Je venais d’arriver à Gwach city et ce qu’on m'avait raconté dessus était vrai. Les couleurs étaient éclatantes. Il y en avait pour tous les goûts. Du moderne, des reproductions, bref, c’était le lieu à ne pas manquer si on aimait la peinture. Tout était aussi pétillant que ce qu’on m'avait décrit. Même les immeubles avaient une architecture particulière. On pouvait parfois même se demander comment tout cela pouvait rester aussi immobile et solide. Les gens qui y vivaient ne devaient pas se poser ce genre de questionnement. Ils étaient habitués probablement, et devaient être pour la majorité d’entre eux des fans inconditionnels de peinture, des experts. J’aimais voir toutes ces couleurs qui sautaient aux yeux. De plus avec ce temps clément et ce soleil, les couleurs étaient vives et ressortaient clairement. J’étais comme un enfant émerveillé à l’approche des fêtes de Noël. Sauf que Noël ici, était toute l’année.

Je voulais en connaître plus sur cette ville, tout visiter, et m’assurer que tout ce qu’on m’avait dit sur elle était vraie. J’avais hâte de voir. Je voulais rester le plus longtemps possible, pour profiter de ce spectacle magnifique qui s’offrait à moi. Le travail de cette ville, du moins celui qui avait été effectué, était sensationnel. Du moment que mes yeux posaient le regard quelque chose, j’étais ébahie par tant de beauté. Mais une seule ombre assombrissait ce tableau géant qu’était la ville. Une personne faisait du grabuge dans cette ville. Non pas de la peinture, mais dépouillait les gens, ainsi que les artistes pour revendre les toiles. L’homme se terrait quelque part et je me devais de le trouver.

Je rentrais dans une des boutiques de tableau de la ville. Même à l’intérieur, celle-ci était complètement loufoque. Aucun angle droit. Le plafond représentait visiblement une sorte de vague qui s’écrase sur vous. Un peu oppressant, mais tellement bien fait. Le vendeur m’expliquait que chaque boutique avait leur propre signature architecturale en fonction du thème de leur art. C’était fou comment un génie pouvait faire tout ça.

Je sortais du magasin après avoir longuement discuté avec le vendeur lorsque je percutais une personne qui se retrouva propulser sur les fesses, qui elle-même s’asseyaient sur le dessin d’un personnage en dessin sur le sol. Mince j’aurais dû regardé en sortant. Je me dépêchais de tendre une main.

-Pardon excusez moi, je n’ai pas fait attention en sortant. Je ne vous ai pas fait mal ?

Gwach City, capitale des peintres du monde entier et plus particulièrement des habitants de Pikasso. Raeliana devait bien l'avouer, c'était une ville des plus impressionnantes. Les couleurs jaillissaient de toutes parts pour inonder les yeux des passants dans un spectacle des plus éblouissants. En arpenter les rues était enrichissant, encore plus pour une jeune femme plus habituée à l'obscurité des bas fonds de StarTop Nation qu'aux lumières du monde artistique. Ainsi, elle avait laissé ses pas la guider sur la petite île, elle aussi sous le contrôle du gouvernement, posant parfois quelques questions aux habitants. Si une chose ressortait, c'était la dominance du travail de Dally, que ce soit dans les rues ou bien dans l'esprit des personnes qui vivaient sur place. Oui, il était partout. Seul un artiste, anonyme, semblait s'opposer diamétralement à celui-ci, une fois par mois. Oui, une fois par mois, une œuvre apparaissait, effaçant la présence de Dally, s'exposant avec fierté et rébellion dans une démarche révolutionnaire qui plaisait terriblement à la demoiselle.

Elle continuait donc d'avancer, tranquillement, le pas calme, ses yeux continuant de se balader ici et là. Raeliana était détendue, profitant de son petit voyage qui avait pour but de récupérer quelques objets commandés par le vieil excentrique qui lui servait de mentor et de famille. "Tu verras, ça t'fera du bien de voir autre chose la mioche ! Et t'attires pas d'ennuis hein !" lui avait-il lancé à la figure avant de lui donner une bourse de berrys et de la mettre dehors pour les semaines à venir. Oui, elle n'avait pas eu trop le choix, en effet. Ainsi, elle avait prit le bateau et, comme à son habitude, comme pour chaque voyage sur une île contrôlée par ce gouvernement qui la débectait tant, Raeliana avait laissé place à une autre identité. Cette fois, c'était donc une perruque blanche qui était venue dissimuler sa chevelure dorée. Vêtue d'un débardeur de même blanc, d'une veste noire et d'un pantalon de même couleur, la demoiselle presque entièrement bichrome, ensemble brisé par le jaune de ses yeux, elle visitait la ville, attendant l'heure à laquelle elle pourrait récupérer les différents objets qui justifiaient sa venue ici. Cela, c'était sans se douter de ce qui allait lui tomber sur le coin du nez ou plutôt, qui ...

En effet, alors que la demoiselle longeait un bâtiment, perdue dans ses pensées et la contemplation du décors si particulier, elle sentit l'impact d'un corps contre le sien et sans vraiment avoir eu le temps de réagir, elle avait chuté, ses fesses rencontrant le sol bien trop dur à son goût. Immédiatement après, la voix du responsable de cette collision avait résonné et cela provoqua bien plus chez la jeune femme que la chute ... Elle connaissait cette voix ... Lentement, elle avait relevé son regard ambré vers la personne en question pour découvrir .... "Clark", enfin, si c'était réellement son prénom. Il se tenait là, lui tendant une main qui se voulait salvatrice, s'excusant pour l'incident qui venait d'avoir lieu. La demoiselle avait mit une petite seconde pour réagir, se reprenant bien vite pour se redresser avec l'aide du jeune homme.

- Ce n'est rien, je ne suis pas en sucre bien heureusement !

D'un geste rapidement, elle avait épousseté son pantalon avant de reporter son attention sur celui qui se tenait face à elle.

- Et vous ? Vous n'êtes pas blessé au moins ?

Déjà, au fond d'elle-même, l'esprit de la demoiselle cherchait à comprendre ce qui amenait le jeune homme ici. Au moins, maintenant elle était sûr d'une chose : Il n'était clairement pas un simple cuisinier. Jouant d'une fausse timidité, elle avait relevé son regard sur le visage de l'homme. Cet homme et ce masque bien particulier qui marquait les esprits ... Et qui lui permettrait d'engager une nouvelle joute avec lui ! Elle prit un air surpris à cette apparence et s'exclama avec curiosité.

- Whaou j'adore votre masque, vous l'avez fait vous-même ?

La demoiselle que j’avais heurtée, ne semblait pas trop souffrir de la chute. Merde je me sentais tout con. Elle mit quelques instants avant de me saisir par la main. Seconde précieuse qui me révéla des yeux ambrés que j’avais déjà vu quelque part. Mon cerveau se mit immédiatement en marche, comme si une alerte venait de sonner dans mon esprit. Ses traits de visages, ses iris, ses pupilles et sa voix, me faisaient étrangement penser à quelqu’un que j’avais déjà vu. Il fallait que je cogite plus rapidement, vu qu’elle entamait la remontée. La voix ne m’était absolument pas inconnue non plus. Elle épousseta son pantalon et me refixait de nouveau. Son regard et cette insistance me signifiaient que nous nous étions déjà rencontrées. La voix. C’était… ?


--Non non ne vous inquiétez pas, je vais très bien. Ne seriez vous pas Maria, j’ai entendu parler de vous par mon frère.


Il fallait que j’en sois sûr. Et même si elle niait en bloc, j’étais persuadé que c’était elle. Après tout une bibliothécaire devait se régaler ici aussi. Les livres contiennent moult thèmes et la peinture en faisait grandement partie. Même si avec cette action, je griller une cartouche, j’en avais d’autres en réserve. Elle feintait la timidité, c’était tout à son honneur, mais cela ne marchait que très peu avec moi. Il fallait que je reprenne cette guerre psychologique, quitte à aller à l’affrontement physique. Avait-elle plusieurs rôles sous la casquette ?

Puis soudainement elle me parlait de mon masque elle fut surprise. Soit je me tromper complètement, soit j’étais sûr de moi. Mais actuellement le doute s’installe une fois de plus face à cette personne

il y avait anguille sous roche, je le sentais gros comme une maison. Je fis un sourire et lui dit.


-Oui, je l’ai fabriqué moi-même. Disons que c'est un souvenir du passé. Il appartenait à mon frère.


Je pris une mine triste, presque en train de pleurer pour ce fameux « frère » qui n’existait absolument pas. Mais j’essayais de toucher la corde sensible. Je mettrais ma main à couper. C’était Maria, je le savais, mais je voulais qu’elle se trahisse elle-même.

Je déclare désormais les deuxièmes guerres de jeu psychologie, désormais ouverte.

Leurs regards s'étaient croisé et la demoiselle avait lu bien des choses dans celui de son opposant. Surprise, suspicions puis ce léger éclat. La confrontation allait être plus dure cette fois-ci et si elle ne voulait pas être piégée, Raeliana allait devoir faire preuve d'une ingéniosité toujours plus poussée. Elle allait le faire douter, le faire se sentir bête, le troubler. Transformer ses certitudes en confusion. Et pour cela, elle avait besoin de réagir, tout de suite. De nouveau, la surprise s'était en une expression naturelle et elle avait approché son visage proche de celui qui se faisait passer pour le frère du fameux "Clark".

- Vous, enfin votre frère a rencontré Maria ?! Comment va t-elle ? Je l'ai pas vu depuis si longtemps ! Est-ce qu'elle est toujours aussi maladroite ?

La submerger d'un flot de parole était à double-tranchants. Soit elle le déstabiliser assez pour qu'il ne puisse plus penser et réfléchir de manière organisée, soit elle se trahissait. Néanmoins, sans prendre de risque, on ne peut rien obtenir ... C'était donc sa stratégie. Reprenant sans lui laisser vraiment le temps de répondre, elle s'était reculée de quelques pas pour lui laisser de l'air.

- Maria est ma cousine ! Enfin, si on parle bien de la même personne ! Rousse ? Une bibliothécaire ?

Mais voilà, son élan fut stoppé par la vague dramatique que l'homme avait amené, pleurant faussement le départ de son frère disparu. Le flot de ses paroles ralentit, elle prit une seconde pour l'observer, ses yeux se plissant avec une pitié. Sans atteindre, sa main s'était alors plongée dans sa poche pour en sortir un mouchoir qu'elle tendit, maladroitement à l'homme.

- Oh, je suis désolée pour votre frère ...

Elle avait envie de lui demander les prétendues raisons de la mort de celui-ci mais ce serait lui donner la parole et donc, la main sur leur échange. C'était hors de question. Non. Et comme si le destin lui venait en aide, une horloge, placée non loin, laissa résonner son glas. Sursautant, Raeliana y vit une occasion de s'enfuir. De gagner du temps.

- Oh non ! Je dois y aller, je dois récupérer une commande et je vais être en retard ! C'était un plaisir ! Passez le bonjour de ma part à Maria si vous la croisez !

Et elle était partie en trombe, sa chevelure blanche flottant derrière elle, laissant la menace que représentait l'homme masqué sur place, comme un idiot. S'attendait-il à ce qu'elle reste à ses côtés avec curiosité ? Et bien non ! Elle allait le mener par le bout du nez et ça commençait pas lui faire croire qu'il pouvait mener une traque. Elle continuait d'avancer, droit devant elle, dans les rues colorées de Gwach city, laissant son regard se poser sur les diverses œuvres d'art, à nouveau. Prenant une large bouffée d'air frais, elle profita alors des quelques secondes, voir minutes, pour réorganiser ses pensées. Elle était certes, un peu plus agressive dans sa manière de faire, comparé à leur dernière rencontre mais sans doute que cela jouerait en sa faveur ... Oui, elle devait continuer dans ce sens.

Elle laissait des mots s'enchaînant les uns aux autres. Je ne pouvais rivaliser avec son flot de paroles. C’était comme se retrouver au milieu d’un typhon. Aucune chance de s’en sortir. Alors elle avait adopté cette solution aujourd’hui ? J’étais presque sûr que c’était elle. Ce regard qui en disait long. Elle aussi m’avait forcément reconnu. À son avantage, j’avais à peu près le même accoutrement. Mes lanières trahissaient complètement ma présence. J'étais difficilement, pas reconnaissable. Ceux avec qui j’avais ou échanger ou même combattre, se souvenait forcément de mes lanières. Je n’étais pas assez pro pour me fondre dans la masse. Et pourtant, il le fallait. S’immiscer dans la foule, permettre de ne pas reconnu. Presque invisible. Il fallait que j’y arrive. Pouvoir l'a pistée sans être démasqué de nouveau.

À la vue de mes faux pleurs, elle me tendit un mouchoir. C’était gentil de sa part, même si l’acteur qui sommeillait en moi riait aux éclats. Puis sans même attendre mes réponses elle s’envola. Je restais seul sur cette place avec son mouchoir en main. Je ne m’étais pas mouché dedans heureusement pour elle. Je la regardais s’éloigner petit à petit comme si la scène était ralentie. Je la regardais s’éloigner, sans dire un mot de plus. Elle ne m’avait pas laissé le temps de répliquer. Une petite lumière jaillit dans mon cerveau.

Je prenais la direction d’une petite échoppe. Pour l’occasion, les vêtements étaient comme la ville, colorés. Cela changerait de mes habits habituels noirs. Je prenais des souliers gris anthracite, un pantalon assez ample multicolore, comme un patchwork, ainsi qu’une chemise bleu ciel. Je ne ressemblais vraiment à rien, mais si cela me poussait à passer inaperçu pourquoi pas. Je mettais un chapeau aussi par la même occasion, pour ne pas répéter mes cheveux rouges. Des lentilles de contact vertes et le plus important, j’enlevais mes lanières. Je me regardais dans le miroir. Lunettes de soleil fumée rose sur le nez, je ressemblais vraiment aux habitants du coin. Hormis cette balafre sur la joue.

Je sortais de la boutique et à l’aide d’un soru je montais sur les toits. Pas facile de se déplacer sur les toits difformes de cette ville. Mais d’en haut le spectacle était encore plus ahurissant. Ces mélanges de couleurs vous sautaient à la rétine et vous envahissait de joie. Une beauté. Je me déplaçais assez rapidement histoire de retrouver la cible. J’étais méconnaissable. Après une bonne quinzaine de minutes, j’avais retrouvé sa trace. J’allais l’observer quelque temps d’en haut histoire d’en apprendre un peu plus sur elle. Il fallait avant tout que je reste bien cacher.

Ses pas l'avaient guidé jusqu'à la petite boutique où elle devait récupérer sa commande mais son esprit quant à lui, était figé sur toute autre chose : Repérer l'homme qui devait la suivre après cette incartade un peu plus tôt. Alors qu'elle était partie soudainement, l'abandonnant sur place en ne laissant derrière elle que ce mouchoir blanc en tissus, vierge de toute broderie, elle s'était attendue à le voir la suivre à travers les rues, plus ou moins discrètement. Mais rien. Pas une trace des lanières de cuir de "Clarck" ou de sa chevelure cramoisie. Elle trouvait ça étrange. Très étrange. Elle était sûre qu'il l'avait reconnu au premier regard et que seul le doute l'avait empêché d'agir. Si la blonde n'avait pas passé beaucoup de temps à ses côtés, elle était pourtant sûre d'une chose : Il n'avait pas lâcher l'affaire. Le roux avait sans doute trouvé une stratégie différente que de simplement la suivre et maintenant, elle devait trouver ce que c'était.

Elle sortit de ses pensées quand elle remarqua que sa destination était atteinte. Il s'agissait d'une boutique à l'aspect normal, se fondant parfaitement au décors avec sa devanture colorée et l'enseigne à la typographie particulièrement originale qui annonçait "Atelier de couture Macgerson". Sans tarder, la demoiselle à l'allure bichrome entra dans la petite boutique, découvrant un décours digne d'un atelier, de belles tenues présentées sur des mannequins aux morphologies diverses et variées. Derrière le comptoir, un homme, brun, à l'allure imposante, visiblement affairé à coudre des pièces de tissus sur un mannequin d'acier, les aiguilles entre les lèvres. Ses grandes mains couvertes de cicatrices dont la source n'était certainement pas son actuel travail vérifiait le bon positionnement de chacune des pièces de son œuvre en cours et sa concentration était telle qu'il ne remarqua pas l'entrée de la cliente jusqu'à ce qu'elle ne se râcle la gorge pour attirer son attention. En entendant cela, il avait relevé la tête, retirant à l'aide d'une de ses mains les aiguilles positionnées entre ses lèvres, il s'excusa.

- Pardon, j'étais à fond ! J'arrive dans une minute mademoiselle !

D'un geste de tête, elle lui avait signifié que ce n'était pas grave avant de l'observer s'approcher. Il était grand, les cheveux coupés courts, les épaules carrées, dans la cinquantaine et si son apparence physique était quelque peu brute, sa tenue était bien plus raffinée. Une chemise blanche, élégante, supplémentée d'une veste et d'un pantalon dont le motif ressemblait à des tâches de peintures, jaunes, rouges, roses, ambrées, lui donnant alors l'air d'un champs de fleurs au printemps. Une tenue aux allures festives et pourtant, qui rendait propre et professionnelle sur lui. Il s'approcha du comptoir, venant s'y accouder avant de lui offrir un sourire.

- Alors qu'est-ce que je peux faire pour vous jeune fille ?

Raeliana avait sorti de sa poche un petit papier, signé de la main du vieux fou qui lui servait de mettre, le laissant alors glisser contre le bois du meuble.

- Mon grand-père a passé commande ! Je suis venue pour récupérer tout ça et payer bien sûr !

Il avait observé le papier un instant avant de rire d'une voix grave et tonnante, quittant alors le comptoir pour se diriger vers un grand meuble aux formes surprenantes où il rangeait diverses boîtes sans doute prévue pour les fameuses commandes.

- Je vois, t'es la petite-fille de Christo alors ? J'savais même pas qu'il en avait une !

Ce fut au tour de la jeune fille de rire alors qu'il revenait vers elle, déposant le sac estampillé de son logo devant elle ainsi que la facture indiquant le prix.

- Je n'ai pas eu trop de contact avec lui auparavant mais je suis revenue dans sa vie il y a quelques années maintenant ! Mais il ne m'avait jamais parlé de cet endroit en tout cas ... !

- C'est pas surprenant, c'est rare que ce vieux fou décide de commander de nouvelles fringues mais bon, quand il le fait, au moins c'est toujours chez moi ~

Elle avait sortit sa besace et déposé les berrys sur le bois avant de récupérer le sac, un peu plus lourd qu'elle ne l'aurait pensé. Surprise, elle avait relevé la tête vers l'homme qui lui avait alors sourit avant d'ajouter.

- Tu lui passeras le bonjour de ma part. L'époque où on chassait les nuisibles ensemble me manque un peu ~

Oh. Elle voyait maintenant d'où venaient les cicatrices et cette carrure bien particulière. L'adolescente hocha vivement la tête, glissant le sac sur son épaule, celui-ci ne contenant sans doute pas que de simples vêtements.

- Promis !

Et elle était sortie. Si le temps de cette petite entrevue, elle avait oublié le problème que représentait la "connaissance" qu'elle avait croisé un peu plus tôt, son image remonta rapidement dans son esprit alors que ses pas l'emmenaient maintenant vers une destination inconnue. Elle marche, quelques minutes, sans esquisser le moindre geste suspect jusqu'à atteindre une place, grande, donnant une vue plutôt dégagée sur les alentours ... L'endroit parfait. Elle se stoppa, un instinct, sacrifiant son sens de l'odorat pour oublier l'odeur de la peinture présente dans les rues et augmenter sa vue. Ses yeux commencèrent alors à dévorer le décors, petit à petit et ce, jusqu'à ce qu'elle trouve sa cible. La main placé au niveau de son front pour scruter l'horizon lui donnait alors l'air d'une simple qui prenait plaisir à observer les choses qui l'entouraient.

Où pouvait-il bien être passé ... ?

De toit en toit, je me rapprochais d’elle. Je scrutais les environs pour voir si elle rejoignait quelqu’un en particulier. Mais non rien de tout ça elle marchait rapidement jusqu’à rentrée dans une boutique de vêtement. Ainsi, c’est comme ça qu’elle modifier probablement son apparence. J’étais pratiquement sûr qu’il s’agissait de « Maria », ou alors d’une toute autre personne. Il fallait plus que de suppositions que j’en ai la certitude. Je me rapprochais vers la boutique et pris place discrètement sur le toit. Je n’entendais rien bien évidemment, mais lorsqu’elle sortira, aucun doute elle serait espionner.

Il se passa quelques minutes sans qu’elle ne donne traces de vie. Tout dans mon allure avait changé. Je passais désormais inaperçu. Si elle ressortait avec un sac, il faudrait qu’il se déchire, afin de pouvoir ramasser ce qui en tomberait. Et si ce n’est que des vêtements, je lui rendrais. Et c’est ce qui allait se produire. J’allais être pour une fois en position de supériorité. Je créer une fine branche juste avant qu’elle ne sorte. Puis elle apparue. Elle semblait joyeuse, jusqu’à ce que son visage se durcisse légèrement. Ma liane dans le même laps de temps, que la sortie de la demoiselle, déchira discrètement le sac et une sorte de t-shirt tomba au sol. Une fois qu’elle s’était assez éloignée, je descendais du toit et ramasser le T-shirt.

-Ha, pardon vous l’avez ramassé, vous voulez que je vous le reprenne ? Je lui rendrais quand elle repassera.

Le gars de la boutique était sorti.

-Non-non, c’est bon, je vais aller lui rendre en personne ne vous inquiétez pas. Merci beaucoup.

Je lui fis un sourire et prenais la direction de ma cible du jour. Elle allait en direction d’une grande place où se trouvait une grande foule. Tout y était coloré ! Puis elle s’arrêta net. Qu’est-ce qu’elle faisait ? Je regardais et elle scrutait les environs, était-ce pour me trouver ? Me cherchait-elle du regard ? Elle était vraiment prudente et se doutait forcément de quelques choses. Je me rapprochais doucement d’elle et lui tapota sur l’épaule.

-Bonjour, pardon mademoiselle vous avez perdu ceci sur le chemin ! Votre sac doit être percé. J’ai vu un homme qui l’a déchiré. Il avait un masque et des cheveux rouges. Il pestiférait contre vous.

Je souriais. Si elle arrivait à me reconnaître elle serait vraiment surhumaine.

Elle ne le voyait pas. Pourtant, son regard arpentait les courbes des toits, les moindres zones d'ombre avec la plus grande des attentions. Mais non, pas le moindre signe de celui-ci, de ses lanières de cuir autour de son visage, de ses iris bleues ou bien de sa chevelure rousse. Elle n'aimait pas ça. Au fond d'elle-même, quelque chose lui hurlait de rester sur ses gardes, que le danger pouvait jaillir de toute part pour refermer ses crocs sur elle. Ses pensées s'enchaînaient, cherchant à prendre le moindre détails en compte quand soudain une voix, accompagnée d'une légère tape sur l'épaule, vint interrompre ce flot continu.

Surprise, la demoiselle avait légèrement sursauté avant de se retourner, découvrant alors une nouvelle personne qui lui faisait face. Il s'agissait d'un homme, mesurant seulement quelques centimètres de plus qu'elle, au style vestimentaire bien surprenant, riche en couleur. Ses iris dorées prirent un instant pour le détailler plus en détail ... Des yeux verts, dissimulés derrière des lunettes de soleil rose, un chapeau et une cicatrice, facilement remarquable, au niveau de sa joue. Une balafre qu'elle fixa, à peine une seconde avant de se ressaisir, prenant alors conscience des mots que prononçait l'inconnu qui, par la même occasion, lui tendait un des vêtements perdus de son sac maintenant déchirés. Comment n'avait-elle pas remarqué ? Un sourire vint rapidement se dessiner sur son visage, d'une manière fluide, comme un trait de pinceau.

- Oh merci ! Vous me sauvez la vie !

Elle vint récupérer le vêtement. Un tee-shirt, visiblement trop grand pour elle et au poids légèrement surprenant, comme si le tissus était plus lourd que la moyenne, sans que l'on puisse en expliquer la raison d'un simple coup d'œil. La déguisée n'avait pas tardé à glisser le vêtement dans son sac, usant du lacet de l'une de ses bottes pour réparer l'emballage déchiré. Une réparation visiblement maladroite mais qui tiendrait le coup, le temps de trouver un autre contenant pour la précieuse commande.

- Vous avez dit un type avec des cheveux rouges et un masque ... ? Ce serait ... ?

Oui, elle ne voyait que lui ... Mais pourquoi ? Juste pour l'embêter ? Non, quelque chose clochait ... Quoi ? Il lui fallait un peu plus de temps pour le savoir. Son regard remonta sur l'inconnu qui se tenait face à elle et qui la fixait, comme s'il attendait quelque chose.

- Comment je peux vous remercier ? Mon grand-père aurait été terriblement triste que je perde sa commande ! Quelques berrys peut-être ?

Elle espérait fortement le faire déguerpir avec ça afin de reprendre sa route. Sans réellement savoir pourquoi, celui-ci ne lui inspirait pas confiance. Cette voix ... Cette voix lui disait quelque chose et pourtant, le nom en question lui échappait. Dans l'optique d'amadouer celui qu'elle ne pouvait voir comme un innocent passant, la demoiselle souriait, de manière angélique, le regard rempli d'une factice candeur.

Elle avait sursauté à mon arrivée. Pas de doute, elle me cherchait activement dans cette foule. Je l’avais remarqué avant de l’accoster, mais là, en cet instant, j’en avais la certitude. Je lui faisais perdre le fil, et le sursaut qu’elle avait eu, témoignait de sa pleine concentration pour traquer sa « cible ». Son regard était devenu insistant par rapport à ma cicatrice. Je me doutais qu’elle analysait tout ce qu’elle voyait. Elle était toujours prête pour une guerre psychologique. Mais rapprocher auprès d’elle, j’en étais certains, il s’agissait de « Maria ». Je n’avais pas pu oublier notre première rencontre. Il y avait 1 partout durant notre première entrevue, mais là les cartes aujourd’hui seraient redistribuées.

Elle me remerciait en me disant que je lui avais sauvé la vie. C’était étrange, ce t-shirt était plus lourd que la moyenne. C’était étrange quand même. En tout cas, elle était débrouillarde. Son sac était rafistolé avec un lacet de sa botte. Elle avait de la ressource quand même pour une simple bibliothécaire. Je souriais. C’était la seule chose que je pouvais faire actuellement. Puis elle se questionna sur le type aux cheveux rouges et masque. J’en étais sûr, elle savait que c’était moi, enfin qu’elle me cherchait. Alors comme ça, on me cherche hein ? Et ben on va jouer tous les deux. Et cette fois-ci, je vais mener la danse quitte à ce que je passe à l’attaque.

Me remercier ? T’en fait pas, tu me remercieras assez vite. Je te capturerais et on sera quitte. Tu avais osé te moquer de moi. C’était inadmissible. Mais quoiqu’il en soit cette fois-ci, j’allais apprendre ta véritable identité. Je saurais quel personnage, tu joues. Pas celui d’aujourd’hui non-non, celle que tu es vraiment. Révolutionnaire ? Underworld ? Pirate ? Je n’en savais rien pour le moment, mais tôt ou tard, je découvrirais ton toi intérieur. Et ce, tôt ou tard, n’allais pas tarder. Tout d’abord décliner l’offre et ensuite t’emmener sur une fausse piste. Je plaçai ma main comme pour montrer ma paume, à la verticale. Signe de refus. J’avais légèrement fait en sorte de parler un peu plus aigus.

-Non, vous n’avez pas besoin de me remercier. Je vous souhaite une bonne journée.

Je tournais les talons pour partir. Sa curiosité devait être piquée. Il était même fort probable qu’elle remarque mon léger changement de tonalité dans ma voix. Ainsi, elle se questionnerait savoir si elle avait bien entendue la première fois ou non. C’était jouissif. J’avais un sourire accroché aux lèvres. Je commençais à démarrer et je me retournais rapidement pour lui donner une indication. Fausse bien évidemment.

-Ha, j’oubliais si vous chercher le monsieur masqué, il est parti à l’angle de la rue là-bas. Adieu

Je tournais la tête droit devant moi et partait définitivement. Je prenais la direction de la sortie de la foule. Elle devait probablement me suivre du regard, mais j’en profitais pour prendre mon temps. Une fois à l’angle d’une rue, je courais en faisant attention à bien me camoufler dans la foule. Une fois dans une rue transversale, je remontais sur un toit grâce au soru. Je pouvais désormais épier en toute discrétion si elle suivait mes indications. La rue était étroite où je l’avais emmenée. Si elle y aller, je pourrais la coincer et connaître sa véritable identité. Le jeu du chat et de la souris va commencer.

- Hem…heu…excusez-moi, vous pouvez partir de mon toit ?

Une personne se trouvait sur son toit. Il semblait fumer. Il avait des yeux grands ouverts, comme s’il ne comprenait pas ce que je foutais là. Je souriais et lui dit.

-Pas de panique, je n'en ai pas pour longtemps, je suis en mission.

L’autre semblait paniquer et rentrer dans sa maison. Pff quel con celui-là, on peut même plus bosser correctement de nos jours.

Pour être un peu vulgaire, on peut dire que Raeliana était restée sur le cul face à cette scène bien particulière. Elle voulait le faire partie, bien évidemment mais elle ne s'attendait pas à ce que soit si facile que ça. Elle avait levé la main pour saluer l'inconnu qui avait disparu bien rapidement en ne laissant derrière lui qu'une marée de doute. Ha, j’oubliais si vous chercher le monsieur masqué, il est parti à l’angle de la rue là-bas. Adieu. Ces quelques mots étaient suspects. Bien trop. Conseilleriez-vous à une jeune femme, seule, de partir à la poursuite de quelqu'un qui semblait lui vouloir du mal ? Non, bien évidemment. Son instinct lui criait de ne pas tomber dans ce qu'elle pensait être un piège tandis que de l'autre côté, c'était la curiosité qui l'incitait à y courir pour retourner la machination contre son instigateur.

Choix cornélien. Raeliana était encore jeune et elle était bien consciente de son manque d'expérience. Pour l'instant, chaque combat était une prise de risque, surtout ici où elle ne connaissait personne. D'un autre côté, ce n'est pas en restant toujours prudente qu'elle progresserait. C'était un peu comme un pari dans un sens ! Il fallait prendre des risques pour gagner à la fin. Le vieux lui répétait souvent et au fond, elle savait qu'il avait raison. Et puis, si c'était vraiment un piège, elle ne pouvait pas laisser la personne qui l'avait tendu s'en sortir impunément. Elle avait même une petite idée du responsable, bien que le fait qu'il use d'un complice était surprenant.

Oui, sa décision était prise. D'un geste sûr, elle remonta le sac de vêtements sur son épaule avant de se diriger vers le lieu qui lui avait été indiqué par celui qu'elle suspectait être un complice de Clark. Le pas était ferme, son regard figé sur sa destination, un sourire toujours innocent aux lèvres. Lentement, l'adrénaline commençait à couler dans ses veines. Sa concentration se faisait absolue. Son sens du goût et celui de l'odorat disparurent pour laisser l'ouïe et la vue atteindre leur paroxysme. Il fallait ça, au minimum, pour pouvoir réagir au mieux à la possible embuscade qui l'attendait. Elle approchait de l'angle dans la rue et prit alors une grande inspiration. L'oxygène lui donna un coup de fouet et enfin, elle tourna. Une rue étroite s'offrit à elle, renforçant ce qu'elle pensait et pourtant, elle décida de rester à fond dans son rôle, tant qu'elle ne subissait pas d'attaque. D'un air boudeur, elle croisa les doigts avant de lâcher à voix haute, comme si elle se parlait à elle-même.

- Mince ! J'étais curieuse de voir ce type ! Je me demande ce qu'il avait contre moi ...

Ainsi elle était légèrement désemparée. Elle était restée plantée là pendant quelques instants. Je ne pouvais pas lire dans les pensées, mais une chose était sur, si elle continuait, sa tête réagirait comme une bouilloire restée trop longtemps sur le feu. Elle semblait médusée, et dans l'incompréhension. Cette personne qu'elle avait vue, qui cela pouvait bien être ? Un complice ? Une âme charitable ? Tant de questions qui devaient fusées dans son esprit. C'est ça, il fallait d'abord abattre le côté psychologique, avant de pouvoir capturer ou arrêter la personne en face de nous.

Elle remettait son paquetage sur l'épaule. C'était le moment de vérité, celui qui scellera son sort a tout jamais. Je regardais attentivement et intensément le lieu qu'elle choisissait. Était-ce la ruelle indiquée quelques temps plus tôt ? Ou alors était-ce une autre direction ? Quoiqu'il en soit, et n'importe lequel de ses choix, subiraient une conséquence. Celle de se battre immédiatement, ou de repousser un tant soit peu le combat. Pas une seule seconde je n'avais été repérer. J'avais jouer mon rôle à la perfection. Il allait de soi que le trouble était désormais dans son esprit et cela m'arranger grandement les affaires. Pour quelle raison ? Simplement, si elle était troublée, elle serait peu concentrée.

Je prenais la direction de la ruelle indiquée en sautant de toit en toit. Comme une puce sauteuse, j'atteignais rapidement la direction qui était la plus avantageuse pour moi. Les couleurs de mes habits ne coïncidaient pas parfaitement avec le toit sur lequel j'étais placé, mais désormais je m'en fichais. Alors que j'étais sur le toit, je fis des clones de bois. Ils étaient trois en tout. C'était la première fois que j'utilisais cette technique ils étaient tous reliés par un « fil » de bois, pour que je puisse toujours les contrôler. J'étais en hauteur. Un peu caché, mais pas trop, histoire de pouvoir avoir un aperçu de ce qui se passait en bas.

Elle rentrait dans la ruelle. Elle parlait seule. Elle devait se douter, que j'étais ici, prêt à agir. Le temps s'écoulait doucement. Puis d'un seul coup une barrière en bois s'érigea dans la ruelle pour couper tout retrait. Les clones descendirent dans la ruelle. Il parlait en même temps que moi, ce qui devait encore plus la perturbée.

-Dis-moi « Maria » quel est ton vrai nom ? Ton vrai métier ? Ton travail ? Je veux savoir à quel groupe tu appartiens ! Dis-moi la vérité sinon….

Les trois clones de bois entouraient la demoiselle. Elle semblait comme pris au piège. Si elle tentait de s'évader par le haut, j'intervenais directement. Elle n'avait plus le choix, la vérité ou l'affrontement. Un sourire malsain se dessina sur mon visage entamerait-elle le début des hostilités ?

Sans véritable surprise, la demoiselle se retrouva prise dans une embuscade. La ruelle fut isolée de tout le reste pas une large barrière de bois apparue de nul part ce qui lui donnait déjà une information non-négligeable sur son adversaire : Il s'agissait d'un utilisateur de fruit du démon. La seconde d'après, trois ennemis bondissaient devant elle. Trois ennemis à l'apparence bien particulière dont le point commun le plus flagrant était ce "fil" de bois qui les reliait à un seul et même point, plus en hauteur. Les repérer avait était aisé pour la vue aiguisée de la jeune femme qui se concentra sur l'endroit d'où venait la voix qui prenait la parole, imitée par les pantins bien qu'elle restait cachée en hauteur, sans doute pour couper toutes fuites à sa cible. Néanmoins, les fils trahissaient sa position et sa voix, qu'elle connaissait maintenant, identifiaient l'assaillant de manière claire dans l'esprit de la révolutionnaire qui, bien qu'encerclée, se mit à sourire doucement.

- Vous avez vraiment du mal avec les visages, pas vrai ? Maria est ma cousine, je vous l'ai déjà dit, pas vrai ? D'ailleurs, vous ne m'avez pas donné votre nom. Si je peux me permettre ...

Elle glissa d'un geste fluide et rapide sa main au niveau de son dos, retirant son fusil de sous sa veste qui était jusque là retenu par un clip de son harnais dissimulé puis, elle en usa à la manière d'une masse pour fracasser un premier lien de bois, sans réelles difficultés vu la finesse de ceux-ci.

- Je suis différente d'elle ~

Oui, elle pousserait la comédie jusqu'au bout et ce, pour deux raisons. Tout d'abord, celui lui évitait de révéler des informations sur sa personne et deuxièmement, elle le déstabiliserait. Que ce soit le doute ou la frustration, ces deux émotions pourraient permettre à la révolutionnaire de prendre le dessus sur son adversaire, surtout qu'elle ne connaissait rien de lui et de sa puissance. Le premier lien brisé, la combattante ne perdit pas une seconde et fonça sur le second pantin pour exécuter une action semblable, semblant vouloir éviter la moindre détonation qui ne ferait que rameuter les forces de la marine sur le lieu du combat.

Pas de doute, elle était prise au piège. Malgré tout, elle ne semblait pas se démonter aussi facilement. C’est donc qu’elle cachait certainement une fois de plus sa véritable apparence. Problème avec les visages ? Non vu ton attitude ma petite dame, il va de soi que je n’ai aucun problème avec les visages bien au contraire. Tu pourras pisser dans un violon que je reconnaîtrais entre mille ces yeux. Cette fois-ci, tu n'auras pas d’échappatoire. Et vu le comportement plus que suspect où tu cherchais quelqu’un du regard, je ne vais pas te lâcher comme ça en pleine nature. De plus le coup qu’elle venait de porter à un des fils, faisant disparaître en un petit tas de bois mon clone, me laisser à penser qu’elle n'était pas une simple bibliothécaire.

Différente d’elle, oui, c’était certains désormais ! Tellement différente de la petite bibliothécaire fragile que tu me laissais entrevoir, pour désormais te révéler comme une combattante. Prendre les bonnes décisions, malgré que tu sois dos au mur, avec des clones. Tu savais te battre. Il me restait désormais un seul doute en tête. Pirate ou révolutionnaire ? Tôt ou tard je le saurais. En attendant, un deuxième clone venait de disparaître, balayer par un fusil qui servait de masse. Malgré tout, il subsistait encore un des clones de bois. Celui-ci balança sa jambe dans un mouvement horizontal.

-Rankyaku.

Il fallait qu’elle saute, afin de ne pas se le prendre en direct. En attendant, la lame d’air se nicha directement dans l’épais mur de bois qui bloquait toute sortie. Je pouvais aisément la cueillir en haut et me tenais parer à toute éventualité de contre-attaque. J’avais l’avantage pour moi, dans cet espace exigu. Si elle était une tireuse douée, elle se servait de la distance comme atout. Mais dans cette ruelle étroite, il était dur de combattre à distance.

-Malheureusement, je ne te crois plus. Je veux connaître ton vrai nom, Maria ou qui que tu sois d’autre. Tu vas me dire tout ce que je veux savoir sans mentir désormais. Sinon je serais obligé d’employer la force.

Au-dessus de sa tête, se déployait des dizaines de lianes grosses d’une bonne vingtaine de centimètres de diamètres se montraient menaçantes. J’étais toujours à couvert, prêt à lui empêcher toute retraite possible. Si elle répondait sérieusement à les questions, elle pourrait s’en sortir facilement, sinon le déroulement de l’opération sera l’extermination.

-Choisie bien, je te laisse dix secondes pour décider. Ne tente pas l’impossible, je te traquerais le restant de ta vie sinon. Je serais ton pire cauchemar.

Résumé:

Le deuxième pantin tomba sous les coups de la demoiselle aux mille et un visage et pourtant, malgré ce sourire qu'elle gardait aux lèvres, elle savait que la moindre erreur dans cette situation pouvait lui être fatale. L'homme qu'elle avait en face d'elle était têtu, malin et ce, en plus d'être un utilisateur de fruit du démon. Ce mélange n'était que trop dangereux à ses yeux. En plus de devoir sauver sa peau de ce piège, la jeune femme devait également protéger les informations dont elle était détentrice. L'échec ou la rédemption n'était donc pas une option.

Elle esquiva l'attaque du clone restant en bondissant, comme l'avait prévu son adversaire. Ainsi, alors que son corps montait dans les airs, sa trajectoire fut bloquée par l'apparition de ronces menaçantes qui pouvaient la transpercer d'une seconde à l'autre. La manœuvre de l'inconnu était claire : Il voulait la faire parler en jouant sur la peur. C'était une bonne stratégie. Dans sa situation, la jeune femme aurait sans doute fait de même pour arriver à ses fins. Néanmoins, cela ne voulait pas dire qu'elle tomberait si facilement entre ses griffes. Malgré le compte à rebours installé par son ennemie, elle garda son calme et glissa une première munition à la base marquée d'un point rouge dans son arme.

- Aww on dirait presque une déclaration, comme c'est mignon ~

Le ton était moqueur mais son regard, celui qui l'avait, prouvait qu'elle était bien sérieuse dans cette situation. Cette fois, c'est le canon de son fusil qui pointa en direction du bois. Son doigt pressa la détente et la balle fonça en direction des ronces qui dansaient au dessus de sa tête. Mais au lieu de se préparer à tirer une autre salve, la jeune femme avait protégé son visage à l'aide de ses poings, influant du haki de l'armement dans ses gants pour rendre ceux-ci plus solides. Pourquoi ? La réponse arriva la centième de seconde plus tard quand le projectile entra en contact avec sa cible. En effet, celui-ci explosa en projetant d'impressionnantes flammes qui commencèrent à dévorer les ronces. La blonde avait été projetée par le souffle de l'explosion et le dos reçu au niveau du dos n'était pas agréable mais ce n'était pas comparable au fait de se faire empaler par les morceaux de bois qui brûlaient ardemment au dessus de sa tête.

Néanmoins, l'action de celle-ci ne s'arrêta pas ici. Elle profita de l'effet de surprise pour se prendre appuis sur le mur de pierre qui se trouvait à côté et l'escalada comme un félin pour prendre un peu de hauteur sur la situation et se donner un meilleur champs de vision. Maintenant qu'elle s'était faite remarquée, Raeliana n'avait pas le choix : Elle devait régler cette histoire avant que les renforts de l'homme arrive et ce, soit en le mettant hors d'état de nuire, soit en fuyant. Seul le temps l'aiderait à choisir une solution mais le temps, elle n'en avait pas tant que ça. Sa première déflagration avait créé un mouvement de panique dans le quartier et déjà, on entendait les cris d'habitants apeurés.

Ainsi commençait la course contre la montre opposant les deux menteurs.

Mon clone avait une vue d’ensemble de ce qui se tramait au confins de cette ruelle. Elle ne voulait pas parler, c’était indéniable, et ce, malgré les différents avertissements énoncés. Elle était encore plus têtue que moi. Bien plus. Et ça m’avait profondément. La guerre psychologique n’avait pas été concluante et celle-ci non plus ? Merde qu’est ce qui marcherait avec elle ? En attendant, elle avait sauté. Droit dans mon piège ? C’était évident que non. Elle réfléchissait rapidement et je n’avais aucun doute quant à ce qu’elle trouve un subterfuge. Elle dégaina son arme et mit une balle dedans. Puis quelques courts instants plus tard la déflagration se fit entendre. Et voir aussi. Moi bois brûlait rapidement et si je ne voulais pas brûler à mon tour, je laissais échapper mes créations


Un sourire malsain voilà ce qui s’afficha sur mon visage en cet instant. Elle était vraiment pleine de surprises pour le coup. Puis elle ne tarda pas à grimper tel un fauve. Mes créations laissaient désormais place à la liberté pour la jeune demoiselle. Elle venait de sortir. L’explosion qu’elle avait chaussée avait ravagé une partie du toit où nous nous trouvions. Les clameurs des habitants terrorisés se firent entendre. Il fallait que j’en profite pour la capturer enfin. Mais il ne il ne fallait surtout pas mettre de la distance entre elle et moi. Sinon elle aurait un sacré avantage en tant que tireuse. Il fallait faire vite, bien et propre.

Ni une ni deux, je fonçais sur elle grâce au soru. Je n’étais plus qu’à un ou deux mètres. J’en profiter pour créer deux lianes en bois. Je fis un Shigan. Les lianes fonçaient droit sur ma cible. Je cherchais clairement à l’empalerai au bout de toute cette histoire. Même si elle devait rentrer avec moi morte je savais que je faisais mon boulot. Malheureusement vu l’état d’urgence des citoyens, il fallait vraiment que je l’arrête.

-Rends toi n’as nulle part où aller. Je veux juste que tu répondes à mes tonnes de questions te concernant.

.Je ne savais pas si ce subterfuge marcherait aussi facilement. Mais qui ne tente rien n’a rien.