Ce n’était pas chose simple que de débarquer sur une île inconnue venue de très loin. Mais Makiara n’avait pas vraiment le choix. C’était un service qu’elle devait rendre à son contremaître. Il était venu la voir il y a maintenant plusieurs semaines pour qu’elle lui rende ce coup de main. Enfin, venu la voir. Voir quelqu’un était compliqué à l’Alabasta actuelle sans voir débarquer dans sa vie des ennuis venus de la capitale, alors il avait plutôt envoyer un messager. Ce qui rendait encore plus impossible le fait de dire non qui plus est.

C’était la première fois qu’elle quittait véritablement Alabasta, elle ne l’avait jamais fait auparavant.  Si ce n’est pour des voyages extrêmement rapide. Et surtout jamais elle n’aurait crû devoir aller jusque sur West Blue. Tout ça pour une commande particulière que son ami ne pouvait honorer à temps à cause d’une blessure qu’il s’était faite.

Alors la voilà débarquant sur une petite île quelconque, qui pourtant serait le siège de l’un des plus gros accords de transport de marchandise vers leur chantier naval. Un arrivage de bois mensuel qui pourrait largement subvenir au besoin de toute l’entreprise pour longtemps.

Et Torara D. Makiara en serait le visage. Son programme était clair. La descente, son rendez-vous, puis une nuit dans la ville avant de repartir le lendemain matin. La dragonne ne put s’empêcher de constater que la ville arborait un assez large assortiment de Marine. Elle se demandait ce que valait un Marine des Blues au combat. Certainement qu’ils devaient sensiblement différer des Marines des bases principales. Les Blues étaient généralement des mers plus calmes. Et ça c’était vérifié pour leur trajet car aucune attaque subie par des pirates ou autres.

Le rendez-vous en lui-même fut plutôt bon, la commande avait été assurée et c’était le principal. Tora avait plutôt hâte que cela se termine pour rentrer à Thinis et vérifier que tout se passait bien. La jeune femme décida quand même de profiter de son voyage en se mêlant au village durant la soirée, elle voulait goûter quelques spécialités locales avant de rentrer, histoire de ne pas être revenue pour rien.

Mais la présence des Marines étaient toujours aussi active le soir. Et qu’un petit groupe d’entre eux était particulièrement nerveux. Ils étaient sûrement en planque ou en train de chercher un voleur de choux, pensait-elle. Jusqu’à ce qu’elle entende les mots une fois qu’ils furent assez près et que le discours devint compréhensible.

- Moi je dis que le Lieutenant peut pas nous forcer à faire tout ça.

- Ouais bien dit Jack, faut qu’on lui montre que nous aussi on peut dire merde aux ordres !

- Quand je pense qu’il voudrait qu’on escroque les derniers pirates ayant accoster sur l’île juste pour s’approprier leur butin avant de les arrêter. Non on peut pas tous faire ça.

- En même temps on va pas dire non à un petit tas de berrys facile chacun non ? Et on les arrêtent au bout du compte ça change quoi ?

- Je sais pas trop Bob, je sais pas… houips

- Allez on y va au plus vite comme ça on finit ça avant d’aller au lit. C’est un primé en plus c’est comme ça que le Lieutenant l’a reconnu.

Leur baragouinage s’estompait petit à petit à mesure qu’ils s’éloignaient en marchant vers le probable lieu de l’escroquerie. Hors de question que la révolutionnaire laisse ça se faire sans voir de plus près de quoi il en retournait exactement.  

Elle prit alors la direction vers laquelle le groupe était parti, ignorant si il serait rejoint par des renforts. Mais sa curiosité avait prit le pas sur son sens de la survie. Elle les fileraient jusqu'au lieu qu'ils avaient choisi pour arnaquer ce fameux pirate.