Il fallait pas sortir de la caserne

Dans les mers de Whiskey Peak | Année 1521

— Et... Le grand gagnant du concours du plus gros ivrogne est... LA CAPITAINE RUIZU !!!, hurle Tatami, une jeune femme, aussi haute que trois pommes, tenant dans sa main une bouteille qu'elle vidait tour à tour dans les coupes des participants du concours.
— Je l'a... hic... vais dit... Pl-hic ~, mon état, pittoresque et, pourtant, je m'avère être fière de moi.

Mes camarades étaient tous là, estomaqués de voir Bobby s'effondrer comme une masse, ivre mort et ronflant déjà comme un loir. Levant mon verre au-dessus de ma tête, du mieux que je le peux évidemment, je me lève, debout sur la table, titubant un peu alors que le navire affronte la mer. Dans ma tête, j'étais persuadée que nous étions en pleine tempête tant le tout semblait agitée, pourtant... les eaux s'avéraient aussi paisible qu'un étang. Combien de coupes ai-je bu... j'en sais trop rien. Dix ? Vingt ? Peut-être trente, sincèrement, je n'en ai aucune idée et je m'en tape pas mal, après tout, n'ai je point le droit de m'amuser. Regardant le ciel.

— Walors... hips... p'us p'sonne veut m'tester ? Hic... allez v'nez ! Ploc ~, la situation en fait rire beaucoup, et moi-même j'en rirai à leurs places, après tout, où est le mal. Whiskey Peak fut profitable pour nous, remplissant le garde-manger de nourritures et de boissons, ce n'est sûrement pas pour regarder toutes ces bouteilles de saké ! Tout fraîchement révolutionnaire, nous fêtions la formation de la bande ! Pour combien de temps, j'en sais foutrement rien, mais pour l'instant, place aux joies et à la détente, pour une fois que je peux me le permettre...

— Allez, rev'là trois coupes ! Qui tente ?, annonce l'arbitre avec un sourire aussi large que le mât du navire.

Hélas, elle n'eut guère le temps de finir sa phrase que je termine déjà la première coupe, enchaînant sur la seconde, elle me confisqua immédiatement la troisième mais, étrangement...

— Laisse lui va, elle va nous jeter à la mer sinon, un petit commentaire qui engendra un nouveau fou rire sur le navire. Marcus, ce crétin ne manquait pas de culot et vient même me tendre la troisième coupe, la glissant jusque ma lèvre telle une simple enfant alors que je buvais le contenu avec avidité. C'est là, à cet instant précis, que me vins l'idée de génie. L'idée du jour qui allait rendre honneur à notre entrée dans la révolution, ou du moins, à la formation de notre bande ! Le pavillon. On avait pas encore hissé le pavillon !

— Hé... 'Cus... hisse le pavillon... Aller. Fais le. Fais le. Ploc ~, ordonnais-je alors avec insistance alors que je lui tendais un tissu noir. Dans la logique, une bande de révolutionnaire ne cherche pas à se faire voir. Pourtant, là, je ne cherche que ça. Être vue, remarquée, que le monde sache que je suis là !

— A tes ordres capitaine, renfonçant son sucre d'orge dans sa cavité buccale, se nettoyant les mains, il saisit le tissu avant de grimper jusqu'au sommet du mât. La bande scrutait alors ce-dernier, bouche bée. Un silence régnait subitement alors que même moi je m'étais assise en tailleur. Avec ça, un jour, ma fille me retrouvera bien !

— Hé, capitaine. On va se faire voir avec ça là-haut... on devrait pas rester discret plutôt ? interroge alors Tatami. Ivre que je suis, là, sincèrement, je ne songe aucunement à réfléchir, et pourtant son point de vu n'est pas faux.
— Hé ! Marine droit d'vant ! Pile quand il faut, une alerte qui, en effet, tombe à l'instant parfait.
— Ta'mi... j'crois qu'c'est trop tard... Plou-hic.. ~ On leur rentre dedans !
Chargez les canons, après tout, quitte à ce qu'ils arrivent directement à cet instant précis, autant les accueillir correctement non ?

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Dans les mers de Whiskey Peak | Année 1521

— Hé... Tat'mi... j'ai envie d'vomir... Ploc eurk ~, les remontées acides se faisant ressentir, il est vrai que j'ai peut-être un peu trop bu mais...
— Remets la tête à l'endroit déjà Capitaine..., je pouvais ressentir dans ces paroles une exaspération profonde alors que je me remets dans le bon sens. Allongée sur la table, la tête suspendue à l'envers alors que je gonfle les joues. L'instinct me poussa à me relever... l'instant même, je pris la peine de tapisser la base du mât avec soin. On s'en souviendra...
— Putain... t'abuses ! On a pas le temps là..., râlait alors Tatami tandis qu'elle m'aide à rester droite sans salir mes cheveux.
— P'don... j'crois que... Bwuuurp..., terminant la peinture du mât, je me redressais alors vaillamment, me tenant à ce-dernier et constatant le navire de la Marine plus proche que je ne le pensais.

Ils ont clairement fait vite ce coup-ci, je pensais pas qu'ils approcheraient si près du nôtre. Un navire plutôt commun qu'est celui sur lequel je navigue. Rien de particulier en effet, juste bien équipé en canon et en boulet, la poudre, elle non plus ne manquera pas.

— Faut... hic... tirer... Plic ~, une idée comme ça en effet, de la pure bêtise surtout. Ils sont sans doute trop près pour se servir des canons, mais visiblement, ce jour là, je n'avais pas les idées en places.
— C'est peut-être pas une bonne id...

Trop tard, les canons firent feu alors que le navire de la Marine se trouvait tout près, commençant déjà à aborder le mien... la proximité engendra clairement le choc entre les boulets et le navire ennemi, mais les secousses fit remuer les deux, me faisant tituber alors que je chutais sur le derrière en glissant sur ma charmante peinture, me tapant littéralement le mât dans la tronche alors que je tombais au sol comme une vieille loque... bénédiction ou malédiction, le coup de chance fit que l'assaut d'un adversaire me passa juste au-dessus de la tête... on remercie gentiment le vomi qui m'a fait glisser... crade, mais plutôt efficace.

— ... dée... trop tard... bravo capitaine..., partagée entre surprise et admiration dans une telle... scène rocambolesque, la demoiselle m'aide une fois de plus à me relever alors qu'elle extirpe un des pics de bois planté dans le mât.
— Hic... z'y vont pas à m'tié d'donc... Ploc ~, de nouveau droite sur mes guibolles, je reprend une grande bouffée d'air alors que la bataille commence.

Dans tout ça, on entendait tout de même les ronflements bruyant de Bobby, ivre comme jamais auparavant, prenant pas mal de place sur le sol, son ventre bedonnant dépassant de son haut bien trop petit.

— J'sais pas comment il peut dormir avec tout c'foutoir..., juste derrière moi, j'entends Marcus arriver, montrant Bobby avec un air intrigué.
— Laisse le... je crois qu'il y a plus... important. M'cus... monte moi sur la vigie... Pli-hic.. ~, une idée venait tout juste de me traverser l'esprit alors que le dénommé Marcus, toujours aussi intrigué, hausse les épaules avant de me charger sur son dos.

Clairement, je ne me sens pas en état pour grimper moi-même là-haut sans me casser la tronche, et étrangement, ça me tente pas spécialement. Puis, j'ai bien le droit de profiter un peu de mes sbires ! Marcus est plutôt pas mal. Enfin, un peu quoi. Bref ! De toute façon, ça ne semble pas le déranger, moi non plus, juste Tatami qui tire une sale tronche, et, bien que je sois ivre, mon instinct me dit qu'elle est clairement jalouse, suspect ! L'avantage de monter, c'est d'avoir une vue d'ensemble, et là, j'en ai une plutôt jolie ! Ma bande ne lésinait pas sur les moyens pour faire reculer l'adversaire. Je pu d'ailleurs voir un type, louche, restant en retrait par-rapport aux autres. Il semble même se considérer supérieur à eux... ou je ne sais quoi, enfin, je m'en tape un peu. Collant mon index et le majeur, repliant les autres, j'imite finalement un pistolet avant de tirer deux balles de neige vers lui, ce n'est qu'une fois que j'ai tiré que je me rappelais d'un détail... le fluide... je n'en ai pas insufflée dans les balles...

— Quelle cruche... Plic Ploc ~

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— DANS L'MI-HIc...ille... ! Ploc ~, m'exclamais-je alors en voyant que mes balles touchèrent la cible. En revanche, le gars ne semblait pas affecté plus que ça..
— OH ! T'agite pas, on va tomber !, Marcus, mon petit Cucus, il est pas franchement amusant là. Détournant le regard de mon adversaire, je lui pince doucement les joues en riant comme une abrutie, un souvenir qui, je l'espère, disparaîtra lorsque j'aurai décuver... En attendant, la honte n'est pas fini.

Déchaînée, je tirais moult balles vers mon adversaire, et franchement, ce dernier n'a même pas besoin de s'inquiéter, je visais si mal là... les projectiles allaient percuter des adversaires oui, mais pas celui que je voulais qui, lui était quand-même plus loin sur ma gauche. Frustrée, je me tournais dans tout les sens possibles pour avoir une chance de l'atteindre une seconde fois. Franchement, c'est un échec total...

Serrant les dents, la chute semblait alors inévitable tandis que je filais vers le bas. La suite, moi-même j'en ai honte. Aussi surprise fus-je, au point d'impact, ce n'est pas le pont solide et douloureux qui m'accueillit, loin de là. C'est plutôt la masse graisseuse de Bobby, endormi, suant à grosses gouttes. Rebondissant sur son ventre rond, je fus repoussé vers le mât, le prenant en pleine poire avant de retomber au sol. Allongée au sol, légèrement sonnée, je ne soufflais plus un mot alors que je repensais à cette chute des plus... idiote. Marcus commençait alors à redescendre pour venir me chercher, mais il se trouva fort embêté lorsque son amour de toujours devint... le mât du navire. Soupirant alors en m'asseyant, me frottant la tête alors que je pouvais toucher et sentir une bosse assez impressionnante sur le dessus de mon front.

— J'comprend pas... c'march'p'u..., dis-je alors que je réfléchissais à un truc pas normal. Pourquoi l'intangibilité à pas fonctionné. Logiquement, j'ai bien un logia, enfin, ça j'ai beau être ivre, je le sais ! D'ailleurs... Hé M'cus !
'rrête de g'locher l'mât ! C'est pour ça qu'il a rien r'ssenti tout à l'heure... c'est un logia lui aussi !, ce qu'il fallait démontrer. En effet, mon raisonnement me semble tout simplement logique et avéré. Il se confirme à l'instant même où l'on se retrouve enfermé dans une... cage ? Une prison ? BREF ! Un cube en bois !

— On est deux... a ce rythme, on va avoir Little Garden sur l'pont..., Marcus semblait tout aussi agacé que moi, sauf que lui, il a pas pris un mât dans la tronche...
— Ha ouais ? T'crois qu'on aura les bestioles avec ? Ploc ~, j'étais malheureusement sérieuse, très sérieuse, et, mon cher camarade me regardait avec un air bien au-dessus de l'exaspération
— ... J'te jure que toi, tu touche plus l'alcool..., là, c'est moi qui tirait une sale tronche alors que je lui frappait le dessus de la tête comme une capricieuse refusant la remontrance mais refusant de s'attarder sur ça.

Déterminée, je m'approchais des barreaux de la cellule, j'étais convaincue que mon intangibilité fonctionnerait là, après tout, pourquoi pas... passant alors la cuisse gauche entre les barreaux, puis l'épaule gauche, presque... presque, enfin, je pense. J'avais beau forcée, je n'arrivais pas à passer, tirant la langue en la mordant doucement, concentration intense, finalement... ma poitrine et mes fesses m'empêcher de passer.

— Tatamiiiiii ! Aide moi ! Plac ~, réclamant l'aide de ma camarade encore à l'extérieur, elle pouvait sans doute voir la situation grotesque dans laquelle j'étais et pourtant... elle se contenta de rire.
— Démerde toi capitaine ! Je suis occupée là..., oui bah moi aussi je suis occupée, on est TOUS occupés, toute façon c'est qu'une égoïste, pensais-je sous la frustration.
— Arrête, tu n'y arrivera pas..., Marcus, toujours fixé au mât, le pauvre n'en pouvait plus de ce cinéma, je finis par aller m'agenouiller à côté de Bobby, cloîtré avec nous, posant mes bras sur son ventre, puis ma tête, avec déprime...

Commençais-je alors à chouiner sans aucune fierté, une véritable gamine refusant d'être sanctionnée dans sa chambre. Il semble évident que je ne prenais pas en compte l'ampleur du danger qui planait au-dessus de ma tête, ça, Marcus et Tatami l'avaient bien compris. Eux, en revanche semblaient confiants. Les troupes de la Marine faisaient face à la jeune femme, arbitre d'une journée qui prenait tout ce qui passait à porter de main pour le mettre dans la tronche de ses adversaires.

— Hé les gars ! Amenez d'la poudre !, elle prenait les décisions, courant à gauche puis à droite alors que trois révolutionnaires partirent en trombe pour aller exécuter la consigne sans savoir ce qu'elle comptait faire. Toutefois, Tatami rejoignit le pont des Marine, non sans mal puisqu'elle reçut quelques entailles sur le bras droit. Elle semble mijoter un sale coup, et visiblement, elle est convaincue de son efficacité.

Résumé:

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Dans les mers de Whiskey Peak | Année 1521

Enfermée dans une cage de bois, je n'étais pourtant pas sourde, le petit oiseau en cage s'avérait totalement ivre, ivre de tout. D'alcool, de liberté, d'enthousiasme, privé de cette ivresse, il ne me restait que les quelques mètres du pont entouré par les barreaux de bois pour faire les cents pas. Ridicule, je le suis, j'avais beau me lamenter sur le ventre bedonnant de Bobby, finalement, il ne tient pas à me relâcher.

— Tu nous as foutu dans une belle merde..., commentais Marcus, assis en tailleur dans le coin gauche de la cage, juge de la situation.
— C'bon... ferm'la... j'règle ça... Pli-hic ~, un énième hoquet fit ricaner Marcus, haussant les épaules, il ne bougeait pas de son coin alors que je rejoignais le centre de la prison.

Autour de celle-ci, tous semblaient s'agiter, comme si l'annonce de ma capture remotivée les troupes de la Marine, ceux-ci prenant petit à petit un avantage sur mes propres camarades. Une situation qui en effet, ne m'enjouais guère, au rythme où ça va, il est évident que nous finiront tous à Impel Down. Ai-je envie de me retrouver là-bas ? Sûrement pas ! Je garde encore de glauques souvenirs de ma dernière visite là-bas. Les cris stridents, l'odeur de la mort, l'ambiance pesante d'une pression constante, d'une terreur invisible et pourtant si palpable. Alors honnêtement, je préfère encore perdre la tête que de l'offrir aux psychopathes de la prison sous-marine. Profitant de ce délai durant lequel mon adversaire annonce ma capture, de la neige recouvre doucement le sol intérieur de cette cage naturelle avant que...

La neige se teintait lentement d'un rouge carmin, Marcus, debout sur son piédestal, j'avais pris la peine de soulever la neige sous ses pieds afin de le pousser hors d'atteinte des pieux bruns. De mon côté, ma jambe droite venait tout juste de pâtir de mon ébriété, ivre, seule cette jambe ne semblait pas avoir suivie la transformation corporelle, c'était toutefois une victoire en soit, puisque tout à l'heure c'était un échec intégral. Soupirant alors, je regardais ma jambe, c'était pas franchement beau à voir et, comme de nombreux utilisateurs de logia, mon excès de confiance se tournait contre moi puisque ce n'est pas juste une égratignure. Malgré le réflexe de lever la jambe en sentant le danger, le pieu avait pu atteindre ma cuisse, s'enfonçant dedans, sans la transpercer de part en part tout de même.

— J'crois que j'ai merdé encore... Plo... hic ~, un peu, je l'admets, j'aurais peut-être dû me surélever également. Enfin, ce qui est fait, est fait.

Marcus s'approchant des barreaux, il ne dit rien, ne souffla aucun mot, mon adversaire se concentrait sur Tatami, une chose bénéfique pour nous. La neige s'étendit bientôt autour de cette maudite structure, se levant rapidement autour d'Hisano et formant à mon tour, une prison, à la seule différence que la mienne vint se saisir à lui par des chaînes neigeuses, s'il ne bougeait pas, il serait bientôt enchaîné, Marcus s'en mordillait déjà les lèvres, cet espèce de grand malade réfléchissait déjà à comment le faire parler pour obtenir des infos sympathiques.

Tatami, elle, luttait face aux soldats de la mouette, vaillante, elle l'est, toutefois, alors qu'elle se trouvait sur le navire adverse, les lianes vinrent l'attraper, l'handicapant et l'empêchant de mettre son plan à exécution. Les trois hommes qui revenaient avec la poudre ne comprirent pas bien quoi faire avec, ils tentèrent bien de se rapprocher du navire ennemis, mais sans grand succès et ces derniers tombèrent à l'eau, stupidement, les barils suivants les porteurs...

Résumé:

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Dans les mers de Whiskey Peak | Année 1521

Inattention, fatigue ? Je n'en sais foutrement rien, le principal n'est ni plus ni moins le fait que mon adversaire soit si... simplement capturé. Que dis-je... enchaîné serait un propos plus adapté à sa situation. Que pensait-il en détournant les yeux de moi, était-il si confiant qu'il se croyait en mesure de m'affronter moi tout en attrapant Tatami ? La naïveté n'as-t'elle donc jamais de limite ? Sa situation, il ne la doit qu'à lui seul finalement. Toujours dans ma cage, je ne compte pas y rester finalement et, alors que je me penche vers les barreaux, les tâtant puérilement, comme une enfant exploratrice, quelques flocons s'extirpe de celle-ci. Une dizaine, puis une centaine, des milliers, encore et toujours plus, jusqu'à ce que mon corps lui même ne se reforme de l'autre côté des barreaux. Marcus toujours là, s'étant rassis sur le tapis de neige, qui devait probablement tenir son petit postérieur au frais... qu'est-ce que je raconte...

— Laisse le Marcus... Pl-hic..., confiante, certaine de ma victoire.

Mes pas me menèrent face à lui, ce dernier suspendu à quelques centimètres du sol, jambes liés et bras écartés. Un spectacle qui semblait plaire à mon camarade encore cloîtré. Il est vrai que, si ce dernier parvenait à sortir, je ne donnais pas cher de la peau de l'envahisseur, mais... fort heureusement pour lui, j'imagine d'autres projets, un avenir plus radieux pour le farouche Hisano. Ignorant la bataille navale se déroulant à seulement quelques mètres de moi, je mets mon visage tout près du sien.

— J'ai souvent entendu parler de toi. Je te connais, toi, tes fréquentations et...
— Menteuse.
— MARCUS ! Tu fais chier ! Plic Plac ~, j'avais pourtant bien commencer la petite intimidation, mais non, il faut que ce blaireau gâche tout... même ivre je peux pas m'amuser, toujours pareil sur ce navire. Soupirant alors que je me frotte le front, Marcus relevant les yeux vers le haut de sa cage.

Cette fois-ci, je m'avérais être des plus sérieuse, sincère... concrète. Ce ne sont hélas, pas des paroles en l'air. Il est vrai que je ne sais pas qui il est, mais... ses supérieurs, j'en connais sans doute beaucoup, même si depuis le temps, je ne doute pas une seconde des changements qui ont pu être opérés, mais qu'importe ! Il valait mieux que le message soit clair, puisque de toute façon je ne le répéterais pas. Aussitôt ai-je fini, les barreaux de sa prison se refermèrent, formant alors une boîte, criblée de petits trous pour le laisser respirer, un mort ne peut rien dire, ce serait stupide. Toutefois, lorsque je me tournais, je pus constater la multitude de fusils braqués sur moi, mes camarades tenus en joue par quelques-uns des soldats mais visiblement pas plus inquiet que ça. Voilà qui répond donc à ma question, la naïveté n'a véritablement aucune limite.

— Inutile. Ploc ~, et pourtant, ils n'hésitèrent pas. Morte ou vivante, c'est ce qui est écrit sur mon avis de recherche, pourtant, ils me tenaient toujours pour cible. Priant pour ne pas que ça me refasse le coup de tout à l'heure...

— Arrêtez vos conneries et récupérez vot' pote avant qu'on l'mette en pièces détachées., commentait Marcus, les doigts de pieds en éventails dans la cage de bois alors que je ne faisais aucun mouvement, leur accordant le bénéfice du doute, de la réflexion, durant seulement quelques secondes. Ils pourraient tous repartir vivants, s'ils réfléchissent plus longtemps que quelques millièmes de secondes. Ou bien finir dans l'estomac d'un roi des mers... le choix leur appartient... qu'ils fassent vite, Tatami parvenant petit à petit à se libérer, elle pourrait être moins patiente que nous...

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Dans les mers de Whiskey Peak | Année 1521

— Hé, Cap'taine, je mise 100 berries qu'un d'eux va tirer, comme bien souvent, Marcus trouve encore le moyen de se faire de l'argent sur mon dos, le pire dans tout ça, c'est que c'est rassurant, puisque cet abruti se trompe à chaque fois.

A tout les coups, vraiment. Ce n'est plus une légende : Marcus est très mauvais parieur, donc... je reconnais que je suis limite rassurée qu'il pari sur un tir ennemi. La tension est palpable, encerclée de toute part, bien que cela ne signifie en rien ma perte puisque... et bien, j'ai les facultés nécessaires pour ne pas être affectée. Le soucis reste que je ne sais aucunement si mon intangibilité est bel et bien de retour ou si celle-ci me fait encore son caprice en réaction à l'abus d'alcool. De toute façon, le choix leur appartient, mais mon cher prisonnier s'avère peut-être bien plus sage que ces abrutis, puisqu'il y en a au moins un qui comprends que le premier qui tir, je le fais trépasser dans la foulée. Dans un élan de diplomatie sans doute ~ peut-être un peu utopique ~, ce dernier ne tarde pas à les avertir et relâcher Marcus et Tatami, les deux me rejoignant rapidement, et, bien que Marcus soit calme, Tatami restait visiblement assez rancunière à l'égard de ces lianes.

— Parfait. Hors de ma vue, quand j'ouvre les yeux, j'achève ceux qui sont encore là. Ploc ~, des menaces plus qu'une réelle intention de le faire.

Toutefois, cela ne signifie pas que je ne le ferais pas. En réponse à son geste, je pris la peine de libérer Hisano de sa boîte incolore, lui rendant sa liberté, Marcus semblait hélas bien déçu, Tatami elle, commençait déjà à charger les canons utilisés plus tôt afin de refaire feu si nécessaire, après tout, on ne sait jamais ce qui peut se passer... De mon côté, je patiente, écoutant les pas de ces soldats semblant comprendre quelle était la meilleure chose à faire. Visiblement, ils ne sont pas trop stupide, c'est déjà un bon point pour le Gouvernement Mondial. Leur vaillance est honorable, mais entre courage et folie, il ne suffit que d'un pas pour se perdre. Alors, rester pour me tenir tête, était-ce véritablement une option envisageable ? Non pas que je sois une personne d'une force impressionnante, dans ce vaste monde, il existe bien plus puissant que moi, mais, visiblement, ces frères de la mouette ne sont pas munis des facultés requises pour m'atteindre, ni physiquement, ni matériellement parlant. Bref... les voilà finalement partis.

— C'est ça ouais ! Cassez vous avant qu'on mette vos têtes dans des colis pour les momies du Goroseï !, s'énervait fortement Tatami, gardant cette rancoeur au plus profond de ces entrailles en même temps qu'elle tentait d'intimider encore un peu les malheureux qui pourraient l'entendre. Une chose bien vaine, puisque de toute évidence, à en juger par ce que je peux entendre, leur navire commençait déjà à s'éloigner du nôtre, sans doute avec ce joli trou offert par nos boulets.
— Bon, et maintenant, on fait quoi ?, interroge alors Marcus, posant sa main sur la teigneuse bien trop bruyante pour lui, tandis que je rouvrais les yeux avec un petit air mesquin, et ce sourire satisfait.

— Hoc... j'veux ma r'vanche..., Bobby, assis contre le mât, se frottant les yeux tel un enfant, parvint à surprendre qu'à moitié le reste de l'équipage. J'aurai dû y penser plus tôt... rien que le fait de proposer de l'alcool suffit généralement à le sortir de son sommeil. En voici la preuve...
— Comme par hasard... tu te réveille toujours après la guerre toi... juste pour picoler... t'abuse Bobby !, se plaignait alors Tatami, venant lui poser une petite frappe sur l'arrière de la tête qui eu l'effet de faire baisser la tête à ce pauvre bougre de Bobby qui ne comprenait, hélas, pas grand chose à ces reproches... et ainsi la fête repris joyeusement après que nous ayons tous pansés nos plaies, petits et gros bobos ne suffirent pas à nous empêcher de profiter de l'instant de calme avant des événements plus importants, je le sais, je le sens, un jour... nous ferons des choses grandioses pour la révolution !