on ne peut plus ferme, alors même que la force cinétique du coup donné par ce jeune assassin ne s'était pas encore totalement estompée, il libéra sa main gauche, celle qui soutenait le canon, pour agripper le poignet attaquant de son adversaire et l'entraîner dans sa chute vers le sol. Il devait bien mesurer dix ou vingt centimètres de plus que lui et son allonge, significativement plus grande, le lui permettait clairement.

Cependant, ce ne fut pas tout. L'importance du temps mort qu'il s'était accordé quelques minutes plus tôt, résidait dans la conscientisation des alentours qu'il avait opéré. Arslan avait senti qu'une chaîne étrange se déchaînait, presque spasmodiquement, et semblait diriger un poids vers le haut de sa nuque. Il allait faire d'une pierre deux coups. Son dos touchait le parterre de bois, sa main gauche tirait le bras armé de son adversaire, juste assez pour le faire se pencher en avant, alors il en profita pour plier ses deux jambes, les déployer aussitôt en direction du ventre de sa victime et le bloquer contre la voûte de bois qui les surplombaient, tout en dirigeant le corps de son adversaire dans l'axe du poids qui fondait sur lui.

Il n'existe pas de moitié de liberté ― Arslan (Terminée) E6ls

La position dans laquelle il s'était retrouvé, pouvait, d'un point de vue extérieur, susciter le rire, la moquerie tant elle paraissait ubuesque. Elle le fut encore plus lorsque son ennemi, plutôt agile, se servit de la force de traction qu'il avait initié pour la retourner contre lui en se projetant en avant et en réceptionnant le poids qui le visait à présent, d'une vulgaire torsion du bras. Ses jambes élancées en direction du plafond ne frappèrent malheureusement que le haut de ses cuisses, favorisant davantage l'échappée de ce petit malin.

De sa perspective, la scène se déroulait à l'envers, mais elle avait tout de même un sens. Arslan comprenait petit à petit qu'il n'avait pas affaire à n'importe quel olibrius. Il savait s'y prendre, clairement, et le vaincre n'allait pas être de tout repos. Pour autant, cela ne paraissait pas non plus insurmontable. Il avait tout de même l'avantage du gabarit, de l'allonge, de la force, de l'environnement et ce n'était qu'une question de temps avant que cela ne se remarque.

L'intégralité des spectateurs qui les fixaient, le faciès hagard, le corps épouvanté, repliés sur eux-mêmes de peur de prendre un coup trop large, tentait de libérer un maximum d'espace. Certains allaient même jusqu'à fuir les lieux, en défonçant la trappe condamnée qui menait jusqu'aux couloirs officiels du navire pour prendre leurs jambes à leurs cous. Il ne fallait pas les gêner, c'était le moins que l'on pouvait dire. Toutefois, quelques clandestins restèrent, éloignés du combat certes, mais tout de même assez proches, pour pouvoir apprécier la beauté du spectacle qui s'offrait à eux. Ce n'était pas tous les jours que deux félins de cette espèce se livraient à de tels assauts.


Après avoir exécuté un véritable soleil, tracé une courbe en arc de cercle par-dessus lui, le bras droit toujours maintenu par ses serres, le révolutionnaire vindicatif éclata quelques morceaux de lattes vétustes en s'écrasant lourdement contre le sol. Leurs alignements respectifs faisaient qu'en redressant leurs têtes en arrière, les deux compères pouvaient se regarder droit dans les yeux. Mais, ni une, ni deux, il s'évertua, aussitôt, sans laisser de temps mort, à lui envoyer son étrange projectile, d'un coup de paume presque anodin, en direction de son crâne. Décidemment…

Ce que fit Arslan, ne fut pas quelque chose d'exceptionnel, mais cela eut tout de même le mérite d'étonner le maigre auditoire qui assistait au combat. Dans un réflexe de survie, presque in extremis, il lâcha son fusil, d'une vague jetée de la main droite, pour attraper au vol la boule de fonte qui se dirigeait en plein sur son visage. Sa poigne, noircie par l'empreinte de sa volonté infrangible, fuma du choc, tandis que son regard déterminé ne laissa rien paraître de la suite.

Et sans plus attendre, il utilisa la force de sa sangle abdominale et les appuis qu'il avait sur le plafond, pour exécuter une large roulade arrière. Pendant l'exécution de cette pirouette, il força sur sa main gauche pour rabattre le pauvre poignet de son adversaire avec son poids de corps et lui empêcher tout mouvement. L'arme qui avait tenté de se faufiler, fut replaquée violemment contre le sol, avant même qu'elle n'attente quoi que ce soit.

Il retomba à genou, les jambes écartées autour des côtes de sa victime, qui s'était décalée juste à temps, d'une légère poussée contre le mur, pour éviter d'être totalement entravée.

À les regarder s'enrouler l'un sur l'autre comme des chiffonniers, on aurait vite pu croire à une banale mêlée de comptoir, mais en se penchant sur la technicité des mouvements qui étaient exécutés, sur l'intelligence qui émanait de chaque tentative d'attaque et chaque riposte, sur la puissance qui se dégageait de leur affrontement, cela devenait une toute autre pair de manche. Les assauts auxquels ils se livraient mutuellement, étaient d'une virtuosité martiale que seuls les connaisseurs pouvaient réellement apprécier.

Il n'existe pas de moitié de liberté ― Arslan (Terminée) Xngw

De sa position dominante, la masse toujours emprisonnée dans l'empan de sa main droite, il s'apprêta à lui envoyer une série de coups lourds à l'aide de cette arme qui ne lui appartenait pas, dans le but de lui refaire sa physionomie angélique. Les nerfs crispés de tout un voyage passé à se coltiner les récits insupportables des pires pochtrons des mers, allaient se défouler sur son pauvre visage.

Il n'était pas un meurtrier, contrairement à ce que dégageait celui qui lui faisait face, et il n'était pas réjoui à l'idée de défigurer même le plus détestable des êtres humains. Mais il fallait s'y coller. Les choses étaient ce qu'elles étaient après tout. Et si, qui plus est, sa vie en dépendait, alors il n'allait pas hésiter une seule seconde.

Il n'existe pas de moitié de liberté ― Arslan (Terminée) C36a

Les prunelles d'Arslan trahissaient toute son envie d'en découdre, sa pugnacité, sa tension. Il avait comme tare cette expressivité flagrante, et était tout bonnement incapable de dissimuler ses émotions face à ceux qui s'essayaient à l'analyse des expressions faciales. Il transpirait la sincérité dans chacun de ses gestes, même les plus abrupts. Il ne mentait pas, jamais, et si d'occasion il lui arrivait de feinter, de jouer stratégiquement, le cœur qu'il mettait à l'ouvrage avait vite fait de dévoiler ses véritables intentions.

Ce fut sans doute ce qui favorisa la dérobade de ce révolutionnaire qui, lorsqu'Arslan arma sa première droite dévastatrice et tenta de l'abattre dans la profondeur de son faciès, fit pencher son buste sur le côté pour esquiver la frappe. Le poing fermé de l'Esprit Libre traversa le plancher de toute son allonge et en fit soudainement jaillir un geyser d'eau salée, qui éclaboussa les deux acteurs.

Il n'existe pas de moitié de liberté ― Arslan (Terminée) Zw6d

Résolu à continuer, à s'acharner jusqu'à ce qu'un coup passe, il n'arrêta pas son enchaînement et tenta à nouveau de le frapper de la même main, en réajustant légèrement le tir… Il était persuadé que cette fois-ci, c'était la bonne, qu'il allait enfin pouvoir lui enfoncer ses cinq phalanges dans le museau et repartir avec un semblant de satisfaction. Que nenni. Contre toute attente, il fut stoppé dans son élan par un surprenant jeu de tension. Son ennemi avait pernicieusement disposé sa chaine, dont la longueur s'étendait du manche de son sabre jusqu'au poids tenu par l'Esprit Libre, de sorte à ce qu'au moment fatidique, il puisse la tirer à l'aide de ses pieds pour le repousser en arrière.

Cette courte, mais fatale, interstice lui permit de s'extraire de cette position désavantageuse, en profitant du déséquilibre d'Arslan pour soulever sa jambe droite avec sa main gauche et le faire tomber sur le dos. Ce petit être était tel une anguille, insaisissable, qui, malgré sa différence de taille, de poids et de force, avait su faire montre d'une technique au corps-à-corps tout-à-fait impressionnante, il glissait littéralement entre les mains de son prédateur et se jouait de lui pour ne pas finir entre ses crocs.

Il n'existe pas de moitié de liberté ― Arslan (Terminée) Qocb

Forcé de lâcher sa prise, le temps d'une fraction de seconde décisive, Arslan regarda, sourire aux lèvres, son adversaire se libérer de son embarras d'une ruée en arrière. Il sécurisait, prenait de la distance, pour sans doute mieux repartir.

Avec ce geste pourtant logique, il dévoilait une chose sur sa manière d'être, sur sa personnalité, et c'était justement ce qui amusait l'Esprit Libre : ce jeune homme, qui était en train de se relever rapidement, respectait les adversaires qu'il jugeait doué, et n'était pas un simple meurtrier comme il le laissait supposer depuis le début. La courte passe d'armes à laquelle ils s'étaient donnés tous les deux, avait scellé quelque chose, indéniablement.


S'il avait voulu profiter de la fenêtre de tir qui s'offrait à lui pour l'attaquer, s'il avait vraiment voulu le tuer, il aurait largement pu prendre le dessus sur cette concession qu'il venait de faire, il aurait carrément pu saisir cette occasion et inverser la tendance, mais il avait préféré montrer, peut-être sans le vouloir consciemment, qu'il n'était pas un terroriste sanguinaire ou une petite frappe sans honneur. Malgré le regard de haut que ce garçon lui jetait assez sévèrement depuis sa garde conventionnelle, prêt à se lancer de nouveau dans une joute rythmée, Arslan ne pouvait s'empêcher de voir en lui quelque chose d'autre. Il le considérait avec une satisfaction presque intriguée, encore allongé, les habits complétement trempés par l'eau qui envahissait les lieux.
— Je comprends pourquoi ces clowns te redoutaient. On m'appelle Ō ou « la Dernière Lettre ». Et toi, Quel est ton nom ? demanda-t-il en poussant l'arme à feu d'Arslan du plat du pied pour lui rendre.
Ce bateau n'était donc pas maudit. Il y avait, enfin, trouvé quelqu'un d'intéressant. Impérieux, désobligeant, dédaigneux, vindicatif, certes, mais intéressant. Petit à petit, sa colère s'estompait, et cet échange endiablé, qui partait initialement avec des apparences de duel à mort, devenait un jeu de bagarre presque amical, une activité ludique pour faire passer le temps et apprendre à se connaître.

Il n'existe pas de moitié de liberté ― Arslan (Terminée) Pyi0
— Brigheart D. Arstanaleth, mais tu peux m'appeler Arslan, ça va plus vite, concéda-t-il, en se remettant tranquillement sur pieds, et en ramassant son fusil avec nonchalance. Je suppose que pour l'Esprit Libre, c'est encore un peu trop tôt, n'est-ce pas ? L'eau, qui clapotait de moins en moins fort tant elle avait envahi la cale, arrivait à présent aux genoux d'Arslan. Il fallait prendre une décision rapide : continuer ou s'arrêter là ?
À en juger par ce que ce Ō dégageait : un silence de cathédrale, une tronche aussi neutre que le vide, la réponse paraissait évidente. Cela n'allait pas se stopper de sitôt, pas ici, pas maintenant, pas après une aussi belle entame, pas après ces présentations en bonne et due forme. Le torse d'Arslan respirait avec la même tranquillité qu'au début, il n'était pas essoufflé, il était disponible, pleinement ouvert à cette nouvelle confrontation qui s'offrait à eux… à la différence que cette fois-ci, une forme étrange d'optimisme commençait à l'envahir, une sorte de curiosité passionnelle qu'il découvrait au fur et à mesure des contacts. Il n'allait plus se livrer avec la même hargne, il n'allait plus aborder ce choc de la même façon. Si c'était ce que ce révolutionnaire désirait, il allait lui livrer la plus belle des batailles et se donner à fond, sans ménagement, juste pour le plaisir d'offrir !

Tout ce qui se passa ensuite, ne dura qu'un clignement d'œil. À la manière d'un athlète, il prit une légère impulsion sur l'arrière de ses appuis, comme un contre-appel, alors qu'il était toujours accroupi, et détala ensuite à une vitesse ahurissante en direction de son adversaire.

Il n'existe pas de moitié de liberté ― Arslan (Terminée) J8gv

Dans sa lancée, il tira une balle d'un coup droit brassé, très large, très ample, qui alla faire passer le canon derrière son épaule gauche et lui permit de tenir son arme avec la crosse en avant. L'envoi avait vocation à ressembler à une balle perdue. La courbe du projectile fit un immense détour, au point de sortir totalement du champ de vision de Ō et de perdre de précieuses secondes pour laisser au tireur le temps d'arriver à destination. Chemisée d'un voile de haki, elle piquait vers l'extérieur pour revenir, au dernier moment, vers l'intérieur et déboucher sur la droite de la cible au moment où Arslan allait la percuter de front.

Pour autant, une question méritait d'être posée : où était la vraie menace, celle qu'il fallait à tout prix éviter ? Était-ce ce plomb dévastateur qui contournait malicieusement l'attention du premier concerné, au point de se faire totalement oublier, ou plutôt, la charge de plus en plus démente qu'était en train d'exécuter l'Esprit Libre ? Le corps tout entier d'Arslan se penchait vers l'avant, comme une bête, et l'intégralité de sa course traçait un tel sillon de désolation que l'ensemble du bois explosait sous l'émanation de sa volonté.

Il n'existe pas de moitié de liberté ― Arslan (Terminée) Q7jw

Ō était littéralement dos au mur, pris entre deux feux. La cale avait ses limites, sa fragilité, son aboutissement. Elle se faisait littéralement raser dans la course de ce buffle inarrêtable, qui fonçait avec une telle puissance, une telle détermination, que l'onde de choc qu'il propageait en s'avançant, semblait emporter tout le volume des lieux avec elle. Les rondins qui ceignaient l'enceinte voltigeaient, valdinguaient au contact perforant de son attaque. La quille cédait, complètement fissurée, presque réduite en poussière, à la suite de ses pas infiniment lourds. Les spectateurs restants étaient projetés dans le torrent qui se déversait derrière lui. Le déluge s'abattait finalement sur ces pauvres gens qui s'étaient trop approchés de la tempête.

Sothe
TON ÂGE
25.
TON AVATAR ET SON MANGA
Sugimoto Saichi - Golden Kamuy.
CONNU LE FORUM ?
Top-site Giglamesh.



Dernière édition par Arslan le Mar 10 Nov - 3:37, édité 7 fois
Wolfgang D. Heine
Il n'existe pas de moitié de liberté ― Arslan (Terminée) Q8fq
Il n'existe pas de moitié de liberté ― Arslan (Terminée) Zi8y
Loca. :
Shabondy
Prime :
2.000.000.000
Berrys :
000

Feuille de personnage
Jauge d'intrigue personnelle:
Il n'existe pas de moitié de liberté ― Arslan (Terminée) Left_bar_bleue0/0Il n'existe pas de moitié de liberté ― Arslan (Terminée) Empty_bar_bleue  (0/0)
Wolfgang D. Heine
Le Terroriste
posté le Lun 9 Nov - 4:31
SUITE DU TEST-RP
Mais le principal concerné ne flancha pas. Arslan commençait à s'y habituer : Ō était une petite teigne, qui, tout comme lui, ne lâchait jamais prise, ne reculait pas et s'efforçait d'aller toujours de l'avant. Cette propension à faire l'opposé de ce que la logique sécuritaire préconisait, lui inspirait quelque chose d'indescriptiblement fraternel. L'Esprit Libre avait comme l'impression d'être face à un étrange miroir qui reflétait une version différente de lui-même. Alors que tout semblait l'obliger à fuir, à détaler, à éviter cette attaque dantesque, le révolutionnaire au nom de lettre emboita le pas en direction du danger, et plongea, les jambes en avant, comme pour lui placer un tacle assassin et freiner sa course. Assuré de l'imperturbabilité de son allure, Arslan pencha davantage son buste pour donner encore plus d'accélération à son mouvement. À cette vitesse, tout devenait abstrait autour de lui.

Il n'existe pas de moitié de liberté ― Arslan (Terminée) K8iw

Le cœur de lion qui battait sous sa poitrine, s'emballait légèrement, dans un roulement saccadé. Cette capacité surhumaine était toujours assez vorace en énergie, encore plus lorsqu'elle n'avait pas été entraînée depuis longtemps. Rester immobile pendant une longue, très longue période, avait pour ainsi dire ankylosé ses quadriceps et malgré le petit échauffement au sol, un tel démarrage « à froid » mettait forcément un sacré coup au moteur. Qu'importe, il était déjà en plein élan, et son corps suivait tout de même la cadence, il était, de toute façon, tracté par cette irrépressible euphorie qui l'avait gagné.


Sa joie innocente s'évapora, toutefois, en le voyant lever son sabre en direction… de son entrejambe. Ō glissait, en ouvrant l'eau sur son passage, le corps penché en arrière, le bras armé plié devant lui et prêt à se détendre pour lui envoyer une sévère estoc là où il était pourtant interdit de le faire. Son enveloppe de haki recouvrait l'avant de son corps, certes, mais que pouvait-il arriver si, sur un malentendu inopportun, il parvenait à transpercer cette couche de protection de sa lame et prolongeait son coup jusqu'au bout ? Non, il ne valait mieux pas y penser. Il n'y avait pas de temps à perdre, il fallait à tout prix réagir, et que ça saute.

Il n'existe pas de moitié de liberté ― Arslan (Terminée) 3a54

Au moment exact où il projeta son estocade pour perforer son revêtement de fluide et entra dans son espace vital, Arslan déclencha un swing terrifiant à l'aide de son fusil pour le frapper de plein fouet, avec une décharge combinée de toute sa volonté, et le balayer sur le côté. Non mais !

L'arme, initialement placée sur son épaule gauche, se déplia dans un revers rasant qui racla le sol jusqu'à saisir le corps tout entier de son nouvel acolyte. L'amplitude fut tellement grande, incontrôlée, qu'elle laissa une immense cicatrice sur le sol et amena le mousquet par dessus son épaule droite. Il n'avait pas réfléchi à la pertinence de son acte, à son efficience, à sa faisabilité : il avait agi par réflexe de survie. Voir sa virilité s'envoler devant ses yeux, se sentir émasculé par précognition, lui avait littéralement fait perdre tout contrôle, toute bonhomie, et dans une forme de peur panique, il n'avait plus rien calculé.

C'est justement ce qui permit à Ō de se rattraper, en plein vol, à la cheville d'Arslan, grâce à sa chaîne. Elle alla s'y enrouler comme contrôlée à distance, comme rendue vivante et consciente par la manipulation de ce bretteur si spécial, pour tenter de le faire tomber. Ce fut à son tour d'être pris de court. En tirant d'un rabattement sec dans sa direction, il comprit alors à qui il avait affaire : un homme qu'on ne pouvait pas arrêter. Son corps fut littéralement trainé par la charge de l'Esprit Libre. Le restant des débris qu'Arslan projetait en arrière, dans sa course, se cognait difficilement à une garde d'appoint qu'il tentait tant bien que mal de monter, aveuglé par les jets d'eaux, les explosions du bois et les éclats en tous genres.

Il n'existe pas de moitié de liberté ― Arslan (Terminée) Jitg

La scène tenait presque du burlesque si on la prenait avec suffisamment de recul. Elle l'était moins pour le capitaine du navire, qui, en se penchant à tribord pour suivre le bruit qui se faisait de plus en plus tonnant, aperçût un olibrius complètement dément percer sa coque de tout son poids, la traverser comme s'il s'agissait d'une toile de tissu tendue et… continuer à courir sur l'eau sans peiner. Sa stupéfaction se dédoubla lorsqu'il vit un autre fou, accroché à lui, en train de faire du barefoot et de rire aux éclats.

Le regard blanc et exorbité d'effroi, il bégaya :
— Que... Qui... Quoi...
— Capitaine, capitaine ! C'est terrible ! Des truands nous envahissent ! Ils sont sortis de la cale et courent partout en criant ! On comprend rien à ce qu'ils racontent ! Ils puent le rhum !  Et y'a de l'eau qui commence à monter à tous les niveaux ! FAUT QU'ON FASSE QUELQUE CHOSE ! s'écria une jeune recrue, qui remontait sur le pont, transpirante et un peu paniquée.
— C'est... parce qu'en fait... on est en train de couler, moussaillon.
— AH ?! Et du coup, c'est très grave ! Faut réagir au plus vite !
— En effet, sembla-t-il bruire, d'un chuchotement fantomatique. Son âme avait disparu avec l'absurdité cosmique de la situation.
— On fait quoi, du coup, capitaine ?!
— Oui.
— C'était pas une question fermée, capitaine ! Bon, on va appeler la Marine et on sort la barque ! Bougez pas ! lança finalement le mousse, qui ne désirait pas rester oisif face à un tel désastre. Il avait aussitôt déguerpi.
De son côté, Arslan fut également forcé de reprendre ses esprits une fois en pleine mer, en train de patiner sur l'eau. Sa course ne décélérait pas le moins du monde, et prenait au contraire une vitesse de croisière. Le flou cinétique qui l'entourait, la noirceur de la cale, le volume oppressant des lieux, avaient fui de son champ de vision. Désormais, il n'y avait plus que le bleu infini du ciel et de l'océan.

En se retournant brièvement pour zieuter derrière lui, sans discontinuer, il constata deux choses : la première était qu'ils venaient de détruire littéralement leur seul et unique moyen de transport et qu'ils allaient devoir, rapidement, trouver un nouveau navire ; la seconde était que ce Ō le suivait, encore et toujours, en surfant sur l'eau, les pieds frappant la surface avec une tranquillité étonnante, et qu'il était même en train de s'esclaffer comme un enfant.

Il n'existe pas de moitié de liberté ― Arslan (Terminée) C77a

Il regarda à nouveau devant lui, pour réfléchir, puis abaissa sa tête vers ses jambes. C'était donc comme ça qu'il le suivait : en s'accrochant à lui grâce à cette satanée chaîne. La puissance avec laquelle il chargeait, semblait avoir anesthésié ses membres postérieurs, au point de ne même pas remarquer la sensation du poids sur sa cheville. Le mal était fait, après tout. Il était sans doute trop tard pour faire quelque chose. Une fois de plus, ce petit malin s'était joué de lui.

Qu'allaient-ils faire maintenant ? Water-Seven était encore loin. Des gens allaient se noyer. De la bouffe allait se perdre à tout jamais. Les autorités locales, les gardes de côte et les bâtiments marines alentours, allaient sûrement se rameuter, à la suite de cette rixe. Comme d'habitude, Arslan s'attirait des ennuis qui dépassaient l'entendement. Cependant, pour une fois, il n'était pas seul : il y avait quelqu'un d'autre dans l'histoire, et qui avait, vraisemblablement, autant à se reprocher.

Quoi qu'il en soit, la situation n'en demeurait pas moins problématique. Il fallait quand même prendre une décision :

Il n'existe pas de moitié de liberté ― Arslan (Terminée) B82r
— BON, Ō ! ON FAIT QUOI DU COUP LÀ ?! PARCE QU'ON A PLUS DE BATEAU ! ON CONTINUE À SE BATTRE OU ON TROUVE UNE SOLUTION ?! vociféra-t-il, le plus audiblement possible, en continuant à tracer sur les sinuosités de la mer.
La réponse de son adversaire se fit attendre, un temps, jusqu'à se faire lentement oublier. Le vent battait contre ses tympans, l'iode embaumait ses sinus et le soleil plein, blanc, perçait sa rétine encore fragile, mais… quel pied c'était de pouvoir, enfin, profiter de l'air frais, de se sentir pleinement libre. C'était pour apprécier des moments comme celui-ci qu'il avait abandonné Banaro et son avenir de shérif de la City, qu'il avait tout envoyé bouler du jour au lendemain, laissant sa seule et unique famille derrière lui.

En se sentant littéralement fouler l'eau, de son train irréfrénable, Arslan se disait que plus jamais il n'allait s'infliger ce genre de détention clandestine, que plus jamais il n'allait se forcer à rentrer dans les clous pour espérer s'en tirer sans accrocs. Le résultat était là, de toute façon : il n'avait pas réussi à tenir plus d'un mois dans cet horrible confinement et en était même venu à faire exploser le navire qui les convoyait. Il s'était contenu, avait tenté de garder son calme, d'apaiser sa fougue, de tempérer son hyperactivité, mais on avait beau chasser son naturel, il revenait toujours au galop.


Néanmoins, cela n'enlevait rien à la débilité de son acte. S'ils se tenaient maintenant à un bon kilomètre du bateau, les cris de détresse des marins se faisaient toujours entendre, et les grincements magistraux des mâts s'effondrant sur eux-mêmes, des craquements grandiloquents du métal se disloquant, ne laissaient personne indifférent. Surtout pas lui.

Il n'existe pas de moitié de liberté ― Arslan (Terminée) U1th

Le voyage allait sans aucun doute devenir quelque chose d'autre à partir de maintenant, mais il n'était pas seul dans cette galère et deux cerveaux qui cherchaient une solution étaient, jusqu'à preuve du contraire, toujours plus performant qu'un seul. Ce Ō savait être aussi agile qu'un chat et avait la sale manie de toujours réussir à retomber sur ses pattes, il allait sans doute leur trouver une petite combine pour les tirer de ce foutoir sans nom. D'ailleurs, que faisait-il ?

Il était impossible de ressentir la pression de son corps, tant la force que son allure générait semblait le couper de toute pesanteur, mais il fut tout de même alerté par une étrange sensation. C'était comme si quelqu'un venait, à l'instant, de poser les pieds sur son dos.
— J'ai eu ma dose de combat pour aujourd'hui, merci pour tout. On se dit à la prochaine, l'Esprit Libre, lâcha Ō, avec un timbre doux, au creux de son oreille, alors qu'il était tout simplement en train de prendre appui sur ses épaules pour repartir en arrière.
— ATTEND ! QU'EST-CE QUE TU FOUS, ENFOIRÉ ?! EH, MAIS ÇA RESSEMBLE PAS À UNE SOLUTION ÇA ! s'écria Arslan, en prenant conscience que son camarade du moment lui faisait faux bond en se servant de lui comme d'un tremplin.
Sa mâchoire se comprima. L'idée de se savoir désormais tout seul, en train de sprinter sur les vagues, n'était pas la plus réjouissante. Qui plus est, ce n'était pas tous les jours qu'il devenait « ami » avec quelqu'un en se battant contre lui et qu'il le quittait sur d'aussi étranges aurevoirs. Il était définitivement quelqu'un de très spécial, c'était peu de le dire, et en cela, il avait fait son petit effet.

Arslan lorgna une dernière fois dans la direction Ō, qui était déjà bien loin. Il avait regagné une barque de fortune, accompagné du quatuor de révolutionnaires qui l'avait abordé plus tôt, et regardait dans son direction, avec l'impression d'être heureux. Ils s'éloignaient, en arpentant tous les deux des chemins différents, l'un s'apprêtant à aller à Shabondy, l'autre à Water Seven, mais peut-être un jour allaient-ils se retrouver à nouveau ? Où, quand et dans quelles circonstances ? Allaient-ils changer entre temps ou le schéma se répéterait-il, indéfiniment ?

Beaucoup d'interrogations inutiles envahirent l'Esprit Libre, qui, en se tournant de nouveau vers l'horizon qui s'étendait face à lui, dut finalement s'avouer quelque chose de déplaisant, quelque chose qu'il essayait vainement d'éviter depuis un petit moment.

Il n'existe pas de moitié de liberté ― Arslan (Terminée) Myut
— Me dîtes pas que je vais devoir courir jusqu'à la prochaine île quand même... maugréa-t-il.
Une journée presque banale, en somme.


Dernière édition par Arslan le Mar 10 Nov - 17:07, édité 5 fois
Wolfgang D. Heine
Il n'existe pas de moitié de liberté ― Arslan (Terminée) Q8fq
Il n'existe pas de moitié de liberté ― Arslan (Terminée) Zi8y
Loca. :
Shabondy
Prime :
2.000.000.000
Berrys :
000

Feuille de personnage
Jauge d'intrigue personnelle:
Il n'existe pas de moitié de liberté ― Arslan (Terminée) Left_bar_bleue0/0Il n'existe pas de moitié de liberté ― Arslan (Terminée) Empty_bar_bleue  (0/0)
Wolfgang D. Heine
Le Terroriste
posté le Mar 10 Nov - 3:41
Bon, je vous annonce que j'ai ENFIN terminé ma présentation. Ça a pris du temps, mais j'ai enfin trouvé quelque chose de pertinent, qui ne me faisait pas culpabiliser vis-à-vis du contexte et je l'ai écrit en 10 jours, à peine, tellement je me suis chauffé. Eh oui. Vous pouvez m'applaudir, oui ! merci ! non, fallait pas ! bon, arrêtez… stop, au secours ! me molestez pas, aïe, ça fait mal… yeah.

― disclaimer : Je tiens à émettre une petite précision pour mon correcteur, qui, j'espère, aiguillera plus qu'elle ne gâchera la lecture : Arslan, au moment du test-RP, n'a pas entièrement construit sa réflexion révolutionnaire. C'est donc normal  (et même peut-être intéressant ?) de voir des petites différences, divergences, entre la description mentale qui retranscrit son état d'esprit actuel et celui dans lequel il est au moment du test-RP.

À bientôt pour de nouvelles aventures !
PsychAli
Il n'existe pas de moitié de liberté ― Arslan (Terminée) 1570646720-hover-psychali
Loca. :
Balgimoa
Berrys :
230.000.000

Feuille de personnage
Jauge d'intrigue personnelle:
Il n'existe pas de moitié de liberté ― Arslan (Terminée) Left_bar_bleue6/100Il n'existe pas de moitié de liberté ― Arslan (Terminée) Empty_bar_bleue  (6/100)
PsychAli
The 8-Legged Detective
posté le Mer 11 Nov - 14:59
Bon, nous y sommes enfin, la validation tant attendue de cette fiche que l'on attendait tous. Tu as fais le choix d'un test-RP associé avec celui de ton camarade/rival révolutionnaire dont on voit déjà l'importance pour Arslan et la présence qu'il dégage, dans cette partie de "tranche de vie" de vos deux personnages. Mais il y a beaucoup à dire sur ce test-RP, et plongeons y sans plus tarder.

Déjà, un point particulier qui m'a marqué dans le personnage d'Arslan, c'est cet aspect attachant du personnage. A cette époque de sa vie, il est encore un "simple" pirate, à la recherche d'une liberté plus personnelle, et se retrouve confronté à un clash d'idéaux avec plusieurs révolutionnaires, dont un en particulier. Évidemment, on sait que dans le présent il aura fini par adopter cette vision plus "globalisée" de la liberté, et c'est pour cela justement que j'ai trouvé la personnalité d'Arslan vraiment attachante dans ce Test-RP : il n'y croit pas au début, ou du moins, a du mal à se faire à l'idée qu'il ait tort.

Un autre aspect de ta fiche que j'ai apprécié c'est l'humour vraiment léger, mais qui fonctionne parfaitement à la fois dans le contexte des scènes où c'est appliqué, mais en plus en tant que tel, je me suis surpris à rire plusieurs fois (mention spéciale à la fin... D'ailleurs je me demande si Arslan a vraiment couru jusqu'à Water Seven, tiens). Et ça rentre bien dans ce côté attachant, toujours de ton personnage, en réalité c'est vraiment le fil rouge de ta fiche et c'est vraiment ce que j'ai le plus apprécié.

Pour ce qui est du contexte, l'inverse serait ironique, mais il est parfaitement respecté et compris. D'ailleurs, pour un Test-RP, tu te sers très bien de la narration pour insérer l'Esprit Libre dans l'univers d'OPA, entre son lieu de naissance, ses différentes escales sur Grand Line et même la mention d'un évènement en particulier en aval du temps de ce RP. C'est fait de manière organique, de plus, et on remarque très bien à quel point la chronologie de ton personnage, son parcours et son vécu est totalement cohérent et défini. Le test-RP n'est pas fait pour échapper à ça, mais justement pour proposer quelque chose d'unique et intéressant !
En parlant de ce qui est intéressant, l'aspect le plus important et impactant de cette fiche c'est évidemment le combat proposé par toi (et Ô). Non seulement la raison de ce combat est légitime, mais en plus celui-ci est si bien amené, exécuté, planifié. Les actions sont cohérentes (par exemple, lorsque tu décris le fait que les articulations d'Arslan sont ankylosées), en plus d'être efficaces, bien écrites, et bien que toi et Ô n'avaient pas utilisé 100% de vos capacités, ça restait déjà fou à lire. C'est d'autant plus impressionnant lorsque l'on sait comment ce combat a été écrit, et pour le coup, je suis pressé de voir le point de vue de ton adversaire.

Maintenant, je n'ai rien d'autre à ajouter sur le fond de ta fiche. En terme de forme, ton écriture est comme d'hab, au top, vraiment élégante, agréable à lire. C'est surtout ton vocabulaire qui m'impressionne pour le coup, et la manière dont tu utilises notre langue avec aisance, surtout dans le combat. Ca fait qu'à aucun moment je ne me suis perdu, ou même ennuyé, sachant que je ne suis pas non plus féru des combats à l'écrit, c'est vraiment un très bon point. Evidemment, l'orthographe est impeccable et la mise en page au point, avec une utilisation des images ultra pertinente pour le coup. J'ai rien d'autre à ajouter sur ce côté.

Franchement, le seul regret que j'aurais par rapport à ce Test-RP c'est que, bah... J'aimerais en savoir plus sur Arslan finalement. Les quelques indices disséminés sur son passé et son impact sur le contexte du forum me font penser que tu as du lourd de prévu, qui j'espère sera développé en flashback. Et bien que je comprenne pourquoi tu as opté pour le RP, j'aurai toujours ce regret au fond de mon âme. Les aléas d'être fondateur je suppose... Mais sinon comme tu l'as compris, j'ai vraiment surkiffé ta fiche, et je suis pressé de voir ce que tu vas développer en Flashbacks. Bien joué !

Par les pouvoirs que tu m'as conféré, je ta valide donc avec un total e 10000 Dorikis, félicitations ! Comme demandé, tu auras donc une prime de 200 millions et une contre-prime à 400 millions ; tu seras équipé de ton Jûrame pour te défendre face aux différentes forces voulant empocher le pactole sur ta tête. Ta VC sera générée au plus vite, et je te souhaite de bien t'amuser à RP avec l'Esprit Libre ! Have fun !
Contenu sponsorisé
posté le
Il n'existe pas de moitié de liberté ― Arslan (Terminée)
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Sauter vers: