Odachi dérivait sur sa barque depuis plusieurs jours. Allongé au fond les bras derrière la tête, il souleva doucement son chapeau pour découvrir un ciel bleu, entièrement vide de tout nuage. Il se relava de quelques centimètres, et sortit une gourde de sa sacoche. La tendant à sa bouche, une ridicule goutte s'écrasa sur sa langue puis, plus rien. Odachi grogna et rangeant le récipient. Vide. Plus de saké. Le sabreur se lamentant du temps de voyage qui lui restait.
Cela faisait environ 6 mois que Odachi avait rejoint le groupe nommé Révolutionnaire, mais n’avait pas vraiment pris contact avec leurs dirigeants. Il tenait à son indépendance partielle, et recevait donc des missions par le biais de différents intermédiaires. Un soir, lorsqu’il trainait dans les rues d’une petite bourgade, il se fit approcher par un étrange personnage qui lui donna une lettre, et repartit comme il était venue. Le sabreur lut donc le contenue du papier et découvrit sa première mission : arrêter un convoie transportant des armes pour la Marine, et récupérer son contenue pour l’amener à une cache du groupe. Pour cela, Odachi n’avait qu’une vague indication d’où était censé passé le bateau, et n’étant pas un spécialiste de la navigation, décida donc d’intégrer un équipage pirate en tant que sabreur. Il passa donc toute une soirée, dans une taverne miteuse, à essayer de convaincre les uns et les autres de bien vouloir le prendre dans leur équipage, sans grand succès. Il faut dire que Odachi était quelqu’un de taciturne, et que son visage n’inspirait pas la confiance au premier abord. De plus, aucun des pirates présents n’avaient l’air partant pour en découdre avec la Marine. Le sabreur, découragé, s’avança vers un dernier groupe, qui avait complétement saoul. Il leur posa alors la même question, mais leur réponse fut bien différente.
-Des Marines ? On va leur botter le cul à ses salauds, pas vrai capitaine ? firent en cœur les pirates.
-Bien sûr qu’on va leur fourrer le cul les gars ! répondit leur chef à moitié étalé sur une table.
-Botter, pas fourrer capitaine. C’est pas la même ch …
-Oh ferme la ! le coupa le capitaine. Si ça te dit on part demain matin le temps que mes gars et moi …
Un des hommes se crasha par terre et vomit la seconde suivante.
-On se soit remit sur pied, si tu vois ce que je veux dire, hic !
Odachi regarda avec un air mi-amusé, mi-inquiet le groupe d’ivrogne, puis sortit dehors. Il avait besoin de marcher. La journée de demain allait être longue.
Odachi se pointa aux aurores sur le port. Quand il aperçue le capitaine de la vielle à coté de son navire, il crut à une blague. Le rafiot était troué de tout les côtés, la voile partiellement déchirés et la coque envahie de divers mollusques. Le sabreur aperçu accroché à l’arrière une barque qui avait l’air en assez bonne état. Il pénétra dans l’embarcation, légèrement inquiet, et toucha du doigt le bois du bateau. Il était vermoulu. L’idée d’abandonné lui traversa l’esprit, mais il ne pouvait pas rater sa première mission. Il s’installa donc à l’arrière et regarda les marins, partiellement désaoulés, remonter l’ancre. Il pria ses dieux intérieurement pour que le voyage se passe s’en trop d’encombre. Malheureusement ce jour-là, les dieux n’étaient pas d’humeur. 5h après avoir quitter le port, une tempête soudaine frappa les malheureux pirates. Des éclairs fusés dans le ciel, et une pluie violente s’abattait sur le pont.
-Aller, du nerf les gars ! On a connu d’autres ! cria le chef pirate.
-Capitaine ! Capitaine ! La coque vient de céder en dessous ! répondit un de ses hommes
-Bordel d’escargot de mer ! Trouvé une planche par ma barbe !
-Je crois que yen a une en bas capi … fit un pirate avant de se faire emporter par une vague.
Odachi regarda les marins s’affairé sur le pont, complétement désorganisés. Il aperçue une fissure sur la coque, qui s’agrandissait à vue d’œil. Le sabreur couru vers la barque, lorsque que le navire se fendait en deux. Il trancha les liens pour faire tomber dans l’embarcation qui ne pouvait contenir que 2 personnes. Les marins plongeaient les uns après les autres dans l’eau. Odachi aperçue le capitaine entrain de se servir une choppe de rhum avant de glisser et de se prendre le mât. Tout le navire se fit avaler par les flots et le sabreur rester seul sur sa barque, abandonnant les pirates à leur sort, dérivant sur l’eau, vers le large.
Odachi n’en pouvait plus. Il sentait le soleil sur sa peau, l’attaquant, le brulant. Il rêvait de cascades d’eau pures. Il regarda l’horizon et distingua une forme. C’était sans doute un mirage. Ou peut-être un bateau … Oui, c’était bien un bateau.
La fête battait son plein sur le pont du navire révolutionnaire, depuis la veille déjà. Ces derniers ayant enfin atteint la fameuse route de tous les périls après une longue traversée aussi longue qu'ennuyeuse de South Blue, ils avaient unanimement décidés que leur débarquement sur cet océan méritait bien un petit verre. Un petit verre qui s'était transformé en tournée, puis en banquet avant d'enfin dégénérer en une bonne vieille sauterie lors de l'arrivée des musiciens. En effet, l'équipage du masqué avait croisé un groupe de musique voguant sur un pauvre bateau délabré le matin même, qu'ils ont accueillis en leur sein pour pimenter un peu plus leurs réjouissances. Cela faisait donc une trentaine d'heures que tout ce beau monde faisait la fête comme si il n'y avait pas de lendemain. Murphy exhibait sa musculature dans des poses défiant l'anatomie humaine, Jean Cascade de son côté chantait à s'en déchirer la voix, accompagnant les quatre musiciens sur tout leur catalogue, des classiques de taverne jusqu'au "Bon rhum du Binks to binks". Quant au capitaine des deux fêtards, il enchaînait les verres en tentant de séduire la danseuse du groupe.
Cette fameuse danseuse, qui s'était présentée sous le nom de Lylia, était dans le collimateur de Blake depuis son arrivée sur le bateau, elle avait un certain charme exotique qui ne laissait pas le sabreur indifférent, des longs cheveux châtains qui virevoltaient au vent et surtout : elle tenait l'alcool comme une professionnelle. Les deux pochtrons s'enchaînaient donc un maximum de verres depuis des heures, ayant dépassé depuis bien longtemps le stade de la simple ébriété. La musique flottait et se mêlait aux clapotis des vagues sur la coque du navire, les rires et les chants s'envolaient vers le ciel d'un bleu azur, Blake était désormais certain qu'il allait tremper le biscuit : une journée parfaite en somme.
Si il en était si sûr, c'était pour une raison bien plus valable que les petits regards en coin lancés par la belle au détour d'une ondulation de bassin, même si ça avait tendance à lui faire tourner la tête. Il en était certain car la jeune femme n'arrêtait pas de demander au masqué si il ne voulait pas l'emmener dans un endroit un peu plus calme sur le bateau, ce que n'importe qui interprète forcément comme une invitation à s'adonner au pêché charnel. Il s'entêtait cependant à refuser pour le moment, préférant profiter de l'ambiance folle sur le pont, il tirait en effet un plaisir certain à voir ses camarades autant s'amuser. Eux qui l'avaient suivis par soif d'idéal et qui s'étaient retrouvés pendant plusieurs mois coincés sur une île abandonnée de South Blue pour que leur leader puisse s'entraîner à la maîtrise des pouvoirs conférés par sa malédiction. Il se disait donc qu'il leur devait bien ça, une bonne fiesta tous ensemble, même si Lylia continuait encore et toujours d'insister, proposant des endroits où aller de plus en plus exotiques. Son listing avait commencé par la cabine du capitaine, pour finir par la vigie en passant par la cale inférieure. Si elle s'entêtait ainsi à abandonner le romantisme de l'endroit, c'est qu'elle devait bien en avoir envie non ? Blake en tout cas en était persuadé.
— C'EST LEEEE DECOOOOR DU CO ... Hé capitaine ! Capitaine ! CAPITAINE OH !! Il y a une barque à trois heures, on fait quoi ?
Trente bonnes secondes après que Jean ait terminé sa phrase, le capitaine comprit enfin ce que son camarade venait de lui dire et se leva d'un coup sec, étant jusque là allongé à l'avant du bateau, les jambes croisées sur la rambarde devant la proue. Sa démarche n'était clairement pas droite, montrant bien qu'il avait plus bu que nécessaire, mais il se dirigeait tout de même vers le pont pour scruter l'horizon, voyant ainsi de lui même cette fameuse barque. Cette dernière était plutôt éloignée, mais il parvenait à voir que l'embarcation ne contenait qu'une seule et unique personne. Absolument tout dans la scène portait à croire qu'il s'agissait d'un naufragé, mais Blake n'eut pas le même réflexe. Pour lui, cet homme esseulé, probablement déshydraté et affamé ne pouvait être qu'une seule chose : un chasseur de primes.
Le navire du masqué était un ancien navire de la Marine, subtilisé par nos héros pour en faire leur propre embarcation par défaut. Ainsi, malgré la mention "Marine" barrée nonchalamment à la peinture partout sur le bateau, autant sur les voiles que sur la coque, n'importe qui penserait au premier coup d’œil qu'il s'agit bel et bien d'un bateau à la solde du gouvernement mondial. Ce simple fait rendait la théorie du chasseur de prime caduque, mais Blake n'était pas en état de prendre des décisions rationnelles, ayant quelques grammes en trop dans le sang. Comme pour le prouver au monde, il s'approcha ainsi de la hanche du navire, avant de dégainer l'un des sabres contenus dans son tonneau sac-à-dos fétiche qui traînait sur le pont et de déclarer à la danseuse.
— Tu vois ça ? Bah c'est un chasseur de ... Un chasseur de primes ! C'est rien que des petits bâtards qui ... Enfin c'est des bâtards quoi t'as compris nan ? Tiens regarde, je vais te montrer un truc cool tu vas voir ... Tu regardes hein !
Il leva le sabre au dessus de lui puis, d'un mouvement sec, le lança en direction de la barque. Le sabre, pointe en avant, avançait à une vitesse folle, jusqu'à se planter sur l'avant de l'embarcation en bois. Une moue déçue apparut sur le visage du révolutionnaire, qu'on ne voyait pas avec son masque de toutes façons, accompagnée d'un claquement de langue. Il avait visé le gros chapeau de sa cible, mais avait raté et pas d'un peu. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas fait mouche du premier coup en lancer de sabre, mais ça faisait encore plus longtemps qu'il n'avait pas été aussi déchiré, donc ça se tenait. Déçu, il quitta la hanche du navire pour aller s'adosser au mât principal, croisant les bras comme un enfant. Il lâcha ainsi à ses deux camarades, qui s'étaient calmés dans leur célébration pour voir leur leader en action, dans un ton de déception enfantine.
— Bah allez y faites le monter le gars, envoyer lui l'échelle c'est bon ça m'a saoulé ... On va pas le bombarder non plus c'est bon la flemme, on verra bien ce qu'il veut.
C'est Murphy, le mink aux muscles d'acier et à la fourrure duveteuse qui se chargea de jeter l'échelle de corde sur le côté du bateau avant d'aller faire des grands signes au naufragés pour lui indiquer qu'il était le bienvenu sur le bateau. Enfin, ce n'était pas forcément le bon terme, mais en tout cas Blake attendait le réfugié de pied ferme, histoire de savoir quelles étaient ses intentions. Au fond de lui, il espérait vraiment avoir raison, pour avoir une excuse qui justifierait de montrer sa force de mâle alpha devant la femme qu'il voulait se faire. Les femmes aiment les exécutions sanglantes, non ?
Dernière édition par Williams P. Blake le Dim 30 Aoû - 20:10, édité 1 fois
Odachi était à moitié dans les vapes quand un sabre vint se planter juste devant sa tête sur la coque de la barque. Il leva les yeux et découvrit avec colère que le bateau présent possédé les inscriptions « Marine », bien qu’étrangement barrées. Il se leva maladroitement de sa barque, épuisé, et sortit Timutsuki de son fourreau, prêt à se battre pour sa vie. Il entendit alors une mélodie entrainante venant du navire, et surtout senti une odeur de boissons et de mets délicieux, et le peu de salive qui lui restait s’écoula de sa bouche. Il se ressaisit et remarqua des marins qui le regardait d’un air étrange. Un homme en particulier, qui portait un masque, lui semblait hostile.
Les membres du bateau ne portait aucun habit de Marine, et Odachi déduisit un peu tard que ce bateau avait surement était volé. Légèrement rassuré, il se laissa glisser dans sa barque. Il n’avait plus la force d’utiliser les rames. Sa vision se voilà petit à petit, et il sombra dans un sommeil soudain.
Il se réveilla sur une banquette, entourée de quelques marins, les autres ayant rejoint la fête. Il aperçue des pichets, et les avala les uns après les autres. Le premier contenait du jus de fruit, le second de l’eau fraîche. Il se secoua la tête et par réflexe toucha sa ceinture, avant de remarquer que son sabre avait disparue. Il regarda autour de lui et remarqua que des hommes étaient penchés sur sa lame. Il se leva en précipitation et découvrit trop tard qu’ils avaient remarqué l’inscription en ponéglyphes présent sur le katana. Un de ceux qui regardait l’arme se tourna vers Odachi et lui dit :
-C’est donc toi le descendant des Imagawa ? Celui qui vient de nous rejoindre ?
A cette phrase, Odachi comprit à qui appartenait en réalité ce bateau, et fut assez surpris, même si son visage n’en montrait rien.
-Bienvenue parmi-nous alors ! Viens donc profiter de la fête !
Les révolutionnaires lui firent une tape dans le dos avant d’aller rejoindre le banquet. Odachi récupéra sa lame, l’attacha à sa ceinture avec son bout de tissu blanc, et s’approcha des festivités. Il regarda le monde présent, et observa que cette fête n’avait pas dut commencer ce matin. Pourtant, l’ambiance semblait à son paroxysme. Il s’assit dans un coin, et observa, comme à son habitude, les gens danser et s’amuser. L’alcool coulait à flots, de tel sorte qu’il imprégnait même l’air ambiant. Odachi aperçue du coin de l’œil l’homme au masque, qui semblait toujours aussi froid et distant. Il vit aussi une danseuse, qui lui jetait quelques regards intéressés et amusés. C’était les 2 réactions typiques que provoquaient la vue de Odachi : soit de la méfiance, soit de l’intérêt. Il ne préta guère attention aux deux personnes, et vint se servir un verre de vin. Il regarda les danseurs et saisi une cuisse de poulets devant lui. Heureusement qu’il était habitué à jeuner, sinon il ne resterait plus rien pour les personnes du bateau ... Il alla s’assoir de nouveau dans l’ombre, et contempla les étoiles, se demanda comment faire pour rattraper la mission qu’il venait lamentablement de rater.
Au bout d’un moment, il aperçue la danseuse s’approcher de lui et de lui tendre la main. Odachi n’avait pas envie de danser mais il était mal vu, du moins dans sa coutume, de refuser une telle invitation. Il se leva donc et elle l’emmena, le tirant au poignet, vers la piste de danse. Elle claqua des doigts, et les musiciens s’arrêtèrent, avant de reprendre une nouvelle musique.
Un, deux, trois, quatre, cinq … Un, deux, trois, quatre, cinq … Les percussions firent taper du pied Odachi. Il avait toujours aimé la musique, et avait même eu dans sa jeunesse quelques rudiments de danse, mais rien de bien professionnel. La danseuse lui montra quelques pas, avant que les cuivres ne se mettent à chanter. Il l’imita donc, dansant tel deux reflets, reculant, avançant sautant en même temps. Puis Odachi abandonna l’idée de l’imiter, sautillant élégamment des pieds à chaque mesure et plaçant un grand écart en pleine montée musicale. Puis il saisit la main de la danseuse, l’attirant et la repoussant avant de la faire tournoyer, ce qui tira un sourire à cette dernière
- Tu danses plutôt bien, fit-elle avec un sourire sensuel.
Les révolutionnaires applaudirent tous, sauf l’homme au masque. La danseuse claqua à nouveau des doigts, et les musiciens se turent donc pendant quelques secondes avant de débuter un nouveau son.
Celui-ci était plus doux, moins entrainant. La danseuse se pressa contre le sabreur avant de commencer à bouger des hanches, ce qui obligea le jeune Imagawa à danser s’il ne voulait pas ressembler à un balai. Ils se mirent donc à tourner sur la piste de danse, pas après pas. La danseuse approcha ses lèvres des oreilles de Odachi :
- Comment t’appelles-tu ? susurra-t-elle.
Odachi resta de marbre, continuant à danser.
- Je percerai ta carapace, beau naufragé aux yeux verts, fit-elle avec un sourire.
Les deux danseurs continuaient lentement leurs rondes. Odachi avait placé ses mains assez hautes de telles sortes à ne pas toucher le bassin de sa partenaire. Celle-ci les fit donc légèrement descendre, juste au-dessus de son séant. Le sabreur remarqua à nouveau l’homme au masque, et observa les veines apparentes sur sa paume de main, près de son sabre. Le jeune homme regarda alors sa partenaire :
- Qui est cet homme ? dit-il discrètement.
- Celui qui porte le masque ? C’est Blake, charmant capitaine de ce navire ! Il est mignon, non ? Mais pas aussi … exotique que toi, fit-elle avec un clin d’œil dérobé.
« Et merde … » pensa Odachi. La main de Blake qui tenait le sabre était devenue rouge écarlate. « Dans quoi je me suis encore fourré … »
Ah bah il s'était endormi l'autre, super la politesse. Le plan initial du masqué consistant à directement questionner l'individu dès son arrivée sur le bateau afin d'arriver à une conclusion rapide quant à sa survie tombait donc à l'eau. Alors que Murphy portait nonchalamment le naufragé sur son épaule, un peu à l'image d'un sac de pommes de terres, Lylia fixait l'homme avec un regard noir. Bien différent de ses regards séduisants et lubriques habituels, celui-ci faisait penser à celui d'un prédateur devant sa cible. Elle l'avait reconnu, ou en tout cas c'est ce qui semblait clairement transparaître, si qui que ce soit avait pu le remarquer en tout cas. Ce ne fut pas le cas, en effet de son côté Blake était bien trop focalisé sur la pointe de colère qui montait peu à peu en lui pour remarquer quoi que ce soit d'autre et ce pour une raison toute simple : il s'ennuyait déjà. Il sentait que cette histoire de naufragé allait s'allonger plus que nécessaire, alors que tout aurait pu être réglé en trois minutes chrono. Mais non, il fallait que l'autre s'endorme et que donc du temps soit perdu, du temps de fête, de beuveries et de vices charnels avec la danseuse orientale que le révolutionnaire ne récupérerait jamais. Enfin, cette rencontre fortuite avait au moins eu l’intérêt d'apporter une bien jolie lame sur le navire, que Blake s'empressa d'arracher à la ceinture de l'endormi d'un petit coup de magnétisme. Le Mink disparut alors dans la cale du navire avec le naufragé, certainement pour le coucher, mais si son capitaine avait eu quoi que ce soit à dire à ce sujet, il aurait bien terminé dans les geôles avant de se faire questionner : c'était pas un hôtel ici.
Mais Murphy avait un bon fond, bien meilleur que celui de son supérieur aigri par l'alcool, alors l'inconnu fut placé dans un lit, avec de quoi boire à côté de lui, pour éviter qu'il ne claque entre les doigts de l'équipage. Notre bon héros de son côté, observait la lame et se rendait doucement compte qu'il n'en avait jamais vu d'aussi belle. Effectuant quelques moulinets avec l'arme devant lui, il constatait qu'elle était parfaitement équilibrée et qu'elle semblait même émettre une légère aura de puissance. Ce dernier point était peut être un simple produit de l'imagination de son cerveau malade et alcoolisé, mais il le ressentait bien, cette arme n'était clairement pas comme les autres. Un sourire en coin vint alors illuminer son visage, au moins si il se voyait amené à exécuter le naufragé, il en ressortirait avec une belle lame, c'était déjà ça de gagné. Jean, toujours affublé de son uniforme de la Marine de la bonne époque, arriva en trombe vers son capitaine en lui présentant une feuille arrachée de journal.
— Cap'taine ! Je me disais bien que son gros chapeau me disait quelque chose, regardez il est primé !
Blake arracha la feuille de papier jaunie des mains de son mousse avant de la lire. Il s'agissait donc du dernier survivant d'un clan, un certain Odachi Imagawa. Parfait, ils avaient désormais un nom, ça avançait cette histoire. Au moins, cela prouvait bien qu'il ne s'agissait pas d'un chasseur de prime, ou bien un chasseur de prime très stupide, les deux pistes paraissaient tout autant plausibles. Le mousse reprit alors rapidement la parole en voyant la lame qu'analysait son capitaine.
— C'est certainement une arme de son clan, je peux y jeter un coup d’œil ? Ces inscriptions semblent bien mystérieuses, je m'en vais les analyser de suite !
— Si tu veux, garde un œil sur lui aussi, on sait pas comment il va réagir à son réveil. Ou étouffe le dans son sommeil au final je m'en fous un peu hein ...
Jean acquiesça d'un large geste de la tête avant de disparaître dans la cale, croisant Murphy qui en sortait justement au même moment. Ce dernier remarquait bien que son capitaine n'était pas dans le meilleur des états et vint donc placer son bras aux muscles saillants autour des épaules de son camarade qu'il savait irascible pour l'amener boire un peu dans le but d'améliorer un minimum son humeur.
____
La nuit était tombée depuis belle lurette déjà et la fête continuait de toute son intensité, Blake buvant seul assis sur les marches de l'escalier permettant l'accès au pont supérieur. L'ambiance avait été quelque peu gâchée pour lui, sans compter que Lylia avait subitement décidée d'arrêter de lui traîner autour depuis l'arrivée de l'autre. Le masqué était donc dans une ambiance de mauvaise fin de soirée qui ne lui plaisait pas du tout, mais il avait de quoi boire, alors ça suffisait. Il pu apercevoir Jean sortir de la cale en se retenant de rire, annonçant à son camarade Mink qu'il venait de faire croire au naufragé, qui s'était visiblement réveillé, qu'il l'avait reconnu à son sabre. Pas folle la blague on va pas se mentir, mais pour une fois que l'ex-marine faisait preuve d'humour, il ne valait mieux pas le couper dans son élan. En même temps, si ce n'est grâce à une prime, qui reconnaîtrait quelqu'un de si peu connu du premier regard ? Surtout pas en déchiffrant des caractères inconnus et mystérieux sur une lame l'étant tout autant. Après tout, personne n'était assez connu pour ça sur ce navire, sauf peut être aux yeux d'un chasseur de primes.
Le naufragé débarqua sur le pont et se mit à manger, à boire, dans le plus grand des calmes. Pas un merci, pas un bonjour, pas une seule explication. Mais il se croyait où celui-là ? Blake fulminait, si il y avait bien une chose qu'il ne supportait pas c'était le manque de respect, surtout quand c'était contre lui. Donc le mec était à la maison au final, il mangeait tranquillement, il se mettait même à danser avec la seule femme présente sur place. Le masqué observait calmement, buvant à une vitesse exponentielle, ce qui faisait évoluer sa colère de la même manière. Ce n'était pas vraiment de la jalousie à proprement parler, de toutes façons il savait que l'affaire était dans le sac avec la danseuse sachant qu'ils se travaillaient tous les deux au corps depuis des dizaines d'heures, mais il voyait ça comme le dernier crachat au visage que le samouraï lui avait envoyé. Une pensée lui vint ainsi : qu'est ce qu'on fait avec quelqu'un de mal élevé ? Et bien on l'éduque !
Le claquement de doigts du capitaine résonna sur le pont, alors que son équipage dégaina soudainement les armes. Le révolutionnaire avait une dizaine d'hommes sous ses ordres actuellement qui n'étaient rien de plus que de pauvres âmes perdues aléatoires recrutés un peu partout sur South Blue, sans compter Murphy et Jean qui eux étaient bien des membres à part entière de l'équipage. La plupart avaient des armes à feu, comme Jean justement avec son fusil et prirent le naufragé en joue, alors que le mink culturiste de son côté faisait claquer ses poings l'un contre l'autre avec un regard carnassier sur le visage. L'orchestre de fortune s'était stoppé alors que Blake s'était enfin levé, se trouvant à l'autre bout du pont par rapport à sa cible. La danseuse se retira en courant vers la cabine du capitaine, dépassant rapidement ce dernier, accompagnée du violoniste du quatuor qui devenait subitement un trio. Se raclant d'abord la gorge, Blake plaça sa main gauche sur la poignée du sabre à sa ceinture, alors que sa main droite était levée vers Odachi, le montrant du doigt, avant d'enfin briser le silence de mort qui s'était imposé en maître sur le navire.
— Tu crois que t'es chez ta mère en fait ? T'as pas été invité ici pour te péter la panse mon gars, si on t'as pas buté à vue c'était pour que tu répondes à mes questions.
Le doigt toujours pointé vers le samouraï, Blake prit une bonne lampée de rhum pour se désaltérer, alors qu'il activait doucement son pouvoir. L'homme au chapeau démesuré devait ainsi commencer à sentir son sabre vibrer sur sa hanche, d'abord doucement, puis de plus en plus vite, comme si quelqu'un le secouait de toutes ses forces.
— Donc : qu'est ce que tu fous là, qu'est ce qui est arrivé à ton équipage et surtout, pourquoi t'as été mis à prix ?
Jean, qui se trouvait près du mât principal, gardant bien sa cible en joue, lâcha son arme quelques secondes pour jeter aux pieds de l'héritier Imagawa sa prime. Blake voulait qu'il sache qu'ils savaient, ne serait-ce que pour faire monter un peu plus la pression. Et puis de manière générale, le texte sur l'avis de recherche de l'héritier était beaucoup trop flou, l'équipage révolutionnaire se devait de savoir si il serait un danger potentiel pour eux ou pas. Quelques secondes plus tard, le capitaine reprit ainsi.
— Après si tu veux pas répondre, on peut toujours danser, j'ai cru comprendre que t'aimais bien ça non ?
Sa dernière phrase fut ponctuée par un sourire en coin si large qu'il dépassait du bord de son masque. Il lança un regard rapide au trio de musiciens, avant que ces derniers ne se mettent à jouer à nouveau. Cette douce mélodie rappelait au masqué ses racines de Dressrosa, après tout rien de mieux que se battre sur de la musique entraînante non ?
La musique était entrecoupée des tintements du sabre du naufragé qui continuait de vibrer, sous l'impulsion du magnétisme de notre héros. Ce dernier ne voulait pas encore lui ôter, mais juste lui faire comprendre que si il comptait uniquement sur sa lame, il ne s'en sortirait pas vivant. Trois scénarios se dessinaient ainsi dans l'esprit du révolutionnaire : soit Odachi répondait aux questions de manière satisfaisante et la fête pouvait reprendre, soit ses réponses ne conviendraient pas au masqué et d'un claquement de doigts il ordonnerait à ses troupes d'attaquer, soit il décidait de ne pas répondre et tout ça finirait en un bon vieux combat. Tous les cas de figure plaisaient au masqué, après tout il était clairement en position de force, même si il était complètement bourré.
Odachi sentit une force étrange tentant de s’emparer de son sabre, une force qu’il n’avait jamais connu auparavant. Très légère, il voyait pourtant très clairement que son adversaire n’était pas du tout à son maximum. Il se demanda intérieurement comment il avait fait pour se fourrer dans une affaire pareille … La gentillesse d’une partie de l’équipage lui valait désormais la rancœur de leur capitaine. Il regarda les pirates assemblés autour de lui, et fixa la prime qu’on venait nonchalamment de lui jetait à ses pieds. Il y remarqua un portrait assez fidèle, et découvrit sa prime : 100 000 berrys. Il savait qu’il était recherché, mais pas que l’on donnait si cher pour sa capture … Un léger sourire apparu sur son visage. Il posa lentement sa main sur le manche de son arme et sortit difficilement son sabre de son fourreau. Blake lui posait des questions auquel il n’avait aucune envie de répondre. Il y répondrait. Mais en temps voulu. Lorsque son arme fut dégainée, l’équipage se tendit et se mit en position d’attaque. Il sentit que l’emprise sur Timutsuki, augmentait, l’arme se mettant à trembler dangereusement, essayant de s’échapper des mains de son propriétaire.
Il enleva alors son chapeau pour le suspendre dans son dos par une lanière, et ferma les yeux. Il entra dans un état de méditation profond, traversant les fibres de son esprit, pendant une milliseconde. Un vent surnaturel souleva alors ses cheveux, les veines de ses bras se mirent à gonfler et ses muscles se solidifièrent instantanément. Il ouvrit alors ses yeux qui était devenue vert luisant. La lame cessa instantanément de bouger, comme dompter par le sabreur. Il regarda alors les pirates qui semblait effrayer par ce qu’il venait de se passer. Recentrant son regard vers le capitaine, il lui dit :
- On me nomme Odachi, capitaine Blake.
Il le regarda. Aucun signe de fatigue ne pointait de son corps. Le sabreur commença à douter de son approche. Il était surement puissant. Peut-être même plus que lui. Son pouvoir était bien étrange, et Odachi était clairement désavantagé face à un sortilège permettant de contrôler les sabres. Il avait déjà lu une histoire similaire auprès de Dainemyo. C’était une capacité d’un maudit : ceux ayant gouter au fruit du démon. Mais il n’avait aucune idée de quel fruit cela pourrait-il bien être, ne les connaissant lui-même pas. Il continua :
- Ce n’est pas ce que les Révolutionnaires m’avaient vendu lorsque je les ai rejoints …
Un silence tombait sur le navire. Le vent s’était lui-même arrêté de souffler. Il devait s’attendre à une attaque à n’importe quel moment. Néanmoins, il poursuivit :
- Vous m’avez sauvé et je vous en suis très reconnaissant, fit Odachi en faisant un très léger signe du buste. Mais je ne crois pas vous avoir porté préjudice. Vos camarades m’avaient invité à manger et à boire et votre charmante danseuse à me dégourdir les jambes. Je n’avais pas sollicité votre aide, Arufa. Pourtant …
Il sentait autour de lui les différents pirates le braquant avec leur arme à feux, ou leurs sabres. La tension était palpable. Ce sentiment lui plaisait. Il se sentait dans son élément. Celle de la survie. Au frontière de la mort. Près du sang. Près de l’au-delà. Près de l’Antre.
- Pourtant vous me menacez désormais. Non que cela me déplaise …
Un sourire malsain apparue sur ses lèvres. Il leva son bras vers son visage, ferma ses yeux, et un flux noir vint couvrir son membre et son sabre. Il les rouvrit et se mit en position de combat, prêt à en découdre. Les pirates se préparèrent, près à l’attaquer. Au bout d’un instant, tous les pirates se jetèrent sur lui, excepté un homme habillé en soldat de la Marine, avec ce même nom barré. Un énorme chat tout en muscle se leva, que Odachi, légèrement saoul après avoir avalé une carafe de vin en 2 secondes, n’avait pas remarqué.
-Shahahahaha ! On va te péter la gueule mon gars ! Viens par là te prendre mon poing !
Odachi remarqua que c’était un Minks. Il n’en avait vu qu’en illustration dans le temple d’Inami. Cette tribu légendaire était très respectée dans son clan, il les nommait d’ailleurs les Inasenko, sans que Odachi n’est eu le temps de comprendre cette signification. Un gigantesque poing velu se dirigea dangereusement vers lui, mais il l’évita d’un bond en arrière. Il atterrit vers sur un coté du cercle de pirates l’entourant, qui l’attaquèrent de concert. Il para aisément les attaques de quelques pirates lambdas, et envoya valser ses assaillant d’une lame d’air. Il ne mettait pas beaucoup de puissance dedans. Il voulait s’amuser. Se préparant à lancer une nouvelle attaque, un cri venant du ciel résonna. Toutes les têtes regardèrent dans cette direction avant de localiser l’appel. C’était celui de la vigie :
-Capitaine ! Capitaine ! Un vaisseau de la Marine ! A 2h !
Alors comme ça le samouraï solitaire avait choisi le combat ? Ce n'était pas si étonnant que ça finalement, cette mer grouillait de rookies un peu trop sûrs d'eux et se sentant prêts à défier le monde entier, convaincus de leur puissance après avoir terrorisé quelques vieilles dames sur les blues. Blake ne faisait pas exception à la règle bien sûr, on pouvait même le considérer comme le roi de ce type de petits cons appréciant particulièrement la castagne et ayant une foi inconsidérée en leurs propres capacités. Enfin, tout ça pour dire que les deux seuls bretteurs présents sur le pont semblaient de la même trempe, bien que ce soit tout sauf mélioratif comme qualification. Le capitaine observait son adversaire dégainer son sabre toujours tremblant, de plus en plus vite, jusqu'à enfin l'avoir en main. Le maudit ne souhaitait pas forcément faire plus que cela, imaginer son adversaire devoir se battre avec une arme ayant la tremblote le faisait déjà bien assez rire intérieurement, il n'avait pas forcément besoin de surenchérir pour le moment et de désarmer son adversaire en un claquement de doigts par exemple.
Cependant, le geste du fameux Odachi fit se questionner notre héros. Il avait bien compris que le masqué exerçait un pouvoir sur sa lame, alors pourquoi avait il décidé de la dégainer ? Était-ce la preuve ultime que le naufragé était complètement stupide ? À moins qu'il ne basait tout sur sa propre maîtrise de son arme ? Tout ça paraissait un peu gros, mais il n'empêche que le type au gros chapeau continuait tranquillement de se mettre en place, se mettant presque à l'aise, alors que des dizaines d'armes étaient braquées sur lui. Il prit d'ailleurs la peine de se ... Présenter ? Quelques uns des mousses révolutionnaires ne pouvaient réprimer leurs moues interrogatives tant la situation leur paraissait irréaliste. Son nom, tout le monde sur le bateau le connaissait, il était marqué en noir sur blanc sur sa prime, alors pourquoi se présenter ? Blake restait impassible c'est en tout cas ce qu'il semblait mais derrière son masque, ses yeux roulaient à une vitesse dépassant l'imaginable dans leurs orbites. Il était encore tombé sur un sacré numéro, peut être qu'attendre ses réponses ne valait pas vraiment le coup au final ? Peut être valait il mieux directement le zigouiller histoire de gagner du temps et reprendre la petite sauterie au plus tôt. C'est en tout cas ce que se demandait le capitaine, jusqu'à qu'un terme précis de la seconde tirade du samouraï ne le sorte de ses songes par la peau du cul. "Révolutionnaire" ? Alors lui aussi faisait partie d'une de ces cellules obscures présentes un peu partout sur les mers ? C'était exactement pour faire mieux que ces groupuscules d'incompétents que Blake avait prit la mer et entreprit de monter un équipage, pour faire une vraie différence, contrairement à ces groupes ridicules se réunissant dans des caves puant l'humidité pour y monter des plans grotesques.
Cela avait tout de même changé la donne pour notre héros, ce que Jean Cascade avait d'ailleurs parfaitement remarqué, envoyant un regard lourd de sens à son supérieur. Odachi n'était plus qu'un simple nuisible sans manière à potentiellement exécuter, il était soudainement devenu un potentiel allié, voire même une recrue si les astres s'alignaient parfaitement. Sauf qu'il était trop tard pour tout rengainer et partir sur une discussion civile, la frontière avait été franchie, désormais rien n'empêcherait les deux hommes de croiser le fer. Cela pouvait également constituer une sorte de test pour le masqué, après tout, la puissance respecte la puissance, comment pourrait il s'allier avec quelqu'un qu'il jugerait incapable de se défendre lui même ? C'est ce qu'il confirma à l'ex-marine, répondant au regard plein de questionnements de ce dernier par un hochement de tête discret.
Toutes ces questions embrouillant l'esprit du masqué, il venait à peine de remarquer que le sabre de son vis-à-vis ne tremblait plus, sans compter que les veines dans son bras semblaient avoir doublées de volume. Qu'est ce que c'était encore que cette histoire ? Le magnétisme émis par Blake était plutôt faible certes mais c'était bien la première fois qu'il voyait qui que ce soit le contrer aussi simplement. Enfin, le mot était mal choisi, rien n'était simple dans le spectacle qui s'offrait à lui, il était tout de même témoin d'un homme ayant visiblement ordonné à ses muscles de se contracter au delà de ce qui était possible pour l'humain, ce qui relevait presque du miracle. Le samouraï venait de gagner un bon point supplémentaire, maintenant il intéressait le masqué pour sûr, même si cela voulait également dire que le capitaine n'en pouvait plus d'attendre et qu'il se languissait d'enfin affronter son adversaire du jour. Il en tremblait presque d'excitation d'ailleurs, ce qui était suffisant pour qu'il baisse son bras droit et abandonne toute emprise magnétique sur l'arme de son vis-à-vis. Qu'il manie son arme sans aucune gêne, qu'il montre toute l'étendue de son pouvoir, l'enthousiasme sauvage, presque primaire qui parcourait l'échine du maudit n'attendait que ça.
L'homme aux centaines de cicatrices dû cependant se reprendre et sortir de sa bestialité quelques secondes, alors que l'autre lui lançait une tirade supplémentaire. Il indiquait ne pas avoir porté préjudice à qui que ce soit, comme si il n'avait pas écouté le masqué quelques secondes à peine plus tôt. Il ne s'agissait pas d'un quelconque préjudice mais d'un manque de respect global, couplé au fait qu'on n'est jamais trop prudent sur Grand Line. Voilà d'où venaient les questions du capitaine, il n'était aucunement question d'un quelconque préjudice. Il lança alors, en réponse.
— Le préjudice c'est que t'as bouffé à ma table mon gars, que t'as bu mon alcool sans même un bonjour ou un merci, tout simplement. Quand on se fait sauver par des mecs, on se présente d'abord, on se jette pas sur le buffet. On répond aussi aux questions de ses hôtes d'ailleurs, surtout quand on se trimbale avec une prime sur l'océan le plus dangereux du monde ! Et c'est qui Arufa bordel ?
Concernant la fin de sa phrase, il s'agissait d'une vraie question, sans arrière pensée aucune. Ce nom avait été prononcé à la fin de la dernière tirade de l'homme au chapeau, est-ce qu'il faisait référence à quelqu'un ? Ou pire, était-ce une insulte dans une langue étrangère ? Blake n'en avait aucune foutu idée, ça c'était certain déjà, mais il espérait au moins une bribe de réponse à un moment ou un autre, même si l'autre ne semblait pas vraiment du genre à répondre aux questions qu'on lui posait. Peut être qu'avec un bras en moins il se raviserait ? C'était une théorie à vérifier en effet. Il semblait désormais temps de passer à l'attaque d'ailleurs, alors que le samouraï enduisait son arme de fluide. Son bras droit, auparavant monopolisé pour la petite blague du "sabre vibrant", désormais baissé, Blake posa sa main sur le manche de sa propre arme fétiche à sa ceinture. Il était prêt à dégainer à tout moment, voyant ses hommes se jeter au combat. il ne leur avait donné aucun ordre certes, mais la situation était assez claire pour ne pas en nécessiter : il y avait un intrus sur le pont, il avait dégainé, il fallait donc le mettre hors d'état de nuire. Clair, net, précis.
Cependant, alors que Blake observait ses hommes se faire envoyer balader par une larme d'air à peine tranchante, un sentiment bizarre vint lui agripper la nuque avec force. Son intuition avait remarqué quelque chose, un danger imminent, ce qui le fit se retourner instantanément. Quelle ne fut donc pas sa surprise lorsqu'il aperçut une ligne de fumée rouge s'envoler dans les cieux avant d'exploser. La fusée était en provenance de la cabine du capitaine, qu'est ce que c'était que ce bordel ?
Quelques secondes plus tard, la vigie alerta l'équipage en beuglant de toutes ses forces qu'un navire ennemi était en route. Le lien entre la fusée éclairante et l'arrivée soudaine de la Marine était assez évident, il ne restait plus qu'à prendre les bonnes décisions désormais. Jetant un coup d’œil par dessus la hanche du navire pour voir où se trouvait l'autre, Blake constata qu'ils avaient encore une bonne marge. Les marines arrivaient de l'arrière et se trouvaient encore à plusieurs centaines de mètres de là. Le vent n'était en faveur d'aucun des deux bâtiments, malheureusement l'autre navire disposait de roues à aubes lui permettant de palier à ce problème. À vue de nez, les révolutionnaires avaient encore un bon quart d'heure devant eux avant de se faire rattraper, ils avaient donc bien le temps de terminer ce qu'ils avaient à faire. Si Odachi était capable d'améliorer sa vision grâce à son haki, il aurait été capable de voir celui de Blake se déplacer sur sa main gauche jusqu'à ses doigts, avant de disparaître dans une décharge puissante qui fit résonner son claquement de doigts comme si il s'agissait d'un coup de feu sur tout le bateau.
— Jean, Murphy, trouvez moi Lylia et ramènez la moi ici ! Les autres, armez les canons et ajustez les voiles, je veux la grand voile tournée au maximum vers bâbord ! Et vous les musiciens, continuez de jouer, si je vous vois arrêter je prend pas le temps de me demander si vous êtes des traîtres, j'exécute tout de suite, c'est compris ? Quant à moi ... Je t'ai promis une danse Odachi non ?
Les marins se mirent soudainement à courir un peu partout sur le bateau, faisant des allers retours frénétiques entre les amarres et la cale. Pourtant, Blake ne lâchait pas son adversaire des yeux. Il avait réussi à se faire quelques uns des matelots, certes, mais il était enfin temps de savoir si il savait se débrouiller ou non. Marine ou pas, rien n'empêcherait le capitaine de se battre désormais. Posant sa main gauche sur son fourreau, il leva sa main droite et fit tourner son index pendant quelques secondes. Quatre sabres sortirent alors du tonneau à sabres du masqué, posé à quelques mètres de lui sur le pont. Les quatre armes virevoltaient tranquillement dans les airs, avant de venir se placer en rangée face à l'homme qui les maniaient. Ce dernier ferma son poing, avant de faire tourner son index à nouveau, le pointant cette fois vers le bas. Au fur et à mesure que son doigt bougeait, les sabres qui flottaient devant lui faisaient de même, de plus en plus vite, jusqu'à ne plus ressembler qu'à des disques d'acier. Le masqué décocha un sourire sur le côté, avant d'envoyer violemment sa main en direction de son adversaire, ce qui fit virevolter les quatre sabres tournoyants vers ce dernier à une vitesse folle.
— Technique à quatre sabres : Bourrasque d'acier —
Les quatre lames volaient à pleine vitesse vers leur cible, tournoyant toujours aussi rapidement. Après les avoir lancés, Blake bougea à nouveau ses doigts afin de modifier les trajectoires de ses lames. Deux d'entre elles continuaient leurs routes tout droit vers Odachi, l'une devant arriver vers son buste alors que l'autre rasait les planches du pont. Les deux autres étaient chacune parties dans une direction opposée, afin d'arriver sur les flancs du samouraï. Les deux premiers disques arriveraient quasiment en même temps, alors que les deux autres arrivant de la gauche et de la droite quant à eux, devraient toucher leur cibles quelques secondes plus tard. Toujours la main sur son fourreau, le masqué observait, se demandant bien comment son adversaire allait réagir face à cette ouverture. L'attaque n'était pas imparable bien sûr, mais elle pouvait s'avérer assez dangereuse de par sa rapidité, sans compter le tranchant acéré de ces armes à la rotation folle qui devaient alerter l'homme au chapeau si il avait un minimum de jugeote. Ayant gardé ses distances, se trouvant à une bonne dizaine de mètres de sa cible, Blake attendait patiemment de voir la contre-attaque du naufragé, à moins qu'il ne meurt aussi facilement ?
Débriefing des actions:
- Blake dégaine quatre sabres de son tonneau et les amènent à lui avec son magnétisme - Il les fait tournoyer à grande vitesse devant lui avant de les envoyer sur Odachi - Deux sabres arrivent en même temps par l'avant vers Odachi, l'un à hauteur de buste, l'autre au ras du sol - Les deux autres arrivent sur le flanc d'Odachi, l'un à droite et l'autre à gauche
Odachi ne s’attendait à une réponse aussi tranchante de la part de son adversaire. Ce dernier avait pourtant l’air intrigué par sa personne, mais cela ne semblait nullement le gêner, étant donné l’attaque qu’il venait de lancer. Son haki de l’intuition, malheureusement brouillé par les vapeurs d’alcool, lui indiqua la proximité de plusieurs dangers, mais il n’aperçue devant lui que 2 lames tournoyantes. Ces dernières s’approchèrent dangereusement du jeune Imagawa, qui attendit patiemment. 3 secondes avant l’impact, étant déjà sous l’influence du Choetsu, il transféra instantanément une partie de sa force dans ces jambes, qui se contractèrent et se parèrent de veines apparentes. Il se propulsa à grande vitesse en hauteur, et entama un arc avec son corps, tête en avant. Il évita ainsi les 2 armes, mais ressentit néanmoins le même danger imminent. Il atterrit, lame à la main, près à contrer la menace. Un sifflement aigue se fit entendre et il aperçue sur ces flancs 2 autres lames arrivant à pleine vitesse, imparable simultanément. En une fraction de seconde, tentant le tout pour le tout, il balaya un arc de cercle allant de son coté gauche au coté droit. Il dévia la première lame, qui alla se planter contre le mât. Malheureusement pour lui, son balayement arriva trop tard sur la deuxième lame. Celle-ci s’enfonça dans la chair du sabreur avant d’être elle aussi déviait par Timutsuki.
Le contact du métal froid pendant quelques instants avec sa chair le fit trembler et une goutte de sueur froide mêlée d’un frisson de plaisir le saisit. Cette absence de sensation le hantait depuis plusieurs lunes. Un jour funeste où Elle se réveilla, il avait enfoncé au plus profond de lui ces émotions humaines, pour laisser la place à un humanoïde taillé pour survivre. Survivre pour savoir. Cela faisait de lui quelqu’un en décalage, quelqu’un qui ne ressentait pas les évènements comme les autres. Lorsqu’on lui avait donné à boire et à manger, il ne pensait pas à remercier ses débiteurs. Mais juste à se sustenter. Lorsqu’il fit quelques pas avec la danseuse, ce n’était pas parce qu’elle l’attirait ou qu’il aimait danser, bien que cela ne le rebutait pas non plus. Mais plutôt d’imiter pour éviter une quelconque méfiance des autres. Cette absence de sensation lui pesait, ressentant un vide permanent en lui. Il n’existait qu’une solution pour le combler, solution qui était bien paradoxale et à double tranchant. La proximité avec la mort. La rage du combat. L’odeur métallique commune au sang et aux armes. Elle était bien supérieure lorsque son adversaire était plus fort que lui, mais que Odachi avait quand même ses chances de s’en sortir. C’était seulement ainsi qu’il se sentait vraiment vivant, au-delà du survivant. Malheureusement Elle pouvait profiter de son euphorie pour commettre un carnage. Mais il ne le permettrait pas.
Malgré sa douleur, il se mit de suite en mouvement. Sa chair meurtrie laissait couler des gouttes de sang, frappant à rythme régulier le sol. Il ne pouvait laisser à son adversaire le luxe de prévoir ses actions. Son endurance fixait néanmoins ses chances de survie, et étant donné qu’il venait à peine de sortir de convalescence, elle n’était pas très élevée. Tout en courant et sautant au-dessus des pirates, balayant quelques-uns d’un revers de lame au passage, mais sans les tuer pour autant, il réfléchissait à comment atteindre son adversaire, qui semblait intouchable du haut de sa place. Après quelques secondes, il sauta sur la tête d’un des pirates, agrippa une corde tout en transférant ses forces vers ces 2 bras, s’élança en hauteur en prenant appuie, toute en lâchant un cri de douleur ; et entoura son sabre d’une aura noir en plus de celle qui imbibait déjà la lame. Ces yeux devinrent lumineux, et il lança deux énormes lames d’air enduites de haki, formant une croix, en direction du Masqué. Les lames d’air voyant leur vitesse significativement augmenté par l’utilisation du Choetsu, et fonçaient ainsi à toutes vitesses vers Blake.
Odachi réatterrit au sol, essoufflé. Il avait utilisé une partie de ses ressources lors de l’attaque, sa fatigue mêlait à sa blessure et l’alcool ne lui rendait pas la tâche facile et il espérait fortement ne pas avoir à combattre. Au même moment, un tir vint heurter la coque du bateau. Le navire de la Marine était en train d’utilisé son canon avant pour toucher celui du Masqué. Le combat allait devenir encore plus intéressant …
Oh, la première esquive du samouraï avait impressionné le révolutionnaire masqué. En effet, le saut effectué pour éviter les lames tournoyantes n'était clairement pas le type de pirouette que n'importe qui était capable de faire, surtout pas à cette vitesse. Le capitaine n'avait pas réussi à voir si le même phénomène qu'il avait aperçu plus tôt sur les bras d'Odachi s'était répété sur ses jambes, mais au vu de la puissance émise par ces dernières, il était persuadé que c'était bien le cas. Le saut périlleux était impressionnant, mais il s'agissait d'une énorme erreur. En effet, contre n'importe qui d'autre, cette esquive était la meilleure chose à faire : mais pas contre le détenteur du pouvoir du fruit du magnétisme. Il aurait été si simple pour l'homme aux mille lames d'utiliser son pouvoir pour modifier la trajectoire de ses lames à la dernière seconde pour trancher sa cible dans les airs, se retrouvant ainsi sans échappatoire. Mais non, il ne l'avait pas fait, certainement parce qu'il était toujours bourré rappelons le, mais surtout parce qu'il ne voulait pas abattre sa cible. À ses yeux, tout cela n'était rien de plus qu'un test, une épreuve de force pour voir ce que sa potentielle nouvelle recrue avait dans le ventre pour lui permettre de prendre sa décision. Le trancher aussi vite n'avait aucun intérêt tactique pour le moment ou en tout cas, pas de manière aussi fourbe.
L'homme au grand chapeau ne parvint cependant pas à parer les deux lames suivantes, l'une d'elle venant entailler son bras par son tournoiement divin. Le premier sang avait enfin coulé, cet échange de passe pouvait enfin être appelé un combat. Un sourire apparut sous le masque de Kitsune de notre héros, alors qu'il réalisait avoir touché le bras gauche de son adversaire. La fausse patte maniait son arme de ce bras désormais blessé, ce qui aux yeux d'un néophyte ne voulait pas dire grand chose, mais changeait toute la dynamique du combat du point de vue d'un bretteur. Le plan que le masqué avait en tête depuis le début du combat allait bientôt pouvoir être exécuté.
Odachi ne se fit pas prier pour lancer sa contre-attaque, envoyant balader quelques mousses qui passaient par là du plat de sa lame. Pourquoi faisait il ça ? Ce combat était bel et bien un duel et ces pauvres marins sans nom faisaient simplement de leur mieux pour suivre les ordres de leur capitaine et faire prendre de la vitesse à leur navire, histoire de ne pas se faire rattraper par le bâtiment marine. Sauf que non, ils avaient pris des coups gratuitement, sans même avoir lancé le moindre regard au naufragé. Ça, c'était pas cool du tout. Mais alors que Blake se creusait encore la tête pour comprendre ce qui pousserait un homme en plein duel à se fatiguer en frappant des péons aléatoires, son adversaire avait prit les airs de manière plutôt classe il fallait l'avouer, se laissant glisser tel un homme sauvage au bout d'une liane, sauf qu'il s'agissait là d'une corde qui pendait du mât. Une fois en l'air, le samouraï envoya deux lames d'air en croix vers sa cible, tout en énonçant un nom de technique des plus long.
L'attaque semblait dangereuse à souhait et, s'il avait été dans son état normal, le masqué aurait pu contrer de plusieurs manières différentes. Il aurait pu tenter de stopper les lames d'air en utilisant son propre sabre, ou encore envoyer une lame d'air lui même pour qu'elles s'entrechoquent, voire même tout simplement tenter une esquive pour éviter de se faire trancher comme le dernier des malpropres. Sauf que non, l'alcool envenimait encore et toujours son cerveau malade, alors il prit la pire décision possible. Dégainant le sabre à sa ceinture pour la première fois du combat, il attrapa le manche de son arme de sa main gauche de sorte à ce que la lame pointe vers le bas. Après tout, ce n'était pas la lame qui l'importait dans l'immédiat, tout ce qu'il voulait c'était avoir quelque chose à agripper de toutes ses forces pour durcir son poing au maximum. Une fois cela fait, il recula sa jambe gauche derrière lui, avant de fléchir l'autre, pour que ses appuis soient parfaitement stables. Les lames d'air s'approchaient dangereusement, mais le révolutionnaire ne semblait absolument pas avoir envie de bouger. Il ricana un coup, avant d'armer son poing gauche vers l'arrière puis de le balancer vers l'avant, en direction de l'attaque de son adversaire du jour. Alors que son bras se dépliait, son fluide de l'armement se déplaçait de son cœur, à travers son épaule, avant de passer par son coude puis son poignet, pour finalement exploser dans une décharge de haki externe par son poing au moment de l'impact. Les lames d'air disparurent dans un soupir, alors que Blake tendait son poing ensanglanté vers son adversaire.
— C'est un peu long comme nom de technique pour une simple lame d'air nan ?
Il avait beau ricaner comme un enfant en se la pétant comme jamais : il n'avait clairement pas prévu autant de puissance dans ce coup. Dans son esprit, sa décharge de fluide aurait largement suffit pour dissiper l'attaque, mais ce ne fut absolument pas le cas. Au mieux, son propre haki avait empêché ses doigts de se retrouver sur le pont. Est ce qu'elles étaient également infusées de fluide ? Ou peut être était-ce simplement dû à la capacité mystère du samouraï qui pouvait rendre ses coups plus puissants à son bon vouloir ? À moins que cette puissance provenait tout simplement de la lame du naufragé ? Au final, toutes ces théories se rejoignaient pour amener à une conclusion très simple : il semblait bien que c'était tout simplement tout ça à la fois. Blake avait fait le malin et il avait perdu, ce n'était ni la première, ni la dernière fois que ça arriverait, mais c'était bien le cas. Sans sa propre décharge de fluide, il aurait purement et simplement perdu sa main. Il s'en sortait donc avec une blessure assez profonde, mais qui pouvait au moins lui permettre de continuer le combat, si ce n'est qu'il ne pourrait certainement plus utiliser sa main gauche. Heureusement, ce con était droitier, comme quoi même bourré il pouvait parfois réfléchir un minimum.
Ne sentant presque plus ses doigts maculés de sang, il rengaina son sabre avant d'enfoncer sa main blessée dans sa poche. Le tissu frottant contre son poignet n'ayant pas été épargné par l'attaque lui faisait serrer les dents, mais son ego mal placé le poussait à faire comme si de rien n'était. Depuis le temps, l'autre avait largement eu le temps d'atterrir, après tout le petit cirque du masqué avait bien duré quelques secondes. Mais ce n'était pas ce qui était le plus important, car maintenant, il pouvait enfin mettre son plan à exécution. Il y pensait depuis le début du combat et, maintenant qu'il avait l'assurance que son vis-à-vis pouvait s'avérer un minimum dangereux, se rendait compte que cette action s'avérait presque nécessaire.
Levant le bras droit devant lui, la paume bien ouverte vers son adversaire, il activa son pouvoir. Sauf que cette fois, son but n'était pas de faire trembler la lame, mais bien de la subtiliser. Il faisait doucement monter l'intensité de son emprise magnétique, voulant faire sentir à son adversaire à quel point le magnétisme était immuable. La première fois, de la force brute avait suffit pour stopper les tremblements de la lame, mais pas cette fois, car cette fois le naufragé était blessé. Une sorte de tunnel d'ondes magnétiques se créait au creux de la main du masqué, le liant de manière invisible à Odachi. Il ne voulait qu'une seule et unique chose : cette foutue épée. Les boulets de canon résonnaient dans la cale alors qu'ils roulaient, attirés vers l'endroit où se trouvait leur maître. La panique s'emparait des mousses sentant leurs armes leur échapper, qu'ils retenaient comme ils le pouvaient. Mais le pouvoir du maudit n'était pas concentré sur eux non, ils n'étaient que des dégâts collatéraux, l'intégralité de la puissance magnétique déployée était envoyée droit vers la lame qu'il convoitait.
Après quelques secondes, le plan avait enfin fonctionné et, dans un éclair d'argent, la lame s'envola pour atteindre la main de celui qui l'avait conviée. Blake fit immédiatement disparaître la manifestation de son pouvoir, avant d'observer la lame devant lui. Elle était magnifique, il s'agissait véritablement d'une lame d'exception et la perfection de ses courbes et l'absence pure et simple d'impureté dans l'acier de l'arme feraient pâlir les plus grands forgerons. Il ne fit pas vraiment attention aux inscriptions sur la lame, sachant pertinemment qu'il ne saurait pas les lires, et se contenta plutôt d'effectuer quelques moulinets dans les airs devant lui. Maintenant que ses sens étaient réveillés par la folie du combat, il se rendait enfin compte que cette lame était bien plus qu'exceptionnelle : elle était légendaire. Les rides caractéristiques d'un sourire en coin apparurent sur sa joue au moment précis où il effectuait une frappe d'une rapidité folle devant lui. La frappe était horizontale et de cette dernier naquit une lame d'air qui s'envola droit vers sa cible désormais désarmée.
La facilité déconcertante avec laquelle cette lame d'air était partie prit le capitaine par surprise. C'était donc ça de se battre avec une lame digne de son manieur ? Si il avait su, il aurait remué ciel et mer pour s'en procurer une depuis quelques années déjà. Il en venait presque à se demander si son art de la technique aux mille lames n'était pas destiné à être utilisé en maniant uniquement des lames de ce calibre ? Pris par ses pensées, il n'observait même plus son adversaire, complètement absorbé par la lame. Quelques secondes plus tard, sans quitter l'arme entre ses mains des yeux, la tournoyant dans tous les sens devant lui, il envoya à son vis-à-vis.
— Et bah putain, c'est pas mal comme lame ça dit moi, elle s'appelle comment ? J'ai un peu l'impression que c'est de la triche de se battre avec ça cela dit, c'est pour ça que je me suis permis de l'emprunter ... T'inquiètes je te la rend hein, enfin peut être, ça dépendra en fait, t'as quoi à me proposer sans ton arme ?
D'un geste brusque, il envoya la lame derrière lui pour qu'elle aille se planter dans la porte de sa cabine. Elle se trouvait ainsi à cinq bons mètres de lui et, selon où il se trouvait, bien plus loin d'Odachi encore. Le but de cette manœuvre du capitaine pouvait être résumée en deux choses : tester cette lame et tester Odachi davantage. La lame l'avait impressionné, ça c'était une certitude désormais, mais il restait encore à voir ce que le naufragé avait en stock. Est-ce qu'il basait toute sa dangerosité sur l'utilisation d'une arme ? Ou peut être était il un adversaire encore plus féroce une fois désarmé ? C'était le moment de le découvrir et Blake se tenait prêt à encaisser un combat qui s'amènerait au corps-à-corps.
Débriefing des actions:
- Blake, encore pompette, stoppe les lames d'air avec un coup de poing accompagné d'une décharge de haki externe - Il parvient à dissiper l'attaque, au prix de grosses blessures sur son poing gauche (inutilisable le reste du combat) - Il concentre alors son pouvoir sur Odachi pour récupérer son arme, profitant du fait que son bras principal est blessé - Une fois la lame récupérée, il envoie une lame d'air droit vers Odachi - Il plante l'épée un peu plus loin et provoque son adversaire dans un bon vieux combat au corps à corps sans armes
A la grand surprise d’Odachi, Blake arrêta ses 2 lames d’air enduites de haki d’une seule main. Il fallait être complétement stupide pour penser sortir indemne d’une telle attaque, et l’état de la main du Masqué après avoir arrêté l’attaque lui confirma ses pensées : elle était entièrement ensanglantée et complétement inutilisable dans un affrontement. Le jeune Imagawa prit Timutsuki dans son autre main. Il avait beau être ambidextre à force de s’entrainer de ses deux mains, le coté où il dégainé sa lame avait une grande signification pour son clan, et ne pas respecter son héritage le rendait mal à l’aise. Une profonde fatigue était toujours présente en lui, et son mental commençait à vaciller. Il ne tiendrait pas longtemps.
Il sentit soudainement Timutsuki tremblait dans ses mains et regarda le capitaine tendre sa main sauve face à lui. La lame était attirée par son mystérieux pouvoir qu’il eût utilisé plus tôt. Odachi réutilisa son Choetsu sur son bras, et la lame arrêta de trembler. Mais au bout de quelques instants, le phénomène se répéta, et le jeune sabreur eut beau mettre toutes sa force pour retenir la lame, la lame lui échappa, et il ne put qu’assister, impuissant, au vol de son sabre par Blake. Il regarda le tissu blanc attaché au manche de celui-ci, seul souvenir, seul remède accessible pour soigner son mal. Il devait le récupérer. Coûte que coûte.
Le Masqué venait de récupérer son sabre, et ce dernier ne tarda pas pour l’utiliser en lançant une lame d’air. Odachi couvrit son bras valide d’haki de l’armement interne et externe, et pulvérisa d’un coup l’attaque envoyé par le révolutionnaire, sans subir aucun dégât. Utiliser sa propre lame contre lui ? Pour qui se prenait cet ivrogne qui ne savait même pas ce qu’était un bon alcool, vu la piquette qu’avait pu le sabreur tout à l’heure ? La colère montait petit à petit en lui, une colère sourde et mauvaise. Lorsque son adversaire balança son sabre derrière lui et prononça son monologue, cette colère se transforma en haine. Il se jouait de lui. Il voulait le tester. Mais Odachi n’était pas d’humeur joueuse. Il avança à pas lourd vers son adversaire, prêt à en découdre. Il sentit un liquide coulait de son bras.
A la vue de son propre sang tombant sur le sol, un flot d’image traversa l’image de Odachi. Le sang qu’il avait échangé avec le tigre d’Inami, le sang dû à son entrainement contre Yasei, le sang rouge sur le sable blanc. Les corps décharnés, décapités, sous le rire inquiétant d’un soldat aux cheveux blonds. Le regard du sabreur errait maintenant dans le vide. Il ne voyait plus qu’Elle. Cette forme faite de ténèbres, silhouette sombre, négatif indésirable, fragment d’un passé oubliable. Elle était là. Il était-elle. Elle était lui. Il n’y avait plus de barrière. Juste le néant teinté de rouge. La présence d’Odachi emplie le pont du bateau d’un sentiment de peur profond.
Il se retourna vers Blake et s’avança d’un pas lent vers lui. Il voyait au loin l’horizon vermillon. Il ferait bientôt jour. Il ne lui restait pas beaucoup de temps pour se satisfaire. Il fallait faire vite. Avant qu’Elle disparaisse. Avant que la douleur ne revienne. Et pour cela, Elle devait tuer.
Bah ... Pourquoi il faisait rien le con ? Il se contentait de ... Marcher ? Le masqué était pourtant persuadé que son niveau d'alcoolémie était redescendu, est-ce qu'il se fourvoyait complètement ? Ou bien faisait il face à un pur et simple malade mental ? La seconde option semblait bien plus probable, surtout au vu du regard vide teinté d'une pointe de colère qu'arborait le samurai. On dit souvent que les yeux sont une fenêtre sur l'âme, alors ça voudrait dire que ce gars là n'en avait pas, tout simplement. Il était une coquille vide, uniquement animé par une animosité sortie d'on ne sait où le guidant pas à pas vers ... Blake ? Visiblement oui, il se dirigeait d'un pas aussi décidé que lent vers lui, sans répondre, sans expression du visage, sans rien, avait il seulement un but ? Tant de questions, si peu de réponses, tel était le drame vécu par le capitaine du navire en ce jour. Il nageait dans la confusion la plus totale, ne sachant pas si on se jouait de lui, à deux doigts de chercher les escargocaméras placées subtilement sur le pont pour filmer ce canulard bas de gamme. C'était donc ça, Grand Line ? La route de tous les périls, c'était un péril ça ? Rien n'était moins sûr, mais en tout cas, le mec marchait. Ah ça, il marchait ...
Le gars au chapeau rocambolesque semblait d'ailleurs perdu dans ses propres pensées, soulevant la question auprès de Blake de ce qui pouvait bien occuper les songes d'un homme sombre tel que celui-ci. Rêvait-il de son passé torturé, se revoyant vivre encore et encore les évènements traumatisants ayant renforcés sa volonté ? Imaginait-il quels supplices il ferait subir à ceux ayant osé s'attaquer à son clan alors qu'il n'était encore un enfant ? Ou peut être se demandait-il simplement sur quel bateau il débarquerait en demain pour s'éclater la panse à l'œil, qui sait finalement. Dans tous les cas, la patience du masqué se faisait doucement pousser à bout. C'est pas qu'il était pressé, mais il y avait un navire de la Marine qui les harcelaient quand même là, sans compter la fausse danseuse qui avait disparue depuis le tir quand même super suspect de la fusée de détresse quelques minutes auparavant. Donc oui en fait si il était pressé, beaucoup même. Toute cette histoire de test commençait à doucement le gaver au passage, il sentait depuis le début de leur échange le goût amer de la déception lui remonter l'œsophage, mêlé à une once de dégoût, à moins que ce ne soit qu'un reflux de rhum souhaitant s'échapper de son corps. Dans les deux cas, c'était acide.
Si l'autre ne voulait pas répondre à la provocation et attaquer, alors soit, la responsabilité de faire de ce duel quelque chose de spécial retombait à nouveau sur les larges et magnifiques épaules de Blake. Jetant un regard rapide vers les musiciens un peu plus loin histoire de leur mettre un petit coup de pression pour qu'ils reprennent leur concerto de plus belle, le masqué renvoya ses yeux se poser sur sa cible. Il n'avait pas spécialement bougé, ce qui était décevant, il espérait presque une charge surprise pendant qu'il ne regardait pas ... Mais bon, au moins il pouvait se délecter des sonorités bien dressrosiennes de la musique flottant autour de lui, s'accordant à merveille avec les tirs de canon au loin, ce qui le força à prendre quelques secondes pour un peu secouer le bassin. C'était peut être du temps précieux perdu sur son attaque, certes, mais en même temps, qu'est ce que ça faisait du bien.
Assez niaisé, il était temps d'aller au charbon désormais. L'autre se trouvait à un peu moins de huit mètres, déambulant toujours comme le dernier des alcoolos, c'était une distance qu'il fallait réduire. Bien que n'étant pas un expert dans tout ce qui était corps à corps désarmé, Blake allait devoir improviser et il avait déjà quelques petites idées éparpillées en tête dans lesquelles il piocherait allègrement selon le besoin. Reculant son pied gauche en le faisant glisser sur le bois humide du pont, il baissa légèrement la tête, plia légèrement les genoux et s'élança vers l'avant de toutes ses forces. Le but était simple finalement, arriver à portée de coup de genou assez rapidement pour prendre le gars de court. Dévorant les mètres en moins de temps qu'il en fallait pour se rendre compte de l'incohérence de cette métaphore, moins d'un mètre séparait désormais les deux hommes. Odachi semblait encore éveillé, puisqu'il sembla se mettre en garde pour éviter de se prendre la mandale de sa vie. Sauf que non, attaquer de front pouvait avoir ses avantages, mais là n'était absolument pas ce que recherchait le masqué. Prenant appui sur sa jambe droite qui venait d'atterrir sur le sol, il changea instantanément de direction pour s'envoyer sur le côté gauche de sa cible. Son autre pied vint ainsi atterrir sur le sol, le centre de gravité du révolutionnaire changeant immédiatement de bord, avant qu'une décharge d'haki externe ne vienne exploser sous sa plante pour le renvoyer vers l'avant, dépassant Odachi en un éclair.
La force avec laquelle il avait été propulsé fit presque disparaître le masqué alors que ses pieds ne touchaient même plus le sol. D'un mouvement circulaire du bassin, il tourna son corps vers la droite jusqu'à faire face au dos de son adversaire, stoppant son élan en plantant ses pieds sur le sol, glissant sur quelques centimètres. L'autre n'était pas encore complètement retourné, parfait, miser sur la vitesse avait donc porté ses fruits. Le samurai n'était cependant pas dénué de tout réflexe, puisqu'il semblait déjà commencer sa rotation, levant son poing gauche se recouvrant d'ores et déjà de la couleur noire spécifique au haki de l'armement, brisant instantanément le faux espoir de son vis-à-vis. Aussi surprenant que ça puisse paraître, le sans domicile fixe parvint à prendre de la vitesse grâce à une impulsion d'haki externe sur son coude. Aïe, celle là, Blake ne l'avait pas prévu. Voyant le coup venir droit sur lui, l'imaginant d'avance s'écraser sur son doux visage d'ici quelques instants à peine, il recula sa tête par réflexe de quelques centimètres en arrière. Le poing noir envoyé en crochet érafla le bout du masque du capitaine, l'arrachant par la même occasion.
L'ex-masqué n'était vraiment, mais alors vraiment pas ravi de se retrouver ainsi mis à nu, observant son accessoire fétiche s'envoler sur le côté. Ce coup n'avait peut être pas fait mouche, mais il avait changé la donne et ce même si Odachi n'en était pas conscient. De base, notre héros se voyait bien échanger quelques coups avec son adversaire histoire de voir comment il pouvait se débrouiller lui même dans une telle situation sans arme, mais là non, la frontière de l'acceptable avait été franchie et une décision venait d'être prise, s'inscrivant en lettres d'or dans son esprit : il allait lui défoncer la gueule.
Le samurai étant toujours pris dans son élan, une ouverture grande comme une maison se présentait dans sa garde. Ancrant sa jambe gauche comme il le pouvait au sol, Blake y prit appui fermement avant de lancer sa jambe droite dans un high-kick des plus épicés. Concentrant son magnétisme dans sa jambe droite, il prit instantanément le contrôle de la plaque d'acier bien cachée dans sa semelle pour l'envoyer dans la même direction que son pied volant en arc de cercle vers le visage découvert de l'intrus. Conjuguant ainsi sa propre force avec celle de sa malédiction, il comptait bien faire en sorte qu'il l'a sente passer celle là. Odachi essaya tant bien que mal d'envoyer sa main libre au niveau de son épaule gauche pour bloquer le pied sonique qui lui arrivait dans la gueule, mais en vain, le coup était d'ores et déjà là, son impact résonnant sur le navire.
Le tibia du masqué vint s'écraser sur la joue de son adversaire alors son pied formait un crochet encerclant la nuque du samurai. Mais ce n'était pas tout, non, loin de là même, il ne comptait pas arrêter son coup ici. Continuant de forcer sur le muscle de sa cuisse, le magnétisme sur sa chaussure s'accentuant d'autant plus, sa jambe continua sa route en fauchant la tête de sa victime, amenant avec elle tout le buste de ce dernier dans une rotation cyclique afin que son gros crâne finisse au sol. Une fois à mi-chemin, Blake ramena sa jambe sur le sol, se retrouvant tourné à trois quarts vers la gauche, face à son adversaire dont le crâne venait de rebondir sur le bois froid du pont. Il était temps d'en finir désormais.
Le corps de son adversaire étant encore en l'air après avoir rencontré le sol, c'est ainsi que Blake fit reculer son pied gauche derrière lui avant d'y prendre appui, puis de reculer son bras du même côté derrière lui, perpendiculaire à ses côtes. Il ouvrit grand sa paume, les doigts vers le sol, avant qu'une question d'une importance capitale ne vienne le tarauder. C'était la première fois qu'il se battait sérieusement sans ses armes, comment allait il bien pouvoir nommer cette technique improvisée sur le tas ? Coupdepaumetoryu ne sonnait vraiment pas très bien, il se voyait donc bien obligé d'abandonner son gimmick habituel pour faire preuve d'un peu plus d'originalité. Bah, au final, il n'avait qu'à hurler ce qui lui passerait par la tête, ça restait le plus simple au final. Il envoya ainsi son bras vers l'avant afin que sa paume ne vienne s'écraser sur l'estomac de son adversaire encore en l'air. Un tout petit peu avant que le contact ne soit établit, il envoya la plus puissante vague de haki externe qu'il avait en stock, la sentant se déplacer dans son bras comme un courant électrique avant de se déverser à l'impact avec la puissance vengeresse de mille soleils.
Le corps certainement inanimé d'Odachi traversa ainsi le bateau dans une danse aérienne des moins grâcieuses, avant de défoncer la porte de la cabine centrale sur son chemin et d'atterrir dans un claquement sourd. Fier d'un travail bien accompli, Blake s'essuya les mains comme un maçon en fin de journée et se dirigea vers la cabine en question, tranquillement. La dernière fois qu'il avait vu la danseuse et son violoniste, ils se dirigeaient tous deux par là bas, avant que cette mystérieuse fusée de détresse ne soit tirée. Cette affaire ne semblait pas bien nette et la suite logique des opérations était de la tirer au clair, après tout seul son duel restait à régler avant de s'y pencher et force était de constater que c'était réglé maintenant qu'il enjambait le corps inerte jonchant le sol. Odachi n'était pas le seul homme à terre dans la salle cependant, puisqu'à sa grande surprise, Blake y trouva également ses deux compagnons de route, au sol, gémissant de douleur au milieu d'un bordel sans nom. La vitre à l'arrière de la salle était brisée et le mobilier complètement détruit, apparemment la confrontation avec la jeune femme ne s'était pas bien terminée pour les deux révolutionnaires. Jean-Cascade encore dans les vapes, ce fut Murphy qui prit la parole pour tenter d'expliquer la situation à son capitaine.
— Alors euh ... Comment dire ... La bonnasse là, ouais, bah ... Elle nous a tabassés quoi, mais genre violent. On a tenté de discuter avec le gars avec elle, le flûtiste j'crois, il a dit qu'ils étaient sous couverture j'sais pas quoi pour ta prime et ensuite elle a tiré la fusée de détresse et ensuite elle nous a cassé la gueule quoi ... Et ils se sont barrés, le bateau là bas est sorti de nulle part et bah ... Voilà quoi.
Ayant amené ses doigts caresser son menton imberbe comme pour montrer au monde qu'il réfléchissait à la situation, Blake se rendait compte de son erreur. Elle ne voulait pas son corps depuis tout ce temps non, elle voulait sa prime, ce qui expliquait son insistance pour trouver un endroit calme où aller tous les deux, sans compter sa panique lors de l'apparition de l'autre pique-assiette. Lui qui avait pris Odachi pour un chasseur de prime justement et qui le maudissait de l'avoir empêché de tirer son coup. Il se serait retrouvé bien con à se faire étouffer en plein milieu de l'acte pour se réveiller dans des geôles du gouvernement. Sans compter que personne n'aurait pu y faire quoi que ce soit au vu de la raclée que s'étaient pris ses hommes. Plus que jamais, il se rendait compte qu'il avait besoin d'un équipage sur lequel il pouvait compter. Enfin, il n'en voulait ni à Murphy ni à Jean-Cascade, il savait pertinemment qu'ils faisaient de leur mieux, même si ça n'avait visiblement pas suffit. Peut être que proposer un petit recrutement à Odachi à son réveil serait plus pertinent que jamais, grossir les rangs devenait une priorité et ce n'est clairement pas dans les alcoolos lui servant de mousse qu'il voyait déjà s'enfuir à la prochaine île qu'il pouvait compter. Même si l'idée de recruter le mec qu'il venait de détruire littéralement lui retournait l'estomac, il n'avait pas spécialement plus de choix dans l'immédiat.
Enfin, au moins maintenant la situation était claire, Lylia était sur le navire gouvernemental et ils comptaient sur leur bombardement pour en terminer avec le révolutionnaire et récupérer sa prime. Qu'à cela ne tienne, il allait faire d'une pierre deux coups et retourner siroter son meilleur cocktail dans le quart d'heure. Retournant sur le pont d'un pas décidé, enjambant à nouveau Odachi au passage, Blake jeta rapidement un coup d'œil en se penchant sur la hanche du navire pour voir à peu près où en étaient leurs poursuivants. À vue de nez ils semblaient à un peu moins de deux cents mètres, ils s'approchaient rapidement donc, foutues roues à aube ... Enfin, ça ne changeait pas grand chose finalement. Retournant sur le pont pour y ramasser son masque, il se pencha légèrement pour le récupérer avant d'envoyer à Murphy l'ayant suivi.
— Tiens toi prêt sur le gouvernail pour le tourner à bâbord toute dès que l'ancre sera lâchée. Et envoie deux des alcoolos chelous aux canons en bas, qu'ils tirent dès qu'ils ont le navire ennemi en visu. Ah et aussi mets un peu d'eau sur la gueule de J-C après tout ça, il a l'air d'avoir pris un sale coup le pauvre.
Murphy s'attela immédiatement à la tâche en faisant vibrer le pont de ses gros pas, prouvant encore une fois si toutefois c'était nécessaire, qu'il partageait certainement plus de traits avec un buffle qu'avec un chat. De son côté, le capitaine s'était adossé au cabestan sur l'avant du pont, prenant deux petites minutes pour replacer tranquillement son masque sur son visage et également reprendre son souffle, c'est qu'il s'était donné mine de rien. Une fois cela fait, il envoya un regard vers le gouvernail pour bien confirmer que le timonier était à sa place, agrippa le manche du mécanisme derrière lui et le décrocha. L'ancre située sur la coque du navire fit un énorme plouf en déchirant les flots de par son poids, couvrant l'espace d'une seconde les impacts des projectiles tirés par la marine atterrissant dans l'eau également.
Quelques instants plus tard, l'ancre s'était bien accrochée à quelque chose et, suite au revirement effectué par Murphy, le bateau prit un virage à quatre-vingt-dix degrés pour se retrouver parfaitement perpendiculaire au navire les poursuivants. C'était un dérapage parfaitement contrôlé et, comme célébration sans doute, les deux canons dépassant du flanc du navire à bâbord commencèrent leur concerto de crachat de flammes en direction de leur cible commune. Dans une situation normale, avec un équipage normal, l'équipage du masqué se serait d'ores et déjà retrouvé en bonne posture actuellement. Faire feu par le flanc reste toujours plus efficace que de le faire de face, comme le faisait le navire les poursuivant. Et pourtant, ça n'était pas suffisant, tout ça n'était finalement que de la poudre aux yeux, un show pour faire plaisir au petit ego du capitaine de tout ce bazar. En effet, si on y réfléchissait bien, cet équipage devait bien être le seul au monde qui n'avait même pas besoin de canons finalement.
Les soldats de la Marine continuaient de tirer, la plupart de leurs boulets ratant leur cible pourtant évidente. D'un tournoiement de sa main droite devant lui, Blake empêcha l'un de ces boulets ayant égratigné la coque de son précieux navire d'atteindre les flots, le prenant directement sous son contrôle. Bougeant les doigts devant lui comme un marionnettiste bas de gamme, il fit virevolter le boulet jusqu'à un petit mètre devant lui, avant d'y monter comme s'il s'agissait d'un vulgaire marchepied. Le boulet désormais parfaitement sous son contrôle, il s'envola tranquillement en direction du navire ennemi, s'en approchant à une vitesse de croisière plus qu'agréable, sifflotant un petit air sur le trajet. Quitte à se payer le luxe d'une petite ballade en mer, autant en profiter un minimum. La main gauche toujours ensanglantée bien profondément dans sa poche, c'était sa main droite qu'il tenait droit devant lui. Son moyen de transport était désormais contrôlé par un flux magnétique émanant de ses jambes, laissant ainsi tout le loisir à son bras de s'occuper de la récolte. Quelle récolte ? Et bien tout simplement de tous ces boulets que le navire Marine s'évertuait à continuer de tirer. Blake avait érigé une sorte de mur invisible à quelques mètres de lui, de sorte à ce que tous les projectiles métalliques s'y heurtant soient directement stoppés, maintenus en stase par sa malédiction.
Il avançait ainsi tranquillement, un mur de boulet et autres balles de fusil se formant devant lui, grossissant au fil des secondes, se nourrissant également des projectiles tirés par son propre navire derrière. Une fois arrivé à une petite vingtaine de mètres du navire ennemi, le masqué stoppa sa course, la main droite toujours bien levée devant lui. Il pouvait voir la panique monter chez l'équipage de soldats qui voyaient tous leurs efforts réduits à néant sans le moindre effort, ils s'efforçaient pourtant à continuer de tirer, comme si ce tir-ci allait faire mouche, comme si chacun d'entre eux était une chance de survie supplémentaire. Tout ces efforts étaient fait en vain bien évidemment, mais ils persistaient, ce qui est une qualité il fallait bien l'admettre.
Au bout de quelques minutes, il était enfin temps pour Blake d'en terminer avec cette torture psychologique infligée aux pauvres soldats du gouvernement qu'il toisait du haut de son trône volant. Il avait beau chercher d'ailleurs, il ne trouvait aucune trace de Lyla ou quoi que ce soit d'autre pouvant prouver sa présence à bord. Alors certes il pouvait être difficile de se repérer au milieu de la cohue de soldats sur le pont qui courraient dans tous les sens complètement paniqués comme autant de petites fourmis, mais un corps comme celui de la danseuse il ne pouvait pas le rater, ça il en était sûr. Une telle chute de rein ça ne s'oublie pas, quoi qu'il arrive. Enfin, la théorie la plus plausible était qu'elle se trouvait certainement en sécurité dans la cabine de l'officier en charge de tout ce merdier, bien à l'abri du combat maintenant qu'elle avait menée sa cible entre les mains de la Marine. La question pouvait se poser, est-ce qu'elle méritait bien une prime pour avoir simplement révélé la position d'un criminel ? Blake n'en avait aucune idée, il n'était pas vraiment du genre à se soucier des protocoles gouvernementaux depuis que sa tête avait été mise à prix de toutes manières. Et puis il en avait un peu rien à cirer aussi. Mais alors pourquoi se posait il seulement la question ?
Enfin, il la recroiserait peut être un jour avec un peu de chance cette danseuse, dans de meilleures conditions, à la tombée de la nuit dans un bar éclairé par une lumière tamisée, la voyant danser langoureusement au milieu d'une scène à peine éclairée ... Ou quelque chose dans le genre. Il s'était déjà fait une réflexion similaire il y a quelques années au sujet d'une détective croisée sur les mers du sud et au final s'était trompé, puisqu'il ne l'avait plus jamais vu de sa vie. Le destin pouvait être une pute ouais, ça c'était une certitude, il ne partait donc pas avec un grand espoir. Sans compter le fait que ce qu'il s'apprêtait à faire réduisait drastiquement ses chances de revoir la belle autrement qu'en un cadavre carbonisé. Enfin, ainsi va la vie finalement. Levant son bras droit devant lui, tous les projectiles amassés jusqu'alors virevoltèrent devant lui pour former une sorte d'énorme grappe, sauf qu'au lieu de raisins, il s'agissait là de plusieurs dizaines, peut être même plus d'une centaine d'ailleurs, de boulets de canon agglutinés ensemble, le tout agrémenté de quelques petites balles pour épicer un peu le tout. D'un geste sec, il fit s'abattre sa main devant lui et l'amas métallique fit de même, s'écrasant sur le navire avant de créer une déflagration des plus intenses.
Des remous contraires formant des typhons miniatures s'étaient crées autour de la carcasse du navire calciné tant l'onde de choc suivant l'explosion avait été violente. De prime abord, ce navire ne devrait plus trop les emmerder à l'avenir, ce qui était une bonne nouvelle finalement, malgré l'odeur bien spécifique de corps calciné qui s'élevait doucement dans les airs. Bah, c'était eux ou lui techniquement, il n'y avait pas à avoir de remords. Aussi tranquillement qu'il était arrivé, il s'en alla retrouver son navire, son boulet volant l'amenant à bon port au bout de quelques pauvres minutes. Une fois sur le pont, il ne se fit pas prier pour rejoindre son transat perdu depuis dieu sait combien de temps, à vue de nez ça faisait plusieurs mois, en ressenti en tout cas. Se servant un bon gros Bloody Mary pour faire passer les nerfs d'avoir perdu la compagnie féminine à laquelle il s'était bien habitué toute la matinée, il se laissa partir dans un état de relaxation extrême.
Ce n'est que bien plus tard qu'il apprit que le navire en question était un navire de ravitaillement rempli à ras bord d'armes en tous genres et ce de la bouche d'Odachi, qui lui avoua à demi-mot qu'il était la raison de son arrivée sur cette partie de la mer. Si il voulait livrer ces armes à qui que ce soit, c'était raté, sachant qu'elles avaient sûrement été détruites ou qu'elles reposaient désormais au fond de l'océan. Quelle ironie pour Lylia tout de même, d'avoir dû compter sur un pauvre navire de ravitaillement pour terminer sa mission. En parlant du cas Odachi d'ailleurs, Blake n'était pas réellement certain de son choix après le réveil de l'autre, mais avait décidé de le garder à bord. Au final ce n'était pas un mauvais bougre, même si il avait plus que mérité sa correction. Peut être qu'avec le temps il ferait ses preuves, ou peut être qu'ils se sépareraient à la prochaine île, seule l'avenir pouvait le dire. En attendant, les musiciens qui n'étaient pas des traîtres étaient toujours de la partie, l'équipage avait pu ramasser de nombreuses vivres du cadavre du navire Marine, bien assez pour continuer de faire la fête pendant quelques jours et se relaxer un tant soit peu. Tout ce qu'il manquait désormais c'était des filles, peut être que le navire de croisière au loin règlerait ce problème ? Qui sait, seul l'avenir pouvait lui dire. Au moins il était certain que le reste du voyage serait nettement moins chiant que depuis son arrivée.
Récapitulatif des actions:
- Blake se rue vers Odachi en constatant qu'il n'attaque pas - Une fois à un moins de mètre, il lance son meilleur juke aidé par une impulsion d'haki externe pour arriver derrière lui - Il esquive un crochet d'Odachi qui lui arrache son masque et contre avec un bon gros high kick droit, boosté au magnétisme sur sa petite plaque d'acier dans la chaussure - Il termine son mouvement en le poussant un maximum puis envoie un coup de paume qui balance une décharge d'haki externe droit dans le bidou d'Odachi - Une fois ça fait, il part à la recherche de Lylia qui a cassé la gueule à ses hommes - Il s'avère qu'elle était une chasseuse de prime la fourbe - Le navire fait un drift et lance une contre-attaque avec les canons de flanc - Blake vole vers le bateau ennemi sur un boulet, maintenant en stase grâce à son magnétisme tous les projectiles en chemin - Il glande quelques minutes devant le navire Marine pour en accumuler un max puis balance le tout leur péter à la gueule - Il rentre boire un bon Bloody Mary parce que ça fait plaisir
Fin du rp, j'ai dû le rush pour des raisons évidentes mais bon, c'était cool. Si tu lis ça Odachi, bonne continuation hein
Contenu sponsorisé
posté le
[FB] Virée sous un soleil de plomb : bagarre en vue ! (Odachi feat Blake)
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
![[FB] Virée sous un soleil de plomb : bagarre en vue ! (Odachi feat Blake) Left_bar_bleue](https://2img.net/i/fa/i/left_bar_bleue.jpg){kind=small}
![[FB] Virée sous un soleil de plomb : bagarre en vue ! (Odachi feat Blake) Empty_bar_bleue](https://2img.net/i/fa/i/empty_bar_bleue.jpg){kind=small}
EPSILON
![[FB] Virée sous un soleil de plomb : bagarre en vue ! (Odachi feat Blake) 51423_v](https://signavatar.com/51423_v.gif)
![[FB] Virée sous un soleil de plomb : bagarre en vue ! (Odachi feat Blake) O8Kyr](https://i.goopics.net/O8Kyr.jpg)
![[FB] Virée sous un soleil de plomb : bagarre en vue ! (Odachi feat Blake) Xzav](https://zupimages.net/viewer.php?id=20/39/xzav.png)
![[FB] Virée sous un soleil de plomb : bagarre en vue ! (Odachi feat Blake) 2214327048eb53b6077c5b418f1fcaa7](https://fontmeme.com/permalink/210112/2214327048eb53b6077c5b418f1fcaa7.png)
![[FB] Virée sous un soleil de plomb : bagarre en vue ! (Odachi feat Blake) B582df0acfd8648808f0225c912568c3](https://fontmeme.com/permalink/210112/b582df0acfd8648808f0225c912568c3.png)
