Le sort de ce duel était désormais scellé. Les dieux en avaient décidé ainsi. Le monde sylvestre s’inclinait devant les tribus des hommes. Hisano ne fut point exception à la règle divine. Au sein de cette île inhabitée de la mer d’East Blue, un maudit souhaita entraîner ses recrues. Une injonction qui trahissait une volonté d’instruire ses troupes, de leur apporter une certaine expérience du combat. Tout simplement, de faire d’eux, des soldats capables de défendre l’idéal de justice qu’ils avaient juré de défendre. Les Ases en soient témoins, l’humain rejeta sa condition maudite, pour redevenir un simple homme. Arrogance, déférence, ou simple volonté de laisser une chance à ses adversaires du jour, Jake ne saurait pas le dire. Patiemment, il avait attendu son tour, regardant de ses yeux écarlate, le sylvestre tomber progressivement sous la morale dominatrice du Sakazuki. Mais globalement, le contre-amiral avait été satisfait de son escarmouche avec le logia. Le céleste ressentit une pression illusoire sur ses épaules alors que son supérieur hiérarchique lui faisait signe de s’avancer sur le champ de bataille.

« Bien, j’espère que tu as bien retenu les conseils que j’ai pu donner à ton collègue, Jake. Si j’ai bien compris, tu utilises un style de combat au corps-à-corps se basant sur des générations d’explosions, c’est ça ? En un sens, cela te désavantage dans cet entraînement puisque tu touches à mon propre domaine... Mais voyons les choses sous un autre jour : on va pouvoir directement rentrer dans le vif du sujet. »

Une assurance implacable suintait des paroles du marin. Une assurance qui n’était motivée que par l’expression de sa propre force. Si Jake se distinguait par des explosions plasmatiques, son nouveau mentor réalisait le même exploit par des explosions charismatiques. Une aura respectueuse qui aurait piqué au vif, l’animal qui sommeillait en chaque homme ou chaque femme. Cet instinct tendancieux qui poussait même le plus faible être intelligent à chercher à affirmer son pouvoir en acquérant du pouvoir. Un fait insolite et éternel. Toutefois, l’ange ne ressentait pas ce sentiment pour lui-même, mais pour son panthéon théocratique. L’homme parlait avec une assurance blasphématoire, se moquant allègrement d’un fidèle des Ases. Certes, il avait acquis la force nécessaire pour plier la terre par son simple désir, mais qu’en était-il de la voûte céleste ? Aurait-il encore cette suffisance en présence du Père de toutes choses ? Non, le bilcan s’en assurerait allègrement lors de son défi.

Le membre de l’Amirauté s’avançait, lentement, en direction du jeune ailé. Celui-ci nota que cette nonchalance trahissait une garde solide du Sakazuki. Surprendre ce bougre s’avérait difficile alors qu’il comprenait, de ce geste, que lui revenait l’honneur d’ouvrir les hostilités. Une chance qu’il comptait bien mettre à profit pour agencer les premières phases de son plan. Sur ses pensées stratégiques, l’ange s’accroupit lentement au sol. Dans un mouvement fluide, mais ferme, ses bras vinrent percuter le sol. Le fluide plasmatique qu’il avait jugé adéquat de générer, produisit son œuvre. En effet, une intense explosion ravagea le faible périmètre qui entourait ses membres supérieurs. L’attaque avait donné naissance à un brouillard grisâtre qui masquait sa position aux yeux du contre-amiral. Le plan du céleste était simple, mais son exécution ne manquait point de complexité. Le nuage servirait de camouflage le temps qu’il prépare sa véritable offensive. Chose dite, chose faite. Les lames cachées présentes dans ses manches et dans son épaulette en cuir, s’élevèrent au sein du nuage noir. Libres de l’attraction gravitationnelle, elles furent, néanmoins, privés d’inertie.




Jake frappa de son art, les multiples lames-une vingtaine-qui se transformèrent en projectiles. Telles des météorites, elles fusèrent vers le contre-amiral, prêtes à transpercer sa peau dans un ultime effort cinétique. Estimant leur célérité suffisante pour constituer une gêne temporaire pour son mentor (20 km/h), l’ange put continuer la mise en place de son plan sans un regard pour le résultat de sa pluie de météorites.

Depuis peu, grâce à un entraînement rigoureux, le savoir divin s’était révélé à son disciple. Né comme ses semblables avec des ailes, il avait toujours été incapable de maîtriser la route des cieux à l’instar des autres anges. Les mains positionnées vers le bas, il était en mesure d’effectuer un déplacement instantané. Désormais, la terre ou les cieux n’étaient plus inaccessibles pour le colonel. Et pour cause, il côtoyait, d’ors et déjà, les nuages alors que la gravité reprenait ses droits. D’une torsion à 180°, le corps céleste se retrouva la tête vers le bas. Armant son bras droit et resserrant ses doigts pour former une lance humaine, il dirigea celui-ci machinalement vers le sol. Usant de son fluide perceptif, il distinguait précisément "la présence" du Sakazuki.


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Saisissant son épaule droite de sa main gauche, l’ange continuait à descendre en piqué. Une étrange technique qu’il avait assimilée au mouvement chasseur des rapaces. Jake comptait écraser son adversaire avec la force d’une tornade (percée générée par la descente en piqué), avant de relâcher une explosion obtenue par l’accumulation de la friction de son bras dans l’air. Le blasphémateur méritait un châtiment, lui, qui osait défier la puissance du ciel. Odin ne saurait laisser passer cet affront envers sa nature divine et avait confié au "fils de Hel" le soin d’abattre sa lance sacrée sur le fauteur de troubles. Du moins, c’est le résultat qu’espérait la recrue des "Sora no shisha", galvanisée par les applaudissements de ses collègues qui ne perdaient pas une miette de ce duel…. Explosif.

Comment comptait-il s’y prendre, face à ses offensives ? Allait-il concentrer ses efforts pour dévier les lames  ou le remarquerait-il, jouer au rapace avant qu’il ne soit trop tard ? Encore une fois, le soldat des dieux n’en savait rien. Faust était puissant et son grade n’était pas un jouet obtenu dans une pochette-surprise d’Habibo. Un rictus ne quittait pas les lèvres du faux aquilin, mais ne confondait-il pas excitation et précipitation ? Non, ce rictus ne signifiait rien. Il n’avait pas l’expérience d’une guerre d’envergure, mais l’armure ébène qui couvrait, petit à petit, son bras d’attaque témoignait d’une prise de conscience. L’ange ne sous-estimait pas l’humain. Un expert du corps-à-corps qui déjouerait, sûrement la moindre de ses attaques. Mais qui ne tente rien n’a rien. N’était-ce pas cela le but de ce duel d’entraînement ? L’ange en était persuadé au plus profond de ses tripes.

Résumé:

Codage par Libella sur Graphiorum