Le Léviathan — 45 ans — HOMME Poisson — Pirate — Divine Wrath
métier : Charpentier groupe : Pirate rêve : Devenir la créature la plus puissante du monde rang : Le Leviathan grade (facultatif) : prime (facultative) : J'écris, vous jugez espèce : Homme-Poisson Linckia Laevigata lieu de naissance : Gyojin-to première île :Octogonia Little Garden armes : Le Trésor d'Aegir (Trident) fruit du démon : mdr
DESCRIPTION (Physique/Mentale)
Il y a des hommes qui impressionnent par leurs statures et d’autres, par leurs charismes. Mais ceux qui jettent l’effroi dans les cœurs, d’un simple coup d’œil, sont les rares individus que l’on appelle « monstre ». Kaito est un monstre et il en est très fier. Même parmi les hommes-poissons, il possède une apparence hors normes, car s’il partage des attributs marins commun à son espèce, sa tête de cyclope est une exception qui fait froid dans le dos. Sous sa tignasse violette, un seul œil, une seule paupière qui s’ouvre en grand pour lancer un regard au premier abord inexpressif. La pupille de l’étoile de mer a un don singulier : elle transperce les êtres d’un seul regard et tente de déceler de quoi est faite votre âme. Passé au crible, vous avez peu de chance d’en sortir indemne car aucun homme sur cette terre ne peut se targuer de susciter la confiance de Kaito dès le premier regard. Si vous êtes un frère, un habitant des profondeurs, vos chances de survie s’accroissent et vous aurez peut-être le droit d’observer plus attentivement votre interlocuteur.
Vous verrez alors que sa peau bleue cache un trésor de la nature : une anatomie hybride entre humain et étoile de mer. La première chose qui vous sautera aux yeux sera probablement ce deuxième œil au niveau du nombril. Aussi rond que le monde, cette pupille bouge de façon indépendante et offre à son détenteur un champ de vision plus large mais aussi « plus près du sol ». Avec Kaito les coups bas sont inutiles, sauf si vous visez justement ce globe oculaire et auquel cas, armez-vous d’un fusil de précision, car sinon, vous risquez de frapper son armure. Celle-ci semble justement avoir été faite sur-mesure, en suivant une esthétique qui n’existe pas à la surface. Mélange de plaques ou d’écailles en métal, cet étrange alliage est orné de pics au niveau du cou pour on ne sait quelle raison. Toujours est-il que ces pointes ont un effet dissuasif sur quiconque voudrait décapiter l’homme poisson.
En poursuivant l’examen minutieusement, vous tomberez sur d’autres bizarreries comme ces minuscules boutons disséminées de part et d’autre de son corps et qui ne sont, ni de l’acné ni des piqûres d’insecte, mais bel et bien les papules qui lui servent à respirer sous l’eau. Plus étranges encore sont les huit plaques d’eczéma que vous pourrez constater au niveau de ses genoux, de ses chevilles, de ses épaules et de ses coudes. En réalité des madréporites reliées au système hydraulique interne de Kaito, si vous vous penchez trop près d’elles, il est probable qu’elles vous envoient un petit jet d’eau au visage pour vous inviter à détourner le regard. Mais si vous avez évité ce moment gênant, vous aurez peut-être l’occasion d’apercevoir l’ultime extravagance du corps de cette étoile de mer : des champignons longilignes de petites tailles et dont les chapeaux plats sont courts mais très collants. Capables de se rétracter ou de s’allonger ces podias disposés sur ses doigts et ses paumes, ont la surprenante faculté de s’accrocher et de rester fixées à toutes les surfaces qu’elles touchent.
Du reste, vous feriez mieux de vous méfier davantage de ses poings que de ses mains. Car si vous êtes un humain ou un de ces fanatiques qui ont érigé Xoth en idole, votre vie peut très brutalement arriver à son terme. Bouillonnant, Kaito est le genre de personne qui ne cherche qu’un prétexte pour vous déclarer sa flamme à coup de trident. Un pas de travers, un regard mal placé et il vous fusillera de son œil de cyclope avant de vous molester jusqu’à ce que vous imploriez sa clémence. Clémence qu’il n’accorde qu’aux rares élus capables de faire preuve de grandes qualités morales. L’homme-poisson conçoit le monde à travers un prisme résolument utopique : pour lui, les forts devraient défendre les faibles et non tirer avantage de leur puissance pour jouir de privilèges sur le dos des plus mal lotis. Ainsi, il exècre les êtres humains parce qu’ils enfreignent cette loi depuis des siècles et ont prouvé, avec l’invention de l’esclavage, que l’espèce toute entière était gangrenée par le despotisme.
Mais il ne se fait pas d’illusions non plus sur les siens qui, brimés depuis des lustres, feront preuve du même vice dès qu’ils seront libérés de leurs chaînes. Partant de ce constat, à quoi bon lutter pour un idéal qui imposerait aux hommes d’aller contre leur propre nature ? Pour Kaito la réponse est claire comme de l’eau de roche : la vie est un combat constant contre des forces qui nous dépasse. Leur faire face, les confronter, réussir à se dépasser, voilà ce qui fait de nous des créatures intelligentes digne d’exister. Cynique, pragmatique ou pessimiste, l’étoile de mer est probablement un mélange des trois lorsqu’il s’agit de porter un jugement sur les êtres pensants qui peuplent ce monde. C’est aussi et surtout, un guerrier farouche et un artiste martial digne de ce nom. S’il se lance dans un combat, il ira jusqu’au bout et il fait preuve du même acharnement dans tous les domaines.
Kaito ne passe pas une journée sans s’entraîner, sans chercher à repousser ses limites ou à éprouver ses forces et ses faiblesses. Il fait partie de ces hommes qui n’ont pas été dotés d’un esprit philosophe ou d’une intelligence sémillante : lui, il exprime les choses avec le corps, il ressent avec le corps, il pense avec le corps. Les seuls moments où l’étoile de mer est inactive c’est lorsqu’il dort, qu’il a été mis k.o ou qu’il médite. Cela fait donc de lui un homme d’action, souvent incapable de rester sur la touche et toujours prêt à « livrer bataille » peu importe le sujet. Ce tempérament déteint sur son quotidien et il fait preuve d’un esprit de compétition la plupart du temps bien trop exalté par rapport à la tâche qui lui incombe. Faire le ménage devient « affronter la saleté », réparer la coque d’un navire se transforme en « détruire les avaries » et jouer à un jeu de carte peut facilement donner lieu à « une joute épique contre un adversaire sournois ».
Même s’il n’est pas mauvais perdant, Kaito a du mal avec la défaite, encore plus lorsqu’il s’agit d’un véritable combat. Il ne supporte pas de mesurer l’étendue de sa faiblesse et si l’existence de personnages plus puissants le motive à se dépasser, au fond de lui, il demeure extrêmement inquiet sur sa capacité à mener à bien l’objectif qu’il s’est fixé. La moindre débâcle face à un ennemi peut le faire douter plus ou moins violemment de sa propre force et il n’a pas encore trouvé la parade à ces immenses moments de solitude et de désespoir qu’il expérimente parfois lorsque le sentiment de faiblesse revient au galop. C’est néanmoins lorsqu’il touche le fond de cette manière qu’il revient à la surface plus fort qu’auparavant… et c’est probablement ce qui fait de lui, la personne la plus résiliente que ce monde ait connue.
HISTOIRE
~ PROLOGUE ~
Une sombre nuit d’automne 1484, un millier de sirènes, de tritons et d’hommes-poissons sont brutalement kidnappés aux quatre coins du monde et emmenés loin de leurs foyers. Après la peur, la colère et les larmes, le besoin de guérir du traumatisme intégrera cet événement tragique à l’Histoire du peuple des mers en lui donnant un nom : « La Grande Rafle ».
Bien avant que le temps n’atténue le trauma, dans la cale d’un navire aux voiles noires où hommes, femmes et enfants ont été parqué comme du bétail, quelques sirènes entonnent une douce mélopée, reprise en chœur par leurs frères et leurs sœurs. Bientôt, l’effroi quitte les cœurs et l’espoir reprend ses droits. Kaito fait partie des plus jeunes à bord, il est âgé de sept ans et découvre avec fascination le merveilleux chant des sirènes.
Ce souvenir restera à jamais gravé en lui.
1485 – Île Inconnue, Grand Line.
« GAAAAARDE A VOUS !! »
La voix est féminine mais n’est certainement pas celle d’une sirène. Mains sur les hanches, le visage fermé, Mairuka jauge les nouvelles recrues d’un œil mauvais. Sa peau turquoise et les branchies cachées par ses longs cheveux roux laisse facilement deviner qu’il s’agit d’une hybride. Probablement la raison pour laquelle elle a été nommé capitaine d’une escouade d’homme-poissons dont la seule fonction et de servir de chair à canon pour le Gouvernement Mondial. Son regard s’arrête sur le plus petit du lot : Kaito, 8 ans et demi, 1m39. Une grimace consternée vient briser son masque de glace, elle fait un pas en avant et se penche vers le gosse en examinant son seul et unique œil. A l’intérieur de son orbite, elle peut lire la peur, la vulnérabilité et une immense solitude mais pourtant, malgré ses tremblements de chiffe molle, il reste droit comme un i. Mairuka en conclut qu’à la première mission, il ne passera pas la nuit alors elle se redresse et balance avec dédain...
« Toi t’es bon pour faire 100 pompes, 100 squats, 100 abdos et 10km de course par jour… »
« Mais… ?! »
« ON DISCUTE LES ORDRES ?! »
Le gamin avale de travers et fait de gros efforts pour ne pas se liquéfier sur place. Le regard noir que lui lance Mairuka est lourd de sous-entendus, alors il opine du chef et s’exécute sans plus attendre. Le visage à quelques centimètres du sol, Kaito entame quelques pompes avant de se faire écrabouiller la main. Dans un cri de douleur, il relève la tête et rencontre de nouveau ce terrible regard.
« Rapproche tes mains gamin et fais-moi de VRAIS pompes ! »
Sur ces mots, elle retire son pied et entame elle-même le décompte. Au bout de dix, elle s’arrête et pose les yeux sur le reste des bleus. Sa tête se penche sur le côté et elle affiche alors le sourire le plus chaleureux du monde.
« Vous attendez quoi pour vous y mettre aussi ? QUE JE VOUS BUTE ?! »
La menace suffit à faire des émules et très rapidement, tout le monde se retrouve face contre terre, sous le regard perçant de Mairuka. Une ombre passe sur son visage alors qu’elle se demande combien d’entre eux passeront le mois…
« RETENEZ BIEN UNE CHOSE POISSONS D’EAU DOUCE ! »
Les cents pompes sont terminées, Kaito se redresse difficilement et lève les yeux vers sa cheffe.
« SI VOUS SUIVEZ MES ORDRES A LA LETTRE… VOUS POURREZ VOIR UN AUTRE JOUR SE LEVER ! »
Un silence de mort frappe l’assistance. Mairuka a le visage fermé.
Combien d’entre eux restera-t-il à la fin de l’année ?
1487 – Île inconnu, Grand Line.
« On vient de perdre Willy… »
Les coups de canons à répétitions empêchaient toutes réponses d’être audibles, le sol trembla à de multiples reprises, secouant le bâtiment dans lequel la Tidal Squad s’était réfugiée. Mairuka jeta un coup d’œil sur le corps sans vie de son camarade et croisa le regard du médecin : il était exténué et très inquiet. La guérilla durait depuis bientôt un mois et malgré la force et l’endurance légendaires des hommes-poissons, une demi-douzaine d’entre eux ne suffisait pas à lutter contre une armée. Alors qu’elle réfléchissait à une nouvelle tactique, le grésillement de l’escargophone et la voix familière d’un officier du Gouvernement Mondial la stoppa net.
« Mairuka ! MAIRUKA ! »
Son cœur s’accéléra tandis qu’elle décrochait le combiné.
« QU’EST-CE QUE VOUS FOUTEZ BORDEL ?! »
« On a perdu la moitié des ho… »
« J’EN AI RIEN A FOUTRE MAIRUKA ! RETOURNEZ AU COMBAT OU J’VOUS ENVOI TOUS A LA POTENCE !!! »
Alors qu’elle s’apprêtait à répondre par l’affirmative, une petite main bleue se posa sur son bras. Mairuka baissa les yeux et aperçu le visage de cyclope de Kaito. Le regard inquiet du gamin d’il y a trois ans avait disparu, remplacé par un œil vide et rond où l’on peut apercevoir au plus profond, un océan de sérénité. Le nœud sur la gorge de la femme-poisson se resserra un peu plus pendant que le garçon lui annonçait sa résolution, entre deux coups de canons.
« Je vais faire diversion, vous fuyez par la mer. »
« Mais si l’on déserte nos têtes seront mises à prix !! »
L’intervention du médecin terrifié avait coupé la parole à Mairuka mais étrangement, elle ne réagissait pas. Son esprit cherchait une solution à vive allure, en vain. Il lui était impossible de trouver un scénario où ils auraient la vie sauve : faire face, c’était mourir. Il n’y avait nul autre choix que de fuir… mais laisser un garçon de dix ans se sacrifier pour elle ? Hors de question. Si quelqu’un devait se sacrifier pour sauver tout les autres, c’était à elle et elle seulement d’assumer ce rôle. Plus aucun homme ne mourrait sous son commandement, il était temps qu’elle tire sa révérence et c’était l’occasion d’en finir avec les honneurs.
« T’es encore trop faible pour jouer les héros Kaito… laisse faire les pros. »
Tous les hommes se figèrent alors qu’elle leur tournait le dos pour faire face à la porte. Une larme se mit à couler le long de ses joues turquoises et quitta son visage pour chuter vers le sol. Après avoir ouvert la porte en grand, Mairuka fit un pas en avant et rassembla tout son courage pour leur adresser ses adieux.
« Tidal Squad, ceci est mon dernier ordre… votre ultime mission. »
Le hurlement des canons s’était tu depuis plusieurs minutes déjà, plongeant l’assistance dans un silence oppressant.
« DISPERSEZ-VOUS, GAGNEZ LA MER ET REJOIGNEZ GYOJIN-TO !! MOURIR N’EST PAS UNE OPTION !!!! »
Sa silhouette disparue dans la lumière écrasante du jour et l’écho lointain des cris de soldats ennemis envahit l’atmosphère. Les quatre hommes-poissons laissés derrière demeurèrent sous le choc pendant une seconde, avant de partager le même regard déterminé et d’acquiescer en silence. Ils quittèrent leur abri comme un seul homme et hurlèrent leur rage à la face du monde avant de rejoindre Mairuka sur le champ de bataille… Kaito en première ligne.
Les râles d’agonies succédèrent au tumulte du combat. Et l’impitoyable silence reprit ses droits.
1490 – Gyojin-To, Red Line.
Dans les rues sous-marines du célèbre royaume des hommes-poissons, une jeune baleine nommée Calypso fonce droit sur un cyclope aux cheveux mauves.
« KAITO-KUUUUN !! »
L’interpellé fait volte-face, juste à temps pour réceptionner le boulet de canon qui lui arrive en plein buste mais il n’a pas le temps de voir qu’une petite sirène le suivait de près. Le second choc le déséquilibre et ils se retrouvent à terre en un rien de temps. Calypso est la première à se relever et à reculer pour observer ses deux amis, de son côté l’homme-poisson laisse la fillette frapper sa poitrine à de multiples reprises, l’air amusé. Il prend alors sa petite main dans la sienne et la relève, puis il adopte une posture chevaleresque et lui lance un grand sourire
« Qu’est-ce qu’un humble roturier peut faire pour vous Hime-Sama ? »
Il plonge son regard de cyclope à l’intérieur de celui de Scylla et affiche un air faussement naïf. Celle-ci rougit et détourne son visage, avant de reprendre contenance rapidement pour le foudroyer du regard. Kaito sait exactement pourquoi elle est là mais visiblement, il trouve ça plus amusant de la faire tourner en bourrique. Il faut dire qu’elle est sacrément mignonne quand elle fait la moue…
« Arrête de jouer les idiots et emmène-nous à Beverly Fish ! Tu as promis de m’accompagner faire les boutiques !! »
Le garçon grimace, partagé entre deux émotions : le remord et l’émerveillement. En repensant aux dernières semaines, il réalise qu’il a complètement négligé la jeune princesse en donnant la priorité à son entraînement. Mais maintenant qu’il est au pied du mur et qu’elle lui fait les gros yeux, il doit reconnaître qu’il a bien du mal à lui dire non. Gêné, il essaie quand même de se défiler une dernière fois en sachant pertinemment qu’il n’a strictement aucune chance d’échapper à ses engagements.
« Gna gna gna ! C’EST TOUJOURS IMPORTANT KAITO !! Mais moi j’attends plus alors soit tu m’obéis soit… »
La colère enfantine sur le fasciés de Scylla laisse place à un masque de sadisme digne des plus grands psychopathes de l’histoire. Le changement est si soudain, si radical, que l’œil de Kaito s’écarquille au point de doubler de taille. Un rictus malsain se dessine sur le visage de la sirène qui lui jette un regard noir pour enfoncer le clou.
« … je le dis à papa ! »
En un instant, le visage de l’homme-poisson devient blême et l’image du roi Neptune l’envoyant croupir dans les cachots du Palais Ryugu se plante dans son esprit. Si cela avait été possible, une goutte de sueur aurait certainement coulée le long de sa tempe… mais à Gyojin-to l’atmosphère était composée d’eau : ce genre de phénomène n’arrivait donc jamais.
Ce même atmosphère permettait toutefois au son de se propager à une vitesse bien supérieure au monde de la surface. C’est ainsi que les premiers cris de paniques retentissant à l’autre bout de l’île se propagèrent en quelques secondes aux quatre coins du royaume, pour finalement atteindre les tympans de Kaito. Son corps réagit au quart de tour et bien qu’il eût tout oublié de sa précédente vie il se retrouva dans les mêmes conditions physiques qu’autrefois. Le cœur battant la chamade, les muscles tendus, les nerfs à vifs, l’étoile de mer eut pour premier réflexe de diriger son regard vers le danger, mais il n'y avait rien d’anormal à signaler. L'œil au niveau de son bassin commença alors à scruter les alentours avec la vivacité d’un rapace tandis qu’il se redressait pour protéger de toute sa hauteur la princesse sirène. Au même moment, deux hommes-poissons tombèrent comme la foudre dans leur dos : la Garde Royale en personne avait été mobilisé… cela ne présageait rien de bon.
« Hime-Sama, le roi Neptune nous a chargé de votre protection. »
« Gyojin-to est attaqué, nous devons vous emmener en lieux sûr. »
« Attendez… quoi ?! »
Le petit visage de la sirène se décomposa en une moue apeurée et des larmes commencèrent à mouiller ses yeux. De son côté le baleineau se colla à la jambe de Kaito, l’ai inquiet. Son coeur se serra en percevant l’angoisse de ses deux amies et il voulut immédiatement rassurer Scylla en faisant un pas dans sa direction. La main d’un garde le stoppa net et son regard grave amplifia le sentiment de terreur qui s’installait doucement dans les tripes du garçon.
« On s’occupe d’elle, si tu veux être utile rend-toi au palais ! »
Sur ces mots, ils disparurent avec la princesse et laissèrent l’étoile de mer seule en compagnie de Calypso. Pendant les quelques secondes que durèrent ce flottement, des sensations contradictoires se bousculèrent en lui. Un froid polaire s’était emparé de ses jambes alors que sa poitrine bouillonnait, comme si l’adrénaline qui pulsait dans ses veines affrontait sa peur panique du danger. La nageoire du baleineau le heurta et il reprit conscience de la réalité : le tumulte d’un combat se répandait à travers toute l’île et d’innombrables hurlements d’effroi se relayaient sans discontinuité. Kaito serra le poing puis regarda par-dessus son épaule avant de partir comme une balle en direction de la zone de guerre. Pris au dépourvu, Calypso resta au milieu de la rue désertée et fit de gros efforts pour ne pas pleurer. Elle ne put toutefois retenir quelques sanglots que le chaos assourdissant balaya dans l’indifférence la plus totale.
« SOLDATS PROTÉGEZ VOTRE ROI !! LA MORT EST UNE JOURNÉE QUI MÉRITE D'ETRE VÉCU !!! »
Les yeux de Kaito s’écarquillèrent face à l’hécatombe. Le champ de bataille s’était transformé en un gigantesque charnier ou des centaines de corps gisaient, brisés comme des pantins désarticulés, privés de leurs membres et de leurs dignités. L’odeur de la mort s’infiltra dans les narines du garçon, soulevant son cœur et le forçant à mettre une main devant sa bouche pour ne pas régurgiter son dernier repas. Sur l’esplanade devant le Palais Ryugu combattaient bravement les derniers guerriers encore debout, ou du moins essayaient-ils. Un monstre aux allures d’humanoïde, à peine perceptible tant il était rapide, faisait un carnage dans leurs rangs. Ni armes, ni gyojin karaté ne semblait pouvoir tenir tête à cette créature guidée par sa seule soif de sang. La résistance que lui offraient les tritons et les hommes-poissons était vaine et futile : comme une déferlante impitoyable, il semait mort et désolation dans son sillage. A quelques mètres de là, Kaito n’était plus maître de son corps. Des tremblements secouaient ses membres avec une frénésie surnaturelle et son regard était la dernière chose qui demeurait figé. L’étoile de mer était en train de revivre le drame qui s’était déroulé trois ans plus tôt…
Lorsque la Tidal Squad faisait son dernier baroud d’honneur, un miracle s’était réalisé sous leurs yeux ébahis : l’armée adverse avait été annihilé par un illustre inconnu, mais l’ennemi vaincu n’était pas le seul à avoir fait les frais de ce mystérieux combattant. Le port avait été dévasté, le navire du gouvernement mondial coulé, tous les civils s’étaient faits massacrés et en moins d’une heure il n’y avait plus un seul humain encore vivant. Seule la Tidal Squad avait été épargnée. Alors, lorsque l’auteur de ce prodige s’était révélé à eux, Mairuka et ses hommes l’avaient accueilli comme le messie… et avait chèrement payer le prix de leur candeur. Car cette créature n’avait nullement l’intention de laisser de témoins derrière elle, peu importe qu’ils soient de sa propre espèce. Une bête affamée ne faisait pas la distinction entre un semblable et une proie, tout ce qui respirait était un potentiel repas.
Ce jour-là, Kaito était mort pour la première fois. Égorgé comme un mouton, sacrifié sur l’autel de l’avidité, il n’était qu’une mise en bouche pour l’ultime prédateur. Ce n'est qu'avec le reste de ses camarades que le gargantua eu droit au festin digne d’un roi, de quoi satisfaire son appétit insatiable pendant quelques heures de plus. Il avait ensuite quitté l’île en ne laissant derrière lui, qu’un gigantesque cimetière à ciel ouvert. Si le jeune garçon était toujours en vie, il ne le devait qu’à l’extraordinaire capacité de régénération des étoiles de mer et une pluie diluvienne qui s’était abattue pendant une nuit entière sur tout le pays. Il avait survécu, mais son cerveau réduit à néant n’avait gardé aucun souvenir. Le Gouvernement Mondial avait ensuite fait de lui le bouc émissaire de cette sordide soirée, l’obligeant à endurer la vie d’un amnésique en cavale jusqu’à ce qu’il rejoigne par chance, l'île des hommes-poissons.
Aujourd’hui alors que la tragédie se répétait, le corps de Kaito revivait en boucle le traumatisme de sa propre mort. A nouveau il éprouvait le supplice de ses membres fantômes qu’on arrachait, qu’on dévorait, qu’on digérait lentement et qui se régénérait peu à peu, recréant d’abord les os, les nerfs, les muscles et bientôt la peau. Chaque cellule, chaque molécule de son corps était soumise à une torture que son cerveau était incapable d’appréhender. Il avait perdu la mémoire en même temps que la vie mais les sensations elles, n’avaient pas disparues. Paralysé par la douleur, incapable de réfléchir correctement face aux tourments, l’homme-poisson agit sans réflexion et amena son avant-bras jusqu’à sa bouche pour le mordre avec une violence inouïe. Ses crocs se plantèrent dans la chair et la découpèrent sans la moindre difficulté, arrachant un lambeau de peau qu’il recracha avec dégoût.
Cette souffrance bien plus réelle que les précédentes, chassa finalement sa torpeur et il reprit enfin possession de ses moyens. Entre temps, la bête avait fini de massacrer tous ceux qui osaient lui tenir tête et des litres des sangs formaient désormais autour de lui, la toge vermillon d’un tyran. Le regard du monstre se tourna alors vers le Palais Ryugu et Kaito comprit immédiatement que le Roi Neptune serait sa prochaine cible. Le temps cessa de s’écouler normalement pour lui et pendant les quelques secondes qui s’étirèrent indéfiniment, une voix inconnue retentit dans son esprit.
* T’es encore trop faible pour jouer les héros Kaito… *
Cette phrase lui fit réaliser à quel point il était insignifiant. Sa force actuelle ne lui permettrait pas de faire mieux que les gardes royaux même si en s'interposant il offrirait peut-être à Neptune quelques minutes pour s’échapper. Toutefois, s’il combattait il serait probablement tué ou pire, dévoré vivant. Envisager la victoire face à une telle créature n’était que pure folie. A quoi bon se battre dans ce cas ? Gyojin-tō et son roi était condamné, personne ne pourrait lui échapper !
En revanche s’il fuyait... il avait peut-être une chance d’en sortir vivant ?
Un éclair de douleur rappela Kaito à la réalité et il remarqua soudainement que la bête avait disparu de son champ de vision… ou plutôt, que le monde s’était étrangement mis à tournoyer autour de lui. Bizarrement il ne ressentait plus la moindre souffrance et à vrai dire, il ne ressentait plus rien. Abasourdi, il chercha à fixer son regard mais n’y parvint pas jusqu’à ce que sa tête heurt quelque chose. Là, son œil s’écarquilla brutalement : à quelques mètres de lui la bête dévorait son corps décapité avec le même appétit féroce qu’autrefois. Cette vision réveilla une terreur si violente qu’il mit quelques secondes avant de comprendre qu’aucun son ne jaillirait de ses lèvres pour l’exprimer. Il n’avait plus ni mâchoire, ni cordes vocales. Réduit au silence et à l’impuissance, l’étoile de mer se vida de son sang lentement. Le sourire de Scylla apparu dans ses pensées alors que des larmes commençaient à couler.
Le chant d’une sirène s’éleva dans les airs, reprit en chœur par des voix sibyllines.
~ Epilogue ~
La deuxième mort de Kaito face à Xoth ne sera pas non plus définitive et cette fois-ci, il conservera même ses souvenirs. Grâce à Calypso, Scylla retrouvera son corps en piteux état et l’emmènera avec elle dans un refuge du monde sous-terrain. Après plusieurs semaines de convalescence où son corps se régénérera à partir de sa tête coupée, elle lui racontera la mort de Neptune et la prise de pouvoir du Yonkou. Puis, lorsqu'il fut enfin rétabli, elle lui proposera de l'accompagner vers la surface pour y trouver de puissants alliés. Mais l'homme-poisson ne pouvait plus se regarder en face : ces journées de rétablissement, il les avait passé à ressasser ses derniers moments. Mort comme un lâche, il n'avait pensé qu'à sa propre survie au moment où le royaume tout entier avait besoin de lui. Sa propre faiblesse le dégoûtait et il s'était donc juré de devenir la créature la plus puissante du monde, pour prendre sa revanche. Incapable de le faire changer d'avis la jeune princesse quitta les abysses résignée et amère, accompagnée par ses protecteurs et la baleine albinos. De son côté, Kaito porta son regard vers les ténèbres : là, quelque part au fond de l’abîme, il trouvera le pouvoir dont il avait besoin pour protéger ceux qu'il aime... mais pour cela, il va devoir tuer l'être fragile et craintif qu'il était jusqu'à maintenant.
Pour devenir un monstre, un léviathan.
Presque trente ans plus tard à Water Seven, les hommes-poissons utilisés comme main d’œuvre par la pègre du Dock 4 décident de lancer une grève pour faire valoir leurs droits. Mais lorsque les hommes de Giovanni Donino décident de mater la révolte par la force, ils rencontrent une résistance surprenante : un cyclope à la peau bleu et armé d'un trident, éradiqua en quelques instants la totalité des hommes envoyés sur place. De retour parmi les vivants Kaito n'avait pas l'intention de laisser ses frères souffrir plus longtemps. Malheureusement, les éminences grises de l’Underworld se servirent de son ancienne prime pour faire intervenir la Marine et l’obliger à quitter l'île, bien malgré lui. De nouveau en cavale, l'étoile de mer se fit néanmoins la promesse de mettre un terme définitif à toute forme de tyrannie sur son peuple.
Mais d'abord, il lui faudrait retrouver Scylla et Calypso...
PSEUDO SUR LE NET
25 ans
Lord Boros - One Punch Man
Kirie <3
Dernière édition par Kaito le Mar 6 Oct - 9:36, édité 1 fois
Je précise que mon histoire n'est évidemment pas "complète" vu que Kaito a 45 ans ça aurait été trop long à raconter (on y serait encore en décembre mdr) et j'ai souhaité aborder en priorité les événements qui l'ont "forgé".
On l'a attendu cette présentation, mais maintenant qu'elle est là, on va enfin pouvoir s'y pencher !
Alors, on va débuter avec la forme : absolument rien n'est à redire ce sujet. La mise en page est agréable, il n'y a presque aucune faute, ton style d'écriture correspond bien à ton personnage ... Bref, un plaisir à ce niveau là.
Concernant le fond cependant, il y a certaines choses qui méritent qu'on en discute. En premier lieu, il y a quelques soucis de cohérence, voire même quelques facilités scénaristiques, notamment au niveau de la Tidal Squad qui sort un peu de nulle part, sans justification quant à son existence. On manque clairement d'informations à ce niveau là. Mairuka de son côté, étant le seul PNJ n'existant pas déjà de ton histoire, aurait également mérité une meilleure caractérisation. Dans l'état, elle ressemble à un personnage fonction, "l'instructeur de l'armée méchant mais qui en fait s'identifie avec les troupes qu'il malmène". Ça fonctionne bien sûr, mais j'aurais aimé que cette partie de l'histoire soit explorée plus en profondeur, bien plus même.
Le gros point fort de cette présentation, c'est son intégration dans le contexte global, indéniablement. Elle ne passerait sur aucun autre forum One Piece et ça fait plaisir à voir, simplement parce que l'ombre de Xoth et de sa prise de pouvoir planent au dessus du récit. Malheureusement, Xoth ressemble aussi à un personnage fonction dans le récit, surtout dans la première partie en fait. Le fait qu'il ait dévoré l'escouade correspond bien au personnage, mais le fait que ce soit révélé aussi tard fait un peu "au fait, j'ai oublié de vous dire, mais il l'avait déjà mangé le gars !". C'était dommage, parce que le passage du putsch était bien maîtrisé.
Au final, c'est juste un peu dommage que Kaito ne soit qu'une "éponge" à qui des choses arrivent, sans qu'il n'agisse vraiment véritablement. Je ne m'attendais pas à un duel dantesque avec un empereur, bien sûr, mais avant le dernier paragraphe il se fait un peu balader le Kaito, sans forcément agir activement. D'ailleurs ce dernier paragraphe était vraiment dommage, il justifiait le caractère présent du personnage, mais il semblait trop rushé. Au final, l'histoire en elle même, justifie assez faiblement tous les autres aspects de la personnalité de Kaito. Je comprends qu'il est compliqué de raconter toute la vie d'un personnage avec autant de vécu, mais on a une vraie dichotomie entre ce qui nous est donné en descriptions, et l'histoire qui nous est présentée.
Malgré tout, cette présentation était très très agréable, ton style est un vrai plaisir à lire et au fond, tout ce que j'aurais aimé c'était d'en apprendre plus sur ton personnage !
Félicitations, tu es validé à 6 800 Dōrikis si on se base sur ce bon vieux barème. En comptant le bonus de 1 000 Dōrikis actuellement offert aux pirates et le bonus parrainage offert par ta capitaine, de 936 Dōrikis quand même, on en arrive à un total de 8 740 Dōrikis ! Tu peux donc débuter ton aventure sur Grand Line, accompagné de ta lame de qualité supérieure. Tu écopes également d'une prime de 100 millions de Berries, mais d'aucune contre prime pour le moment, puisque ce qui permettrait le justifier est un peu léger pour le moment. Je te félicite donc à nouveau et te souhaite un bon jeu sur notre beau forum !
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I come with the wave - Kaito [100%]
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