Faire pencher la balance

Star-Top Nation | Année 1522

— Toujours vivante gamine ?, entends-je alors que mes yeux se rouvrent lentement.
— Qu'est-ce que tu fous là vieille peau... ? Ploc ~, une réponse que je prononce avec difficulté, regardant le ciel après ce sale coup reçu par l'autre, allongée au sol.
— T'as pas changé d'puis l'temps, toujours aussi discrète hein. Les entrées fracassantes, t'as toujours adorée ça., cette femme, cette voix, je la reconnais bien. Une vieille peau, toujours pas morte visiblement. Commandant de la Marine, Kirere Homumi.
— Et alors ? En quoi ça te concerne ? T'es toujours pas morte ? Plic ~, une parole bien vite suivie par un rire bruyant de la vieille vache.
— Moi non, m'toi, s'tu reste là, c'va pas tarder., tournant mon regard vers elle, un regard surpris, étonné alors qu'elle hausse les épaules.
— Soldats, PAR ICI !, cette vieille peau ne tarde pas à alerter tout les soldats patrouillant non loin, peste jusqu'au bout.
— Bordel... Sale garce ! Plic Plac Ploc ~, dis-je alors en me relevant le plus rapidement possible.
— J't'ai dit d'foutre le camp abrutie !, ordonne t-elle avec fermeté. Cette vieille, entre nous, ce fut toujours vache.

De tout temps, on se cherchait des noises. De 30 ans mon aînée, elle n'a jamais été du genre à cacher ce qu'elle disait. Encore moins aujourd'hui semble-t'il. Déglutissant, j'escalade alors les toits, prenant l'aspect d'une neige, volatile, légère, atteindre le sommet de ces arbres de bétons fut un véritable jeu d'enfant, toutefois, je ne pu m'empêcher de jeter un oeil en bas...

— Oui commandant ?!, interpelle alors un soldat, vêtu de son uniforme, fusil en main, prêt à faire feu.
— Baisse ça crétin. J'ai perdu mon dentier dans cette neige... Tu m'aide ? Shi hi hi ~, ouvrant grand les yeux, cette croulante vient tout juste de me couvrir en prétextant une fausse excuse.

En quelques secondes, une dizaine de soldats se mirent à rechercher le dentier perdu dans la neige, dentier que la vieille tient fermement dans ses mains toutes fripées. Peu importe son âge, cette sac d'os sera toujours aussi fripouille et malicieuse. Expirant, je me mets alors en tête de retrouver mes comparses, mais je doute fort que je les retrouverai désormais dans les rues, j'ai dû rester un moment au sol. L'autre enfoiré m'a foutu un sale coup sur le crâne. Selon moi, elles sont même déjà arrivée sur le lieu de rencontre...

*****

Une tasse en main, je ne me gêne pas pour boire paisiblement, et je pense bien que nous le méritons toutes les trois. Mon avis fut en effet le bon. Sur le chemin jusqu'ici, je n'ai croisée personne, dernière arrivée, les filles sont déjà là depuis quelques instants il me semble, pas étonnant, j'ai un peu trop traînée sans doute. Je ne peux m'empêcher de remarquer leurs épaules à chacune. Je ne sais pas ce qu'elles ont fait pour encaisser un tel coup, mais le principal reste qu'elle soit toutes les deux vivantes et capable de se mouvoir.

— Bien. Finissons-en. Ploc ~, une requête, il est bel et bien temps d'obtenir ce pour quoi nous sommes là, il n'est plus question de jouer au Martin Facteur. Encore moins avec la Marine qui patrouille ici. D'ailleurs, en y repensant, je me rend compte que c'est la première fois que ce type voit ma véritable apparence, puisque la première rencontre, je m'étais déguisée. Enfin, qu'importe.

Le suivant jusque la petite pièce comme au premier rendez-vous, ceci dit, je dois avouer être surprise en voyant le nouvel aspect de cette pièce. Au premier tour elle me paraissait bien plus proche de la cave, que du QG, sans doute dû à une faible luminosité ? Un manque d'observation ? Ce n'est pas important de toute évidence.

— Mesdemoiselles, passez lui les deux. Ploc ~, un signe de la main fit comprendre à mes deux acolytes que cette fois, ont lui donnait les deux colis, les vrais, sans entourloupe.

Bonne ou mauvaise chose, j'avoue que cette fois, je ne sais pas trop. Visiblement, le précédent destinataire n'a même pas constater que son colis est faux, ceci dit, celui-ci est un contact donc, je reconnais avoir de l'espoir sur une possible coopération.

— Maintenant, à vous de tenir parole. Ne perdons pas plus de temps, je vous prie. Plic ~, il est clair que du temps, j'en ai perdu suffisamment, j'ai également mis la vie de mes subordonnées en jeu, et elles n'ont guère rechignées à cela, alors il est certain que s'il tente de me duper, ni moi, ni elles, ne l'accepteront calmement.