L’entrainement fait partie de la vie. De ma vie plus précisément. Depuis mon plus jeune âge et l’enseignement de mon défunt maître, je n’ai jamais vraiment arrêté de m’entrainer.  Le Ryusoken était mon art, mon corps mon arme et ma volonté de faire ma motivation qui me fait me dépasser chaque jour que dieu fait. Je pense que même celui qui a le plus grand talent combattif du monde, s’il ne s’entraine pas, ne pourra jamais gagner contre quelqu’un qui s’entraine dur tous les jours de l’année. C’est un précepte que m’a appris mon vieux maître avant de crever. De plus j’avais plutôt besoin d’entrainement depuis que j’avais mangé le fruit de la glace. Ce dernier était plutôt compliqué à utiliser à pleine puissance. C’est d’ailleurs pour ça que je me retrouvais seul, tous les matins depuis maintenant deux mois, dans ce désert. Le vide autour de moi, la chaleur ambiante, faisait que c’était l’endroit parfait pour un entrainement.

En effet, la glace était plutôt difficile à utiliser sous une chaleur comme celle-ci. L’entrainement me servait, en plus d’apprendre à mieux contrôler mes pouvoirs de maudit, à créer une glace dont la température tellement basse pourrait résister à une forte chaleur. Mon but ? Atteindre le zéro absolue, mais sincèrement, entre nous, j’étais loin d’y arriver. La difficulté était donc la chaleur ambiante et ce soleil dont les rayons ne laissait pas mon corps froid indifférent. Bouffée de chaleur, transpiration, l’homme glaçon que j’étais devenu après avoir été maudit par ce fruit ne supportait pas trop l’ambiance. J’étais pourtant torse nue, mes muscles saillants à découvert, avec seulement un jean de couleur noir et des boots Tigerland au pied, ma marque préférée. Je dois dire que le sable brûlait clairement ma peau quand il entrait en contact direct avec celle-ci. Mes techniques glacées prenaient forme, mais ne restait jamais longtemps en place, les rayons du soleil en faisait rapidement de l’eau.

Une simple phrase résonna dans ce vide ambiant avant que mon corps, lui, ne tombe au sol complétement vidé de son énergie vitale. « Putain, ça me casse les couilles. » Cela faisait combien de temps que je m’entrainais ? Cinq heures environs je dirais. J’étais arrivé sur les lieux à 10 heures, il était 15 heures passé maintenant. Le soleil est putain de fort à cet heure-ci de la journée en plus. La chaleur faisait que j’avais même, quelque fois, du mal à respirer, devant me mouiller en créant un glaçon sur mon front et en le laissant fondre. Putain, cette faiblesse qui était en moi, celle de la chaleur, je devais clairement m’habitué à elle pour la dépasser. Je déteste la chaleur et pourtant, faire un entrainement en plein désert, pour un homme glace comme moi, c’était le meilleur moyen de s’améliorer.

Mon maître disait que pour se dépasser, l’homme a besoin de se sortir de sa zone de confort. Il a besoin de se sentir menacer, en danger, pour que sa volonté de vivre l’emporte sur ses capacités physiques. Je me souviens d’un jour où il m’avait bandé les yeux et m’avait fait me battre contre lui dans cet état. Il voulait seulement que mes sens s’aiguisent et pour ce faire, le moyen le plus efficace et rapide était de me priver du plus important : la vue. Ce que je faisais en ce moment même c’était un peu près pareil. Je me suis privé volontairement d’un climat qui me convient pour aller m’entrainer dans un endroit plus hostile. Me relevant, laissant seulement mes fesses poser sur le sable, j’avais posé mes avant-bras sur le dessus de mes genoux.

Mon tatouage d’ancien esclave était clairement visible et prenait la totalité de mon dos. J’étais épuisé et pourtant, il fallait que je continue. Les pouvoirs de ce fruit n’allaient pas se contrôler tout seul, il fallait que je persévère, il ne fallait pas que je baisse les bras !

Les gouttes de sueur tombent et mouillent les grain dorée présent en nombre. L’entrainement, voilà une chose qui n’est pas simple et qui pourtant doit être fait chaque jour que Dieu fait. Il faut de l’entrainement pour apprendre de nouvelle technique, de l’entrainement pour permettre à son corps de pouvoir résister aux affres d’un combat. Il faut de l’entrainement pour pouvoir survivre dans ce monde de brute, de pute, tout simplement car la vie est la plus grande chienne que tu n’as jamais connue. Alors tu prenais plaisir à te dépasser, car c’est bizarrement dans l’entrainement physique que tu trouvais la quiétude, le calme, la sérénité. Comment maîtriser le pouvoir qui est le tient ? Étais-tu vraiment capable de ne pas plier face à l’adversité si tu n’arrivais même pas à maîtriser ton propre démon intérieur ? Car oui, au fond de toi, tu te pensais maudit. Maudit par le temps et surtout l’univers qui t’avais ôté la capacité de te mouvoir dans l’eau azur, tout simplement car tu avais croqué l’un des fruits défendu.

Ton subconscient ne faisait que naviguer, tentant désespérément de répondre à ces questions, quand soudain un boulet de canon humain ricoche à coté de toi. Tes yeux complétement écarquillés n’en revenaient pas, cette femme au sol, venait de parcourir plusieurs centaine de mètre, voire de kilomètre à une vitesse folle, tout ça pour atterrir à quelques centimètres de tes pieds. Et quel atterrissage en plus ! Complétement raté ! L’effet de surprise y est, bien-sûr, qui aurait dit qu’une femme pouvait voler ? Reprenant tes esprits, tu souris pendant quelques secondes puis commence à rigoler avec ta grosse voix ! « BAHAHAHAHAHAHAHAHA ! Eh mais … T’es un ange ? » Disais-tu en arrêtant de rire d’un seul coup tout en la fixant du regard avec tes gros yeux. Les anges, pour toi, n’existaient pas et pourtant, tu venais d’en voir une atterrir devant toi. Oui, bon, l’atterrissage était quand même à revoir, pour un ange tombé du ciel, ça manquait cruellement de prestance. « Elles sont où tes ailes ? » Disais-tu l’air dubitatif. Tu cherchais du regard les ailes de cet ange, mais rien. De plus, elle n’avait au-dessus de son doux faciès aucune auréole visible. Ton regard se tourna donc logiquement vers l’endroit où elle était censée tomber, cherchant un point d’ancrage, une île céleste peut-être de passage dans le coin, ou même le paradis ayant une erreur dans son système de navigation et s’étant perdu dans le coin. Cependant, rien n’y faisait. Aucun signe de vie, rien aux alentours mise à part cette femme qui était tombée de nulle part.

Tu ne comprenais plus rien du tout et au final, tu n’étais pas plus avancé sur les raisons de sa venue en ces lieux qu’il y a quelques seconde. Il fallait le dire, tu n’étais pas très futé de base, mais après un entrainement aussi rigoureux, ton cerveau se mettait quelques temps sur off pour pouvoir récupérer. « Mais enfaite, t’es tombée d’où ? » Disais-tu avant de scruter l’horizon encore une fois pour au final ne rien trouver. Il fallait le dire clairement, son apparition était un mystère pour ta petite personne. C’est alors que tu scrutais l’horizon qu’une idée de vient en tête. Tu t’empressa donc de reprendre la parole, toujours avec un ton joyeux. « J’ai le droit de faire un vœu, c’est comme ça que ça marche non ? » Disais-tu avec des étoiles plein les yeux. Si tu avais vraiment le droit de faire un vœu, que serait-il ? Tu y songeais vraiment à vrai dire. Mais au final, alors que tes iris étaient posés sur elle, tu la voyais regarder si elle n’était pas blessée par la chute. Tu compris rapidement qu’elle n’était pas un ange, mais seulement une humaine comme toi. Sinon comment se faisait-il qu’elle ressentait la douleur ? Elle s’était égratigné au niveau de la jambe, mais cela restait superficiel. Tu t’approcha donc rapidement d’elle, bien décidé à savoir si oui ou non c’était un ange. Car même après avoir vu la blessure, tu te posais quand même la question. Ton cerveau était vraiment éteint aujourd’hui, il fallait le dire clairement. Puis après tout, quand tu ne te battais pas, tu n’utilisais que rarement ta matière grise, en bon bonhomme des cavernes que tu étais.

Arrivant à sa hauteur, ton sourcil droit remonta d’un cran, laissant le gauche complétement seul plus bas. Ton doigt vint s’enfoncer dans la joue de la protagoniste à plusieurs reprises avant que le son de ta voix ne viennent pourfendre le calme ambiant. « Mais … Mais … Mais … Je rêve pas là ». Disais-tu d’un air complétement dubitatif. Tu ne comprenais plus rien à ce qu’il se passait, ton cerveau faisait complétement un burnout et pourtant tu continuais avec ton doigt à toucher sa joue sans pour autant réagir à ton geste. Ah Reito, qu’allons-nous faire de toi ? Et surtout, comment se faisait-il qu’un imbécile de ton espèce soit encore en vie aujourd’hui ?  

Tu pensais réellement que cette femme était un ange. Enfin ça, c’était au début. Maintenant, tu la considérais comme un charlatan. Une sorcière qui n’a de cesse que de te mentir pour arriver à ses fins ? Et si quand même, au final, malgré les apparences, c’était vraiment un ange ? Tes neurones faisaient des loopings. Complétement perdu dans tes questionnements, tes yeux ne la lâchaient pas. Un premier coup de gourde en pleine tête, comme si elle voulait vérifier elle aussi que tu étais bien présent devant elle. Non, tu n’étais pas un mirage, loin de là. Un mirage n’était pas aussi beau et musclé que toi, voyons. Elle esquiva ton axe rapidement, bien sur ses appuis, elle se retrouva facilement dans ton dos. Tu la suivais facilement du regard, sa vitesse n’était pas plus grande que la tienne au final. Elle se baissa encore une fois puis écrivis des mots au sol. Enfin, tu pensais vraiment que c’était des mots, puisque tu ne savais pas lire. Oui, sérieusement, le dragon de glace ne savait pas lire. Tu te retrouvas comme un abruti, devant un ange tombé du ciel, sans savoir lire son message. Peut-être était-ce un message du tout puissant ? Après tout, avait-il peut-être décider de se manifester pour te faire part d’une mission de la plus haute importance ?

Tu n’étais pas croyant, mais au final, quand quelque chose comme ça se passe, il est important d’avoir la foi. Avançant doucement dans sa direction, tu t’arrêta devant ses gribouillages au sol avant de prendre une tête assez sérieuse. Tu la regardais, puis regardais les gribouillages. Tu la regardais, puis les gribouillages et ainsi de suite pendant de longue seconde avant de prendre la parole, avec toute l’intensité du monde.

« J’accepte cette mission avec tout l’honneur du monde. Que dois-je accomplir pour le tout puissant ? »

Disais-tu en la regardant droit dans les yeux, avec tout le sérieux du monde. Ta mission, si tu l’acceptes, serait de … Tu n’en avais aucune idée, mais tu t’étais mis au garde à vous devant l’ange pour lui signifier ton respect. Au final, tu lâchas rapidement cette position, car ça faisait mal aux épaules (tu avais trop forcé sur ton entrainement, sous cette chaleur, tu avais des courbatures) et surtout, il n’y avait pas de hiérarchie dans les anges, si ? Alors pourquoi le garde à vous ?

« Laisse-moi devinez … Je dois conquérir de nouvelle terre, Mary Geoise pour en faire une terre sainte c’est ça ? »

Disais-tu avant de t’arrêter puis de reprendre la parole.

« Claque des doigts et emmène-moi là-bas guerrière aux ailes invisible, nous prenons les armes ! »

Dis-tu en t’exclamant haut et fort.

« Ton nom c’est mimi mathy tu m’as dit c’est ça ? »

Tu rétorqua ça sérieusement derrière.

Tu te tourna ensuite, attendant qu’elle utilise ses pouvoirs d’ange pour vous téléporter. Tu avais une mission de plus haute importance et tu allais t’en montrer digne. Toi, qui n’a jamais eu de chance depuis tout jeune, le tout puissant avait enfin décider à te montrer qu’il pouvait être présent. Aujourd’hui, il t’avait choisi pour accomplir sa volonté. Aujourd’hui, tu étais son bras armé. Toi, digne possesseur du Hie Hie no mi, tu allais congeler ses non croyants qui pensaient être intouchable sur terre.

Tu faisais le pitre, c’était un fait. Même si t’étais vraiment un abruti quand tu ne combattais pas, tu gardais toujours cette once d’intelligence à l’intérieur de toi. Tu naviguais seulement entre ceux qui auraient la capacité de l’apercevoir et ceux qui se fieraient à leurs première impression et te considéreraient comme quelqu’un sans neurones fixes. Pour être honnête, tu ne savais pas encore à quelle caste appartenait cette femme, même si votre rencontre fortuite était plaisante à vivre pour le moment. Il faut bien préciser pour le moment car une glissade, dans une discussion entre deux personnes qui ne se connaissent ni d’Adam ni d’Eve est vite arrivée. Et c’est ce qui se passa lorsqu’elle aborda le sujet de l’esclavage en ta compagnie. Ton sang se mis soudain à bouillir, comme si on avait trempé ton corps dans une gigantesque marmite. Prononcer un tel mot en ta présence, était-elle suicidaire ? Son atterrissage raté lui avait sûrement bousillé quelques neurones. Il existait un code tacite dans ce monde, quand on rencontrait un ancien esclave arborant fièrement le tatouage, il ne fallait en aucun cas lui parler d’esclavage. C’était considéré comme du manque de respect et toi, l’Homme qu’on surnomme aujourd’hui le dragon de glace, tu ne supportais pas le manque de respect. Te retourna alors, tu la fixas des yeux avant de t’approcher d’elle. Elle t’avait tendue une gourde pour que tu puisses te désaltérer, mais tu ne pris même pas la peine de la prendre ou de la remercier. Tu t’arrêta à quelques centimètres de son visage, vos deux corps presque collés, avant de plonger tes yeux dans les siens.

« Que connais-tu réellement de l’esclavage pour pouvoir en parler ? T’as sûrement vécu dans ton petit confort, pendant la majorité de ta vie, laissant Papa et Maman prendre soin de toi et répondre aux moindres de tes désirs dès que tu en avais un. » Disais-tu d’un air sérieux. « Je vais t’apprendre quelque chose « mon ange ». Le monde est une gigantesque pute qui considère le malheur des hommes comme moyen de paiement. Pour la majorité des gens, vivre c’est rabaisser son prochain, tout simplement parce que la nature de l’Homme est mauvaise. Donc garde tes manières à la madone et retire la cuillère en argent que tu t’es mises dans le cul ça te fera peut-être apprendre qu'on ne parle pas de chose qu'on ne connait pas ».

Sec, cassant, calme. Ta voix n’était pas monotone, au contraire, tu parlais avec tes tripes comme l’Homme entier que tu avais appris à être. Simplet, abruti, crétin comme elle t’a appelé était des mots qui pouvait définir certaine facette de ton comportement. Pourtant, la psyché humaine est infinie, tenter de la restreindre dans la définition d’un seul mot n’était pas chose aisée, voir même impossible. La tienne était encore pire tellement elle était changeante à souhait. Véritable caméléon, tu pouvais faire paraitre tout et n’importe quoi, tout simplement car tu vivais dans l’instant présent, au grès de tes envies, sans penser aux conséquences de tes actes. Tes yeux se posèrent ensuite en contrebas, sur la descente de son torse. Non, ce n’était pas la première fois que tu voyais une femme, au contraire. Certains diront que tu a été attiré par sa chute de reins, d’autre que tu cherchais à mieux la connaitre. Ce qui était certain c’est que tes yeux  s’écarquillèrent doucement en restant figé sur l’esquisse d’une cicatrice de fouet dissimulée par son kimono. Doucement, tes mots n’avaient plus aucun sens qu’auparavant, serait-ce là une ancienne esclave elle aussi ? Si tel était le cas, ton phrasé n’aurait plus de sens.

« C’est une cicatrice de fouet que j’aperçois légèrement ? »

Disais-tu complétement dénué de tout sens logique. Tu venais seulement d’envahir son espace vital et de lui faire la morale après tout, rien de grave. Et s’il s’avère que c’était réellement une esclave comme toi, c’est toi qui lui avait manqué de respect et non l’inverse. M’enfin, tu attendais sa réaction et surtout sa réponse. Car les cicatrices de fouet tu en avais vu des masses, tu pouvais les reconnaitre entre mille. Tout simplement car le fouet ne frappe pas seulement le corps, mais aussi l’âme.

L’ambiance était électrique et pourtant, vos deux cœurs n’ont jamais battus aussi à l’unissons qu’a cet instant. Le temps était comme ralenti. Ralenti par les sentiments forts, les ressenties de chacun envers ce sujet si sensible qu’est l’esclavage. Tu la sentais sa colère qui montait, son sang qui bouillait, son regard qui s’intensifiait. Tu la voyais cette rage qui commençait doucement à prendre le contrôle d’elle et pourtant, tu ne reculas pas. Tu préférais affronter ce torrent d’énergie que de laisser une de tes semblable se noyer dans les torrents de ses pulsions. Car oui si ses pulsions sortaient c’est qu’elle n’était pas insensible à tes dires. C’est qu’elle avait, pendant trop longtemps, tenter de les contrôler. Tes yeux ne lâchèrent pas son visage, éraflant sa peau ébène de long en large. Sa cicatrice, tu l’avais vu. Sale, comme si le temps lui-même avait apposé sa marque sur son bras. Comme l’esclavage, en plus d’être un mal pour la santé mental, l’était aussi pour le corps. Et puis merde, existait-il pire fléau que celui-ci après tout ? Fermant tes yeux, tu revoyais chaque coup de fouet que ton corps à encaisser. Chaque frappe qui avait atteint ton âme, qui l’avait marqué à vie. Pourtant aujourd’hui tu souriais face à ce passé sombre. Tu croquais la vie car n’était-ce pas là le but ultime de tout homme que d’être libre de ses gestes à chacune de ses secondes passé sur cette terre ? Rouvrant les yeux, une vision d’horreur te fis bouger instinctivement. Le front de cette fille devenait noir peu à peu. Le Haki de l’armement ? Elle comptait vraiment t’attaquer de la sorte ? Tes genoux se fléchirent instinctivement, tes reflexes étaient animales après tout. De peu, tu réussis à esquiver ce coup de tête, mais ce n’était pas quelque chose d’ordinaire, loin de là. La puissance dégager vint découper l’atmosphère, comme si dame nature avait pris la possession du corps de cette femme et lui avait prêter sa force. Tes deux mains vinrent attraper les chevilles de cette jeune femme tandis que tes pieds prirent impulsion en arrière. L’emmenant avec toi, tu l’as lâcha rapidement. Juste ce qu’il fallait pour la déséquilibrer et faire gouter à son cul la douce chaleur du sable.

« La chance de ta vie c’est d’être libre. Donc oui, par rapport à ceux qui souffrent, à ceux qui se font fouetter en ce moment même, tu te dois d’arborer un sourire et de croquer ta vie à pleine dent. Espèce de privilégier va. »

Disais-tu en atterrissant une main au ras du sol, les genoux complétement plier à une dizaine de metres en face d’elle. Tu ne voulais rien savoir, rien entendre. Tout ce qu’elle pouvait dire n’était que des excuses pour toi. Vivre dans le passé, dans la douleur perpétuelle et constante ne servait à rien d’autre que s’autodétruire. Tu le savais que trop bien.

« Tu veux quoi ? Que je te fasses un gros câlin parce que t’as été esclave toi aussi ? » Criais-tu. « Tu sais quoi ? Je m’en bas les couilles de quelle chaine tu as porté, comme de quelle Tenryubitos tu as servis. Tu peux même venir d’Ohara et avoir survécu au Buster Call, ça me ferait une belle jambe. » Criais-tu encore alors que ton regard se faisait de plus en plus oppressant. « La seule chose qui compte aujourd’hui c’est que tu profites de cette liberté, qui est un cadeau que la vie t’as faite. Qu’est-ce que tu cherches au juste en essayant de refouler tes sentiments, en essayant de tout contrôler même l’utilisation de ton fruit du démon ? Tu risques seulement d’exploser de l’intérieur à force de forcer sur ce qui doit être relâcher !!! »

Criais-tu de tout ton être. Ce n’était en aucun cas une sorte d’ordre, seulement des conseils précieux. Tu savais lire en les gens, tu savais ce qu’elle ressentait en ce moment car tu étais passé par le même état. Ce contrôle n’était qu’une façon pour elle d’extériorisé une peur que son esprit tente désespérément de cacher.

« T’as peur de quoi au juste ? De me blesser ou de blesser les personnes que t’aime ? » Disais-tu. « Si c’est le cas, tu peux y aller, je survivrai à ta colère comme j’ai survécu au reste ! »

Disais-tu avant de te voir être soulever par les particules de sables présent sur le terrain. Comment cela était-il possible ? Simple. Tu avais recouvert le sable présent sur le terrain par une fine couche de glace. Se faisant, tu avais le contrôle de ce dernier et pouvait le mouvoir à ta guise. En aucun cas ton but était de la blesser, seulement de la mettre à bout pour qu’elle extériorise cette rage qu’elle tente de canaliser depuis plusieurs années maintenant. Une vague géante de sable blanc, semblable à de la neige sans en être, apparu alors en face d’elle. Une vague d’une dizaine de mètre de haut. À son sommet, tu la regardais droit dans les yeux. Tu étais quelqu’un de droit dans tes bottes, si tu pensais qu’elle ne pourrait pas esquiver cela, tu ne l’aurais pas fait. Tu voulais seulement qu’elle te montre pleinement ses capacités. D’un geste du bras, la vague fonça dans la direction de la jeune femme. Toi, dans son haut, tu guettas la moindre occasion pour l’attaquer au corps à corps. Si elle tentait d’esquiver en bougeant à droite ou à gauche, tu te ferais un plaisir de la suivre. Qu’allait-elle faire ? Pour esquiver ceci, elle n’avait plus qu’une seule solution : Frapper à pleine puissance en utilisant le même pouvoir que tu avais aperçu tout à l’heure, mais en était-elle capable ?

« Tu as raison » Disais-tu alors que tout autour de toi commençait à trembler. Du sang coulait de ton nez, la faute à son coup de genou bien placé et à ses réflexes que tu pouvais qualifié de surhumain. « C’est vrai, tu as raison. Pourquoi esquiver au final, le choc de nos deux destins est inévitable ».

Disais-tu alors que le trou béant commençait doucement à vouloir te happer. Sans aucun mouvement, une couche de glace épaisse, mélanger au Haki de l’armement et au sable vint refermer ce trou, te permettant de marcher au-dessus jusqu’à son centre. A chacun de tes pas, une surface dur se créait, partant de tes jambes pour pouvoir maintenir ton Haki en gardant contact avec elle. Tu n’avais peur de rien, ni personne. Aucun homme ni aucune femme sur cette terre ne te faisais avoir peur. La mort elle-même n’était pas quelque chose que tu redoutais, mais acceptait sans aucune douleur.

« Si c’est ce que tu veux … » Disais-tu alors qu’il commençait doucement à neiger. Le vent se leva, la neige s’intensifia au fil des secondes. Le soleil tapait, mais il neigeait. Cette femme se demanderait sûrement par quel sortilège tu étais capable de faire ça ? Par quel pouvoir pouvais-tu changer le climat comme ceci, mais tu ne répondrais pas. Tu étais trop occupé à tenter de la sortir de sa torpeur, à la retirer de cette abysse de contrôle dont elle était prisonnière. « … Alors je vais te frapper à pleine puissance ».

Disais-tu avant que d’un seul coup, une forme gigantesque se créa à partir de ton propre corps. Ce dernier se modela, changea, se transforma en une sorte d’hybridation humaine. Mi-homme, mi-dragon, tout ça composé de glace. Ton côté gauche avait complétement disparu sous cette forme, laissant seulement ton côté droit libre. Tu avais fait exprès de protéger ce côté, le cœur s’y trouvait. Tu n’avais donc qu’un seul bras de libre, des ailes glacées t’ont poussées sur le dos, tandis qu’au-dessus de toi se trouvait la tête d’un dragon qui n’attendait qu’une seul chose : fendre sur sa proie.

Sa malédiction était puissante, mais tu savais pertinemment qu’elle manquait de spontanéité pour pouvoir la contrôlée à pleine puissance. Ses tours de passe-passe ne marchaient pas avec toi. Créer des trous gigantesques, se propulser en l’air et voler, c’était de la poudre aux yeux. Au final, c’est elle qui avait demandé un affrontement de front et non toi. Elle en avait dans le pantalon, rien que pour ça, elle avait gagné ton respect. Pour ce qui est de l’issue du combat, tu laissais le destin décider. Tu avais seulement promis, pour ta part, de frapper à pleine puissance et c’est ce que tu allais faire.

« J’espère que t’es prête « mon ange », car je t’envoie rejoindre ton créateur ». Disais-tu d’un ton calme et posé.

Après tout, si elle devait mourir ici aujourd’hui, n’était-ce pas là son destin ? Et si par hasard tu devais mourir, n’était-ce pas là le tiens par la même occasion ? Concentrant alors toute ta puissance dans ta griffe droite, de la glace vint complétement la recouvrir. La couleur de cette dernière n’était pas normal. Sa teinte blanche virait rapidement au gris foncé, tout simplement car ce n’était pas n’importe quelle glace. Pour résister à son pouvoir dévastateur, tu n’avais pas d’autre choix que de créer quelque chose de nouveau. Tu mélangeas donc le sable, la glace et ton Haki de l’armement pour y rajouter de la résistance et empêcher ses ondes de circuler à l’intérieur de ta création. Ferme sur tes appuies, tu t’élanças rapidement à sa rencontre, utilisant tes ailes et ta queue de dragon pour prendre impulsion au sol et t’envoyer, tel un boulet de canon vers ta cible. C’est elle qui avait demander à ce que tu y aille à pleine puissance. C’est elle qui voulait ta mort et non l’inverse. C’est elle qui avait du mal à contrôler ses sentiments au point d’avoir peur de ces derniers. Ta griffe en avant, tu visais sa poitrine. Tu savais que le choc allait être violent, tu savais qu’elle allait te frapper elle aussi à pleine puissance. De toute manière elle le devait, elle devait tout tenter pour venir à bout de toi, sinon elle vivrait dans le regret toute sa vie. Et puis, ne dis-t-on pas que la puissance ne respecte que la puissance après tout ?

Le combat de toute une vie ? Ce n’était clairement pas celui-ci, mais l’excitation, tu la ressentais. Ce sentiment de libération, tu adorais le vivre. Et plus les secondes passaient, plus tu adorais ce que tu étais en train de faire. Cela faisait-il de toi un accroc du combat ? Des sensations fortes ? Loin de là. Tu étais seulement un homme qui vivait pleinement sa vie et profitait de chaque seconde de sa liberté. Et tu voulais que celle que tu avais en face de toi en profite aussi au lieu de se morfondre sur son passé d’esclavage. Tu fonçais donc vers elle, tu savais pertinemment que ce coup serait le dernier, quoi qu’il se passe, le combat s’arrêterai après celui-ci. Ton coup le plus puissant face au sien. Deux attaques dévastatrices, pouvant mettre complétement hors d’état de nuire n’importe quel combattant sur cette terre s’il est touché de plein fouet. Et puis ton adversaire du jour avait pas mal de répondant, tu devais franchement l’avouer. Une fois arrivé à son niveau, elle fit passer ta griffe au-dessus de son épaule et raccourci directement la distance qui vous séparait pour tenter un coup de poing remplie de Haki au niveau de ton flan. C’était franchement bien joué, la différence de taille était grande entre vous, l’utiliser à son avantage comme cela était pas mal du tout. C’était rusé, mais pas assez pour t’avoir sous cette forme. Si elle avait combattu Reito, l’utilisateur du Ryusoken, elle aurait sûrement gagnée le combat et t’aurais couchée avec sa droite. Malheureusement pour elle, elle combattait Reito, le dragon de glace. Te toucher sous cette forme n’était pas aussi simple, loin de là. Tes ailes de glace prirent impulsion au sol, te faisant glisser doucement pour te positionner de sorte à ce qu’elle ne puisse toucher avec son poing que le coté de ton corps protégé par l’armure de glace. Ta griffe, elle, vint feindre l’air jusqu’à frapper ta proie de plein fouet. Les deux attaques firent mouche simultanément. Le choc fût tel qu’il créa une sorte d’explosion venteuse, faisant s’envoler le sable présent autour et créant un cratère géant à son épicentre. La douleur du coup était intense.

Crack. Tes cotes furent complétement fêlée. Elle avait réussi à te toucher, pas mal pour quelqu’un qui avait peur de se servir de ses pouvoirs à pleine puissance pensas-tu. Du sang gicla de ta bouche tandis que la douleur était de plus en plus intense. En plus de t’avoir touché, cette jeune femme t’avait mis dans un sale état. Tu ne comprenais pas encore comment fonctionnait son fruit du démon, mais une chose était sûre, c’est qu’il était extrêmement puissant. Elle maîtrisait le fluide de l’armement, c’était pour ça qu’au final, elle t’avait touché même en tant que Logia. Dommage pour elle, ton coup puissant avait atteint sa cible aussi. Complétement logé dans sa tempe, ta griffe s’était transformée en coup de poing au dernier moment pour ne lui laisser aucunes séquelles physiques. Tu étais peut-être un abruti, un con, un grand parleur qui n’hésitait pas pour provoquer ses adversaires, mais blessé ce genre de personne c’était contre ton code de conduite. Tu n’étais pas un méchant pirate qui ne cherchait que la mort des autres, loin de là d’ailleurs. Tu voulais seulement qu’elle se souvienne de ce combat comme étant celui où elle s’était complétement lâchée, sans prendre en considération ne le reste ni ses sentiments. Tu voulais qu’elle se souvienne de ce sentiment de liberté dans lequel elle baignait pour au final tenter de le reproduire à l’avenir. Ce n’était pas contre elle toutes tes paroles déplacées, au contraire, c’était pour elle.

La déflagration venteuse créa un gigantesque cratère en plein milieu des dunes. Tu tenais à peine sur tes jambes, ces dernières commençaient doucement à flancher. Tu avais bien trop utilisé ton pouvoir dans un environnement aussi hostile à la glace que celui-ci, mais ce qui t’inquiétais le plus c’était la jeune femme en face de toi qui avait complétement perdu connaissance suite au choc. Plus les secondes passèrent et plus le cratère se remplissait de sable avec vos deux âmes à l’intérieur. Elle chuta au sol devant toi. Tu avais tenté de la retenir, mais rien n’y faisait, ton corps était bien trop meurtri par cette fin de combat intense. Et pourtant, ton esprit lui, savait pertinemment que tu devais bouger de là, auquel cas vous alliez y passer tous les deux enseveli sous plusieurs tonnes de sable. Un pas, puis un autre jusqu’à arriver à ses côtés. Tu tentas de la soulever, mais rien n’y faisait, la douleur était beaucoup trop forte pour que tu puisses utiliser ta force. Elle n’était pas lourde, loin de là, c’était seulement que tu n’avais plus aucune énergie pour ça. Réfléchissant rapidement, tu n’avais qu’une seule solution pour vous sortir de ce pétrin. Il ne te restait qu’une seule chose à tenter. Si ça passe, vous étiez sauvées, auquel cas, vous étiez mort en plein milieu de ce désert. Posant difficilement les mains au sol, tu n’avais qu’une seule chose en tête, glacer tout ce qui se trouvait autour de vous pour empêcher le sable de vous ensevelir.

« Ice … Age … »

Les grains de sable autour de toi se transformèrent directement en glace. Une déferlante de glace vint complétement s’abattre dans un rayon d’une dizaine de mettre autour de toi. Ce fut suffisant pour arrêter cette réaction en chaine et sauver ta peau et celle de ton adversaire du jour, toujours inconsciente. Le souci, c’était que tu n’avais plus aucune force dans le corps. Tu sentais doucement tes yeux devenir lourds, tes membres ne répondaient plus aux demandes répétées de ton propre cerveau. Rien n’y faisait, tu étais complétement vidé de toute énergie vitale. Tu tombas donc raide, à coter de la jeune femme, espérant qu’elle se réveille, comprenne ce que tu venais de faire pour pas qu’elle te tue pendant ton sommeil.