27 ans auparavant..
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— Dit moi… Tu voudrais bien me rendre un dernier service avant que je disparaisse .. ?

La pièce était peu éclairée, une simple bougie semblait faire l’affaire procurant une lueur de lumière très faible. La flamme était dansante, comme si elle allait s’éteindre d’un instant à l’autre, l’ambiance de la scène était terne, pas un mot si ce n’est la phrase du premier protagoniste. L’ambiance était morte, calme, comme annonciateur d’une violente tempête.
— Ne dit pas cela voyons que di… Le second personnage fut coupé dans ses paroles par le premier, sa voix s’était un vieil homme. Il ne parlait pas très fort, il était également possible d’entendre une faible pointe de tristesse dans ses mots. Il savait que c’était bientôt la fin pour son camarade mais souhaitait garder le sourire, un sourire aux lèvres comme il avait toujours su le faire, comme il le faisait, comme il l’avait toujours eu lorsqu’il parlait de découvrir le monde, d’espérer la paix.

— Tu essayes toujours de voir le bon coté de la pièce toi, mais je suis réaliste. Je vais mourir dans quelques jours, alors autant me donner à eux. Tu as attiré assez de foudre sur le village comme ça pour me protéger, cesse donc de jouer le père avec moi. Souffla le premier, sa voix était un peu plus grave. C’était un adulte, probablement dans la fleur de l’âge. On pouvait également écouter de la tristesse entre ses mots, chacune de ses paroles semblaient coupées par ses émotions, crachées avec instance pour tenter d’en masquer la tristesse qui pouvait s’en dégager. Le vieil tremblait légèrement, déposait ses deux mains sur le rebord de la table. Il ne savait plus quoi faire, il savait que le destin de son camarade était inévitable, c’était la mort qui l’attendait et que rien ne pourrait le faire changer d’avis. Le vieillard avait beau pesté plusieurs fois son refus, rien à faire. Connu pour son calme exemplaire, il perdait patience pour la première fois et haussa le temps. Une dispute d’une grande ampleur secoua les deux hommes qui sortirent de la maison pour la poursuivre. La lune était pleine dans le ciel, comme pour assister d’elle même à la tragique scène qui se produisait. Lorsque le premier homme quitta la maison, les rayons lunaires vinrent l’éclairer totalement présentant sa silhouette malgré l’obscurité ; c’était un grand gaillard, très grand, il dépassait le vieillard d’une bonne dizaine de tête. L’homme devait mesurait probablement quatre mètres de haut, il possédait une teinte de peau mate, des cheveux noirs de jais qui partaient dans tout les sens. Il avait une véritable posture menaçante, ses bras étaient énormes et sa musculature en ressortait.

Son visage lui était sévère, mais on pouvait parfois y trouver une pointe de bienveillance. Il était marqué par la vie et ses combats comme pouvait le témoigner une cicatrice sur sa joue en dessous de son œil droit. Il portait une sorte d’armure qui racontait une histoire par ses nombreuses marques, cet homme était un combattant. Un guerrier qui avait de l’expérience et avait survécu à des nombreuses batailles.

— Même si je le voulais de tout mon corps, ce serait impossible. Tu le sais bien. Souffla le guerrier au clair de lune, le second vieil homme sortait à son tour en poussant un terrible soupire comme si le poids du monde s’abattait soudainement sur ses épaules. C’était horrible à vivre pour lui comme situation, il allait perdre un fils. Contrairement au premier, il était minuscule devant probablement atteindre le mètre vingt debout, il n’était pas marqué par la vie et ses combats ~ mais par le temps. Le temps avait fait de lui un vieil homme incapable d’agir contraint de regarder un autre qu’il considère comme son fils aller donner sa vie pour ce qu’il jugeait comme futilité.

— Et ta femme.. ? Qu’est-ce que tu vas lui dire… ? Souffla une seconde fois le vieil homme, le grand gaillard se retourna sur lui même regardant son mentor dans les yeux en souriant.

— Je vais la sauver, c’est la seule option pour qu’elle, mon enfant, et le village puisse survivre. Souffla t-il, étirant un sourire sur ses lèvres. Ce sourire caractéristique, le vieil homme était à la fois content et triste, c’était probablement la dernière fois qu’il allait y assister. Le grand gaillard devant lui, l’homme qu’on considérait comme son fils souriait sereinement, prêt à accepter la mort.
— J’aimerais juste te demander quelque chose grand-père. Instaurant une ambiance encore plus sérieuse, le grand gaillard serrait légèrement son poing.


— Occupe toi de mon fils s’il te plaît. J’aimerais qu’il puisse grandir avec un modèle, qu’il apprenne ce que signifie être un homme, qu’il soit droit dans ses bottes, qu’il mange correctement, qu’il devienne aussi grand que moi, qu’il soit fort comme toi, j’aimerais que tu deviennes un père de remplacement pour lui, s’il te plaît. Sa voix tremblait légèrement, ses émotions éclataient tandis que quelques larmes commençaient à perler le long de ses joues terminant à ses pieds.




— Je t’en fais la promesse Marco.. Annonça le vieil homme, la voix tremblante, ses yeux devenaient également humides, il pleurait sous ses lunettes.