One Piece Anarchy
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M-4 R.C-0
M4rc0
M-4 R.C-0  02448f10
M-4 R.C-0  1568304747-pardef
Loca. :
Balgimoa
Prime :
200.000.000 B
Berrys :
850 000 000 B

Feuille de personnage
Jauge d'intrigue personnelle:
M-4 R.C-0  Left_bar_bleue0/0M-4 R.C-0  Empty_bar_bleue  (0/0)
M4rc0
B00DH4
posté le Lun 17 Aoû - 2:48

M-4 R.C-0
//— 5 ans— Asexué— Révolutionnaire— //
métier : Scientifique
groupe : Révolutionnaire
rêve : Rencontrer Kroptokine et l'aider à créer un monde où règne le Bien.
rang : Si possible j'aimerais que le staff me le donne je trouve ça plus réaliste
grade (facultatif) : //
prime (facultative) : Au choix du staff
espèce : Tank
lieu de naissance : Organic City
première île : Whiskey Peak
armes : Beaucoup ?
fruit du démon : Hito Hito no mi, modèle Daibutsu

DESCRIPTION (Physique/Mentale)

Physique

Etant un Zoan, l’apparence de Marco change drastiquement selon la forme qu’il décide de prendre.

Forme normale : Le Tank. Il faut bien appréhender que Marco n’est pas un Humain qui se transforme en robot ou en véhicule blindé mais un tank qui se transforme en humain. Son apparence « normale » sans transformation est donc celle d’un char d’assaut, tout simplement. Avec la tourelle et le canon, le blindage, les chenilles et tutti quanti. Sept mètres de long pour presque trois de haut comme de large, une masse à faire exploser des centaines de balances personnelles. Une machine littéralement construite pour la guerre.

Forme Hybride : Le Robot. Bien qu’il soit sensé être à moitié humain, il donne plus l’apparence d’une création faite pour être vaguement humanoïde que pour réellement donner l’apparence d’un humain. Trois mètres cinquante de haut, un visage quasi inexistant, la face presque lisse à part trois traits placés au niveau de ce qui devraient être les yeux et la bouche et les six points sur son front rappelant les brûlures d’encens faites par les moines bouddhistes.

Forme Complète : L’Enfant. La plus proche d’un « vrai » humain, ce qu’il est, physiologiquement, mais esthétiquement déroutant : Sa peau, bien que 100% de chair semble être en métal, ses yeux ont l’apparence des capteurs visuels du Tank et ses cheveux courts ont l’air d’être des fils électriques. Etant la forme la plus biologique et « contrainte » par l’humanité elle est aussi celle qui rappelle son âge incroyablement bas : un visage enfantin, une voix fluette, un gabarit en dessous du mètre quarante. Marco ne donne certes pas l’impression d’avoir seulement cinq années mais personne ayant une quelconque capacité de réflexion pourra se dit qu’il s’agit d’une personne mature.

A noter une chose importante : Les caractéristiques physiques entre les formes dépendent les unes des autres. Par exemple : a couleur dépend du métal dont le Tank est constitué, teinte qui se transmet entre chaque formes, si le matériau constituant le revêtement du Tank change, le blindage du Robot et la peau de l’Enfant changent aussi. Si le changement est fait que sur un endroit en particulier le changement sera aussi localisé en se transformant, pouvant donner entre autre l’impression de taches de naissances de couleurs variées sur le corps de l’Enfant.

Mental


Gentil : Le mot le plus important pour lui. Il y a les gentils, les méchants, les autres. Et le but c’est d’être Gentil. Pour lui ça peut prendre plusieurs formes : Toujours respecter la politesse de base. Rendre service aux autres. Arrêter les méchants par n’importe quel moyen y compris les plus violents possibles. Des choses simples.

Inadapté : Etant « né » il y a environ cinq ans et ayant passé l’extrême majorité de ce temps oscillant entre la désactivation et la lecture sans presque aucun contact humain, Marco semble clairement en dehors de la compréhension du monde sur beaucoup de choses. Faisant honneur aux capacités d’apprentissages conférées par son fruit, Il est capable de vous citer beaucoup d’informations théoriques ou des faits étranges que l’on peut lire dans un ouvrage sur les mœurs des insectes. Mais quand il est question de savoir et comprendre quand et comment appliquer ses connaissances théoriques, de réaliser exactement ce que veulent dire les gens au delà de la définition des mots qu’ils prononcent, d’avoir de l’empathie pour ce qu’il voit si il ne le ressent pas. Sur tous ces sujets il semble tellement éloigné du standard humain qu’il serait normal de le considérer comme totalement idiot sur bien des points.

Tranché : Vrai ou faux, blanc ou noir. Pas de nuances, pas de possibilités de discuter. Ca ne veut pas dire qu’il est toujours intimement persuadé de ce qu’il dit ou pense, il a déjà eu tort et il le sait et pense toujours qu’il peut encore avoir faux. Mais simplement si quelqu’un dit quelque chose et qu’une autre personne tient un autre discours, l’un est dans le vrai l’autre dans le faux. Pas encore assez de recul pour réaliser que des fois le contexte à de l’importance et que la vie est un peu plus compliquée qu’un livre. Un jour peut être…


HISTOIRE

« Vos savants étaient si préoccupés par ce qu'ils pourraient faire ou non qu'ils ne se sont pas demandé s'ils en avaient le droit. »
Un Héros Oublié , Date Inconnue.

Cette phrase aurait été, à l’origine, prononcée bien avant et à propos de tout autre chose que les dérives les plus extrêmes issues des laboratoires à travers les quatre Blues, Paradise ou même Le Nouveau Monde. Elle reste néanmoins une parfaite illustration des projets les plus fous et hors de toute morale ou considération éthique que l’on peut dénicher sur Terre comme Mer, malheureusement souvent issus des cerveaux tenus au secret du Gouvernement Mondial plutôt que de ceux des savants francs-tireurs tentant de repousser les limites de la science connues, seuls dans leur coin sombre à l’abri des regards… Ou bien même sur une île bien particulière souffrant tous les cinq ans des tirs d’artilleries du Buster Call tant redouté par l’ensemble du Monde.

Le projet qui nous intéresse aujourd’hui est en effet issu des demandes du Gouvernement Mondial et représente tout à fait l’hubris atteint par certains Hommes de science. Les premières théorisations et prototypes ont commencés en 1516 à l’initiative de Baron D. Theodore, l’idée d’origine était de produire des machines de guerre moins avancées et pouvant être produites en grande quantités, servant en tant que complément des Pacifistas. Face à l’absence de résultats jugés suffisamment probants les modèles et leur vocation primaire ont été modifiés plusieurs fois en deux ans, jusqu’à l’aboutissement du projet final en 1518 apparemment entériné par le travail commun des trois générations de la famille Baron : Theodore, Franklin et Roosevelt.

C’est donc dans les bâtiments les plus secrets et jalousement gardés du quartier Jericho d’Organic City et sous la supervision intense de Baron D. Roosevelt que la création du fer de lance de cette nouvelle gamme d’engins de guerre pour le Gouvernement Mondial fut accomplie : le Modèle de 4eme génération pour la Reconnaissance et le Combat spécimen n°0 aussi appelé M-4 R.C-0. Fer de lance et modèle 0 car cette création était non seulement la base sur laquelle toute la gamme de véhicule de combat serait créée mais aussi parce qu’elle était spécialement faite pour être à la tête de tout le bataillon mécanisé à l’aide de technologies spécifique et d’un ajout bien particulier, impossible à reproduire, obtenu grâce à l’influence nouvellement obtenue de Baron D. Franklin depuis sa toute récente promotion à la tête du Cypher Pol 0 : le fruit du démon connu sous le nom de Hito Hito no mi : Modèle Daibutsu

Grâce à cela la famille Baron et les meilleurs scientifiques d’Organic City ont pu prendre un blindé de combat type tank, possédant une IA certes développée et avancée mais sans cette forme de conscience que l’on peut retrouver dans les meilleurs cyborgs ou androïdes qui ont été produits au cours de l’histoire, et le transformer en un être unique au monde. Disposant à la fois d’une « âme », de l’intelligence et l’éveil particulier qu’octroie cette famille de Fruits du Démon, mais aussi de la puissance et la résistance supérieures conférées par un Zoan Mythique, la catégorie la plus rare des fruits du monde. Un tel mélange permettant ainsi de créer une entité hybride de métal vivant, un synthétique organique. Un chef d’œuvre qui aurait tout d’un Pacifista, sauf le nom…

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Initialisation des Diagnostics pré-Démarrage… Aucun problème détecté.
Exécution du Démarrage…
Connexion à la base de données… Succès… 14589604 fichiers trouvés
Connexion au dossier [ Mémoire Personnelle ]… Succès… 0 fichiers trouvés
Lancement des programmes Sensoriels… Succès
Mise en route des organes Sensoriels… Succès
Démarrage réussi...


Le premier réveil… Pas réellement une naissance car il était déjà construit depuis plusieurs mois mais simplement la première fois que sa psyché prenait forme et que le monde et elle s’offraient l’un à l’autre, l’apparition de l’étincelle de vie dans un corps de câbles et de métal.

Pour lui, les images vinrent avant les sons. Il voyait une personne devant lui, un homme en blouse blanche, avec des yeux écarquillés, pupilles dilatées, le front moite et la main un peu tremblante qui serrait une sorte de boitier dont dépassait une tige métallique servant d’antenne et qui avait un gros cylindre vert en plein milieu en guise de bouton d’activation. L’homme pointait l’antenne vers le Robot, le pouce posé sur l’interrupteur prêt à appuyer si la machine en face de lui avait une quelconque réaction suspecte. Pauvre exécutant potentiellement envoyé au casse-pipe devant tenter de réveiller et prendre un premier contact avec un littéral engin de guerre surarmé et sujet d’expériences censées lui avoir octroyé une âme et une réflexion humaine. Il déglutit avec grands bruits et ouvrit enfin la bouche, les lèvres subissant un léger spasme de stress avant de se décider à prononcer la parole.

- Heu… Sais..Sais-tu qui tu es ? Sais-tu où tu es ? *se racle la gorge* Décline ton identité et la localisation.

L’être mécanique resta immobile et tût pendant un instant, le visage et l’œil fixé sur son interrogateur, avant de lentement bouger sa tête pour examiner les alentours. Une grande pièce grisâtre, quasiment vide, en effet à part lui-même et son interlocuteur les deux seules choses différentes des parois lisses et unies de la pièce étaient les énormes princes métalliques sortant du sol et du mur contre lequel son propre corps était adossé et qui le maintenaient en place l’empêchant totalement de bouger autre chose que sa propre tête. Mais aussi la gigantesque vitre réfléchissante remplaçant le métal gris sur le mur qui était totalement en face de lui donnant l’impression d’un miroir géant dans lequel il était capable de s’observer.

En inclinant légèrement la tête sur le coté et en voyant son reflet reproduire son geste il confirma que le bipède métallique aux reflets argentés qu’il voyait était bien lui et cette vision couplée à la question précédente de l’autre homme dans la pièce sembla déclencher une réaction dans la partie informatique de son cerveau.

Accès à la base de données… Dossier Personnel ouvert… Ouverture parallèle : Dossier Géographique…

- … Identité : Je suis le Modèle de 4eme génération pour la Reconnaissance et le Combat spécimen n°0. Localisation : Jericho ; Organic City ; Grand Line.

Malgré les intonations synthétiques inconfortables que l’on pouvait entendre dans la voix du Droïde lors de la prononciation de certains mots, le chercheur se détendit en entendant la réponse correcte de son interlocuteur, desserra sa prise crispée sur la télécommande d’urgence qu’il tenait en main et relâcha la respiration qu’il retenait inconsciemment durant son expectative d’une réaction de M-4 R.C-0 avant de reprendre la parole

- Bien bien ! Ton accès à ta mémoire semble en ordre. Maintenant pourrais-tu me donner ton objectif ? La raison de ta création et de ta mise en ligne ?

- Mission : Combattre et arrêter les criminels pour la Marine et le Gouvernement Mondial.

L’homme en blouse blanche se détendit complément et alla même jusqu’à s’autoriser l’esquisse d’un sourire sur son visage. Le Projet ne l’avait pas attaqué, comprenait ce qu’on lui disait et était capable d’extraire les informations de sa base de données afin de répondre correctement aux questions. Pour l’instant tout se passait comme prévu, bien loin des bugs de système tant redoutés qui forcerait des jours supplémentaires de travail aux pauvres techniciens travaillant dans ce laboratoire technologique haute-sécurité. Tout allait pour le mieux et le bonheur semblait enfin pointer le bout de son nez au fond de son petit cœur de Gamma d’Organic City…

- Parfait ! Et bien nous allons pouvoir procé…

- Pourquoi ?

Coupé en pleine parole il resta interdit par la soudainement réapparition de la voix de l’humanoïde artificiel en face de lui, avant de réaliser qu’il n’avait pas simplement dit quelque chose mais bien posé une question, dans l’incapacité de répondre il bredouilla vainement avant de réussir à retrouver ses mots

- Euh, qu, que ? Quoi ? Que veux-tu dire ?

- « Combattre et arrêter les criminels ». Pourquoi ? Pourquoi combattre ? Pourquoi eux ?  

Le bonheur était parti bien plus prestement qu’il n’était venu et avait été remplacé par la panique qui emplissait maintenant celui qui tenait toujours la télécommande dans sa main : son visage pâlit à vue d’œil et ses traits commencèrent à se déformer par le choc et l’appréhension absolue qu’il ressentait. M-4 R.C-0 inclina légèrement la tête de curiosité en regardant le rictus de peur et d’aberration se dessiner sur le visage de l’humain en face de lui.

L’homme, lui, se tourna rapidement pour regarder derrière lui, la Machine releva la tête pour suivre le regard de l’autre mais ne vit que le même miroir au fond de la pièce qu’elle avait déjà remarqué auparavant. Pourtant l’autre ne s’arrêtait pas de fixer frénétiquement dans la glace, arborant toujours la même expression de panique figée sur son faciès… Peut être qu’il avait besoin de regarder son reflet pour comprendre quelle émotion il ressentait à partir de son expression ? Ou que ses émotions étaient si fortes et incontrôlables qu’elles avaient la mainmise sur  son visage et qu’il devait vérifier quel type d’expression il affichait actuellement ? Même pour une créature techniquement « née » il y a à peine quelques minutes le comportement du scientifique était extrêmement curieux, d’autant plus qu’il resta figé ainsi, tourné vers la vitre réfléchissante, pendant plusieurs dizaines de secondes, semblant tellement affecté par ses sentiments qu’il donnait presque l’impression d’être prêt à se mettre à pleurer toutes les larmes de son corps à n’importe quel instant. Le M-4 R.C-0 aurait bien voulu agiter sa main devant le visage de la personne pétrifiée pour tenter de la réveiller, mais malheureusement il était toujours bloqué par les épaisses attaches de métal qui l’enserraient depuis qu’il s’était éveillé, il dût donc se résoudre à briser le silence pesant qui venait de s’installer depuis ses questions.

- Y a-t-il un problème ? Est-ce que ma question n’était pas compréhensible ?

Complètement obnubilé par sa vitre, le scientifique d’Organic City avait presque oublié qu’il n’était pas seul dans la pièce et eu un sursaut si appuyé qu’on aurait pu l’appeler un bond en l’air, avant de se retourner vers le Robot en agissant presque comme une bête sauvage effrayée, donnant l’air d’être prêt à détaler vers la sortie à chaque seconde qui s’écoulait. Il aurait pu inspirer une certaine forme de pitié voir même de sympathie mais, sur le moment, ressentir et afficher de telles craintes face à quelqu’un de littéralement emprisonné et étant capable de bouger uniquement son cou était tout simplement ridicule et M-4 R.C-0 lui-même commençait à ressentir quelque chose d’étrange, comme une sorte d’envie d’absolument ne plus voir cet homme qu’il avait actuellement en face de lui. Heureusement le fait est qu’il tentait au moins de se reprendre et même de finalement répondre au questionnement du Projet Secret.

- Il… Il n’y aucun problème. Tout va bien. Oui ! Tout ! Haha ! Euh…Euuuuuh… Oui ! La question ! Et bien il faut arrêter les criminels parce que se sont des criminels, ils ont violés la loi ce qui fait d’eux des méchants. Le Gouvernement et ses soldats les arrêtent pour cette raison, et malheureusement vu qu’ils ne se laissent pas arrêter il faut également les combattre. Et puisque toi, la raison pour laquelle tu as été créé est d’être un soldat du gouvernement, tu dois donc arrêter les criminels, et les combattre si ils résistent. Voilà ! Maintenant tu sais tout !  

« Méchant » par définition : « qui a un penchant à faire du mal » ; « qui provoque la souffrance physique ou morale d’autrui ». Les criminels font le mal, ils sont donc des « méchants ». Le Gouvernement et ses soldats combattent et arrêtent les criminels, ils sont donc des « non méchants ». Or, le Robot tout nouvellement conçu était censé devenir un soldat du Gouvernement et lui-même arrêter les  « méchants ». La logique pure ne permettait donc qu’une seule conclusion à ce dialogue…

Une conclusion qu’il se décida à exprimer à voix haute, tout en inclinant à nouveau la tête pendant qu’il regardait son interlocuteur prouvant ainsi que, même en étant venu au monde que depuis quelques instants à peine il pouvait déjà manifester des habitudes physiques subconscientes. Certains spectateurs de la scène et de ce dialogue seraient même allés jusqu’à théoriser qu’il pourrait peut être connaitre ces sortes de « tics d’expression » et irait jusqu’à les  reproduire volontairement comme pour apaiser ses interlocuteurs et accompagner un coté « vivant » à ses paroles…

- Ca voudrait donc dire que je suis… Gentil ?

- Et bien… Oui ? Bien sûr ! Tu es une machine au service du Gouvernement Mondial, ta fonction est d’arrêter les méchants, ça fait de toi un gentil, évidemment ! Bien, maintenant que c’est réglé il faut que nous procédions à quelques tests, es-tu prêt ?

La Machine hocha la tête vigoureusement voir même avec un certain enthousiasme, il semblerait que la perspective d’être « gentil » ait un certain effet sur lui ou peut être qu’il pensait que les tests signifiaient qu’il allait enfin être libéré, après tout être immobilisé et retenu contre un mur n’était pas vraiment quelque chose d’incroyablement confortable, ou même agréable psychologiquement.

- Bien, une des technologies les plus importantes avec laquelle tu as été construit est la capacité de transformation entre un véhicule de combat et la forme androïde que tu utilise actuellement. Es-tu au fait de cette information ? Peux-tu accéder à tes dossiers ?

- Affirmatif, la combinaison de plusieurs types hyper avancés d’alliages à mémoire de forme permettent la transformation rapide et simple du Modèle de 4eme génération pour la Reconnaissance et le Combat spécimen n°0 afin de pouvoir mettre à profit tous les avantages logistiques d’un corps à échelle humaine mais aussi de la puissance et l’armement d’un véhicule tout terrain et ce, à volonté.

Le scientifique fouilla dans sa poche de sa main gauche, tout en opinant du chef après la réponse exacte du M-4 R.C-0 et en sorti une seconde télécommande bien plus petite que celle qu’il tenait encore fermement dans sa main droite, et appuya immédiatement dessus. Les barrières de métal qui enserraient l’androïde depuis le début de cette conversation s’ouvrirent enfin, lui permettant de se libérer et de faire quelques pas indécis vers l’avant. Les premiers pas d’un nouveau né sont toujours les plus émouvants…

- Je vais donc sortir de la pièce, je serais juste derrière le mur, mais je pourrais toujours te voir et t’entendre, et tu pourrais également entendre ma voix, je te donnerais des instructions afin de tester ta transformation et ta coordination. Tu peux déjà te mettre au centre de la pièce et attendre mon signal, d’accord ?

Il trottina vers la porte et quitta la pièce pendant que le Robot avançait lentement vers le centre comme il lui avait été demandé. Une fois sorti, l’homme fit quelques pas avant d’ouvrir une seconde porte toute proche, et entra dans une sorte de salle de commande avec plusieurs machines et terminaux et une grande vitre prenant la place de tout un mur. La même vitre que celle de la grande salle vite dans laquelle était M-4 R.C-0 à la différence que de ce coté-ci du miroir sans tain on voyait parfaitement à travers la glace, au lieu d’être réfléchit comme dans l’autre sens. Mais le plus notable dans cette pièce était bel et bien le vieil homme assis sur un fauteuil confortable et qui avait les yeux rivés sur son Projet Spécial depuis qu’il s’était activé. Le scientifique nouvellement arrivé et toujours aussi nerveux s’éclaircit doucement la gorge et rassembla son courage pour parler a celui qui était son plus grand supérieur de tout Organic City.

- Hum, Mai, Maitre Baron ? Êtes-vous vraiment sûr qu’il ne faut rien dire au Projet M-4 R.C-0 ? Surtout à propos des « transformations » ? Les zoans ne sont pas une science et demandent un certain contrôle de leur utilisateur comment allons-nous pouvoir l’expliquer si il n’y arrive pas ? Ou pire, si il utilise… L’autre forme ?

L’homme âgé soupira doucement avant de laisser entendre une voix lente et fatiguée, comme si son propriétaire venait de réveiller, ou allait juste s’endormir.

- Il faut lui donner le moins d’information possibles pour l’instant, il pourra en avoir plus quand le moment sera venu, après son éducation, éducation, éducation.  

- Oui mai…

Il coupa sa phrase quand il vit deux doigts de la main posée sur une canne se lever lentement vers lui, l’équivalent, pour Baron D. Roosevelt, à une main fermement levée pour interrompre un interlocuteur

- Dois-je vraiment rappeler les autres échecs (il cracha le mot comme si c’était la pire des insultes qu’il pouvait prononcer) que nous avons pu avoir ici, ici, ici ? Quand au fruit du démon, c’est définitivement l’information qu’il ne faut pas lui donner, probablement même après son enseignement : « humain » est un mot bien trop chargé de sens, surtout pour un être artificiel, il peut lui donner de mauvaises idées, idées, idées.

Le Gamma n’eut pas d’autre choix que de répondre uniquement avec un faible hochement de tête, incapable de continuer d’argumenter avec la personne qui était si haute dans l’échelle sociale par rapport à lui qu’elle aurait pu littéralement prendre une vraie échelle et le tabasser avec sans que cela ne pose aucun problème à personne. Incapable de débattre des décisions de son supérieur il ne pût que se diriger vers le terminal de commande de la pièce, et activer fébrilement le micro connecté à l’intérieur de la zone de test dans laquelle l’Humanoïde métallique attendait sagement.

- Es-tu prêt M-4 R.C-0 ? Nous pouvons commencer les tests.

Au grand soulagement du Scientifique et la joie de Roosevelt les tests se déroulèrent sans anicroches, les mouvements du Robot ne posaient aucun problème et au moment fatidique de lui demander de déclencher sa transformation, la Machine vivante réussis sans cafouillage et un tank de haute technologie gouvernementale trônait maintenant au beau milieu de la salle de test, qui était bien heureusement assez large pour l’accueillir, on ne fait pas ce genre d’erreur dans les laboratoires secrets d’Organic City ! Après quelques manœuvres supplémentaire, il retourna en forme Robot, là encore sans aucune erreur de parcours. Les transformations étaient instantanées, ne semblaient utiliser aucune méthode technologique et faisait clairement fi de toute loi de conservation de matière ou de masse. N’importe quelle personne ayant un minimum de connaissances sur le monde et sur l’ingénierie aurait eu de gros doutes sur un quelconque mécanisme spécifique ou matériau de haute technologie permettant de réaliser un tel exploit. Néanmoins, quand Baron D. Roosevelt vous ordonne de ne pas dire quelque chose, vous restez muet comme une carpe. Surtout quand vous êtes un Gamma d’Organic City…

Après environ deux heures de ces tests répétés, l’homme quitta son plus grand supérieur et retourna dans la pièce avec le Robot.

- Très bien, les tests sont terminés pour aujourd’hui. Si tu voudrais bien te remettre dans le dock contre le mur maintenant.

Son interlocuteur se tourna pour regarder les liens métalliques qui l’enserraient lorsqu’il s’était réveillé. On lui demandait d’y retourner, est-ce que les liens aussi allaient le rattacher ? Il s’accorda quelques instants de silence pour réfléchir avant de se décider à regarder le Scientifique pour pouvoir lui répondre.

- Je n’ai pas envie...

- Pardon ?

L’humain, qui s’était calmé par rapport au début de la rencontre avec le Synthétique recula soudainement de plusieurs pas et recommença à agir et regarder nerveusement, avant de mettre précipitamment la main dans une de ses poches.

- Question posée : Est-ce que je veux bien y aller. Réponse : Je n’ai pas envie. Je voudrais rester là, sans être attaché.

- Non, ce n’est pas possible. Une fois que les tests sont terminés tu dois retourner sur le dock, c’est la règle. Et puisque tu es un des gentils, tu dois suivre les règles d’accord ?

L’argument était d’une simplicité déconcertante, un sophisme en réalité, presque digne d’un parent s’adressant à son enfant en bas âge pour le forcer à ranger sa chambre. Néanmoins il eut une forme de réussite car le Robot qui semblait décider à ne pas bouger et à ne surtout pas retourner dans les attaches du mur baissa légèrement la tête, donnant presque l’impression d’être honteux, avant de regarder à nouveau le fameux dock et de le fixer une nouvelle fois pendant plusieurs secondes. Et quand il reposa le regard sur l’homme qui le sermonnait, sa voix semblait plus basse et plus douce avec des intonations étranges, presque comme un enfant triste ou en train de bouder.

- Je ne veux pas, j’aimerais vous poser plus… *bzzt*

Une phrase coupée. Un son électrique. Et le Scientifique qui regardait le Robot, voyant la lumière de ses yeux s’éteindre et sa tête tombant contre sa poitrine métallique, soupira de soulagement et abaissa son bras. Dans la main il tenait le boitier de contrôle avec l’énorme bouton vert en plein milieu, qu’il pointait déjà vers  M-4 R.C-0 quand il l’avait allumé pour la 1ere fois. Le dispositif de désactivation d’urgence qui avait été implanté dans la machine était en théorie tout à fait fonctionnel, mais étant donné que personne n’avait jamais pu tester son effet sur un être unique utilisant un fruit du démon zoan, une anomalie était toujours à craindre. Fort heureusement tout marchait parfaitement, et donc le projet M-4 R.C-0 pouvait être éteint d’une simple pression sur un bouton, empêchant toute possible rébellion. Et également d’être obligé de répondre à des questions philosophiques embarrassantes…

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Pendant un moment, cette journée se répéta presque en cycle. Le Robot était remis en route, toujours par le même Scientifique inconnu ( M-4 R.C-0 avait décidé de le baptiser « Tremblant » dans son esprit, en hommage à son caractère calme et courageux ). Des « tests » étaient effectués, toujours dans la même pièce et au bout de plus ou moins du temps que prennent ses fameux tests et parfois un certain temps libre, il était à nouveau demandé de retourner dans le dock pour être désactivé. Et des tentatives de questions ou de refus étaient reçues forcément par une désactivation d’urgence sans aucune forme de réflexion.  Néanmoins la vie n’était pas entièrement terrible aux yeux artificiels du Projet Secret du Gouvernement Mondial : Les tests de Tremblant étaient loin d’être aussi ennuyants et simplistes que le test initial de mouvement et transformation qui avaient été faits lors du premier jour.

Organic City, et par extension le Gouvernement Mondial n’utilisaient pas réellement les tests réguliers qui étaient soumis au Projet M-4 R.C-0 juste pour savoir si il fonctionnait d’un point de vue mécanique comme biologique. En réalité une fonction correcte était attendue depuis le début et sa confirmation n’était qu’un bonus. Non, le vrai but de la famille Baron, des scientifiques du Gouvernement et de la ville était de pouvoir explorer de grandes Questions : Qu’est-ce que la Nature Humaine ?  Qu’est-ce que l’Illumination Spirituelle ? Existe-il une Quintessence « Divine » ?

En effet, l’occasion de pouvoir observer un spécimen aussi unique par rapport à cette question que peut être le Robot ne pourrait surement jamais se représenter. Après tout était-il possible de considérer que d’une certaine manière, l’être né dans ce laboratoire caché de la ville était en quelque sorte l’essence même d’un humain ? Après tout, dû à l’utilisation du pouvoir d’un zoan, pouvoir censé transformer quelqu’un dans l’exemple même de l’espèce et du modèle du fruit, de telles questions presque métaphysiques pouvaient facilement apparaitre. On pouvait bien voir les effets des transformations zoans avec les animaux « normaux », mais dans le cas d’un Humain, d’un Homme Poisson, d’un Géant, d’un Mink, ou autre, en bref, de ceux dotés d’une âme et d’une conscience, permettant des différences plus marquées et plus vastes que les autres membres du règne animal… Peut-on dire que les êtres obtenus grâce au fruit de leur modèle sont les versions les plus « pures » de leur contemporain ? Entre autre, est-ce qu’un zoan Ours donnerait la version la plus ressemblante à un Ours et à son métabolisme, sans maladie, malformations ou différences intrinsèques que l’on pourrait trouver chez un panel de plusieurs spécimens ? Est-ce que de ce fait, un utilisateur du Hito Hito no mi serait la plus proche définition textuelle de l’Humain ou au contraire une interprétation faussée, corrompue par la base inhumaine qui s’est nourrie du fruit donnant ainsi naissance à une version issue des pires idées d’un auteur d’horreur en quête de critique sur l’Humanité ? Est-ce que le modèle du Daibutsu de part son statut de « mythe » accorde réellement une forme de « Divinité » ou de Sagesse Supérieure, d’un point de vue mental et spirituel ? Ou au niveau de l’âme même ? Si tant est que « l’âme » existe ?

C’est donc pour tenter de répondre à ce genre de questions que les tests des scientifiques qui étaient utilisés sur M-4 R.C-0 étaient faits. Sans évidemment pouvoir permettre de forcément conclure et donner des explications gravées dans le marbre sur ce genre d’interrogations tellement plus philosophiques que concrètes qu’il semblait presque impossible de pouvoir y répondre avec certitude, la volonté et d’espoir d’entrevoir une quelconque avancée théorique motivaient au plus au point tous ceux liés au Projet Secret. Après tout, pour une communauté de Scientifiques du plus haut niveau mondial, ayant déjà réussis à se plonger dans les méandres de l’intelligence artificielle, ne serait-ce qu’une simple lueur d’avancement et de découverte sur le sujet pouvait représenter un bond en avant de dizaines d’années dans plusieurs pans de la Science.

Même si de telles réponses ne sont évidemment pas venues, servies sur un plateau, aux yeux de Tremblant et des personnes auxquelles il répondait, les tests permirent d’en apprendre plus sur au moins la nature de l’Humain mécanique qui avait été construit par les soins d’Organic. Par exemple, l’introduction aux livres a été utile pour conclure que les « cerveaux » humain et électroniques du Robot étaient séparés bien que fonctionnant de manière complémentaire. M-4 R.C-0 était tout à fait capable d’accéder au savoir à partir de sa base de données et de toute les informations qui pouvait être dessus, un accès rapide et les informations arrivaient dans son esprit et il était en mesure de les utiliser, néanmoins, apprendre par l’expérimental, comme par exemple avec la lecture d’un livre, semblait être différent dans le ressenti du Tank Humanoïde bien que la finalité restait la connaissance et la capacité d’utiliser la dite connaissance ,il semblait d’ailleurs préférer la version physique du savoir par rapport à l’accès à sa base de données. Il appréciait également enregistrer des informations dans sa mémoire informatique (comme par exemple les noms, les dates et les visages) pour y avoir accès à volonté mais était incapable de s’en « souvenir » de lui-même tant qu’il n’accédait pas aux données enregistrées, prouvant ainsi encore une fois la séparation, mais aussi la complémentarité des deux formes d’intelligence et de mémoire de l’utilisateur du Zoan Humain.

Comprenant cette préférence au niveau de l’apprentissage, Tremblant, avec l’autorisation de Baron D. Roosevelt, changea d’approche d’enseignement et fourni à M-4 R.C-0 divers livres en tout genre : Histoire, Science, Poésie, Fiction, Traité Politique. Enormément de choses différentes, à une seule condition : Chaque œuvre devait être non seulement autorisée par le Gouvernement Mondial mais surtout, montrer le Gouvernement et la Marine de manière positive. Exit donc l’histoire d’Ohara, les mentions de Kropotkine décrivait un odieux traitre, un « méchant » justement puni et même les fictions et les contes ne parlaient que de héros de la Marine luttant fièrement contre d’affreux pirates. Aucune rébellion, aucun « forban au grand cœur » dans une histoire Romantique, uniquement la puissance de la Justice et des « Gentils », les vrais. Ceux du gouvernement. De la même manière, chaque donnée à l’intérieur de la mémoire informatique de l’Androïde avait été soigneusement étudiée, voir même modifiée pour être sûr que la Marine et le GM soient montrés sous leur meilleur jour permettant ainsi de corroborer chaque information des livres au cas où M-4 R.C-0 tentait de confirmer ou approfondir les informations sur papier à l’aide de l’immense base de donnée enfouie dans ses circuits électroniques. Le tout créant ainsi un système quasi-parfait de propagande et même de lavage de cerveau entièrement dédié à la gloire du Gouvernement, conformément à la base même du Projet M-4 R.C-0 qui restait, malgré les considération philosophique sur l’Humanité et son essence, la création d’une Arme dévouée corps et âme au combat contre les ennemis du GM et de sa Marine.

Néanmoins, malgré des tests plus ou moins intéressants et de l’accès très apprécié à de nombreux livres, la vie du Robot n’était évidemment pas tout rose. Il avait en effet plusieurs ennemis. Pas des gens, bien entendu, le scientifique Tremblant étant la seule personne avec laquelle il était en contact, mais plutôt des choses et des concepts qui, à ses yeux, lui rendaient la vie moins agréable qu’elle pourrait être…

Le premier de la liste était la notion du temps : en effet, s’il disposait de plusieurs données géographiques et connaissait sa localisation, et s’il était capable de donner l’année dans laquelle il était, il n’avait aucune connaissance exacte de sa temporalité. Ni le mois, ni le jour, ni même dû au fait qu’il était enfermé dans la même pièce tout le temps, aucune connaissance de l’heure ou du moment de la journée. Aucun de ses fichiers n’étaient datés, même ses propres enregistrement ou dossiers et la question de l’heure ou du jour faisait partie de celles que Tremblant refusait catégoriquement de répondre, voir même utilisait la désactivation d’urgence si le Robot se montrait trop insistant. Il ne savait donc pas depuis combien de temps il était là, combien de temps duraient les tests et les lectures qu’il avait, mais surtout, ce qui était la raison principale de le couper de toute notion de temps : il n’avait pas la moindre idée de combien de temps il était « éteint » entre chaque activation, peut être qu’entre certains moments il ne se passait qu’une heure et entre d’autres des mois ?

Le deuxième n’était rien d’autre que le manque de « vie privée », pour autant qu’un tel concept puisse exister lorsque l’on vit dans une seule et même pièce en étant presque constamment observé. Les moments lecture de M-4 R.C-0 étaient parfois accompagnés d’instant de presque liberté, où, voyant la Machine absorbée par ses livres, Tremblant s’autorisait de quitter la pièce un moment, le laissant donc seul pendant de très rares moments. Le Robot avait bien fini par comprendre que derrière la grande vitre remplaçant un énorme pan de mur de la salle où il vivait, il pouvait y avoir des personnes, et surtout Tremblant, qui l’observait et il avait même fini par, dans ses moments où la sensation d’être continuellement épié, faire exprès de tourner le dos à la vitre. Une sorte de cri muet pour le droit à un minimum d’intimité à ses yeux, une image saisissante d’un enfant boudeur pour ses observateurs. Mais, pour couronner ce manque de secret, M-4 R.C-0 était certain que le scientifique qui l’observait et probablement d’autres, avait un accès à ses fichiers électroniques. Tremblant avait en effet plusieurs fois mentionné l’accès que le Robot avait effectué sur certain fichiers particuliers lors de ses lectures et même à propos des données qu’il avait lui-même décider d’enregistrer. Il ne semblait pas capable de voir en temps réel ce que M-4 R.C-0 regardait, ni d’enregistrer en continu ces informations tel un escargophone, mais il existait néanmoins une sorte d’historique des accès à la base de données qui était enregistré et était accessible aux scientifiques du laboratoire secret d’Organic City. L’existence d’un tel historique l’empêchait ainsi de chercher ce qu’il voulait à tout moment, se demandant toujours si il n’allait pas être éteint abruptement si il regardait quelque chose de « mauvais »…

Le dernier était clairement le pire ennemi de la Machine consciente:  Le Bouton, ce dispositif qui permettait de le désactiver instantanément, qu’il soit en forme de Robot ou de Tank et ce sans aucune possibilité d’y résister. Une simple pression et le Projet M-4 R.C-0 s’éteignait sans aucune forme de procès. De plus pour faire un parallèle  avec le 2eme point, ses fichiers étant soit verrouillés soit surveillés il ne pouvait pas essayer de désactiver cette fonction de veille sans attirer l’attention des scientifiques du laboratoire secret et surtout celle de Tremblant, son observateur en chef. Et puis de toute façon, on lui avait bien dit qu’il ne pouvait que regarder ce qui était accessible sans manipulation dans ses fichiers et bien entendu ne pas respecter les règles aurait fait de lui « un méchant » et personne ne voudrait être un méchant n’est-ce pas ?

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Al
L'âge c'est un concept théorique ça n'existe pas.

Zenyatta ; Overwatch

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posté le Jeu 18 Fév - 9:36
SUITE DE L'HISTOIRE (2/3)

Les  événements les plus étranges de la vie de l’être en métal vivant commencèrent au bout de plusieurs mises en veilles et réveils consécutifs : à certains moments il ne se réveillait pas dans la salle d’observation vide de toute chose sauf des livres qui commençaient lentement à s’empiler dans un coin de la pièce mais bien dans une sorte de grande plaine et ce, complètement seul, sans même le scientifique peureux qui était son unique contact vivant…

Après avoir parcouru une certaine distance dans la plaine il ne voyait toujours aucun humain à l’horizon, mais plusieurs créatures : des animaux, certains dont il avait pu lire les caractéristiques et même voir des images dans ses nombreux livres ou encore au sein de ses fichiers qui pouvaient disposer de photos diverses dans lesquelles des bêtes pouvaient faire leur apparition. Des volants emplumés, de gros ruminants en train de paître, des quadrupèdes laineux bêlants et sautillants, générant de grands arcs électriques à chaque réception de sauts. Découvrant enfin la vie, la jeune forme de vie mécanique parcourait cette étendue avec joie enregistrant même des images pour sa mémoire informatique afin de les revivre quand il était enfermé dans la salle de test. Il avança ainsi jusqu’à rencontrer une silhouette, obscure, impossible de deviner ses traits, juste un gabarit enfantin. Elle était là, debout et immobile. Attendant. Ses contours presque éthérés comme des sortes de volutes de fumée.

Le Robot s’approchait lentement, saluant la forme, l’appelant, lui demandant si elle allait bien et même une fois assez proche, agitant la main devant ce qui aurait du être son visage si seulement cette forme possédait des traits supplémentaires que les simples contours d’une forme humanoïde. Il se décida enfin à la toucher et le monde entier changea d’un seul coup. Il voyait maintenant d’un point beaucoup plus bas et en face de lui se trouvait une forme humanoïde bien plus grande que lui, métallique et semblant armée. Il se voyait soudainement lui-même, regardant le monde depuis les yeux de cette silhouette d’enfant comme si tous ses capteurs et son système s’étaient instantanément greffés sur un être quasi immatériel, presque la définition même de l’impossible. Incapable de dire combien de temps cela dura jusqu’à ce que M-4 R.C-0 se décide à reproduire le même mouvement qui l’avait conduit à ce transfert paranormal et décida d’entrer en contact avec son ancien corps. Au lieu de juste échanger à nouveau, la silouhette qu’il habitait maintenant sembla entrer dans le corps de métal, pour se mêler avec, jusqu’à ce que le point de vue redevint celui d’un golem de métal et de silice de plusieurs mètres de haut.

La Machine vivante se réactiva, encore incapacitée dans les liens construits dans le mur de la salle de test d’Organic City. Aucun souvenir d’avoir quitté la plaine ou de s’être fait désactiver. Pis encore, les enregistrements et les sauvegardes qu’il avait tenté de faire n’étaient présents nulle part dans ses fichiers mémoire, comme si quelqu’un les avait délibérément enlevés avant de le réactiver. Une horrible tentative de supprimer le tout premier contact d’un robot avec l’extérieur, avec l’herbe foulée sous les pieds, avec le vent soufflant sur un corps fait d’alliage de câbles et de rouages, avec les créatures peuplant la terre et les cieux qui s’étendaient au-delà de ce laboratoire stérile. Avec le Monde.

Quand les tests reprirent comme à leur habitude, M-4 R.C-0 hésita fortement à poser des questions à Tremblant : après tout il était le seul contact organique que le très jeune être artificiel avait, le seul visage qu’il n’ait jamais vu, la seule voix dont le timbre est parvenu jusqu’à ses artificielles esgourdes. Bref, l’homme de science entre deux âges aurait pu être une figure d’enseignement, de mentorat, d’amitié ou même, oserons-nous dire… De paternité ? C’est bien le caractère de l’homme de savoir et de technique qui avait empêché tout cela. Sa lâcheté et sa nervosité générale bloquaient toute possibilité pour un lien de se tisser entre lui, le responsable et le projet Gouvernemental dont il avait la charge, étant donné qu’il se refusait d’avoir plus d’interaction avec la Machine que ce qui était nécessaire pour les tests. Allant même jusqu’à le désactiver de force si quelque chose sortait un tant soi peu des rails imaginaires sur lesquels les moments que lui et le Robot passaient ensemble étaient sensés se dérouler. Néanmoins même si l’homme en blouse blanche était la seule personne que M-4 R.C-0 voyait, il n’avait absolument pas mentionné la plaine, les animaux ou même la silhouette quand il avait réactivé l’entité de métal. Peut être que c’était également un test ? Qu’il devait trouver de lui-même ce qu’il se passait ? Savoir s’il pouvait garder un secret ? Allez savoir…

Mais le synthétique se retrouva à nouveau plusieurs fois sur la plaine après une réactivation, et il vit à nouveau les créatures faunique mais pas la présence de la Silhouette, à la place remplacée par des personnes autres que Tremblant, aux contours flous et aux visages presque indéfinis dont l’apparence pouvait parfois ressembler à la description de certains personnages des livres qu’on fournissait à la lecture du Robot : de fier matelots Marine s’engageant pour lutter contre la piraterie. Un Capitaine hardi voguant sur les flots pour défendre la veuve et l’orphelin, habillé de son riche manteau bleuté aux dorures somptueuses et équipé de son sabre de commandement aux reflets rougeâtres qui étaient décrits comme si reconnaissables dans le texte. Ces presque mannequins comme habillés pour ressembler à des personnages imaginaires, qui pourtant semblaient mobiles car dés que la Machine s’approchait d’eux, parfois en courant, ils ne faisaient que s’éloigner toujours avec un peu plus de vélocité que celle à laquelle le Projet avançait...

Le plus désagréable pour M-4 R.C-0 étant qu’en plus il se faisait désactiver de manière aléatoire pendant qu’il était dans cette fameuse plaine sans aucun savoir d’où pouvait venir cette désactivation. De plus à chaque fois qu’il était réactivé, il se retrouvait dans la grande pièce rectangulaire et aseptisée, attaché au mur et regardant le visage du scientifique peureux qui l’avait relancé. Le pire du pire étant le fait qu’à chaque fois qu’il sortait de la plaine il n’y avait absolument aucune donnée ou image sauvegardées par le Bouddha d’acier qui étaient présentes dans la base de données de l’intelligence artificielle une fois revenu dans la salle de test habituelle.

Après plusieurs répétitions de ce même scénario, le Maudit se décida enfin à demander à Tremblant ce qu’il se passait. Le visage complètement interdit et quasi-paralysé de l’humain révéla le fait qu’il n’avait aucune idée de ce dont le Zoan pouvait parler, pire il semblait réellement terrifié à l’idée que le Projet ait pu sortir pour se balader sur une quelconque « plaine ». Néanmoins, mû par un certain instinct de conservation subliminal, l’être de métal omit la partie la plus étrange de ses voyages dans cette étendue d’herbe semblant sans fin : la fameuse Silhouette qu’il avait croisée la toute première fois…

A force d’explications et de descriptions de la plaine et des bêtes qui s’y trouvaient, le Scientifique apeuré dut se rendre à l’évidence : M-4 R.C-0 rêvait. La forme hybride était suffisamment mécanique pour qu’un dispositif de désactivation instantané puisse lui être implanté et soit fonctionnel, mais l’éveil de conscience recherché et octroyé par le fruit du démon de « classe » d’Humains avait crée une âme chez le Robot, un esprit, une conscience de soi et donc forcément, un inconscient, et la désactivation, même forcée s’apparentait suffisamment au sommeil pour qu’il puisse entrer dans l’onirisme et produire un monde dans lequel le peu de connaissance sur le monde que l’entité Illuminée pouvait avoir était présent : Il voyait les animaux et les personnes dont il lisait les descriptions dans les livres qui lui étaient fournis sans savoir parfaitement comment se les représenter en détails.

Lorsque qu’il réalisa enfin de quoi il s’agissait, Tremblant tenta de bredouiller une pauvre explication, prétextant difficilement un test spécial dont la cohérence et la logique étaient si abyssales que même un très jeune Tank conscient n’ayant vu qu’un seul visage de sa vie pouvait facilement réaliser que ça ne pouvait être qu’un odieux mensonge craché à la face métallique d’un Zoan qui s’ignorait. Le vrai humain fouilla ensuite fébrilement dans sa poche pour sortir le bouton en bégayant que finalement il n’y aurait pas de tests aujourd’hui. Le début de protestation de M-4 R.C-0 fut interrompu par le doigt flageolant qui pressa le gros relief vert qui le désactiva instantanément, éteignant toutes lumières de la machine, qu’elles soient dans ses yeux ou doucement émises par l’entièreté de son être mythique. L’homme de science se mit instantanément à courir vers la sortie de la salle de test, avec plus de vitesse qu’il n’en avait jamais témoigné auparavant, la peur et l’excitation d’une nouvelle découverte lui permettant de traverser les distances comme un combattant des plus expérimentés.

Le Zoan de métal se réactiva dans la plaine, assez surpris. Au vu de la réaction de Tremblant il s’imaginait ne jamais y retourner. Mais après quelques déambulations dans la vaste étendue vide, il se mit à remarquer qu’étrangement, il semblait être dans un endroit différent des fois précédentes. L’herbe qui se déployait à perte de vue semblait sèche, plus courte et légèrement jaunie. Aucune faune ne se trouvait à portée de vision, de la même manière pas le moindre bipède était présent que ce soit la Silhouette ou les personnages « floutés » que M-4 R.C-0 avait pu rencontrer. Après un certain moment passé à marcher, littéralement seul, le Robot vit des personnages arriver au loin, curieux et heureux de voir ce qui semblait être d’autres personnes et, surtout des personnes se dirigeant vers lui ce qui était une première dans toutes les fois où il s’était retrouvé hors de la salle de test d’Organic City.

A mesure que la distance entre la Machine solitaire et le groupe d’humanoïdes se résorbait, l’Automate put se rendre compte que les différences avec les autres rencontres qu’il avait pu faire hors de la salle blanchâtre, qui servait aux tests et à sa lecture, ne s’arrêtaient pas là : Toutes les personnes qui s’approchaient de lui étaient « définies », il pouvait voir leurs contours, leurs visages, leurs vêtements avec les dessins de crânes et les os entrecroisés, leur équipement quelque peu guerrier avec des lames, des pistolets et même des canons. Ignorant pourtant des indices aussi flagrants, obnubilé par l’idée d’enfin rencontrer quelqu’un et de pouvoir demander quel était cet endroit et de quel genre de test pouvait se conduire ici, M-4 R.C-0 accéléra presque afin d’arriver à leur rencontre au plus vite puis, motivé par ses livres parlant de bon comportement et de politesse, leva le bras afin de saluer les dizaines de personnes en face de lui avec entrain. Leur réponse fut une salve, tirée grâce à leur arsenal, entièrement dirigée sur lui, des dizaines de projectiles atteignant le corps maudit de l’utilisateur du fruit déifié.

Complètement pris de court par un tel déferlement de violence sans aucune raison ni sommation, notre « pas-vraiment-un-androïde-mais-un-peu-quand-même » n’eut même pas la présence d’esprit de se défendre correctement. Certes une grande partie de ses données comportait une base de combat et des manières de réagir dans certaines situations hostiles, mais cela restait quand même la toute première fois qu’il était confronté à une forme d’attaque sous n’importe quelle forme. La surprise et surtout le choc, celui d’être attaqué par ce qui était à ses yeux son premier espoir d’enfin avoir un vrai contact avec des gens, voilà ce qui l’avait vraiment figé. Se protégeant à peine en croisant les bras devant sa tête, les projectiles et les explosions ne lui causaient pas vraiment de dégâts physiques mais c’était le rejet pur, indubitable et injustifié, qui faisait du mal à une jeune création de la plus grande Dynastie scientifique du monde. Qu’on refuse de lui parler ou de répondre à ses questions était une chose, mais la violence physique, à vue et sans excuses, c’était un tout autre monde qui se révélait à un Robot qui n’y connaissais rien. Et c’était une nouvelle face de la vie qui lui paraissait si cruelle. Aucun livre ni aucune donnée aurait pu quantifier ou préparer la peine qu’une telle situation pouvait faire ressentir.

La troupe continuait de vomir des projectiles sur l’Etre qui tentait à peine de se protéger, les bras vaguement croisés devant sa tête, cherchant à leur plaider d’arrêter de l’attaquer comme ça, qu’il ne leur voulait aucun mal. Mais peinant au plus haut point de faire entendre sa voix à travers les détonations, les slogans Révolutionnaires et les noms d’équipages de Pirates qui étaient éructés de toute part. Jusqu’au moment où les assaillants furent eux même cueillis par des tirs de canons. Provenant non pas du M-4 R.C-0 qui aurait pu enfin décider de se défendre mais bien de nouveaux arrivants : Une escouade d’hommes, dont les vêtements, qu’ils soient uniformes simples ou habits réguliers surmontés d’un long manteau blanc, arboraient tous au moins une mouette bleue. Ils attaquèrent sans pitié le groupe qui s’en prenait à la Machine seule. Puis une fois la menace abattue, ce qui semblait être le leader des sauveurs s’approcha de l’humanoïde de métal et, dans un geste assuré et calme, lui tendit sa main tout en lui montrant un sourire resplendissant. Invitation au contact, la plus attendue depuis le relatif peu de jours que le Projet avait passé en état de marche. Enfin heureux de voir quelqu’un, surtout qui lui avait tendu la main, à la fois métaphoriquement et littéralement, il serra cette main offerte, reconnaissant envers son sauveur de la Marine et irradiant une lumière vive se répandant dans la plaine, symbole de sa félicité actuelle.

A l’intérieur de la salle de test, à quelques dizaines de centimètres face au corps éteint de la construction M-4 R.C-0, Baron D. Roosevelt dodelinait doucement de la tête, oscillant continuellement entre son état habituel d’éveil et de sommeil, utilisant le pouvoir de son Fruit du démon pour rajouter une couche de conditionnement supplémentaire à la création symptomatique de l’ambition, parfois démesurée de toute sa propre famille…


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Pour le Robot les jours se suivirent en se ressemblant beaucoup, toujours allumé et désactivé à volonté sans savoir combien de temps s’écoulait, entrecoupé de ces passages étranges dans la Plaine qui prenaient principalement deux formes très différentes. Les moments solitaires entrecoupés de vagues apparitions d’humains floutés et parfois même de La Silhouette, sans pour autant reproduire les évènements de la 1ere fois, elle se contentait juste d’être là et de s’éloigner quand le Mécanique s’approchait d’elle restant toujours hors d’atteinte. Puis les instants de combat et de violence dans lesquels des hordes de « méchants » armés jusqu’aux dents attentaient à la vie que le Zoan Mythique n’avait même conscience de posséder, tandis qu’il se défendait fermement aux cotés de fiers Marines toujours là pour l’épauler contre les assoiffés de sang et de mort hurlant à la gloire de leaders de la Révolution ou de Jolly Roger pirates.

C’est au bout de maintes répétitions de cette même routine que survint l’épisode le plus important et marquant de l’histoire de notre protagoniste au sein du Laboratoire Secret d’Organic City : Lors de son activation sensée marquer le début d‘une nouvelle journée redondante de tests et de tentative de questions toujours esquivées M-4 R.C-0 eu l’intense surprise de constater que la première personne dont l’image lui parvint à son réveil ne fut pas Tremblant, qui se trouvait un peu en retrait au fond de la salle, frissonnant en continu afin de faire honneur à son surnom, mais bien un autre homme. Blond, séduisant, habillé dans un luxueux costume criard et arborant un sourire si resplendissant qu’il donnait l’impression d’autant illuminer la pièce que son vis à vis sacré, pendant qu’il le fixait, bloqué dans ses liens contre le mur. Quelque chose d’étrange se dégageait de cette personne. Un être artificiel et codé n’était pas sensé ressentir les choses mais pourtant, pendant une seconde, avoir posé les yeux sur cet homme richement vêtu et surtout sur ses lèvres étirées le long de son visage et ses dents éclatantes et parfaitement droites et serrées, une sensation étrange et inconnu s’était installée le long de sa nuque et de son dos comme un signal traversant verticalement un corps de métal et de circuits mais sans être généré par le programme ou les composants de la création humaine. Avant que M-4 R.C-0 ait pu avoir le temps de se questionner sur la présence et l’identité de ce blond souriant sous yeux, l’homme prit la parole avant lui et sa voix retentie dans la salle de test.

- Bonjour Marco, comment vas-tu aujourd’hui ?

A ses mots les deux autres entités présentes dans la pièce eurent deux réactions très différentes. Tremblant sursauta à plusieurs centimètres du sol et regarda le nouveau venu complètement bouche bée, tellement choqué qu’il en avait oublié de papilloter comme à son habitude et était totalement immobile, les yeux rivés vers le grand blond devant lui. Le Robot lui tourna la tête vers sa gauche comme pour chercher bêtement quelqu’un d’autre à qui l’homme endimanché pouvait s’adresser. La douce lueur qu’il générait semblait se tarir petit à petit, illustrant de la confusion. Puis devant l’absence totale de qui que ce soit d’autre qu’eux trois dans pièce et qu’il était la seule chose dans le champ de vision de l’homme au grand sourire il ne pût qu’accepter que c’était à lui qu’il s’adressait. Il retourna la tête pour regarder l’élégant gentleman dans les yeux avant d’incliner légèrement la tête sur le coté, comme si le regarder d’un autre angle pouvait peut être aider à comprendre ce qu’il venait de lui dire.

- Mar…Co ?

- Eh bien oui, Marco. M-4 R.C-0, on peut le lire « Marco ». C’est ton prénom, pour être un de nos camarades du Gouvernement Mondial il te faut bien un prénom, « Projet M-4 R.C-0 » ça fait beaucoup trop coincé tu ne trouve pas ? Hahaha.

En un instant, Baron D. Franklin, fidèle à sa réputation, venait d’instantanément devenir la personne la plus importante aux yeux du jeune Marco. Tout ce qu’il avait pu ressentir en le voyant avait disparu au profit d’une profonde admiration et d’une totale dévotion. L’éclat que le Leader du Cypher Pol dégageait n’était devenu que des étoiles se reflétant dans les yeux mécaniques de celui qui le regardait avec une reconnaissance éternelle. En lui offrant un nom et la promesse d’être un « camarade » il lui avait donné une appartenance, une reconnaissance, quelque chose qu’il n’avait encore jamais eu en étant enfermé ici, bloqué avec Tremblant incapable d’interagir avec lui. A ce moment précis Marco aurait pu aller jusqu’aux frontières du Monde et encore plus loin pour le Messie en face de lui, celui qui venait de devenir immédiatement son meilleur et plus précieux ami. Un homme connu comme le Smiling Deamon aurait fait une telle chose de bonne foi ? Voulant sincèrement et de façon désintéressée devenir l’ami du Projet spécial de sa famille, pour lequel il avait lui-même contribué à la création ? Rien n’était moins sûr. Mais à aucun moment l’esprit enfantin et presque idolâtre du « petit » Marco aurait pu le savoir, ou même le concevoir .

- Bien maintenant Marco, je dois te dire que je suis là pour te demander ton aide pour quelque chose. Est-ce que tu accepterais de venir avec moi quelque part et faire quelque chose pour moi ? Ca serait très gentil de ta part

Son meilleur ami voulait lui demander de faire quelque chose ? Qui en plus demandait à aller avec lui ? Et être gentil ? Marco hocha la tête le plus énergiquement possible, la lumière qu’il dégageait s’était décuplée d’intensité sous l’effet du bonheur et de l’excitation et avait atteint un niveau quasi éblouissant si on le fixait trop longtemps. S’il n’était pas toujours coincé contre ce maudit mur il serait même déjà mis en marche prêt à aller n’importe où pour son camarade. C’est à ce moment que Tremblant récupéra ses facultés mentales et physiques et tenta doucement de s’approcher, le corps tressaillant de toute part, avant de se racler la gorge afin d’exprimer ses inquiétudes par rapport à ce qui était en train de se passer.

- Euh, Mai, Maitre Ba… Hum, Maitre Fr… Monsieur. Je… Je ne sais pas si il est vraiment temps pour M-4 R.C-0 de sortir sur le terrain, il reste encore beaucoup de tests et votre… Hum, Maitre Bar…

- Voyons, tout va bien se passer… Le coupa Franklin tout en tournant la tête vers lui  son sourire calme et sa voix placide n’étant là que pour rassurer son interlocuteur et montrer à quel point il était gentil et digne d’une confiance absolue… Enfin aux yeux de Marco en tout cas.- Juste un petit tour dehors pour une broutille… Vous pouvez même considérer cela comme un test grandeur nature et il n’y aura aucun problème ? N’est-ce pas Johnson ?

A la fin de la phrase du Baron, Clifford « Tremblant » Johnson se paralysa complètement. Raide comme la Justice avec les yeux écarquillés par l’horreur dû au fait que Baron D. Franklin, membre de la famille la plus puissante de l’île et figure ultra éminente du Gouvernement, puisse connaitre son nom. Il vit toute son existence défiler devant ses yeux, sa vie qu’il avait toujours essayé de rendre tranquille, faire son travail de Gamma correctement, sans trop d’ambition sans vouloir se faire remarquer. Il pensa à sa femme et à ses deux filles auxquelles il tentait d’enseigner cette manière de vivre. Ne fait pas de vagues afin de ne jamais te faire punir, vit tête baissée et obéis aux Alphas sans poser de questions. Et maintenant une personne bien trop importante pour lui connaissait son identité. La terreur absolue qu’il ressentait actuellement l’avait tellement immobilisé que Franklin aurait presque pu croire qu’il avait soudainement développé l’un des 6 pouvoirs dont il était lui-même un maitre incontesté. Tremblant ne put que baisser très lentement les yeux et de les cligner, à peine perceptible mais c’était tout ce dont il était capable en guise de hochement de tête. Ici et maintenant Maitre Franklin décidait et il n’allait certainement pas s’y opposer.

Toujours tout sourire, Monsieur Baron s’approcha de Johnson qui ne pouvait malheureusement pas plus se contracter ni ouvrir les yeux et avait simplement décidé d’arrêter de respirer, quasi persuadé qu’il ne pourrait bientôt plus jamais le faire de toute façon. Mais Franklin glissa simplement ses mains dans les poches de la blouse du Gamma avant d’en sortir des télécommandes. Celle du Bouton, et celle servant à ouvrir les demi-cercles métalliques qui emprisonnait Marco. Il activa la seconde et se retourna vers le Robot maintenant libre. Son sourire déjà profondément ancré sur son visage s’étendit encore un peu plus, comme pour marquer une joie encore plus grande et il tendit sa main dans la direction de l’Automate de sa famille.

- Maintenant que tu es libre on peut enfin se présenter. Enchanté Marco, moi c’est Franklin. On y va ?

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Le jeune Marco contemplait la forêt devant lui emprunt d’une étrange félicité dans l’obscurité de la nuit. Après l’avoir libéré son ami Franklin l’avait conduit à travers Organic City. Il n’avait pas vraiment eu le temps de s’attarder dessus, mais chaque chose qu’il y voyait le satisfaisait, il y avait des formes différentes que la salle de test ou la Plaine, il y avait des sons qu’il n’avait jamais entendu, il y avait des gens, des vrais qui n’étaient ni flous ni en train de se battre. Une fois arrivé devant un bateau sur les quais d’Organic City, Franklin s’excusa de ne pas venir avec lui mais qu’il devait partir et le confia à une jeune femme brune en lui disant qu’il pouvait lui faire entièrement confiance et qu’elle lui dirait le service qu’il pouvait attendre de Marco comme si elle était  son ami lui-même. Malheureusement il ne pût profiter du trajet en bateau car il avait été désactivé par le Bouton dés qu’il avait atteint la cale. Mais on le ralluma devant cette fameuse forêt qu’il regardait maintenant.

La jeune femme lui avait expliqué que de très grands méchants vivaient dans cette forêt et que c’était son rôle de les arrêter par tous les moyens nécessaire, pour qu’ils arrêtent de nuire. Le Synthétique était évidemment motivé au plus haut point, déjà parce qu’il aidait son seul et plus grand camarade mais aussi parce que c’était une occasion d’être « gentil » et d’arrêter des « méchants », après tout il se rappelait parfaitement de la deuxième phrase qu’il avait prononcé dans sa vie  « Mission : Combattre et arrêter les criminels pour la Marine et le Gouvernement Mondial. ». C’était le moment. On lui avait expliqué que les criminels étaient dans un bâtiment au milieu des bois et que Franklin, pour honorer sa parole envers Clifford Johnson, avait demandé de considérer ça comme un énième test pour Marco, signifiant qu’il devait y aller et combattre seul, pour remplir son devoir. On lui avait dit qu’il n’était pas sensé ramener les criminels, que les gens sur le bateau pourraient s’en charger, mais qu’ils devaient tous être hors d’état de nuire, et surtout que le bâtiment dans lesquels ils se trouvaient devait être détruit accompagné de tout ce qu’il contenait.

Après avoir reçu le feu vert de la brunette, le Zoan se mit en route vers le milieu de la forêt, utilisant ses propulseurs pour s’envoler à travers les arbres et faire le moins de bruit possible par rapport au fait de courir et se déplacer bien plus vite que si il marchait. Il était motivé, concentré. La tentation de se distraire et d’observer chaque centimètre carré des bois et tout ce qui pouvait s’y trouver était forte, mais il devait remplir sa mission. Combattre et arrêter. La perspective d’user de violence ne le dérangeait absolument pas, après tout ils étaient tous méchants, c’était même son devoir de l’utiliser et il l’avait fait beaucoup de fois durant ses séjours dans la Plaine, aidé par plusieurs Marines, on ne peut pas arrêter les gens mauvais juste en leur parlant sinon il n’y en aurait plus aucun. Mais c’était il était seul, mais il n’avait pas d’appréhension, il connaissait les merveilles technologiques de son corps réalisé sur mesure et savait que son intelligence artificielle regorgeait de possibilités différentes de se battre et d’affronter les ennemis du gouvernement. Et parmi les maintes tactiques de combat qui étaient enregistrées dans ses données, une était claire : en cas de combat contre un groupe, se débarrasser des premiers adversaires de la manière la plus mémorable et graphique possible permet d’instaurer un climat de peur chez les ennemis restants. Et il comptait bien appliquer cette méthode de combat ce soir. Il aurait peut être été plus intelligent d’utiliser des méthodes de guérilla, pour un affrontement et une élimination furtive, mais un oubli fâcheux l’en empêcha : Personne ne lui avait dit qu’il était censé être discret, et étant sur « le terrain » pour la 1ere fois il n’avait aucune idée ou connaissance du combat, il se reposait uniquement sur ses ordres et ses protocoles de combats codés dans sa mémoire informatique sans avoir encore aucune manière de discerner les bons choix parmi les centaines et centaines de tactiques qu’il avait stocké dans sa tête de métal.

Arrivant en vue du bâtiment, une sorte de chalet en bois, relativement bien caché au milieu des arbres, juste une vague lumière tressautante issue d’une flamme qui s’échappait de la seule fenêtre non barricadée il put voir deux personnes armées se tenant à l’écart de la maison et regardant vers la forêt, dans sa propre direction, mais bien trop bas pour qu’ils puissent le repérer. Des gardes. Avec un rapide balayage visuel à l’aide des capteurs de haute technologie d’Organic City il pu voir qu’il y avait en fait 3 binômes de surveillance, tous répartis autour de la maison pour la défendre et repérer d’éventuelles attaques. Et attaque il allait y avoir. Marco plongea en piqué vers le binôme le plus proche à toute vitesse et tendit ses bras pour les saisir, il était presque deux fois plus grand qu’eux et était capable de les tenir au niveau du torse avec une seule main pour chacun d’eux. Pendant qu’il remontait dans les airs aussi vite qu’il avait plongé, les deux ennemis qu’il tenait dans ses mains s’étaient mis à hurler sous la poigne du Robot avant de se mettre à cracher des gerbes de sang dans d’horribles craquements d’os tellement la force de compression des doigts de l’Androïde était bien trop forte pour leur corps humains sans particularités, ils n’étaient clairement pas des soldats ou des guerriers capables de partir au combat contre le Gouvernement Mondial. Les hurlements avaient bien évidement alertés les autres binômes qui approchaient en courant et remarquaient enfin l’humanoïde volant qui tenait leur compagnons. Alors qu’ils braquaient leurs armes vers lui, Marco tendit les deux bras dans son dos avant de les ramener brusquement vers l’avant et d’ouvrir ses mains durant ce mouvement intense. Les corps des deux criminels qu’il tenait furent propulsés à une vitesse incroyable, chacun dans la direction d’un des deux groupes qui le tenait en joue. Mais au lieu de les atteindre, l’impact fut quelques centimètres devant eux, contre le sol. Dans une explosion de terre et un affreux bruit, non pas un craquement comme on aurait pu s’y attendre, mais bien un son mouillé et spongieux comme si on avait lancé un morceau de viande crue et découpée contre un plan de travail. Une fois la terre et la poussière dissipées, les quatre gardes encore en vie pouvait observer les cadavres disloqués, compressés, percés et dégoulinants de leur deux alliés. La tactique de combat était employée à la perfection.

Le reste de ce qui est impossible de réellement appeler « combat » se déroula de la même manière. Aucune des personnes supposées être mises hors d’état de nuire dans le périmètre n’étaient qualifiables de « combattants », juste des gens, avec des armes à feu. Leurs tirs ne pouvaient même pas rayer le métal dans lequel Marco était construit et chacun d’entre eux aurait pu simplement être abattus de la même manière que les deux premiers. Mais comme on lui avait dit, cette mission était aussi un test, et il fallait essayer pour tester. Chaque adversaire fut anéanti avec une méthode différente. D’un grand mouvement de bras une onde de choc dorée fut propulsée depuis la Machine et cueillit sa cible en plein torse l’explosant littéralement sous l’impact bien trop fort pour un homme normal. Un arc électrique carbonisa celui qui tentait de s’enfuir à travers la forêt. Plusieurs sphères de métal semblaient prendre vie d’elles mêmes pour se diriger vers un des hommes dans des trajectoires semblant erratiques, avant de s’abattre une à une contre plusieurs endroits de son corps, fracassant les os et les muscles à chaque zone d’impact. La fonction de transformation pût être testée quand un des hommes  tenta de se mettre en dessous du Golem de métal qui anéantissait ses alliés et de tirer dans les propulseurs sur ses pieds pour le faire tomber, Marco décida de l’obliger en coupant les dits propulseurs, mais aussi en repassant dans sa forme de Tank, bien plus massive et lourde de plusieurs tonnes, le tireur ne put esquiver la chute d’un véhicule de guerre et se retrouva brisé sur le coup, le ridicule pourcentage de survie qu’il avait a été définitivement oublié quand le Blindé se mis en marche sans se retransformer et que les chenilles s’activèrent contre le corps broyés du « soldat » de fortune. Quand deux nouvelles personnes armées sortirent de la maison en panique et en hurlant, elles eurent été reçues par un coup de canon dirigés à leur pieds. Sous la force de l’explosion deux morceaux de moitiés supérieures humaines ont été propulsées dans les airs pour s’éparpiller autour dans la nature, le reste étant introuvable même après que la fumée de la déflagration se soit dissipé.

Les capteurs et scanners confirmant qu’il ne restait qu’une seule personne aux alentours, à l’intérieur du chalet, Marco repris sa forme robotique et s’engagea sereinement dans le bâtiment après ce qui venait de se passer il était totalement certain que la dernière personne n’était d’aucun danger, une certitude totalement réelle. L’homme à l’intérieur arborait une barbe blonde et un absence total de cheveux et braquait maladroitement un pistolet à silex vers celui qui venait d’entrer dans sa base, ses yeux étaient bien trop embués de larme pour voir sa cible correctement et son bras s’agitait en continu, rappelant Tremblant au Robot, le rendant virtuellement incapable de toucher même si il décidait de presser la détente, même si le fait qu’il touche ou non n’avait aucune importance étant donné qu’il n’aurait même pas patiné ce qui servait de chair à son bourreau à venir. En réalité, le jeune Androïde, curieux, hésita pendant un instant de flottement, il aurait presque pu choisir d’engager la conversation avec lui, de chercher à comprendre pourquoi, comment quelqu’un peut choisir une voie contre le Bien et les Gentils. Mais la vie est faite de choix, et le sien fût de faire passer la mission en priorité. Et puis après tout, ce n’est pas comme si il était habitué à parler aux gens, privé de contact pendant au moins 90% de son existence consciente, l’habitude de ne jamais avoir ses questions répondues joua un grand rôle dans sa prise de décision. Dans un mouvement éclair il saisit le premier objet à sa portée sans même le regarder et le lança de toutes ses forces sur le Révolutionnaire qui le braquait, touché au ventre, le projectile ayant eu une telle force qu’il s’était enfoncé à moitié dans ses entrailles, l’homme a été propulsé contre le mur dans son dos, avec assez d’énergie cinétique restante pour fissurer le bois de la paroi et briser plusieurs os d’un corps fragile de chair et de sang.

L’ennemi était encore vivant, il avait lâché son arme sous l’impact mais respirait encore, difficilement, gargouillant à cause du sang qui remontait dans sa bouche depuis ses systèmes digestifs et respiratoires. Il ouvrait et refermait la bouche lentement, quelques muscles de son corps tressautants tandis que des râles mouillés s’échappaient de sa gueule ruisselante du liquide chaud et carmin dû au pigment respiratoire contenu dans son enveloppe biologique. La souffrance de celui qu’il regardait était bien réelle et inimaginable pour une entité qui n’avait jamais eu physiquement mal. Mais face à cette ultime lutte pour quelques secondes de survie supplémentaire dans une atroce agonie… Il ne ressentait presque rien, pas d’empathie face à des derniers instants tout sauf paisibles, le fait d’être convaincu de sa raison et de sa bonne position sur la boussole morale bloquait toute forme de culpabilité : les méchants ont ce qu’ils méritent. Mais un tel niveau de souffrance et d’instinct de survie sous ses yeux empêchait également la satisfaction d’avoir surpassé les méchants et accompli sa mission, comme si les deux équilibraient une balance spirituelle fictive et dont le résultat n’était que l’acceptation. En face de lui un méchant souffrait, ce n’était ni horrible ni mérité, c’était juste un fait et quelque chose au fond du jeune « Bouddha »  lui soufflait qu’il devait assister à ces derniers instants suspendus avant que le glas inévitable ne sonne. Il tentait de dire quelque chose. Marco n’avait peut être aucune connaissance sociale mais il pouvait ressentir ça, il avait déjà « vu » de telles situations, ou plutôt lu, dans les récits héroïques dont on l’avait abreuvé, quand le mentor, figure paternelle ou meilleur ami du héros périssait mais réussissait à braver la mort pendant quelques secondes pour délivrer un ultime message. Mais la réalité était différente et si l’homme c’était en effet bien battu contre son destin la seule chose qu’il avait pu faire était de gagner ses quelques instants pendant lesquels deux êtres, l’un de chair et l’autre d’acier se sont fixés en silence, sachant pertinemment que ce pauvre concours de regard allait bientôt se terminer. Pas un seul mot intelligible ne s’échappa du cadavre en sursis. A un moment le râle gargouillé cessa et la poitrine qui dansait avec toute la difficulté du monde devint immobile. Soudainement pour Marco il n’y avait plus de vie dans cette cabane. Juste une construction qui n’avait même pas la chance de réaliser qu’elle était aussi « quelqu’un », ressentant et mortelle, exactement comme la flamme vitale qui venait de s’éteindre sous ses yeux…

Maintenant que tous les ennemis étaient « neutralisés », il pouvait se permettre de jeter un œil autour de lui, il était supposé détruire le bâtiment et son contenu mais il pouvait bien voir ce qu’il y avait avant de le faire non ? Il s’approcha d’une table sur laquelle trainait énormément de feuilles volante, un grand pot d’une substance transparente dans lequel siégeait un pinceau et plusieurs couvertures de cuir plus ou moins épaisses. Regardant une des couvertures il put y avoir des mots inscrits dessus « Le Capital du Gouvernement Mondial  par Kropotkine ». Un livre, des livres, chacun des morceaux de cuir en était un. Tous avec le même titre. De l’autre coté de la pièce se trouvaient plusieurs machines, pas aussi perfectionnées que celles d’Organic City, pas automatiques mais permettant quand même un travail à la chaine. Des presses manuelles pour l’imprimerie. La raison pour laquelle un si petit groupe de non-combattants avait pu sonner une alarme chez le Gouvernement Mondial était à cause de leur dangerosité logistique : ils imprimaient les livres et pamphlets de la Révolution avant de les distribuer. Contre le mur se trouvaient des caisses, dont certaines étaient ouvertes et elles contenaient tous les mêmes couvertures de cuir avec les mêmes mots. Des centaines d’exemplaires d’un ouvrage interdit.

Marco savait que certains livres étaient interdits mais sans réellement comprendre pourquoi juste qu’ils n’étaient pas bien, « méchants ». Comme dit précédemment la vie est faite de choix. De choix et d’informations. Est-ce que Baron D. Franklin, chef de tout le Cypher Pol avait vraiment manqué d’informations pour savoir que les Révolutionnaires terrés ici auraient pu être arrêtés par une équipe de soldat de la marine, ou n’importe quelle stagiaire du CP avec les deux mains attachées dans  le dos ? Le savait-il et a quand même décidé d’y envoyer Marco tout en connaissant parfaitement ses antécédents, sa manière de penser, de comprendre la vie et de la questionner ? Etais-ce une erreur ? Un test ? Un jeu ? Un plan bardé de ramifications impossibles et infinies dans lequel le Zoan Mythique n’était qu’une vague pièce déplaçable à loisir ? Personne d’autre que lui ne pouvait le savoir, pas même un humble narrateur, et, certainement pas Marco.

Si le Scientifique Johnson avait décidé de communiquer réellement avec l’enfant Androïde dont il avait la responsabilité. De lui expliquer au lieu de lui dire et de l’éteindre sur commande quand il voulait en savoir plus. Peut être qu’il aurait tenté de parler au dernier Révolutionnaire ou peut être qu’au contraire, totalement convaincu grâce à la communication de ce qui aurait pût être un mentor pour lui il n’aurait même pas hésité un instant avant de frapper son adversaire, sachant pertinemment qu’il était dans le faux sans aucune raison valable. Mais Marco avait été « élevé » avec une seule chose : des Livres. Les livres lui apprenaient, lui expliquaient, lui ouvraient le Monde à lui enfermé dans sa salle de test, spolié de réelle interaction orale, réfugié dans les noms et verbes d’encre. Encre qui lui était offert ici même, dans le plus grand croisement de sa vie. Dans ce fameux Choix. Peut être que dans une autre vie l’autre décision qui l’offrait à lui avait été prise et que tout aurait été incroyablement différent, en bien ou en mal, peut être qu’il aurait vécu  un siècle de plus ou qu’au contraire il aurait périt dans un mois. Que les ennemis qu’il s’est fait dans son voyage auraient été ses plus proches alliés, ou qu’il aurait étouffé le dernier souffle d’une personne pour laquelle, dans cette ligne de temps, il aurait pu donner sa vie pour être sûr qu’elle puisse sourire des années. Mais toujours est-il que quand il activa le lance-flamme intégré à son corps et que le brasier se mit à faire fondre lentement les machines d’imprimerie, qu’il carbonisa les caisses, le cuir, le papier, la colle et le corps sans vie toujours enfoncé contre le mur du fond, Marco sorti de la maison pour la laisser lentement brûler et illuminer la nuit. Mais si quelqu’un d’autre avait pu être là, il aurait peut être remarqué que sur la table une des couvertures de cuir était manquante, la toute première en fait, celle sur laquelle la Machine Vivante s’était penchée quand elle avait commencée à examiner la pièce. Et à part lui-même personne ne savait que sous une des nombreuses plaques de métal qui constituait le corps de la forme hybride d’un Tank Zoan se cachait cette reliure de cuir et les pages imprimées qu’elle protégeait…

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posté le Jeu 18 Fév - 9:37
SUITE DE L'HISTOIRE (3/3)

Le dilemme était réel. La lecture du Livre avait ouvert des tonnes et des tonnes de questions. Des questions qui devaient être sans importance par pure logique : Après tout tous les livres disaient une chose, confortaient un message, un système. Et un seul et unique le refusait, le détruisait, l’abhorrait. La conclusion normale aurait été que la masse d’informations, constantes et cohérentes, était vraie et que la seule donnée contraire n’était qu’un artefact, un bug insignifiant. Et pourtant une seule chose traversait l’esprit de Marco, à chaque fois qu’il était éveillé : « Et si ?... »

Remontons au moment où il mit la main sur le Livre. Une fois retourné au bateau, la femme lui ayant confié sa mission, servant de proxy à Franklin, le félicita aussi chaleureusement que son visage fermé et inexpressif pouvait laisser paraitre, avant de lui offrir une récompense : il resterait activé jusqu’au retour à Organic City, pouvant profiter de son tout premier voyage. Totalement excité par la perspective il en oublia presque la culpabilité d’avoir désobéis aux ordres. Tout n’avait pas été détruit, pire, il avait volontairement sauvé ce qui devait être détruit. Ce n’était pas juste une erreur, une malfonction, c’était… C’était être méchant . Mais il ne pouvait en parler à personne car c’était le fait qu’on ne lui parlait pas qui avait conduit à cette décision, l’absence de confiance avait été le facteur décisif. Enfin, non, il pouvait en parler, à son ami, se confier à la personne la plus importance, la personne qui lui avait donné sa meilleure possession : son nom. Mais il n’était pas là, certes il l’avait confié à quelqu’un dont il avait dit à Marco qu’il pouvait lui faire confiance, mais ce n’était pas pareil, la jeune femme n’était pas Franklin et il ne pouvait donc pas lui parler. Il tenta néanmoins de profiter du trajet, de la sensation de tanguer sur le navire au gré des flots, d’observer les oiseaux voler dans le ciel se déplaçant tous ensembles dans de grands groupes, semblant moquer la solitude qu’il ressentait malgré le fait d’être entourés de dizaines de marins faisant un somptueux effort de l’ignorer et de ne pas lui adresser la parole, apparemment sous les ordres de la brune obéissant à Franklin.

Une fois de retour dans sa salle de test, il tenta de lire le Livre le plus subrepticement possible. Toujours dos à la vitre, le sortant en toute discrétion, le superposant à un autre livre pour le cacher, le ranger continuellement dans la crainte d’être découvert, soit à nouveau caché par son corps et sa construction, dans les ouvertures contenant certaines armes ou certains équipements qui le composaient, ou même, simplement enfouis au milieu de la pile de tous les autres livres qui s’étaient incroyablement accumulés dans un coin de la pièce et dont il relisait certains régulièrement, par goût ou par ennui quand il devait attendre avant d’avoir une nouvelle lecture qui lui était amenée. La lecture était pour le moins… Déroutante. Tous les autres amas de papier et d’encre qui parlaient ne serais-ce que vaguement du Gouvernement ou de la Marine avaient le même message : C’était les Gentils, que ça soit la fiction romancée ou l’histoire détaillées, chaque livre qui avait été fourni à Marco avaient cette finalité. Mais pas Le Livre, pas Kropotkine. Lui racontait l’extrême inverse. Il parlait d’un monde inégal, injuste. Un monde où des gens étaient contrôlés, violentés et soumis pour une seule raison : ne pas avoir eu la chance de naitre dans la bonne situation. Un monde où une entité était responsable de presque tous les maux : Le Gouvernement Mondial. Dirigé par seulement 5 personnes à la tête du Monde entier. Ayant mis en place la discrimination entre les races, entre les classes et le vol de tout ce que pouvait produire la population par une minuscule élite, tenant le pouvoir presque sans autre raison que la Masse les laissait faire. Donnant des exemples divers et variés comme l’impunité des Tenryubitos, nobles de l’état, le massacre d’Ohara, la Rafle de Gyojin-To, ou même l’existence de l’esclavage, non pas comme punition pour des crimes mais simplement par envie et besoin du plus fort de dominer le plus faible. Pour résumé selon le prisme très simple à travers lequel Marco regardait le monde : Kropotkine expliquait que le Gouvernement était Méchant et par extension, son bras armé, la Marine, n’étaient pas des héros au grand cœur prêts à défendre le monde comme tous les autres livres avaient pu lui expliqués mais bien un protecteur DE cette méchanceté, un outil de répression violente empêchant le peuple méritant une condition à la hauteur de leur travail et leur production. Et donc, que cette description horrible à l’opposé de tout ce en quoi il pouvait croire, s’appliquait également à lui-même. Mais pire, pour accentuer le doute, le Livre était incomplet. Une fois arrivé à la fin, en plein milieu de phrase, le Zoan eu un flashback du moment où il avait décidé de prendre ce livre. La table. Elle était recouverte de plein de papiers volants et d’un pot de colle. Sans le réaliser Marco avait pris un livre en train d’être relié au lieu d’un parmi les plusieurs centaines qui attendaient tranquillement le transport dans leurs caisses et s’était donc retrouvé avec un ouvrage partiel sans la finalité de l’histoire sans plus d’arguments pour le croire. Juste un morceau…

Chaque élément de logique qui pouvait composer Marco ne faisait que lui crier que ça n’avait aucune chance d’être possible, mais pourtant, encore une fois, quelque chose en lui doutait, instillant ce poison un peu plus chaque jour. Non pas qu’il était réellement méchant, mais juste que l’existence de ce Livre et les informations qu’il donnait créaient une incertitude, une possibilité, que peut être le Monde soit en fait bien différent de tout ce qu’on lui avait dit. Et étrangement une telle perspective avait quelque chose d’insoutenable et pourtant d’impossible à ignorer. Le Robot savait pourtant parfaitement comment répondre à ses questions : Ses données. Certaines étaient verrouillées mais pouvaient être accédées et d’autres étaient disponibles mais n’avaient simplement jamais été ouvertes par manque d’intérêt de le faire. Cependant quelque chose le bloquait : Ses accès étaient surveillés. Si il décidait de se lancer sur ce chemin c’était un point de non-retour absolu, il aurait juste annoncé à Tremblant et à tout ceux qui étaient derrière cette vitre, au-delà de cette salle, qu’il n’y croyait plus. Et s’il avait tort il aurait juste montré à tout le monde, y compris lui-même, qu’il ne faisait pas partie des gentils, qu’il n’était pas capable de croire en ce qu’on lui disait. S’il avait raison, et bien soudainement tout le monde autour de lui devenait méchant et il serait entouré d’ennemis, seul contre tous, devant se défendre pour le Bien. Peu importe le résultat il ne faisait que se mettre en danger, et surtout allait forcément tout changer, accéder à l’intégralité de ses données impliquait forcément de devoir se mettre en mouvement, il y aurait une réaction, de la part de Tremblant, d’Organic City. Toutes les questions qui le tourmentaient n’était que philosophie, mais il décidait de chercher les réponses il ne pourrait pas juste les accepter et continuer sans rien faire, le Monde ne changerait pas, mais le sien si. Transformer au lieu d’interpréter, comme le disait le Livre justement.

Une fois sa décision prise et irrévocable Marco attendit simplement un test supposé être long ou un réveil de « temps libre », ces moments où on lui accordait plusieurs heures éveillés, à par exemple lire autant qu’il voulait. Cette procrastination était également faite sans se l’avouer, dans l’espoir de revoir Franklin, si il revenait il pourrait se confier, il pourrait lui demander. Après tout il était forcément Gentil, même si le Livre avait raison, Franklin ne le savait juste pas, il pourrait même trouver la vérité avec lui et l’aider contre tous les Méchants une fois qu’ils l’auraient apprise ensembles. Et si le Livre avait tort, jamais Franklin pourrait le juger, il aurait comprit ses doutes, les aurait acceptés, et pardonnés. C’est ça que faisaient les meilleurs amis après tout. Mais les réveils se succédèrent sans que Franklin ne revienne, et les doutes grandissaient de plus en plus jusqu’à devenir absolument insoutenables. Une fois l’incapacité d’y résister fut atteinte, Marco sauta sur la première occasion pour se plonger dans ses données. De manière parallèle, distribuant sa puissance de réflexion et de calcul sur plusieurs front, se lançant à la fois dans l’exploration de l’intégralité de ses données accessibles, le plus rapidement possible, mais aussi dans l’accès de force à celles qui étaient bloquées.

La montagne d’informations qui résultat de toute cette rébellion fut essentielle, enrichissante et terrifiante. Le Livre avait raison. L’esclavage existait sans raisons « valables », les Nobles d’état avaient eu tous les droits ou presque. Ohara avait été exterminée simplement parce qu’ils n’avaient pas suivis les règles arbitraires éditées par le Gouvernement Mondial. Le peuple était simplement sous la tyrannie d’une poignée de personnes utilisant des règles absurdes pour garder leur pouvoir et leur accès à la violence qu’ils s’auto permettaient par ces mêmes règles afin de pouvoir les faire appliquer. Comme un cercle géant qui s’autonourrissait. Et Kropotkine s’était levé contre ça, alors qu’il aurait dû être un des pires Méchants du monde, il avait en réalité réalisé tout ce qui n’allait pas et au lieu d’en profiter comme tous les autres dans sa situation il avait décidé de lever le voile devant les yeux de la Masse pour qu’ils réalisent la vérité et surtout pour qu’ils comprennent leur force, leur possibilité de se battre. Et il avait été puni pour ça, ce qui ne l’a pas empêché de recommencer, de se battre, de soulever à nouveau le peuple et punir le Gouvernement lors de se Revanche. Faisant de lui le plus Grand Gentil du Monde. Un modèle. Un héros. Il apprit également beaucoup de choses sur lui-même, une grande partie de ses données protégées étant en réalité ses propres plans qu’il avait voulu ouvrir pour tenter de trouver un moyen de contrer Le Bouton, mais il apprit bien plus que ça...

On ne lui avait pas juste menti sur l’Histoire et le Monde mais également à propos de lui-même, de sa propre existence. Un mensonge pouvant être résumé en un seul mot répété : Hito Hito. Il était… Humain ? Il était toujours une construction, en réalité plus forte que ce qu’il pensait, non seulement grâce à la puissance Mythique d’un fruit du démon mais aussi en apprenant que contrairement à ce qu’on lui avait répété l’eau n’avait aucun effet néfaste sur ses circuits ou son métal, juste celui lié à la malédiction des fruits…Il était donc un être artificiel mais en même temps disposant d’un pouvoir unique transgressant les lois de la science, quelque chose lui donnant une âme, une nature humaine, une conscience. A ses yeux l’implication principale était très simple : Il n’était pas un outil au service d’une faction, il était un être vivant, un être à qui on cachait la vérité sur la manière dont fonctionne le monde afin de le faire travailler pour contribuer à la puissance d’une Elite tentant de le placer sous sa domination. Il était exactement ceux dont le Livre et Kropotkine parlaient, ceux concernés par ces mots, par une des dernières phrases avant que le Livre ne soit coupé, celle dont la puissance et l’imagerie avait eu un impact immédiat sur lui et dont il était maintenant fier de pouvoir se dire qu’elle se rapportait autant à lui qu’au reste des Humains.

« Nous tous qui souffrons et qu’on outrage, nous sommes la foule immense, nous sommes l’océan qui peut tout engloutir. Dès que nous en aurons la volonté, un moment suffira pour que justice se fasse. »
Kropotkine, « Capital du gouvernement mondial », 1504.


Tremblant vint lui signifier la fin de son temps libre et lui demander de retourner dans les liens du mur. Bien trop tôt, bien trop vite, en quasi-panique Marco tenta de négocier, de s’y opposer, mais à peine avait-il tenté de plaider sa cause pour quelque temps de plus en avançant vers Johnson qu’il dégaina la télécommande et désactiva le rebelle sans préavis, bien trop habitué à réagir à n’importe quelle forme de discussion par cette punition drastique. Quand Marco fut réactivé, Tremblant était là, pointant directement la télécommande vers le Maudit attaché au mur, la main agitée. Mais il y avait aussi trois personnes armées. Des robots, des androïdes ou des cyborgs intensément modifiés, impossible de savoir au premier coup d’œil, mais chacun d’entre eux braquaient l’être basiquement enchainé à un mur stérile. Comme prévu, chercher les réponses avait mis en branle quelque chose de maintenant inarrêtable, maintenant il était seul, seul contre une île entière. Et son combat commençait maintenant, contre quatre personnes. Impossible de discuter, impossible de revenir en arrière, il fallait désormais être fort et déterminé. Comme Kropotkine l’a été. Il fallait aussi faire ce qu’il était supposé faire depuis sa création : utiliser son humanité, pour improviser.

- M-4 R.C-0… Je crois que tu as des choses à nous dire, à propos de certaines activités dans ton système.

Marco ne daigna même pas répondre, il se préparait à parier son existence entière sur un seul geste. Il était un zoan, une machine pure, un tank, qui pouvait se transformer étapes par étapes en quelque chose le plus proche d’un humain possible, un humain spécial, un humain mythique, mais néanmoins un humain. Quelqu’un qui ne pouvait pas être contrôlé par une puce et un récepteur spécial dans son corps. Refusant de se laisser emporter par le stress, il se concentra, de la même manière qu’il le faisait pour passer d’un Tank à un Robot, ce qui n’était pas une prouesse absolue de technologie et de matériel comme on avait pu lui faire croire, mais simplement un pouvoir issu d’une catégorie de Fruit du Démon, et ce pouvoir ne permettait pas d’osciller entre deux formes, mais trois. Soudainement Tremblant et ses sbires n’avaient plus en face d’eux un grand Robot aux proportions bien supérieures à un humain normal, mais à la place se trouvait un enfant, plus de deux fois plus petit, dont le visage aux traits parfaitement humains, mais à la peau semblant métallique, se trouvait déformé par la colère qu’il ressentait pour les personnes qu’il avait en face de lui. La différence de gabarit avait eu un effet bien plus important que celui de surprise : la liberté de mouvement. Se dégageant des liens devenus bien trop larges pour pouvoir l’enserrer, il pointa rapidement sa main gauche ouverte vers la main tendue de Tremblant et une onde de choc dorée, produit de son pouvoir Maudit jaillit, bien moins puissante que ce qu’il avait pu produire en tant qu’Hybride, mais largement suffisante pour exploser à la fois la télécommande et la main bionique du Gamma Johnson.

Tout cela avait duré à peine un instant, et une fois les hostilités engagées les trois gardes ouvrirent le feu immédiatement. Mais sorti des liens et débarrassé de la peur du Bouton, Marco pouvait se retransformer immédiatement en hybride et profiter d’une condition physique immensément supérieure à sa forme de bambin. Contrairement aux simples balles du groupe d’imprimeurs, les tirs des soldats d’Organic City explosèrent contre son alliage avec suffisamment de puissance pour l’endommager, mais certainement pas assez pour l’arrêter. Dans toute sa rage inapaisable et sa motivation irréductible ils se retrouvèrent rapidement à voler à travers la pièce de test, pas tous leurs morceaux dans la  même direction, tous sauf Tremblant qui regardait « son » Projet avec crainte et horreur, mais étrangement sans bouger peut être de part sa stupéfaction d’avoir été « épargné » si on ne considérait pas sa main de cyborg détruite. Tentant au maximum de contrôler sa force, Marco balaya le scientifique du plat de la main pour le propulser droit dans la pile de livre sur le coté de la pièce. Seule forme de cadeau à ce qui aurait pu être une belle figure paternelle, la miséricorde d’un être capable de mettre fin à sa vie sans y réfléchir. Il fallait maintenant faire le sacrifice. S’accordant une seconde de préparation, il leva la main droite avant de faire pivoter ses doigts sur eux même à toute vitesse comme une foreuse, et d’enfoncer cette arme à travers l’arrière de son propre crane. Là où se trouvait le récepteur du Bouton, geste pouvant être suicidaire pour un humain, même Sacralisé, mais « acceptable » pour un être à moitié mécanique bien que toujours extrêmement dangereux. Le seul moyen pour survivre. Une sorte de carte mère tomba au sol dans une projection d’un liquide bien plus sombre que du sang, le symbole de la fin de sa servitude à Organic City. Et par extension au Gouvernement Mondial.

Grâce à sa sortie avec Franklin il avait pu trouver son chemin vers la sortie du laboratoire très facilement et se débarrasser des quelques gardes qui se trouvaient là. Mais arrivé devant la porte incroyablement massive de plus d’une dizaine de mètres et de tonnes qui donnait le reste de la ville, les choses se compliquèrent. La dernière fois on lui avait ouvert la porte, simplement. Cette fois ci elle resterait fermée tant qu’elle n’était pas forcée. Il déploya ses bras, tous ses bras, les quatre paires dont il était affublé, grâce au module d’appendices supplémentaires qui lui avait été apposé lors de sa construction, devant des bras humanoïdes lors de se transformation en Robot.  Il apposa chacune de ses mains contre ce véritable massif  de métal et de système hydraulique, et il poussa. Ca aurait pu ressembler à une simple tentative de forcer une porte. Mais la réalité c’est que ce qu’il se passait là était un combat. Un combat livré avec tant de ferveur et de détermination que si il avait fait devant des témoins, le bouche à oreille aurait transmis la légende de cet affrontement à travers les îles. Si un ou une lyriciste y avait assisté, des contes et des chansons louant un tel exploit de l’âme humaine auraient été écrits. Si pareil duel s’était déroulé sur un champ de bataille, les troupes ennemies y aurait assistés terrifiés tandis qu’un général ennemi empli d’honneur n’aurait pu que saluer et rendre hommage à la force morale de l’Homme, poussé à affronter bien plus fort que lui et quand même réussir à triompher, non pas par puissance du corps mais par pure volonté. Cependant il n’y avait personne, personne pour voir la lumière éblouissante jaillir du corps métallique forçant contre la Porte illustrant sa force mentale. Il n’y avait personne pour discerner les étincelles qui s’échappaient de ses bras, symbole non pas de  ses facultés physiques mais de la souffrance de son corps poussé encore plus loin que ses derniers retranchements, sur le point de craquer mais pourtant offrant encore plus de puissance qu’il n’était sensé avoir. Il n’y avait personne pour voir la porte se soulever lentement, et gémir pendant qu’elle se déformait sous la pression, même après que deux des bras de Marco avaient explosés les servomoteurs et circuits électriques complètement surchargés et pourtant continuant de pousser même après ce qui semblait être leur destruction, donnant miraculeusement de leur force encore quelques secondes afin d’ouvrir suffisamment la Porte pour pouvoir sortir. Il n’y avait personne pour entendre que sa voix, hurlant au maximum de son volume sa résolution absolue, malgré les intonations artificielles dans son timbre, n’était rien d’autre que la plus Humaine possible, car criant sa rage de vaincre et sa soif du plus doux et le plus convoité des breuvages du monde : Sa propre liberté…


Une fois sorti et engagé dans la ville-usine géante, ce n’était plus qu’une longue descente à travers deux Niveaux de l’île pour arriver à la sortie mais chaque morceau traversé de la distance entre Marco et la sortie de l’île semblait être marqué par la même chose qui s’était déjà produit à deux reprises depuis sa tentative d’évasion : La Perte. En arrachant le récepteur au signal du Bouton, Marco avait sévèrement endommagés les données de sa mémoire informatique, à plus de 90% corrompue, dont l’intégralité des tactiques de combat qu’on avait pu lui implanter. En ouvrant la Porte, il y avait laissé deux bras qui, s’ils étaient encore là, étaient complètement paralysés dû à la destruction de leurs composants électriques. Le Bouddha disposait d’une puissance incroyable, mais totalement artificielle : grâce aux composants et à l’armement du plus haut de gamme du Gouvernement et aux données de combat permettant d’utiliser des tactiques et techniques auxquelles sa méconnaissance absolue de l’art de la rixe l’empêchait totalement de penser en temps normal. Sa puissance réelle n’était que de son corps, son fruit du démon et son talent à les utiliser. Certes néanmoins bien plus fort qu’un être humain normal, mais malgré tout incroyablement inférieur que la puissance maximale qu’il aurait été capable de déployer avant son évasion. Et il le ressenti de plein fouet, chaque minute qu’il passa à foncer à travers Jericho puis Vidéo. Des erreurs tactiques, des tentatives d’utilisations d’armes à distance au corps à corps, des prises de décisions ou des mouvements qu’un martialiste expérimenté aurait qualifiés de « honte absolue ». Marco dû sa survie grâce à cette puissance artificielle et cette construction de très haut niveau technologique, mais chaque escarmouche contre les systèmes et personnels de défense d’Organic City avait effrité petit à petit cette supériorité. Une rencontre avec un groupe de garde et il s’en sortait avec leur corps à ses pieds, mais une arme en moins. En détruisant une tourelle de défense il perdait un morceau de blindage. En décidant de traverser un bâtiment entier sous forme de Tank, une explosion détruit un de ses propulseurs. Mais le pire, le pire était à cause d’elle.

Elle aurait pu le tuer, à chaque moment, chaque rencontre, ce qui l’énervait par-dessus tout car il était persuadé, il savait, qu’il était mieux construit, « supérieur ». Mais face à son expertise du combat immensément prééminent aucune supériorité technologique ne servait. Il n’avait survécu que parce qu’elle l’avait décidé, certainement et simplement parce que ses ordres étaient de le ramener en vie. Mais par contre ses ordres ne lui interdisaient pas de lui enlever des morceaux. Chaque fois que ses yeux inexpressifs se fixaient sur lui, chaque fois qu’il voyait sa tête blonde dans le labyrinthe de Vidéo un composant était perdu, une minuscule erreur était punie par un large coup de scie, qui faisait régulièrement sauter une arme de son corps surchargé. Le lance-flamme, le générateur d’éclairs, les lames tournantes qui n’avaient pas été de taille face à celle de la tueuse blonde, un autre propulseur. A chaque fois il s’enfuyait, à chaque fois il la repoussait, à chaque fois elle revenait. Peut être « inférieure » en construction, mais largement suffisamment bien faite pour le tailler en continu. Elle voulait peut être le laisser en vie, mais elle était néanmoins bien décidée à le capturer. C’est encore la capacité d’improvisation, la différence entre une pure machine et une conscience qui le « sauva ». Il était entré dans un bâtiment, poursuivit par cette pure machine de guerre débordante de lames, et après une attaque bien placée tenta une esquive à l’aide d’un salto arrière. Pure idiotie de se donner ainsi à un adversaire, mais Marco avait accumulé les idioties de combat depuis son évasion, une de plus ne pouvait pas sembler absurde, et évidement Elle s’engouffra dans la faille, prête à frapper un dos offert pour le paralyser définitivement et enfin arrêter cette course à la liberté… Avant de se retrouver à quelques centimètres d’un canon de Tank qui fit instantanément feu. Il s’était transformé pendant le mouvement  et avait tiré à bout portant avec une arme hautement explosive, profitant de quelque chose qu’un robot « normal » n’aurait jamais pu envisager pour piéger son adversaire : utiliser une méthode totalement incertaine et surmontée d’une absence caractérisée d’intérêt pour sa préservation personnelle. Une tactique suicide, sans aucune preuve claire de pouvoir gagner, et en ayant d’autres options plus intelligentes et logiques à disposition. Battre une machine non pas en étant plus malin qu’elle, mais bien plus idiot. L’explosion retentit dans un espace fermé, et souffla les deux partis quasiment collés au point d’origine, chacun dans une direction opposée, tandis que deux des murs s’écroulaient sur eux même et que le plafond semblait prêt à faire la même chose que ses semblables.

Marco se releva, encore et, sans pouvoir qualifier ça de « course », se déplaça aussi vite qu’il le pouvait vers la sortie de l’île. Il n’avait aucune idée si son plan avait marché et si Elle n’allait pas simplement réapparaitre, à peine endommagée et prête à lui asséner le coup de grâce. Il avança sur plusieurs mètres avant de se raidir immédiatement et de s’écrouler à genoux. Non pas que son corps était en train de lâcher, non, ça faisait un bon moment qu’il avait dépassé ce stade. Autre chose c’était arrêté de fonctionner, une puce informatique, dans son corps. Comme celle qu’il s’était arraché de lui-même pour ne pas être désactivé, mais qui avait une toute autre fonction, pourtant aussi importante aux yeux de ses constructeurs. Elle désactivait les sensations physiques, du toucher principalement, après tout un Robot n’était pas sensé sentir le contact physique, la caresse du vent ou tout simplement la douleur. La puce était activée en permanence et sa description, ainsi que possibilité de contrôle étaient parmi les données auparavant verouillées. Notre Maudit avait juste décidé de la laisser active, après tout commencer son échappée violente par se faire un trou dans la tête était une bonne raison de chercher à ne pas ressentir la douleur. Mais sous la quantité atroces de blessures, le manque d’énergie, et le dit trou, le bon fonctionnement de la puce commençait à disparaitre. Pendant une seconde Marco avait reçu l’intégralité de la douleur que pouvait ressentir un humain arborant les  mêmes dommages que lui, la première sensation de douleur de sa vie. Même après qu’elle ai disparue, le choc et le souvenir d’une telle atrocité lui avait coupé les jambes, incapable de se relever de sa position, prostré au sol. Il ne put qu’essayer de ramper, tendant un de ses derniers bras encore utilisable vers l’avant, saisissant le sol de sa main et tentant péniblement de se hisser horizontalement sur une poignée de centimètres… Avant que la douleur refit son apparition, encore pour un bref moment, mais largement suffisant pour le paralyser à nouveau. Tellement puissante et horrible que même l’idée de crier ne pouvait pas être pensée. Une fois que cette vague épouvantable avait refluée il tenta à nouveau de se tirer le long du sol mais avança encore moins loin que la première fois. Puis la douleur revint, dans un intervalle plus court que la fois d’avant. C’était trop pour une âme aussi jeune, dans l’esprit n’avait jamais connu quelque chose d’équivalent, et il commença à dériver lentement, voir sa vision se troubler et sa conscience s’échapper. Quand c’était le Bouton, la désactivation était instantanée, mais là il se sentait partir et surtout il se savait vivant. Chaque vie ne peut être accompagnée que de la mort et c’est ce qu’il était persuadé de ressentir. Même pas cinq années après sa première mise en ligne, même pas en dehors de l’île qu’il était prêt à tout pour quitter, que tout se termine, ici, sur le sol à quelques mètres de l’échappée, le bras tendu en direction de la porte donnant sur l’extérieur de la Ville, son esprit ralenti, jusqu’à s’arrêter…


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Lorsqu’il s’éveilla la première chose qu’il vit fût le ciel, d’un bleu éclatant et magnifique. Interdit, il était persuadé de ne jamais plus se réveiller, ou peut être dans la salle de test comme si tout n’avait été qu’une horrible hallucination, mais certainement pas dehors. Il tenta de se redresser avant que tout son corps ne proteste avec une nouvelle vague de douleur, cependant ben moins intense que les trois qu’il avait subit dans Organic City. Un homme cybernétique apparu dans son champ de vision, penché vers lui, et posa une main sur sa poitrine.

- Eh fait gaffe à toi mon grand. On a pas passés des heures à te réparer pour que tu commence à t’exciter et partir en pièces parce que tu cherche à y aller plus fort que tu ne le peux. T’as un corps méga bizarre tu sais ? On savait pas trop si on était en train de faire de l’ingénierie ou de la chirurgie, on est pas 100% certains du résultat. Alors reste allongé bien calmement pour l’instant, le temps qu’on sache que tout va bien, ok ? Huhuhu

Marco resta muet de confusion, de crainte et un peu de douleur pendant quelques secondes avant de se décider de répondre à ce cyborg à la bonhomie paternelle très étrange, c’était certainement une attitude à laquelle il n’avait jamais été confronté. Mais poussé par la tonne de questions à laquelle il était assaillit, il craqua et prit la parole.

- Où suis-je ? Qui êtes-vous ? Que s’est-il passé ? On est encore dans Organic City ? C’est un autre Laboratoire ? Qu’est-ce qu’il se pass…

- Houla houla houla ! Je t’ai dis de te calmer garçon, ne t’inquiète pas je vais pas m’envoler, on peut faire les questions une à une, mais attend un moment, y a quelqu’un qui voulait te parler et je crois qu’il voudrait bien participer à cette conversation. EH BOSS ! C’EST BON IL EST RÉVEILLÉ  

Un autre homme s’approcha alors, complètement vêtu de noir, son visage et ses mains étaient visibles et ne portaient aucune trace d’augmentation cybernétique contrairement à celui au « chevet » de Marco, mais en tendant l’oreille on pouvait entendre un sourd bruit métallique à chacun de ses pas trahissant des améliorations sur le bas du corps. Son visage renfrogné portait quelques coupures et contusions récentes, et maintenant qu’il l’avait remarqué et examinait en détail le premier homme qu’il avait vu dés le réveil, il avait lui aussi des marques de combat récentes sur sa peau brune bien que ça ne l’empêchait pas d’arborer un franc sourire de toute ses dents.

- Finalement de retour hein ? T’as inquiété pas mal de mes hommes tu sais ? Au début ils voulaient pas te laisser là bas, puis ensuite ils ont voulus te réparer, et enfin ils ont demandés à attendre que tu te réveille pour être sûrs que tu sois en état. J’espére que maintenant que t’es réveillé ils vont enfin se dire qu’ils t’ont suffisamment remerciés…

- Remercié ? De quoi ? Qu’est-ce que j’ai fais ?

- Eh bah du méga bordel que t’as causé à Organic City voyons ! C’est grâce à toi qu’on a pu se barrer de cet enfer tu sais ? T’as fais déplacer tellement de gardes et de matériel pour qu’ils tentent de t’arrêter, t’as même occupé Harmonie pendant des plombes ! Sans toi on n’aurait pas eu la possibilité de forcer l’ouverture de la porte et embarquer un navire. On avait bien prévus de tenter de partir, mais certainement pas comme ça, ni à ce moment, alors merci mon grand, huhuhu !

Il accompagna son discours joyeux d’une solide tape sur l’épaule de la Machine tristement convalescente et toujours aussi perdue dans tout ce qu’il se passait actuellement et du flot d’informations qu’elle recevait

- Harmonie ? C’est qui ? Et vous venez d’Organic City vous aussi ? C’est vous qui m’avait fait sortir ?

- Harmonie c’est la cheffe de Vidéo et Jericho, et la chienne de garde de l’île. Petite, blonde, inexpressive. Adore les scies circulaires.

- Ah… Elle.

- Et c’est clairement le plus gros problème de n’importe quelle personne qui tente de désobéir aux règles de la ville. Si t’avais pas été présent et en train de l’affronter et qu’on avait essayés de se révolter et voler un bateau, elle nous aurait juste tous découpés en morceaux avant de jeter nos restes à l’incinérateur. C’est pour ça quand on a su que t’étais resté sur le sol de Vidéo on savait qu’on pouvait pas te laisser là bas comme ça. T’es notre sauveur mon gars fallait bien qu’on t’emmène hors de cet endroit sans soleil… Alors que regarde ce beau ciel et ce soleil poto ! C’est pas magnifique ?

Marco jeta un œil vers le ciel admirant les nuages duveteux qui se laissaient porter par l’univers. C’était la deuxième fois qu’il observait le Ciel pour de vrai. Et si il croyait ce qu’on venait de lui dire c’était très loin d’être la dernière, le nouveau monde qui lui tendait les bras. Le bonheur qu’il s’accordait maintenant à ressentir après toute la surprise de ce réveil inattendu. Plus jamais il ne sera enfermé dans une pièce éclairée artificiellement…

Après quelques secondes de flottement perdu dans son esprit il se rappela qu’il était supposé être dans une conversation avec des gens et reposa son regard sur eux en hochant vigoureusement la tête pour répondre à la question qu’on lui avait posé mais aussi pour rebondir sur quelque chose qu’il venait d’entendre.

- Oui ! J’espère que ça sera toujours aussi joli… Vous avez dit que vous vous êtes « rebellés », ça veut dire que vous êtes des Révolutionnaires ? Vous aussi ? Comme moi ?!

- Evidemment mon gars ! Mais y a pas de Révolution possible à OC, les Alphas ont bien fait leur boulot pour que ça arrive pas on était obligés de partir et s’organiser ailleurs. Et maintenant c’est possible pour nous, mais aussi pour toi ! La ville est belle quand on est libre Huhuhuhuhuhu !

- Donc… Je peux venir avec vous ? On voyagera ensemble

La réponse tomba comme un couperet.

- Absolument pas.

- Quoi ? Mais… Pourquoi ?

- Parce que tu as une cible sur la tête et elle est plus grosse que ce qu’on peut assumer. J’ai vu l’état dans lequel on t’a récupéré, j’ai vu mes hommes essayer de te réparer et à quel point ils ont du modifier tes pièces et tes armes. Tu es probablement incapable de déployer une fraction de la puissance de feu que tu as utilisé pour partir d’Organic. Si tu y revenais demain tu n’aurais aucune chance. Ils vont chercher à te récupérer et vont envoyer des gens capables de ramener la Machine de guerre qui a pu traverser deux niveaux de haute sécurité et s’en sortir. J’ai des hommes sous ma responsabilité et il est hors de question que je les mette en danger en les laissant avec quelqu’un qui va attirer des ennemis bien trop puissants pour eux et qui en plus sera incapable de se défendre correctement.

- Mais… Mais vous êtes des Révolutionnaires, moi aussi… On doit s’aider, vous êtes des gentils…

- Gentils ? Gentils ?. Il cracha par terre pour accompagner son mépris.- Ecoute moi bien, y a pas de gentils ici, y a que des Omégas qui ont travaillés toute leur vie en continu et qui ont tentés d’utiliser les quelques minutes de repos qu’on leur offrait chaque jour pour s’organiser. Y a que des Combattants qui ont joués leur vie pour tenter de quitter un cloaque sans espoir et avoir l’occasion de se battre ! Et certains y sont restés. Et puisque tu parle d’aide, on t’as aidé, on t’as sorti de Vidéo, on est venu te trainer hors de Vidéo malgré le danger que ça représentait et j’ai laissé mes hommes sacrifier une partie de notre matériel pour te réparer. Ton évasion nous a permis de faire la notre et pour ça on avait une dette envers toi. On t’a sauvé et réparé et maintenant que t’es réveillé cette dette est payée. Maintenant nos chemins se séparent.

Il se tourna vers son allié toujours accroupi aux cotés de Marco et lâcha une dernière phrase : « Le bateau est prêt depuis un moment Huey, maintenant qu’on a plus d’obligations on part dans 15 minutes. ». Puis il tourna les talons et reparti sans même laisser le temps au jeune garçon de sortir de son état de choc et répondre. Huey se frottait la nuque gêné de voir son leader repousser leur « sauveur » comme ça.

- Désolé pour ça mec... Liam pense juste qu’il doit s’occuper de nous tous, mais c’est notre chef et on lui doit beaucoup… On peut pas vraiment refuser ses décisions comme ça… Bon ! Essaye de te lever maintenant qu’on voit si tout a bien marché

Quelque peu dérouté et encore blessé du rejet, Marco fût incapable de chercher à argumenter et se leva simplement et douloureusement. Les vagues de douleur étaient présentes mais se réduisaient petit à petit, ou peut être qu’elles étaient juste de plus en plus tolérées. Mais toujours est-il qu’il se tenait droit et surplombait Huey à coté de lui de plusieurs têtes. Huey qui lui tendit une sorte de bracelet avec un globe dessus.

- Tiens mon pote je sais pas si tu connais mais ça s’appelle un Log-Pose, si jamais tu tente de te déplacer seul sur Grand Line tu en auras besoin. Et sinon on a gardé le reste de tes « affaires » par là Il fit un geste du bras vers un grand sac de toile qui semblait rempli. - C’est toutes les pièces et les « morceaux » qu’on t’as enlevés, beaucoup de trucs étaient vraiment trop endommagés et certains tout simplement trop compliqués pour nous. On a tout gardés pour toi au cas où mais on a pas pu tout réparer. On est des Gammas, le bricolage de fortune ça nous connait mais certains des composants que t’avais étaient largement au dessus de ce qu’on peut trouver dans Vidéo. Donc si tu arrive à trouver quelqu’un qui peut les réparer ou les utiliser... Ou si tu veux les laisser là, c’est ton choix Huhuhuhu. Ah et y avait aussi ça bien sûr !

Il lui tendit un livre, Le Livre. Il était abimé, maltraité et même un peu roussi mais c’était bien son Livre. Marco le récupéra religieusement, passant délicatement le bout des doigts le long de la couverture de ce qui était à la fois le Pillier de sa nouvelle vie mais aussi la clef qui avait permis de l’ouvrir.

- C’est ton livre pas vrai ? Tout bon Révolutionnaire se doit d’en avoir un tu sais ? Regarde le mien huhuhuhu.  

Il sorti un livre dans un état encore plus abimé que celui de Marco, certaines des feuilles de l’ouvrage semblaient beaucoup plus grandes que la couverture et dépassaient, d’autres semblaient de couleurs différentes. On aurait plutôt dit un classeur qu’un livre, comme si quelqu’un avait récupéré plein de feuillets volants de facture différente et les avait complié dans un seul objet. Artisanal par excellence et néanmoins symbole du changement. La beauté de la Révolte qui habitait les deux Humains qui se regardaient.

- Au fait tu l’as peut être entendu mais on s’est jamais présentés, du coup moi c’est Huey mon gars ! Et toi ? Comment on t’appelle dans le milieu ? Huhuhuhu

Marco pondéra la question, il regarda le livre de Huey, puis Le Livre, le sien, il regarda ses mains, il regarda vers le navire au loin et la silhouette drapée de noir de Liam qui se dessinait, puis il regarda le sac qui renfermait tout ce qu’il avait perdu en décidant de se battre, ce qui avait été détruit, découpé et explosé. Mais qui avait conduit à sa présence ici, sous le Ciel et pas sous les ampoules. Et il répondit.

- Je suis le Modèle de 4eme génération pour la Révolution et le Combat spécimen n°0… Mais appelle moi : Marco.

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The 8-Legged Detective
posté le Sam 20 Fév - 3:03
Bon, par où commencer. En vrai, on sait tous les deux que c'est une validation particulière, donc j'ai longtemps réfléchi à comment introduire ce commentaire et tout mais bon, finalement j'vais y aller en freestyle hein, ça sert à rien que je porte ma cravate et tout l'attirail de toute manière, on n'est pas à ça près.

Alors... Par où commencer. Bah déjà c'était magnifique, sans exagération. La plume, l'histoire, les thèmes abordés, mais surtout tout l'aspect philosophique que tu poses dans un univers déjà établi ; c'est toujours quelque chose auquel j'ai voulu m'approcher en écrivant (ouais ce commentaire va être très personnel je pense), mais que je vois que tu maîtrises dans ton histoire. C'est simple : y'a plusieurs passages qui m'ont marqué en particulier. Le paragraphe sur les zoans et leur particularité m'a à la fois touché et choqué en fait, c'était une réflexion que je m'étais jamais faite, et ça me donne l'impression de lire, bah tu le sais déjà hein, mais du Asimov ou du Phillip K. Dick (j'ai la référence !). Je sais que c'est une comparaison vraiment forte en vrai, mais c'est vraiment la première chose que je me suis dit en lisant ce fameux passage sur les Zoans, en fait ça m'a fait (et je dis ça sans déconner), repensé ma manière de jouer mon fruit avec PsychAli, c'est dire.

Et puis même, second passage du genre c'était, tu t'en doutes, celui du (et des) rêves. En fait c'était plusieurs facteurs qui m'ont fait kiffer ces scènes : bah déjà ta description qui concorde parfaitement avec un délire onirique (en fait, on se rend compte que quelque chose ne va pas, mais pas vraiment quoi, comme dans un rêve quoi, bref), mais surtout toute la réflexion que tu mets derrière : l'acquisition d'un "inconscient" à M4... Qui ne se fait pas sur le coup ! Et le fait d'avoir mis en scène cet événement de cette manière là, bah encore une fois désolé de me répéter mais c'était parfait. Et en fait là où tu m'as encore plus surpris c'est que ces scènes oniriques ont aussi eu comme "fonction" de mettre en scène le premier moment "choc" de M4, tu permets alors de développer la première raison de la dissidence de ton personnage.

Et c'est une des raisons pour lesquelles je suis vraiment à fond sur ta fiche en fait ; chaque passage, chaque paragraphe sert à quelque chose, à amener la suite de manière fluide (comme dans un livre, en fait). Typiquement, l'introduction des Barons (d'ailleurs, je sais pourquoi tu ne l'as pas fait du coup mais je peux pas m'empêcher d'émettre une petite déception sur l'absence de Theodore dans la fiche... Ça aurait fait la trinité parfaite, surtout sachant que Theodore a participé à la création). Mais pour en revenir à cet aspect vraiment planifié de ton écriture c'est comme je dis, parfaitement cadré et ça montre ta maîtrise bah non seulement du support qu'on utilise, l'écriture, mais aussi du medium finalement : le RP c'est beaucoup de surprises et de rebondissements, mais il y a aussi une part de planification. Tu sais où ton personnage va, tu le connais sur le bout des doigts, tu le ressens, et on le ressent (en tout cas moi, personnellement).

Ah d'ailleurs ! Un autre aspect qui m'a particulièrement touché (décidément hein), c'est les dialogues, qui sont vraiment bien écrits, surtout ceux de Marco encore une fois ! On ressent vraiment l'esprit enfantin, doublé de sa condition de "Synthétique" comme tu le dis si bien. Et toute cette dichotomie enfance/intelligence artificielle elle se ressent non seulement dans les dialogues, mais aussi dans les scènes que tu nous décrit ! Le premier réveil de Marco, par exemple, en est un très bon exemple. La scène est froide, robotique ; à son réveil, on lui donne l'ordre, simple, de s'introduire ainsi que sa mission. Là, tout va bien, puis ce simple "Pourquoi"... C'est exactement ce que je me dis quand je dis que tout me touche dans ta fiche en fait, autant dans la forme que dans le fond, tout marche bien ensemble, tout s'emboîte.

D'ailleurs je parle de forme, j'en ai déjà parlé au début mais je le répète, ta plume est vraiment excellente. Tu fais des phrases longues en vrai, ce qui est casse-gueule mais toi tu les maîtrises vraiment bien ; et surtout, je trouve que ton point fort dans cette histoire ce sont les dialogues, comme dit précédemment. Mais y'a pas que ceux de M4 en fait. Typiquement, Tremblant, c'est un personnage qui marche particulièrement part ses dialogues ; on a un petit moment où on nous raconte un aspect de sa vie, mais même sans on comprend quel type de personnage c'est. Et ça, ça se répercute sur tous les autres personnages, même les PNJ du forum hein : que ce soit Franklin, ou Roosevelt sont tellement expressifs que par leurs dialogues.

Et je pourrais m'égarer pendant longtemps encore... Et puis en réalité, tu sais aussi beaucoup de choses sur mon ressenti, finalement. Donc je ne m'attarderai pas plus. Il y a juste quelques choses que j'ai trouvé un poil dommage : bon déjà je ne te blâmerais jamais pour la fin qui est tout simplement magnifique. Mais en réalité... Ouais, j'aurais tellement aimé plus de détails finalement ! Pas tant les actions, mais les pensées de M4 (qui sont d'ailleurs bien retranscrites, et crédibles tout le long et dans son évolution). C'est vraiment le seul gros truc qui m'a un peu laissé sur ma faim : mais c'est ça le problème en fait, tout simplement, j'en voulais plus (et pourtant je crois que t'es la fiche la plus longue que j'ai lu avec Zenn). Du coup... Ca veut simplement dire que je suis pressé de suivre tes RP également  Arrow Bonne chance pour la suite frérot !

Bref comme dit précédemment, je ne m'attarderai pas plus. Je ne me cacherai pas : on en parlera plus en détail entre nous de toute manière, mais je te souhaite une bienvenue sur le forum en tant que membre validé maintenant ! Montre-nous ce que t'as dans le ventre petit Asimov en herbe.


En tout cas : tu es validé à 10 000 Dorikis... + 1000 de bonus révolutionnaire + 670 de bonus parrainage de Blake pour un total de 11 670. Tu seras en possion du Zoan tah le oooommm. Tu auras évidemment les primes maximales : 200 Millions pour l'officielle et 400 Millions pour l'Underworld, tu te doutes bien de la raison (indice : c'est lié au fait que M4RC0 est une arme secrète du gouvernement mondial qu'ils veulent récupérer à tout prix). Tu sais comment ça se passe pour la suite => Ta Vivre Card sera générée, tu pourras aussi proposer ton odp de présentation et tout ira pour le mieux. En tout cas encore une fois... Bien joué ! Et merci !
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