« Résistance et obéissance, voilà les deux armes de l'homme civilisé. Par l'obéissance il assure l'ordre ; par la résistance, il assure la liberté. » — B., « La servitude volontaire », 1410.
Lorsque le temps s'arrête pour un individu le jour de sa mort, le monde, lui, continue de tourner. Il nous aura tous vus naître, et nous verra tous le quitter un jour, mais il maintiendra sa course effrénée, indifféré par les jeux de ses créatures. Les lieux semblent être leurs propres maîtres, ses occupants ne pouvant alors prétendre à rien de plus qu'être de simples hôtes.
Plus ou moins conscients de leur condition de passagers clandestins, les Hommes s'affairent à leurs activités, tous mus par une pulsion vitale. Ne pouvant échapper à la mort, ils tentent de donner un sens à leur vie. Et certains y parviennent. Car certains hommes ne trépassent pas ; ils entrent dans la Légende. L'on peut assassiner une personne, mais pas ses idées. Son esprit s'héritera, et traversera les âges pour prolonger sa danse avec le temps. Des esprits rivaux s'affrontent depuis des millénaires au travers de multiples incarnations. C'est autour d'eux que se sont formés les institutions les plus puissantes, comme celle du Gouvernement mondial, et autour d'eux que les affrontements les plus atroces se déroulent.
***
« Puru-puru-puru-puru. *katcha* ... Star Top, Morgan, Allister's. Mot de passe : "comment va votre maire ?". *clic* »
Une télécommunication discrète. Des mots dits rapidement, comme s'ils avaient peur d'être entendus. Tes anciens contacts au sein de la Marine se montrait parfois très utiles. Certains osaient même prendre le risque de se mouiller pour te lâcher quelques infos. Aussi vagues pouvaient-elles paraître, tu devinais que ces informations t'apportaient une île, un quartier, et un contact à y retrouver. Ce que tu ne devinais pas, cependant, c'était pourquoi la Marine était si bien renseignée sur les événements se tramant au Pays des Entrepreneurs, sans pour autant lever le petit doigt. Mais quoi qu'il en soit, ta volonté d'en découdre l'emportait, et tu te rendais donc à ce petit rendez-vous arrangé par ton contact.
***
Le soleil cognait rudement sur cette immense île, et la gigantesque cité bétonnée qu'était Morgan rendait la zone plus suffocante encore. Du goudron, des barres métalliques, de grandes baies vitrées, tout ici était confectionné par la main de l'Homme. Mis à part quelques arbres plantés ça et là, le long des avenues, rien ne laissait place à la Nature. Des immeubles à perte de vue, une foule grouillante dessinant des masses difformes se propageant au travers des axes routiers qui découpaient la ville en long et en large, et dans tout ça, un tout petit bar, aussi discret qu'inconnu, à retrouver en secret. Aucune indication ne permettait de retrouver ce lieu en plein coeur de l'immense métropole. Orné d'une enseigne assez rustique, constituée d'une simple planche en bois sculptée au nom du comptoir, ce lieu semblait attendre votre arrivée et une ambiance étrange vous fera frissonner dès que vous franchirez le pas de la porte, comme si l'on vous voyait arriver depuis que vous aviez posé le pied sur l'île.
Dans le bar, à l'ambiance tamisée, puisqu'aucun éclairage ne vient supporter la faible luminosité apportée par les minuscules fenêtres, se tient un serveur, mettant les couverts aux tables et se préparant au service. Serait-ce votre contact ?
Spoiler:
Yosh !
Alors je vous laisse le soin de mettre en scène votre arrivée jusqu'au point de rendez-vous donné par le contact de Ruizu. Le but étant de vous intégrer au sein d'un mouvement révolutionnaire, ceux-ci seront méfiants et il faudra donc gagner leur confiance. La quête est de difficulté moyenne et durera, au gros maximum, une dizaine de tours.
Gatcha. "Star Top, Morgan, Allister's. Mot de passe : "comment va votre maire ?", Clic.
Quelques mots, prononcez en l'air. Une île, une ville, un contact et... et un code. Pour bien des gens ce charabia serait stupide, sans fondement. Bien qu'en soit, il n'était pas difficile pour toi de comprendre ce que cela voulait dire. Il n'était guère compliqué de savoir ce qu'il te restait à faire. Tu n'avais fournie aucune réponse à cet appel. Décroché, écouté, raccroché, tel est le fonctionnement envers tes contacts. Des êtres qui se donnent bien du mal, qui mouillent le maillot pour te fournir diverses informations connues de la Marine et du Gouvernement Mondial. Une source de renseignement qu'il t'ai impossible de négliger. Tu n'es pas seule, c'est ce que tu t'efforce de comprendre. Tu as désertée, c'est un fait, mais tu as dit tout haut, tu as fait avec splendeur, ce que bien des soldats n'ont pas osés faire, qu'lmporte ce que cela t'a valu. Tes soeurs sont probablement fières de toi, ou bien elles s'en retournent dans leurs tombes en médisant sur celle que tu deviens petit à petit ? Tu ne le sauras que lorsque tu les retrouveras et de toutes façons, il y a bien quelques temps que tu as cessée d'agir par égoïsme, ce n'est plus "juste pour tes soeurs", que tu agis, non. Tu agis pour tous, pour mettre fin à la mascarade orchestrée par le Gorosei en totale impunité. C'est pour cela même que tu déposes le pied sur Star Top Nation.
"Tu es adorable dans cette tenue, mon flocon. Ploc ~", sur le port, tu observe ta progéniture, ton petit flocon, comme tu aime la surnommer. Tu sais bien qu'elle n'a jamais aimée les vêtements, bien plus encore depuis quelques mois, sans doute à cause de ce qu'elle a vécue en ton absence, mais sur l'instant, c'est nécessaire. Tu ne dois en aucun cas être repérée, et elle non plus. Vos têtes sont mises à prix, et tu ne serais guère étonnée que se promène ici, bien des chasseurs de primes en plus des Marines qui semblent grouiller par-ici. Tandis que ta fille se contente d'une simple tenue, toi, tu sembles mettre le paquet sur le déguisement, une paire de lunette factice, une fausse moustache et... un béret sous lesquels sont dissimulés tes longs cheveux de charbon, et une salopette bleue marine couverte d'une quantité incroyable de peintures blanches et autres couleurs imaginables. Qui pourrait bien savoir qui tu es avec un tel accoutrement ? De toute évidence, tu ne tiens aucunement à révéler ton visage dans ce moment précis. Te faufilant à travers les citoyens de l'île dans cet accoutrement des plus... simplet, cette masse grouillante qui vit naïvement, sans se douter un seul instant de ce que peut bien tramer la direction de cette île. Ohmama et son gouvernement, tu ne le sais pas non plus, mais de toute évidence, tu es ici pour apprendre des choses, pour obtenir des informations et, franchissant le seuil de l'établissement, tu entre dans ce qui semble être un bar, ou un restaurant. Tu n'en sais foutrement rien. Jetant un regard vers ta fille, elle est probablement aussi intriguée que toi. Cet endroit, rien n'indique que c'est bien là que tu trouvera ton contact, mais ce bar est si petit, si ridicule, inconnu au plus haut point, que c'est le lieu parfait. La planque idéale. "Hé bonhomme ! Sers nous à boire. Plic ~", passant ta commande, tu t'assieds au comptoir, poussant un long soupir, bien rustre, un truc bien bruyant, comme si tu étais éreintée d'une longue semaine de boulot au port. Tu as toujours adorée la comédie et les déguisements, et là, c'est l'occasion rêvée, surtout que ton fruit démoniaque te facilite grandement la tâche. Après tout, sans lui, tu n'aurais pas pu feinter ce ventre bedonnant, dissimulant ton opulente poitrine sous une graisse factice. Toutefois, tu n'en oublis pas ton objectif, regardant l'employé des lieux, tu le fixe durant de longues minutes, hésitante. "Tiens, comment va votre maire ? Oh... Oh... Ohmami je crois ? Ha non. Ohmama", un code annoncé, s'il le reconnaît, il saura sans aucun doute qui tu es, ou du moins, il saura pourquoi tu es là, si toutefois, c'est bien ici que tu dois te rendre...
L'arbre qui cache la forêt ? Difficile de rester discret quand on doit se rendre au beau milieu d'une jungle urbaine, une forêt remplie de tronc en bétons et d'une foule compacte bien plus dangereuse que les individus isolés, une masse qui en cas de panique serait de vraie meute pouvant vous piétiner. Le tout, parcouru de prédateur divers, portant le symbole de la mouette ou une effigie de chasseur de prime. Du coup, pas le choix, malgré sa taille hors norme, elle devait cacher le maximum d'elle. Bon, en ce monde qui manque de sens, elle est loin d'être la plus grande ou d'être un cas si isolé. Quand sa mère lui fait un compliment, elle lui répond d'un sourire timide en rougissant un peu et en venant lui caresser un tout petit instant le dos de la main comme le ferait une petite fille.
Elle porte une salopette par-dessus une chemise à carreaux et un pantalon épais, des chaussures avec des coques en fer, par-dessus le tout ce qui ressemble à une cartouchière, mais emplie de divers outils permettant la taille, l'entretien et la finition sur du bois. Elle a même un casque bien solide aux couleurs criardes en cas de travail nocturne et un masque pour se protéger de la poussière qui pend mollement à son cou. Bref, elle a essayé autant que possible de passer pour ce qu'elle est en partie, une charpentière navale, sortant peut-être d'un chantier ou d'un navire ayant besoin d'une rénovation ou de réparation ? Évidement, avec ses particularités cutanées, c'est une vraie horreur, elle a heureusement passé plusieurs heures à poncer et retirer un maximum de ces excroissances minéral, pour ne pas paraître suspect et supporter au mieux tout son barda. Sans ça et sans le soutien psychologique de sa génitrice elle serait certainement au sol à se gratter comme une ville où le ferait un chien contre les murs en maugréant.
Pour s'occuper l'esprit, elle boit beaucoup d'eau, elle profite de passé près des bâtiments pour retirer ses gants et laisser ses doigts caresser ceux-ci. Pour beaucoup, ce serait une ville moche, vivante, mais asphyxiante, pour elle cette vie, ce bruit, toutes ses formes nouvelles sont tout autant de petite surprise qui lui permette de penser à autre chose. En tout cas, elle n'aura pas beaucoup d'effort faire pour avoir une gueule de travailleuse râleuse et épuisée par la surcharge de travail... Elle fait nativement la tronche à cause des épaisseurs de trop sur elle.
Elle s'excuse mollement quand elle bouscule les gens, même si la plupart du temps, c'est eux qui le font. Elle s'est bien assuré sur ses berrys soient bien à l'abri, les petits malins et profiteurs sont tout aussi nombreux que le reste, au cas où, elle porte dans un sac destiné à un équipement sportif et en cuir son balai très particulier. Au pire, si elle se fait contrôler, elle montrera le haut, si elle fait attention à son matériel, porter un balai dans un étui dédié ne sera pas si louche. S'ils le sortent entièrement, he bien, elle le présentera comme c'est honnêtement, un outil pour peindre, ce n’est pas écrit sur son front qu'elle à un fruit du démon.
Alors qu'elles rentrent dans le petit établissement, elle semble à la fois surprise et intriguée, ne le cachant pas plus que ça. Puisqu'avec sa taille elle ne passe pas facilement inaperçue, elle doit s'assurer de passer pour ce qu'elle n'est pas. D'ailleurs, au moment où la serveuse approche pour les servir, la grande lui met gentiment une tape sur le fessier tout en donnant l'impression de lui prendre la main un quart de seconde. La demoiselle, certainement trop habituée à ce genre de traitement ne réagit même pas et quelques réactions diverses se font entendre. En tout cas, elle en profite pour glisser rapidement quelque chose dans son tablier et retourne travailler sans se faire prier, elle vient de recevoir l'équivalent d'un très bon pourboire, pour ne pas dire plusieurs jours en une fois et vus de près, elle est certaine d'avoir vu plus un visage désolé que l'habituel sourire malfaisant accompagnant habituellement ce genre de pratique... Peut-être qu'elle se dit qu'elle a fait ça pour pouvoir s'intégrer dans un environnement masculin plus que pour l'ennuyer et a été bien dédommagée pour cela. Sukāretto ajoute un petit gras, avant de se concentrer sur sa boisson, elle est loin d'être la meilleure actrice, mais au moins elle fait un peu illusion pour peu qu'on ne soit pas un très bon observateur.
Elle attend alors sagement la suite, en sirotant son rafraîchissement... Elle trouve le goût un peu fort, mais finalement pas si désagréable et quand on connaît sa proportion à se laisser distraire par le moindre artifice venant titiller ses sens... Elle pourrait y rester un bon moment sur sa chope.
Invité Invité
posté le Sam 18 Juil - 11:09
ft. Suzushi D. Sukärreto et Suzuchi D. Ruizu!-- RESUME / INFORMATIONS -->
Résumé.
Faire pencher la Balance
C’est avec encore plus d’appréhension qu’elle n’en avait jamais ressentie qu’elle avait pénétrée dans ce bar. Ce petit bar où on lui avait intimé de se rendre. Ce tout petit bar, enfin tout petit, disons qu’il ne payait pas de mine. Et en même temps c’est ce qui en faisait une excellente planque. Un parfait repaire devait être suffisamment discret pour ne pas éveiller les soupçons. Surtout dans une ville aussi grande, habituée des villes étroites ou complètements ravagées, il fallait admettre que Star Top Nation faisait office de maelstrom dans la vision qu’avait la la maudite d’une grande ville.
Tout ce que Maki savait depuis qu’elle s’était mêlée à ce groupe, c’était un code, un code à prononcé. Qui lui avait été rapporté par cette femme aux cheveux bruns. Celle qui l’avait introduit à un vrai mouvement, quelque chose d’un petit peu plus officiel que tout ce qu’elle pourrait jamais tonitruer. Car c’était certainement là, son moment décisif, là qu’elle allait pouvoir prouver sa valeur. La maudite savait que cette mission ferait d’elle une véritable ennemi du gouvernement mondial si elle se concrétisait. Si elle allait jusqu’au bout de ce qu’elle avait à faire. Et c'était simple, une mission on ne peut plus facile, rien de bien compliqué en théorie : entrer, s'installer, vérifier que l'endroit n'était pas un piège grossier pour faire tomber des ennemis du gouvernement, et attendre que la dame en noir y entre. Il n’y avait pas à hésiter plus longtemps alors. La jeune femme se saisit de la poignée et entra tranquillement dans le bar.
Peut-être aurait-elle dû se changer, elle était encore vêtue d’un habituel fatras de tissus de couleurs bleues. Qui la rendait bien incapable de passer inaperçue au milieu d’une foule aussi «banale». Elle espérait que l’on mettrait ça sur le compte de ce que c’était réellement, une excentricité de sa part. Une petite folie d'une étrangère qui rentrait tranquillement siroter un petit verre dans un bar quelconque. Et le bar l'était vraiment. Pas l'ombre d'un visage suspect en vue, rien de bien anormal, celle qui faisait tâche dans le décor, c'était Makiara.
En s'installant, la maudite fut même surprise de ne pas avoir vu ne serait-ce qu'un soldat fêtant joyeusement une permission à l'intérieur. Mais tant que la chance durerait, il n'y avait pas de quoi s'inquiéter.
Assise en buvant sa boisson bleue, un cocktail bien particulier, Makiara attendait patiemment, mais rien ne venait troubler la sérénité de l'endroit, tranquillement, les vingts minutes qui séparaient son entrée de celle de sa nouvelle amie s'écoulèrent. Entrait alors dans le bar sa comparse, dans son déguisement si... perturbant à voir, ainsi que sa fille, d'après ce que Makiara savait de ce petit groupe de deux tout à fait particulier.
Elles s'installèrent sans trop de bruit à la même table que la maudite, tandis qu'elles commandaient, la femme déguisée s'adressa à l'employé, et patienta alors.
La dragonne ne voulait pas trop parler, elle se contentait de boire, ça lui permettait d'évacuer son stress d'une autre façon.
HRP:
On a dû trouver une solution pour me greffer tout en faisant que ce soit logique, merci de votre compréhension
Loca. :
Imprédictible.
Prime :
∞
Berrys :
∞
Maître du Jeu Arme antique et siècle perdu
posté le Lun 20 Juil - 2:00
La drôle de troupe s'était réunis dans le bar sans rencontrer de problème. Voilà déjà un petit moment que la jeune femme aux cheveux roses observait le lieu, et rien n'avait changé depuis son arrivé. Les seuls sons qui émanaient de cet endroit étaient des bribes de conversation provenant du fond de la salle. Éloignés dans l'extrémité se tenaient deux hommes de taille moyenne, vêtus modestement. Ils discutaient sans se soucier d'être entendus ou de ce qu'il se passait autour d'eux, pas même un regard curieux adressé au trio qui se réunissaient devant le comptoir.
« Hé bonhomme ! Sers nous à boire. Plic ~ »
Tout en restant silencieux, le serveur jeta un rapide coup d'oeil aux trois personnes réunis devant lui avant de se retourner et commencer la préparation de trois boissons. Il se contentait de préparer la même chose qu'avait précédemment prise la demoiselle aux cheveux roses.
***
Quelques minutes s'écoulèrent dans un silence quasi total. Suite à quoi, les boissons préparés, il se retourna vers le groupe déposant devant chacun d'entre un verre contenant un liquide bleuté. Ce fut le moment que choisit le ventripotent vieillard pour lui lancer sa question.
« Tiens, comment va votre maire ? Oh... Oh... Ohmami je crois ? Ha non. Ohmama. »
L'ambiance changea soudainement du tout au tout, le regard du serveur s'obscurcit, comme soudainement envahit par une colère noire, bestiale. Une sorte de rictus incontrôlable naquit une fraction de seconde à la commissure de ses lèvres avant qu'il ne tonne d'une voix grave.
« Comment tu parles de ma mère, gros sac ?! Ohamami Mama je sais pas quoi là ? T'es un fou ma parole ! » Il jeta un rapide coup d'oeil autour de lui comme pour vérifier que son patron n'était pas dans les parages. « Suis moi à l'arrière je vais vous apprendre le respect moi, à toi et tes petites potes ! »
Il marcha le long de son côté du comptoir jusqu'à arriver à une petite porte menant visiblement à l'arrière. Ici il s'arrêtait pour se retourner et regarder derrière, s'assurant que le groupe le suivait, il poussa la porte et disparu à l'arrière.
***
Derrière la porte de service se trouvait un long couloir se séparant en deux embranchements. La luminosité y était basse, une seule faible lampe suspendu au plafond éclairait l'entièreté de ce long corridor. Ils purent apercevoir la silhouette du serveur sur leurs droite, entrant dans une pièce après s'être à nouveau assurés que le trio étaient sur ses talons. Ils n'avaient en vérité d'autre choix que le suivre.
Lorsqu'ils pénétrèrent dans la salle où les attendait, de dos, l'homme les ayant conduit jusqu'ici avec la promesse d'une correction. La porte se referma et surgissant de derrière, une seconde personne vint bloquer la seule échappatoire possible.
Il avoisinait les trois mètres de haut, son physique massif obstruait totalement la sortie, si bien qu'elle n'était même plus visible derrière l'amas de muscle le constituant. Le serveur se retourna pour leur faire face. Alors que la tension semblait sur le point d'exploser et que l'odeur d'une baston empestait, il entamait d'une voix parfaitement sereine.
« Vous devez être les contacts dont on m'a parlé plus tôt. Je vais être franc et vous faire un petit topo. On ne vous fait pas confiance. Peu importe qui vous envois, qui vous connaissez, ici personne n'a jamais entendu parlé de vous. Quelque chose se prépare, ça je pense que vous l'avez compris. En revanche vous ne saurez rien pour le moment, et si vous voulez en être vous allez devoir faire ce qu'on vous dis. Teddy ! » Derrière eux, le colosse s'animait, se saisissait d'un paquet soigneusement emballé, il le tendit aux groupes, plongeant son regard inexpressif dans les yeux de celui qui s'en saisit. « Ce que vous devez faire et simple comme bonjour, alors foirez pas c'est clair ? Vous devez emmener ce colis à un contact situé à la Mélimora, une boutique d'instrument situé du côté Nord de Morgan. Une fois sur place dîtes que vous venez récupérer la flûte de Teddy, et vous reviendrez ici avec ce qu'il vous donnera. Ah, aussi petit détail, n'ouvrez sous aucun prétexte ce colis. Ni le suivant. C'est limpide pour vous ? Si c'est limpide, alors dégagez maintenant. »
Le géant se décalait de la porte, dégageant le passage pour qu'ils puissent entamer leur première mission.
La personne en charge de porter le colis pouvait constater en premier lieu, son poids plutôt élevé pour sa taille. Lourd de quelques kilos et grand de seulement quelques dizaines de centimètres, ils émettaient un léger cliquetis métallique de temps à autres. La curiosité pouvait les piquer mais les instructions étaient clairs. Tout était désormais entre leurs mains.
Spoiler:
Les choses sérieuses peuvent commencer.
Vous devez transporter jusqu'à l'endroit indiqué cet étrange colis. Pour ça il vous faudra traverser la gigantesque ville de Morgan en évitant un maximum d'attirer l'attention. Étant affilié aux gouvernements, la marine est présente sur place, à vous de décidez comment vous vous y rendrez et ce que vous ferez sur la route.
"Ce n'est plus une question de vengeance, ce n'est pour personne, une question de conviction personnelle : il s'agit d'un mouvement, du rêve d'une ère nouvelle, il s'agit de la prise de parole du peuple, finalement, il s'agit d'une Révolution."
Suzushi D. Ruizu
"Alors mon gars, elles arrivent les commandes ?", demande alors le bedonnant que tu es, impatient, imposant ta présence.
Cette question, ce simple code prononcé, il changea l'ambiance du tout au tout. Il n'était plus question de boire un coup, les affaires venaient tout juste de débuter et il te faudrait être convaincante, chose requise également de la part de tes compagnons. Sukâretto et Makiara ont bel et bien tout intérêt à faire preuve de finesse, auquel cas, les ennuis risquent bien de se précipiter. Tu ne t'es pas trompée, et vraisemblablement, cette personne semble être celle que tu cherche. Te levant, il commence à s'agacer, t'accusant d'avoir bafouer sa mère. Sa mère... rien que ça oui. Un air sérieux au visage, tu le fixe du regard, maintenant ce dernier alors qu'il continue de causer. Bien trop à ton goût certes, alors que tu t'approchais, lui saisissant le col.
"J'parle d'ta mère ouais, t'va faire quoi microbe ? T'veux régler ça dehors ?Ploc ~", vocifère tu alors que tu colle ton front au sien, lâchant son col quelques secondes après.
Il ne fait aucun doute, c'est bel et bien l'homme que tu es venu voir en ces lieux. Son nom, so âge, son rôle, tu n'en sais rien. Il a des infos, c'est là tout ce qui t'intéresse. A sa demande, tu le suis, d'un pas énervé, le collant au train alors que tu fais signe aux deux donzelles derrière toi de vous suivre toi et le gars à qui t'es censé faire la peau, officiellement du moins. Officieusement, il en est tout autre chose. Un corridor, une pièce sombre, tout était si... cliché, mais au-fond, qu'importe, tu n'étais pas présente pour boire le thé en comptant fleurette. Refermant la porte derrière vous, tu t'avance alors dans la petite salle tandis que le serveur te scrute toi et tes acolytes. Il est clair que la tension est palpable, il ne manquerait qu'un mot : qu'un seul, avant qu'une droite ne file. Toutefois, tu esquisse un léger sourire, rustre, certes, mais un sourire sous cette fausse moustache. Laissant l'homme parler, tu ne compte pas t'exprimer, les consignes sont claires, LIMPIDES, comme il le précise avec insistance.
"J'ai pas pour habitude d'échouer mon grand. Plic ~", assure tu alors que tu t'approche de l'imposant gaillard. Qui le portera sera à voir dehors, pour l'instant, tu t'en saisis.
En effet, en premier lieu, tu constate bien vite le poids surprenant du paquet pour une si petite boite, et alors que le silence se fait, tu décèle un léger cliquetis, presque inaudible... à tes yeux, le doute ne peut guère s'installer et la contenance du collis se révèle à toi, peut-être trop vite. Serais-tu mauvaise langue ? Qui sait. Qu'importe, vous devez l'amener, vous l'amènerez, et votre équipe en est largement capable, l'échec est pas envisageable. Regardant ta bande, tu commence à feinter un rire. Gras, désagréable, sonore, avant de balancer une droite bien placé au serveur, après tout, vous étiez là pour vous battre, pas question de ressortir d'ici indemne. Faisant finalement volte-face, tu jette un regard à ta fille.
"Tu sais quoi faire. Ploc ~", tu l'espère du moins, en disant ces paroles, tu t'attendais à ce qu'elle dessine une copie du colis, ce qui ne devrait pas être trop dur pour elle.
Sortant de la pièce, tu retourne dans la salle principale du bar, ayant dissimulé le véritable paquet dans ton "ventre" neigeux, étouffant le son. Les filles voudront peut-être le prendre, mais tu en discutera à l'abri des regards.
"L'prochain'fois m'gars, tu f'ras pas l'beau d'vant les m'vaises personnes ! Ciao ! Ploc ~", hurle-tu en regardant vers le comptoir, pointant le serveur du doigt qui devait probablement déjà être revenu. Quittant bien vite le bar dans lequel tu as fini tes affaires. Maintenant, direction Mélimora au nord de Morgan...
L'homme s'énerve, de toute évidence quelque chose se met en place et vu la réaction du faux vieux qui est sa mère, elle soupire longuement comme si c'était habituel. Elle finit sa boisson et suit le tout comme si elle suivait mollement le gros monsieur et le grand pour voir ce qui va arriver et éventuellement les séparer par la suite.
Elle croise les bras, au moins c'est l'occasion de serrer les dents et râler discrètement sur l'effet irritant de sa tenue de manière à peu près discrète et subtile. Elle suit alors le cortège, sans un mot, elle n'est pas d'un naturel bavard et rien ne la pousse à changer celle-ci dans l'immédiat. Une fois passé le cliché nécessaire de la planque ainsi que les civilités et blabla d'usage... Après tout, ils ne leur faisaient pas confiance, mais c'était réciproque au moins dans l'esprit de la demoiselle. Elle ne sait rien d'eux, qui dit qu'il n'y a pas un traître, un agent infiltré ou autre parmi eux ? En tout cas, la mission était la et était on ne peut plus claire, tout comme il était clair que c'était un test tellement évident qu'elle avait envie de rire et/ou de soupirer. Un colis avec des caractéristiques anormales, fait pour éveiller tour à tour la curiosité ou la paranoïa u ou des livreurs. La vraie difficulté serait en fait qu'en cas de fouille, s'il faisait du bruit comme ça... En tout cas, Sukāretto ne l'ouvrira pas, elle préférerait éviter tout geste brusque, c'est certainement prévu pour avoir un effet ou un autre en cas de tentative déplacée de voir de quoi il s'agit.
En tout cas, dans l'immédiat, elle ne compte pas montrer quoi que ce soit de particulier aux messieurs, s'ils doivent déjà connaître les capacités de sa mère, elle ce n'est certainement pas le cas et c'est très bien ainsi. Même si elle réfléchit, elle reste droite comme un I, comme on dit, chassez le naturel et il revient au galop... S'ils ont deux sous de jugeote, ils ont certainement vu qu'elle a une position de repos qui est presque du stéréotype à ce niveau, ça hurle presque marine à qui veux l'entendre. Elle observe, analyse, dans son esprit essaye de s'accumuler un maximum d'informations sur le colis en vue d'une préparation future nécessaire.
Mais pour le moment, elle ne fera rien, même pas lever un sourcil. En tout cas tout le monde sort, le gros continue son numéro de petite frappe et elle suit l'air irrité... Ce qui est d'ailleurs le cas, parce qu'elle supporte de moins en moins les couches de tissus sur elle.
"Mhhh..."
Elle a maugréé, ce qui peux paraître un peu impoli ou inutile, mais est surtout une manière d'attirer l'attention de sa mère. Celle-ci la connaît assez bien pour comprendre quand elle fixe intensément un coin tranquille du regard. Bon, évidemment, elles vont aller plus loin que ça, mais c'est pour l'idée. Une fois qu'elles sont isolées, dans un lieu discret et si possible à labris des regards et des oreilles baladeuses. La première chose qu'elle fait est de soupeser le colis une fois sorti du ventre de glace.
"J'espère que l'humidité ne va pas le déclencher ou le détériorer..."
Elle ne joue pas trop avec, mais elle le fait juste assez pour pouvoir noter sur un carnet les données dont elle a besoin, le poids approximatif, la forme, les couleurs et une fois qu'elle a tout ce qu'il faut.
"Désolé..."
Elle commence alors par leur dessiner à toutes les deux, un rafraîchissement avec une assiette de biscuit. Malgré l'allure faite un peu à la va-vite, le tout à réellement le goût, la texture, l'odeur et tout ce qui va bien des produits recréer même s'ils semblent plus sortis d'une estampe que d'une boutique. En tout cas, elle fera plusieurs dessins avant de rassembler plus tard le tout. Une sorte de gros réveil ou de petite horloge, qui est à peu près aussi lourde que l'autre et qui émet le même cliquetis à un rythme similaire. Heureusement que son expérience en science, en mécanique surtout lui permet de connaître suffisent ce genre de mécanisme pour en reproduire un qui fera illusion. Évidement, face à un spécialiste ou une personne observatrice le pot au rose ne tiendra pas... Mais c'est moins problématique que de perdre le véritable colis et elle est persuadée que comme par hasard, quelqu'un recherchera celui-ci.
En tout cas, une fois fini, après avoir vérifié et fait vérifier le tout à ses collègues... Il vaut mieux être prudent. Elle prend le colis, et même si elle n'a pas l'habitude de parler pour rien.
"Juste pour accorder nos violons, si on est arrêtés et qu'on me demande ce que c'est, je dirai que c'est un truc commandé spécialement pour mon patron et que s'il est aussi lourd, c'est pour qu'il résiste à son tempérament, même si le mur n'en fera peut-être pas autant du coup."
Elle avait même imaginé une petite pointe d'humour pour emballer son mensonge, est-ce que c'est un pas en avant ou en arrière ? En tout cas, à moins que Makiara ou Ruizu ne demande à faire autrement, elle prendra le paquet et le portera le plus naturellement du monde, après tout, ce n'est qu'un simple colis pas vrai ? Oui bon, c'est aussi une contrefaçon techniquement.
Une seule chose est sûre, une fois le boulot terminée, elle s'isole dans une chambre ou une cabine et se mettra au naturel pour se passer un coup de gant... Qu'est-ce que ça gratte !
Invité Invité
posté le Mar 21 Juil - 21:44
ft. la famille Suzushi
Résumé.
Faire Pencher la Balance
L’hurluberlu qui avait crié sur le groupe avait eu le mérite de tirer Makiara de ses rêveries et pensées. Il y avait un côté excitant à ces rencontres dans l’ombre, entre deux phrases à faux semblant. Bon, la magie était vite brisée par le ton quelque peu discourtois de celui qui leur communiquait les informations nécessaires. Il s’était bien fait comprendre, la confiance viendrait après, pour l’instant ils demandaient des résultats. Pourtant même si il était désagréable, il ne paraissait pas indigne de confiance aux yeux de la maudite du dragon. Mais bon peut-être cela venait t-il de son inexpérience vis-à-vis du reste du monde.
Le contact de Ruizu remit au groupe le paquet, ce tout petit paquet qu’il devait transporter, qui émettait effectivement ce petit cliquetis mécanique. Le dissimuler serait complexe. Enfin, c’est ce que la révolutionnaire en herbe croyait. Mais une fois sorties et à l’abri des regards, Sukärreto fit étalage de son talent pour repeindre avec une dextérité sans faille une sorte d’horloge, plutôt un gros réveil, suffisamment bien fait pour que si l’on se contente d’y jeter un coup d’œil, on ne voit pas la différence, qui servirait de couverture au bruit qui émanait de l’enveloppe. Et pour la dite enveloppe, rien de plus simple pour Ruizu. Elle pouvait tout simplement la dissimuler dans son ventre de neige. Cette capacité avait l’air si pratique ! Makiara en crevait de jalousie. Mais elle avait aussi quelques atouts dans sa manche. Cependant, cette manche ne convenait pas tant que ça car il fallait rester discret.
Comme ses comparses s’occupaient du paquet, Maki estima qu’il était de son rôle d’assurer que la voie était libre, en ouvrant la marche plusieurs mètres devant ses acolytes. Pour les prévenir si elle apercevait au loin le moindre uniforme blanc caractéristique des soldats de la Marine. Si elle en voyait qui s’approchait d’un peu trop, elle ferait un signe discret de la main à ses comparses restées derrière pour les avertir et qu’elles puissent se dissimuler si besoin. Elles avaient beau être déguisées, si quelqu’un avait vendu la mèche dans le bar, ça ne ferait pas long feu.
Makiara conservait cet espoir que tout se passerait bien, après tout ça avait l’air si simple. Mais elle était sur le qui-vive comme jamais. Elle se sentait encore plus tendue que dans le bar si c’était possible. Son regard partait dans toutes les directions au cas où ils feraient une rencontre imprévue. Et puis même si il ne se passait rien, il valait toujours mieux être trop prudents que pas assez. Dans le meilleur des cas, ça aura été l’occasion d’une ballade dans cette ville immense. Il fallait espérer qu’on en resterait à la visite touristique. Bien que les sens de la jeune fille aux cheveux roses lui hurlait de continuer à se méfier.
Dernière édition par Torara D. Makiara le Jeu 23 Juil - 12:37, édité 1 fois
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Maître du Jeu Arme antique et siècle perdu
posté le Jeu 23 Juil - 4:04
Les rencontres entre différents groupes révolutionnaires tournent souvent à la confrontation. La raison est simple, ils sont conscients du danger qu'ils courent par ce qu'ils représentent. Dans ce milieu, méfiance est plus qu'un mort d'ordre, il est une nécessitée. Ce moment en est une parfaite représentation. Chaque camps jaugent l'autre avant même que la conversation n'est réellement commencée. Et lorsqu'elle commença les choses faillirent s'envenimer. Le ton autoritaire du serveur contrastait visiblement trop avec sa carrure chétive.
Si bien que Ruizu, sous l'apparence de cet homme ventripotent. Tentait après un rire aussi gras que possible de le frapper. Malheureusement, son apparence était trompeuse. La vivacité et la précision avec laquelle il vint parer le coup en témoignait. À la vue de cette tentative, Teddy armait son gigantesque bras, prêt à écraser ce qui était devenu pour lui des ennemis.
« Laisse Ted'.» À cette simple phrase, il cessa. « On se revoit ce soir. »
Rictus en coin, il plongeait ses yeux dans celui de son agresseur présumé. Son regard reflétait sans aucune tentative de dissimulation, l'amusement et l'intérêt qu'il portait désormais à ce petit groupe.
Tout en continuant la comédie, ils ressortirent du bar par là où ils étaient entrés. Une fois dehors, ils mirent en place leur stratagème. Créer un leurre tout en dissimulant le véritable colis. Ils agissaient avec prudence mais face à eux s'étendaient désormais le véritable défi.
***
La taille et l'excentricité de Morgan la transformait en véritable labyrinthe urbain. Tout autour d'eux étaient synonyme de démesure. Des buildings tous plus grands les uns que les autres s'étendaient à perte de vue. Un empilement architecturale étouffant qui étendait son ombre, camouflant le soleil par sa vanité. L'énergie qui se dégageait de ces lieux n'étaient pas agréable. Et ce malgré sa vie, grouillante, omniprésente. Morgan était en activité perpétuelle devant eux s'agitaient nombreux citadins, agglutinés comme dans une fourmilière.
Ils pouvaient aussi voir de nombreux conducteurs. Des guides monnayant contre quelques berry leurs connaissances de la ville. Trouver la petite boutique de Mélimora semblait être un jeu impossible sans aide extérieur, mais avoir recours à ce genre de personne laisse forcément des traces. Ils n'avaient pas véritablement le choix.
La jeune Torara prenait la tête du groupe, devançant ses camarades de quelques mètres. Elle assurait le rôle d'éclaireur scrutant les lieux entre émerveillement et prudence. Quelques minutes seulement après leurs départs, la première escouade de marine se fit apercevoir. Ils passaient dans la rue avant de disparaître rapidement dans une autre. La densité de population ici était un avantage autant qu'un inconvénient. La foule rendait discrète mais tout aussi paranoïaque.
La chaleur des rues et ruelles en étaient décuplées. La sensation étrange et malsaine d'être en permanence observées, surveillées. Sensation qui ne pouvait avoir nul confirmation. Étaient-elles suivit ? Devenaient-elles folles ? Comment savoir où aller ? L'impression dérangeante d'avoir déjà vu tel ou tel bâtiment les hantaient. Plus les minutes s'écoulaient, plus les questionnements s'intensifiaient.
***
Deux heures plus tard...
Des escouades de marine, elles en avaient croisées des tonnes. La ville en regorgeait mais les éviter étaient tout aussi simple. Le véritable défi avait été de trouver ce fameux magasin. Voilà bien deux heures qu'elles parcouraient les lieux à la recherche de l'idylle. La psychose de l'endroit s'encraient peu à peu en elle. Leurs souffles avaient diminués accompagnés d'un sentiment de pression sur la poitrine. Vertige accentuer par le bruit incessant du mécanisme qui une fois entendus pouvait devenir une véritable nuisance sonore supplémentaire. Et malgré tout cela, la formation qu'elles formaient tint le choc. Makiara assurait la sûreté du chemin tandis que mère et fille lui emboîtaient le pas, préservant le colis.
C'est au détour d'une rue, dans laquelle elles avaient l'impression d'être passées une bonne dizaine de fois, qu'apparut enfin Mélimora. Le magasin était petit et son enseigne faisait pâle figure comparée à celle de ses voisins. Elle était le signe de la réussite pour nos compères qui, bienheureux de n'avoir rencontré aucun problème sur l'aller, entrèrent sans plus attendre.
À peine la porte franchit qu'une odeur de tabac vint chatouiller leurs narines. L'ambiance à l'intérieur était très différente. Les murs étaient recouverts d'instruments à cordes accrochés. Quant au sol, prudence était de mise pour ne pas malencontreusement shooter dans une caisse clair, le pied d'une cymbale ou autre violoncelle. Le magasin entier nageait dans une légère brume blanche. Si bien qu'elles pouvaient deviner le comptoir et la silhouette se tenant derrière, mais pas la voir distinctement. Néanmoins le doute n'était pas permis, il n'y avait qu'une seule personne présente ça ne pouvait être que lui.
« Hoy la compagnie ! Qu'est-ce que je peux faire pour vous ? »
Crachant la fumée dans les airs. Il plongeait son regard vers ceux qu'ils pensaient être des clients, tout en cendrant de sa main gauche dans un cendrier déjà rempli.
Spoiler:
Vous êtes parvenus à traverser Morgan et trouver le lieu de livraison. Votre prudence vous a permis d'éviter les marines (À jouer RP). Vous voilà désormais face à celui qui semble être votre prochain contact.
Que ce soit la foule grouillante de cette ville, ou la chaleur étouffante qui y régnait, tu ne te sentais aucunement à l'aise. Loin de là pour dire vrai. Ton regard vagabondait de gauche à droite, cherchant un signe, un repère, le moindre petit détail auquel il pourrait s'accrocher. Ce fut hélas sans succès, tout ce que tu pu constater ce n'est que la multitude impressionnante d'habitants dans cette ville. Tous se bousculaient, se croisaient, certains peut-être même se cherchaient des embrouilles. Tu te sentais oppressée et, il s'avère que le mot est faible. Ne lâchant pas Makiara des yeux, tu te décidais à la suivre pas pour pas, centimètre pour centimètre, pas question de se décaler de sa voie. Le dispositif de sécurité était une apparente réussite : le colis était caché; Sukâretto portait une horloge servant de leurre; Makiara assurait les avants. Un dispositif qui permis d'éviter bien des hommes en uniformes, toutefois... aucune de vous trois ne semblaient connaître la ville et, cela se ressentait drastiquement dans l'avancée. Il faut dire que, à tes yeux, tout les bâtiments de cette foutue ville se ressemblent. Que ce soit les tours immenses, ou les plus petites, seuls quelques détails les différencies selon toi, et pour avancer, forcément, la tâche se complique. Soupirant, tu dû renouveler plusieurs fois la neige formant ta fausse bedaine, et on ne te parlera même pas de la chaleur sous ton béret et ta fausse moustache. Il ne te tardait qu'une chose : retirer tout ça. Tu serais même prête à craquer à la demande de ta fille pour une fois : vêtir des vêtements très légers. Tu n'avais, hélas, pas pensée à enfiler ta tenue spéciale, tu ne pensais pas en avoir besoin ici, tu aurais pourtant dû, et cela te servira de leçon.
"Boudiouuuuuu ! Qu'fais chaud dans c'pat'lin... Ploc ~", dit-tu alors tout haut, cessant ta marche quelques instants tandis que, feintant une grande bouffée d'air, tu jette un oeil derrière toi. Tu aurais jurée être suivie, où observer du moins, mais tu ne vis rien, ou du moins, rien de flagrant. Comment pouvais-tu décréter être suivie quand tant de monde vont dans une même direction... Ne disant rien à tes comparses, peu désireuse de les inquiéter pour une possible paranoïa, ton intuition pourtant se faisait de plus en plus intense et en te retournant tu manqua de peu d'agresser un pauvre vieux qui te culbuta accidentellement. "'scuse moi l'vieux... j'cru avoir vu un ami... Ploc ~", t'excusant alors, toujours dans la comédie du plouc bedonnant, tu te retournais à nouveau vers les deux dames en ta compagnie pour reprendre la marche, persuadée que cette impression est commune à vous trois. *J'en suis sûre. On est suivies... ou je rêve...* Tu ne savais plus quoi en penser, mais dans le cas où vous étiez suivies, il fallait absolument trouver le moyen de ne pas éveiller les soupçons, et heureusement que vous aviez préparé ce colis fantoche, il semblerait que celui-ci sera bien utile.
***
Deux heures, 120 minutes, DEUX FOUTUES HEURES. Un temps qui te paru une éternité tant se déplacer dans cette ville est un calvaire. Tu ne comprends et ne comprendras jamais, comment peuvent faire les habitants du coin pour y vivre. Des vertiges, un maux de ventre intense, un début de migraine, et une envie pressante de te mettre à l'écart de toute cette agitation, ces là, ce que tu y gagne dans cette histoire. Toutefois, et encore heureux, vous parvenez à destination. Une petite boutique, qui ne paie pas de mine, une fois encore. Comment de telles boutiques peuvent fonctionner parmi ces gros du business ?
"Pouah... Ploc ~", fut ta première réaction en entrant dans la boutique, faisant signe aux deux filles de vérifier derrière elles, discrètement, si personne ne les suivait avant de la rejoindre. La famille, certes, mais là, les ordres sont les ordres. Tu ne comptais pas ruiner la requête sur une hésitation : il fallait être sûr, suivie ou pas. Ceci dit, de ton côté, tu avances, t'aventurant dans cet écran de fumée alors que tu approches du comptoir. Regardant avec curiosité les instruments en vente. Le violon, c'est un instrument que tu aurais aimée apprendre, mais il faut croire qu'on ne fait pas toujours ce que l'in veut et que vraisemblablement, il est déjà trop tard pour cela. Face au vendeur, tu l'observes, le scrute, ne souffle rien de plus. Il semble être un sacré fumeur et, il faut dire que c'est assez agaçant. L'écoutant, tu ne répond pas de suite. Avançant tes doigts de sa cigarette, tu viens l'éteindre en écrasant le bout de celle-ci, lui lançant un regard désapprobateur.
"C'pas bon pour toi gamin. Ploc ~", lui dit-tu en ricanant légèrement alors que tu demandais à Sukâretto de poser le colis sur le comptoir. "Un colis pour toi mon gars, paraît qu'tu détruit les horloges, la livraison est pas gratuite par-contre... m'faut assez, j'veux m'payer un coup à boire d'l'autre côté d'la ville. Y a un bar sympa il paraît. Ploc ~", un bar sympa disait-tu, tu espérais qu'il comprendrait duquel tu parlais, si toutefois c'est bien à lui que tu dois livrer le colis. Ceci dit, la mission semblait bien trop simple, plus les secondes passaient, et plus tu sentais que quelques choses clochaient. Regardant Makiara. "Hé p'tite, s'tu supporte pas l'odeur, tu d'vrais aller respirer l'air frais d'dehors t'sais. Plic ~", l'air frais de dehors, tu parles, tout ce que tu voulais, c'est qu'elle s'assure qu'il se tramait rien de louche, mais tu en étais convaincue : y a une couille dans l'pâté !
Elle n'avait pas tant voyagé que ça au final, plus que beaucoup, mais bien moins que la plupart des voyageurs, pirate et même marin de métier avec un minimum de bouteille. Comme si la chaleur étouffante n'était pas suffisante, il fallait en plus qu'elle porte des couches de tissus et qu'elle soit dans un environnement perturbant, la faisant se perdre elle et tous ses repères. Heureusement, elle n'est pas seule et c'est pour cela qu'elle ne quitte pas, ou très peu leur éclaireuse des yeux. Elle est sa lumière au bout du tunnel, sa bouée de sauvetage au milieu de ce labyrinthe de béton et de gens par dizaine, peut-être centaine allant et venant ici et là.
Vouloir se retrouver dans ce bordel, c'est presque plus jouer aux jeux des sept erreurs que de réellement se repérer, tout se ressemble à quelques détails près, on ne peut pas nier une véritable cohérence dans l'architecture, mais peut-être qu'il n'y a pas que du mal à un peu d'anarchie ou de chaos dans un aspect visuel finalement... En tout cas, Makiara ! Ne pas la perdre de vue, ne pas la lâcher... La pauvre, elle a tellement de responsabilités sur les épaules d'un coup puisqu'elle guide et protège les devants du groupe. Sukāretto se jure intérieurement de la remercier comme il se doit et de lui offrir un petit cadeau une fois la mission terminée d'ailleurs.
En attendant, elle suit, se gratte, supporte comme elle peut sa tenue, sue comme un porc, essaye de s'assurer qu'aucun marine n'approche trop, frotte sa peau qui la démange, râle et se demande comment les deux autres supportent cette fournaise ! Si elle n'avait pas une volonté forgée par les beuglantes des sergents-chefs et des séries de punitions au moindre faux pas, elle serait presque prête à sortir son pinceau pour se faire une robe légère et aérienne, quitte à ce qu'elle soit légèrement translucide et se changer à la première ruelle venue derrière une serviette comme les gosses le font sur la plage. Mais non, elle ne le fera pas, elle continuera de grommeler, maudire cette situation plus ou moins discrètement.
Elle allait interpeler sa mère, quand elle s'était rendu compte d'un détail très idiot, d'ailleurs elle avait placé par réflexe sa main sur son visage de dépit. C'est bien de se déguiser, mais elles doivent s'appeler comment ? Encore, elle pouvait lâcher un ane ou un oneesan pour Makiara et un sempai, mais ça deviendrait suspect lors d'une longue infection s'ils n'utilisent pas de prénom tout le long... Bon, elles sont assez grandes pour improviser des prénoms sur le tas et s'y tenir, mais autant prévenir que guérir. Le plouc bedonnant préféré de la demoiselle insista alors sur le fait qu'il faisait chaud, mais surtout, elle voyait bien que quelque chose clochait, un peu d'agitation ? Bon, autant joindre l'utile à l'agréable, surtout qu'elle était à deux doigts de choper une insolation.
"Hé ! "
Elle hèle leur éclaireuse, elle a tiré sur la manche du pseudo gros bedonnant pour l'inciter à la suivre... Rose, rose, rose...
"Sakura, faut vraiment qu'on fasse une pause là ! Va bien y avoir un endroit pour boire un coup ?"
Elle accélère jusqu'à arriver à son niveau. Elle n'avait jamais perçu qu'on les suit, ou non d'ailleurs. Mais c'était dans tous les cas le moment de faire le point et en profiter pour se réhydrater.
"Si je ne bois pas un coup, je vais finir par faire une syncope..."
Les incitant et les tirant vers le premier bar, troquet, salon de thé, bref, le premier établissement pouvant leur servir un truc, quitte à payer un guide pour lui indiquer le commerce le plus proche si nécessaire. Elles se retrouvent donc attablées, Ruizu pourra en profiter si elle le souhaite pour faire part de son inquiétude, peut-être appuyé par leur troisième comparse. Dans tous les cas, autant rester immobile, si elles sont réellement suivies, ça serait suspect de faire le pied de grue pendant trop longtemps. Enfin, soyons au net, la vraie raison de cette pause, c'est vraiment que la grande se sent mal est a besoin de boire. Avec son fruit du démon, elle aurait pu facilement se dessiner une outre ou une choppe rempli, mais elle ne voulait pas faire ça là ou n'importe qui pouvait les voir. Elle leur adresse donc le plus bas possible au cas où en couvrant sa bouche pour ne pas que l'on ne voie qu'elle fait des messes basses à distance. Si les murs ont des oreilles, la ville a peut-être des yeux ?
"Si on continue d'y aller à l'aveuglette, on va ne finir nul par... On a croisé des guides, il n'y a pas moyen de nous faire approcher de la destination sans indiquer clairement où on va ?"
Une fois servie, elle a fondu sur ses chopes, tasse, truc comme une morte de soif, ce qu'elle est réellement d'ailleurs. Ajoutant au final.
"Désolé pour le prénom, j'ai dû improviser... Puis Sakura c'est beau et... Bref. Tant qu'on est en territoire inconnu, appelez-moi Rin et pour... Daiki ?"
C'était des prénoms très courant et commun, enfin oui et non, en tout cas ! Une fois réhydrates, ayant peut-être perdu leurs poursuivants, à moins qu'ils attendent plus loin cachés ? Bref ! Il ne manquerait plus que la décision du guide ou non, même si à terme ça reviendrait forcement sur le tapis et finirai pas être accepter sinon elles sont bonnes pour ne jamais arriver et même avec...
***
Deux heures, cent-vingt minutes d'un calvaire, d'un enfer même ! Elle avait l'impression d'être devenue mole, sa peau est si rouge et sensible qu'elle a l'impression d'avoir fait un saut dans un bac d'ortie et sa peau est marquée à divers endroit par ses ongles. Elle n'est pas encore à se gratter à sang, mais elle finirait par le faire à terme. Enfin arrivés, dernières vérifications. D'un côté il faudrait qu'elle reste dehors pour faire le guet, mais perdre l'occasion d'aller un peu à l'ombre est trop dur pour elle. C'est un vrai petit paradis, pas seulement parce qu'il ya quelques rares degrés de moins... Malgré l'odeur de tabac d'ailleurs, non, toutes ses formes, tous ses instruments, elle s'en mord la lèvre en imaginant tous les sons, tous ses matériaux différents qui doivent avoir une odeur, un toucher, diffèrent. Elle en baverait presque, hypnotisé par tout ce qui l'entoure. Heureusement, on la sort de son nuage en lui parlant, elle pose le colis comme demandé, mais... Elle semble encore un peu ailleurs. Elle en a oublié un long instant tout ce qu'elle a subi pendant cette traversée du désert, elle a un visage arborant un petit sourire timide, se mordant la lèvre et regardant tout autour avec une pointe de curiosité, on a plus l'impression de voir une petite fille dans un magasin de jouets, ou une demoiselle en fleur, en émoi devant un bel inconnu que le gros tas de muscle qu'elle est... Le contraste étant peut-être certainement étrange.
Invité Invité
posté le Dim 26 Juil - 21:37
ft. Suzushi Family
Résumé.
Faire pencher la balance
Torara D. makiara éprouvait cette horrible sensation de ne pas savoir avancer. De ne pas savoir où elle allait et donc d’emmener ses compagnons droit dans le mur. Sauf que le mur était infiniment plus dangereux ici. Elle avait cette terrible sensation qu’elle ne ferait jamais de vieux os si elle se faisait arrêter par un Marine ou un agent du gouvernement, parce qu’elle paniquerait et serait incapable de se retenir de cogner ou de brûler.
Pourtant elle parvient pendant un temps à esquiver toute les patrouilles qu’elle aperçoit. Dans cette foule, tout est simplifié. Comme si les passants constituaient un rempart inébranlable. Une forteresse qui pourrait les dissimuler contre vents et marées. Ce qui était un peu le cas vu la densité d’habitant dans cette ville.
C’est alors que son alliée, Sukarreto, lui tira le bras pour l’entraîner dans un lieu plus clos. Une sorte de petit bar, fréquenté par les travailleurs de cette ville. Idéal pour discuter tranquillement sans être entendu. Et il semblait que sa comparse était en train de mourir de chaud. La fille aux cheveux roses était bien plus inquiète pour Ruizu qui ne semblait vraiment pas adaptée à ce climat.
Sukarreto avait attribué à Makiara le surnom de Sakura, après tout ça lui allait bien, et les noms qu’elles se donnèrent à elle et Ruizu était suffisamment crédible, bien que jusqu’à présent le petit groupe n’avait pas croisé de problème, un contrôle pouvait vite dérapé si notre histoire n’était pas réglé comme une horloge bien véritable pour le coup.
Le petit groupe s’est remis en marche peu après que la petite Suzushi Junior se soit remise de la chaleurs, et j’ai également décidée de demander le chemin à un guide si j’en croisai un.
Cependant, cela fut tout de même une rude épreuve, entre le guide que Torara mis une demie heure à trouver, les longues minutes d’explication très approximatives pour au final mettre environ deux heures, soit quand même cent-vingts longues minutes, à trouver le chemin. Deux heures pendant lesquels Maki a cru au moins cinq ou six fois qu’une patrouille allait venir contrôler la petite troupe de révolutionnaire. Son inquiétude se dissipa légèrement pour laisser place au soulagement de voir le bon nom de la boutique.
Makiara laissa Ruizu se charger de la transaction, elle restait à l’écart, près de la porte d’entrée, juste au cas où. Juste au cas où il aurait fallu fuir en urgence. Mais plus elle entendait Ruizi parler, plus elle se disait que quelque chose manquait. Le contact n’avait-il pas parler de flûtes ? Il lui semblait que ça faisait partie du code secret. Et elle n’avait absolument pas entendu Ruizu l’évoquer. Makiara essaya alors de renchérir sur l’une des phrases de sa comparse :
- Ouais il nous semble avoir entendu dire que dans ce bar ils attendaient une livraison de flûtes, pour un certain Teddy je crois…
Makiara se rappelait que le code contenait bien le nom d’un Teddy. Elle était presque sûre d’avoir bien fait. Il fallait juste attendre la réponse de ce vendeur, en retenant toutes les pulsions qui lui hurlaient de s’acheter un petit instrument qui venait de lui monter au cerveau.
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Maître du Jeu Arme antique et siècle perdu
posté le Mer 29 Juil - 0:09
Après une longue et épuisante route à travers la métropole de Morgan, le trio de révolutionnaires arriva enfin à destination. Pourtant, leur calvaire était encore bien loin d'être fini... Elles allaient s'en rendre compte très prochainement.
Tapotant sur son comptoir au rythme de la musique qui passait en fond, le tenant du magasin vous laissait avancer jusqu'à lui, fredonnant un air pour accompagner sa rythmique tapotée. Dès que Ruizu fut assez proche, il lui fit un signe de la tête, lui signifiant qu'il l'écoutait. Cette dernière, certainement emportée par son rôle, vint pincer le bout de sa clope afin de l'éteindre, ce qui ne manqua pas de le faire sourciller. Il regarda le colis qu'on posa sur son comptoir d'un air interrogateur, puis, à l'entente des paroles de son interlocuteur, grimaça d'incompréhension une bonne fois pour toute.
« Heeeeein ? Mais qu'eeeest-ce que tu m'racontes, toi ? »
Abasourdi, le gérant regardait Ruizu causer en se demandant d'où elle pouvait bien sortir. Il était carrément à deux doigts de lui en coller une et la virer de l'établissement... Un silence gênant s'imposa, et dura quelques dizaines de seconde. Sa grimace ne quittant pas son visage, l'hôte des lieux sortit un paquet de cigarettes de sa poche et en fit dépasser une, avant de la choper avec les dents pour la mettre en bouche. Rangeant le paquet, il alluma alors son tube à cancer à l'aide d'une allumette, crachant un nuage de fumée venant agrémenter la brume ambiante.
L'une des accompagnatrices de Ruizu lui fit part du fameux mot de passe, code auquel il était censé réagir. Après tout, les ordres étaient clairs et précis, son boulot consistait à faire passer un colis uniquement à ceux qui prononçaient les mots exacts. Une subtilité qui semblait avoir échappé à la Reine des Neiges, mais sur laquelle sa comparse avait mis le doigt, bien heureusement pour le groupe. Zieutant une à une les deux autres femmes, il posa finalement ses yeux sur la miss aux cheveux roses, restée près de l'entrée, et changea de posture.
« Ha ! Euh... Hum hum... Mais fallait le dire tout de suite ! », s'exclama-t-il, soudainement tracassé.
Il fit volte-face en faisant pivoter sa chaise de bureau afin de se diriger dans le petit local situé derrière son comptoir. Il prit le soin de refermer la porte correctement après y être entré, et ressortit avec la même minutie un très bref instant plus tard. Il posa alors un sachet cartonné contenant des objets de forme assez allongée, ressemblant somme toute à de véritables flûtes... D'un geste de la main, il fit signe à la demoiselle d'avancer jusqu'à lui. Il semblait vouloir lui donner le colis en main propre. Peut-être était-ce pour signifier au groupe l'importance des détails, et leur montrer que seule celle qui avait su écouter les consignes était digne d'intérêt. Ou peut-être bien que non...
« Tu sais que t'es mignonne toi ? Je t'avais pas vue ! », fit-il alors, lui adressant un sourire charmeur. « C'est dommage que j'ai pas mal de choses à faire en ce moment, je t'aurais bien invitée à boire un coup... »
Il lui tendit le paquet en faisant un clin d'oeil ringard, puis, tirant une énorme latte sur sa clope, avant de l'écraser dans son cendrier, il se vautra dans sa chaise en croisant les bras derrière la tête.
« Fffff... Allez, bonne fin de journée. Et faites attention sur la route ! »
***
Les trois comparses repartaient donc de la boutique d'instruments avec leur colis en mains, bien décidées à mener leur mission à bien. Si jusque là, tout semblait s'être déroulé pour le mieux, une étrange tension les prit en tenaille dès lors qu'elles sortirent leur nez de l'échoppe. Bien qu'elles connaissaient désormais la route à prendre, celle-ci n'en restait pas moins longue et incertaine. Étrangement, le trio de femmes se sentait observé...
Spoiler:
Félicitations, vous avez réussi la première moitié de la mission. La condition était simple, ne pas oublier de donner le mot de passe. Mais la suite risque d'être un chouilla plus mouvementée... ~
PS : Vous pouvez RP votre avancée jusqu'à la moitié du chemin vers le bar.
— C'ça, bonne fin d'journée. Plic ~, lui répondais-je alors que je fais volte-face.
Un colis posé pour un colis récupéré, visiblement, il n'a même pas remarqué que le colis déposé s'avère être un factice, un chef d'oeuvre réalisé par ma fille. Sukâretto excelle véritablement en dessin, chose qui n'est pas pour me déplaire. Enfin, ce n'est point le sujet. Le vendeur de flûte finira bien par se rendre compte de la duperie, mais étrangement, tout comme l'a dit l'autre gars : la confiance est une chose difficile à obtenir, et aucun d'eux n'a la mienne. Moi et mes acolytes sommes là pour des informations, ils auront le paquet, quand on aura les infos. En attendant, pas d'bras, pas d'chocolat, c'est la règle. En attendant, mon regard ne peut s'empêcher de glisser vers Makiara. Un regard soutenu, insistant, inquisiteur. Ce genre de regard qui fait flipper dans les ruelles sombres, profond et intrusif.
— C'est vrai que t'es mignonne. Ploc ~, dis-je alors avec amusement, un rire bruyant filant de mes lèvres. C'est en se dévoilant que l'on se cache. Après tout, à vouloir être discret, l'on en devient suspect...
Il est vrai que ce colis ne doit en aucun cas être égaré ou volé, mais ce n'est nullement le testament de ma mère, encore heureux. Je ne sais guère pourquoi je me sens le besoin de lui préciser de bien y faire attention, c'est une chose logique en soit, toutefois, l'impression que j'avais tout à l'heure se fait plus importante. Un sentiment qui ne me plaît guère alors que je jette des regards un peu partout. Nous connaissions toutes trois le chemins pour rentrer, je présume du moins, de ce fait, je préfère de loin garder les deux damoiselles auprès de moi. Passant les bras autour de leurs tailles, oui, comme un bon gros beauf'.
— Maint'nant qu'ça c'est fait, on va p'voir s'amuser, vous l'aviez promis mes jolies !, ajoutais-je.
Je m'écoeurais moi-même avec ce genre de comportement, mais, le job c'est le job, en agissant ainsi, j'espère grandement ne pas être suspect de quoique ce soit hormis d'être un gros dégueulasse pervers. Ce qui éviterait sans doute les ennuis autre que les classiques "Lâche ces femmes, vieux croûton". Comme si j'allais faire des choses avec ma fille... dégueulasse. Je viens pas de North Blue moi, on fait pas ça en famille. Enfin ! Pour rester sérieuse, même si je prend des précautions, ce sentiment ne me quitte pas, il me colle à la peau et se fait de plus en plus pesant. Un ressenti qui me poussa à déclencher discrètement une petite tombée de neige sur une large zone. Quelque chose qui permettra de préparer le terrain si jamais. Est-ce vraiment utile de préciser que je ne compte pas me battre ? Le but est de rester discret, de faire les choses sans se faire remarquer, mais quelqu'un aurait-il appris ma venue ici ?
— OH ! GRAND-PERE !, entend-je sur ma droite, un homme, d'une trentaine d'années sans doute. — Qu'est-ce que t'veux p'tit ? Ploc ~ criais-je pour qu'il m'entende distinctement. Toutefois, il se contenta de faire un clin d'oeil, un pouce levé et de ricaner. — Bien joué ! Elles ont l'air sacrément belles, profite ! T'es en bout d'course l'ancien !, ajoute t-il.
En bout de course, vraiment, impressionnant l'efficacité de mon déguisement ! Rétorquant par un énième rire, je sers de plus belle mes deux acolytes contre moi alors que nous continuons notre chemin, arrivant pas loin de la moitié du trajet... bientôt, nous serons bientôt arrivées, et nul doute que nous en saurons assez pour faire ce pour quoi nous sommes venues toutes les trois !
Alors que le monsieur trouve dommage de ne pas pouvoir inviter Makiara, la grande demoiselle, pas aussi charmante il faut l'avouer surtout actuellement, roule des yeux avant de prendre mentalement note de la forme du nouveau paquet. Heureusement que la demoiselle aux cheveux rose avait pensé au mot de passe, honnêtement elle-même n'y pensait plus et n'avait pas plus fait attention au fait que sa mère mettait du temps à le mentionner, certainement car, dans sa tête elle avait posé un faux colis et attendait de voir si le monsieur réagirait. En tout cas, elles ont maintenant le nouveau et... l'ancien. Si c'est une transmission de message, ils ne risquent pas... Enfin non, c'est certainement plus un test, rien de grave et de toute manière c'était a Ruizu de décider.
Une fois sortie, après un simple signe et notant dans son esprit que cette fois-ci rien qui ne ressemble à une sorte de code n'a été mentionné, ou alors elle ne l'a pas compris ? En tout cas, elles se retrouvent dehors, d'un commun accord, elle se regroupe dans un coin pour que la grande aux cheveux rouge examine les flutes, pas les démonter ou autres, juste mesurer leurs tailles, rayon et tout le tralala. Bref, elle refait des pièces similaires ou identiques pour ce qu'elle voit, un sachet du même acabit et c'est reparti pour la contrefaçon façon flocon !
Cette fois-ci encore, elle porterait le faux, puisque Ruizu avait le premier vrai colis, du coup ce serait à Makiara cette fois-ci. En tout cas, c'est à contrecœur, mais plein d'abnégation qu'elle retourne dans cette traversée du désert. Soupirant comme seule protestation, si on exclut quelques mots et rochonnerie maugrée entre ses lèvres discrètement et maudissant cette chaleur.
C'est alors que le "vieux" monsieur vient la prendre par la taille, enfin les prendre. Ce petit moment qui aurait pu être un moment de gêne, surtout avec cette chaleur, elle l'accueille avec un petit rire. Le tout avant de prendre sa main et de la descendre juste au-dessous de la hanche, de sorte qu'il touche et avoisine son fessier, même si son popotin est pas spécialement agréable.
"Seulement si tu es TRÉS gentil."
Ajoute elle avec un air de greluche, elle y met même un petit rire qui donne plus l'impression de s'amuser que d'être une greluche. En même temps avec sa tenu d'ouvrière charpentière, si elle faisait la sainte ni touche alors qu'elle est censée la aussi et dans la marine a effectivement eux le droit à tout le panel d'humour gras et grivois, ça ne ferait pas sens.
En tout cas, elle se laisse maintenant faire, ne faisant plus trop attention à la foule qui va et viens, fluctuant presque plus comme des vagues et la marée que de vraies personnes. La chaleurs la tue à petit feu, heureusement, le fait d'avoir eu ce petit contact avec une main, même par-dessus ses vêtements la ramené à la réalité et lui a donnée un peu d'énergie pour affronter cette fournaise, même si elle sue comme un porc et rêve d'une douche. La moitié du chemin accomplie, en fait techniquement si on compte l'aller, les trois-quarts. Enfin, la moitié du retour donc ! quand...
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